9. Louise
— Tu m'appelles quand tu arrives.
Elle hocha activement la tête, replaçant son sac sur son épaule. Son père recoiffa ses longs cheveux bruns d'un air fier. Il avait insisté la veille pour dîner ensemble. D'habitude, il s'isolait dans son bureau du matin jusqu'au soir et Louise devait se débrouiller pour manger. Sa demande l'avait étonnée. Ils n'avaient pas eu grand chose à se dire, mais elle avait aimé ce moment.
— J'ai regardé des photos de Briarcliff Manor sur internet, déclara-t-elle avec vivacité. C'est magnifique. Il y a même un asile, le genre des films d'horreur.
Il sourit simplement. Il faisait souvent ça quand elle parlait. Écouter. Sourire. Il répondait rarement.
— Pourquoi est-ce que vous nous envoyez loin d'ici ?
Son sourire s'évanouit. Il remarqua son air sérieux. Cette fois-ci, il serait obligé de répondre.
— Pour vous protéger.
— On a pas besoin de...
— Il n'y a pas à discuter.
— Ok, fit-elle en coinçant une mèche de cheveux derrière son oreille. C'est pas grave.
Puis il posa une main derrière son crâne et la serra contre lui. Elle s'agrippa à son épaule. Elle ne le verrait pas pendant des semaines. C'était une première. Tous les voyages qu'elle entreprenait, elle y allait avec lui. Il était beaucoup plus présent dans sa vie qu'il ne l'avait été pour Madden. Sa sœur avait passé la moitié de son enfance avec les Layne. Elle, elle n'avait que son père.
— Ma petite fille, murmura-t-il alors que sa prise s'affermissait.
Elle ferma les yeux et se remémora les mots d'Erwin. "Je vous hais pour avoir détruit la femme que j'aime." Les somnifères. Les troubles du sommeil de Madden. Elle avait déjà remarqué que sa sœur se levait souvent la nuit. Louise était du genre à se coucher tard, Madden n'avait jamais eu cette habitude. Alors quand elle l'avait entendu descendre et monter les escaliers à une heure du matin, puis à trois heures et sûrement bien après, elle avait compris que quelque chose n'allait pas.
Mais pourquoi est-ce que ce serait la faute de son père ?
Elle s'écarta et sans le vouloir, elle le dévisagea. Comme si elle allait trouver la réponse sur son expression.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Rien, dit-elle précipitemment.
Elle déposa un baiser sur sa joue.
— Je t'aime Papa.
Il la regarda partir jusqu'à ce qu'elle disparaisse derrière les portes de l'aéroport. Lucas était assis sur un banc, son bras enroulé autour des épaules de Raven. Il semblait dévorer son cou. Les rires de Raven s'élevaient jusqu'au plafond. Elle les regarda avec envie. Auparavant, elle avait pensé qu'être en couple n'apportait que des problèmes. Elle avait vu sa sœur s'effondrer de douleur devant la traîtrise d'Erwin et elle s'était promis de ne jamais se laisser détruire par un garçon de la même manière.
Puis elle avait connu de plus près Lucas et Raven et elle avait compris que ça marchait aussi dans l'autre sens. Quand Raven versait une larme, Lucas l'essuyait. Quand Lucas observait le vide comme s'il voulait s'y jeter, Raven comblait sa tristesse. Ils étaient toujours là l'un pour l'autre. Autant dans la douleur que dans la joie.
Un "plop" la fit se retourner. Thimothé ouvrait une canette de Perrier. Ses cheveux étaient mieux coiffés que la dernière fois, dégageant ses traits fins. Elle remarqua la rougeur autour de ses yeux.
— Tu as pleuré ?
Il ne le nia pas.
— Je viens de dire au revoir à mon petit frère qui hurlait et s'agrippait à ma veste pour ne pas que je m'en aille.
Puis il prit une gorgée de l'eau gazeuse comme s'il venait de lui expliquer le processus de la photosynthèse. Elle imagina la scène et en eut des frissons.
— Si tu as besoin de parler, je suis là.
Il arqua un sourcil.
— On est sentimental aujourd'hui ?
— Je te propose de l'aide, Rovel. Tu sais ce que c'est, "l'aide" ? Ou bien tu veux une définition du dictionnaire ?
— Pléonasme. Une définition vient forcément d'un dictionnaire.
— Je t'emmerde.
Elle tira sa valise pour se diriger vers Lucas et Ravel. Celui-ci arrêta son petit jeu quand elle s'approcha. Du plastique ressortait de sosa manche en cuir. Elle le désigna du menton.
— C'est quoi ?
— Un tatouage.
— La prochaine étape c'est la chaîne en argent et le percing ?
Il retira son bras des épaules de sa copine et appuya ses coudes sur ses genoux.
— C'est quoi ton problème ?
Raven se racla la gorge comme pour leur attirer l'attention, mais ils étaient trop occuper à mener une bataille visuelle. Le premier à détourner la tête aurait perdu. Ils ne s'étaient même pas accordés sur le jeu, mais ce fut comme si. Elle comprit rapidement l'appel silencieux de Raven quand elle sentit la présence d'autres personnes dans le hall. Mais ni Lucas ni elle ne céda.
— Qu'est-ce qu'ils font ces deux là ? entendit-elle sa sœur dire.
— Honnêtement ? soupira Raven. J'en sais rien.
— Bon, on devrait y aller, déclara Erwin. On doit passer par la sécurité et le contrôle des frontières.
— Tu as raison, lâcha Lucas en se relevant.
Il avait brisé le contact. Elle esquissa un énorme sourire.
— J'ai gagné, Layne.
— Qui a dit qu'on jouait ?
— Espèce de mauvais joueur, se moqua-t-elle en lui tirant la langue.
Elle se tourna alors vers le groupe qui lui faisait face. Ses yeux tombèrent instantanément sur William. Il paraissait malade. Mais vraiment malade. Ses yeux s'enfonçaient dans ses orbites prononcées. Ses cernes violettes et ses lèvres gercées n'aidaient pas. Elle voulut demander ce qui n'allait pas mais eut peur que sa question ne soit déplacé. Et à part elle, personne ne semblait surpris.
Super. Toujours la dernière à être au courant de tout, comme d'habitude.
Ils passèrent le contrôle des frontières, la sécurité, délaissèrent leurs bagages en ne gardant que leurs plus petits sacs. Le jet privé les attendait sur la place de l'aéroport. L'escalier était déjà descendu et une hôtesse de l'air les attendait, un sourire magnifique éclairant son visage. À l'intérieur, plusieurs boissons étaient présentées sur des plateaux en cristal. Les sièges étaient de cuir beige, une télévision, une sorte de petite cuisine. Louise était déjà montée dans un jet privé pour des voyages, mais celui-ci était grand. Elle posa son sac sur une banquette et regarda par le hublot. Il y avait un grand soleil.
Une heure plus tard, ils se trouvaient dans les nuages. Tous le groupe était réunis dans l'aile principale, l'un sur le téléphone, l'autre en train de lire, certains à parler. Thimothé paraissait occupé avec des documents de cours alors elle s'assit un peu à l'écart, regardant à la dérobée sa sœur. Celle-ci était collée à Erwin, se forçant à fermer les yeux même si elle ne dormirait certainement pendant les huit heures de trajet. Ce qu'elle avait entendu chez son père lui revint en mémoire. Elle s'efforça de l'effacer de son esprit. Ce n'étaient pas ses affaires de toute façon.
Lucas venait de sortir des toilettes. Il parut vouloir prendre place à côté de Raven en premier lieu, mais aussitôt qu'il la vit, il changea ses plans. Un sourire releva alors ses lèvres. Ils continueraient peut-être leur jeu visuel. Et elle le gagnerait à nouveau.
Mais il n'adopta aucun air rieur. Au contraire. Il s'assit sur le siège face à elle. Face à son sérieux, elle détourna le visage et fixa la palette de gris qui s'étalait derrière la vitre.
— Quand mon frère a débarqué chez ton père, tu étais là. Madden m'a parlé. Elle m'a dit qu'elle avait entendu ta porte claquer.
— Et alors ?
Lucas n'était pas un messager. Si Madden voulait lui parler, qu'elle arrête de faire semblant de dormir et qu'elle aille la voir personnellement.
— Qu'est-ce que tu as entendu ?
— Pouquoi je devrais te le dire ?
Il poussa un soupir ennuyé.
— Répond à la question, ça m'arrangera.
— Elle veut s'assurer que j'aie entendu avant de venir me parler. Qu'est-ce qui se serait passé si je n'avais pas été chez mon père ce jour-là ? Je serais restée dans l'ignorance pendant des années ?
Sa voix sonnait creuse. Ça n'avait pas été son intention. Thimothé, qui ne se trouvait qu'à quelques mètres, releva la tête d'un air curieux. Lucas joignit ses mains face à lui.
— Les choses sont plus compliquées que ça.
— Ouais, bien sûr, lâcha-t-elle d'un ton sec. C'est toujours compliqué avec vous.
Elle se leva, même si c'était la dernière chose qu'elle voulait faire. Elle ne lui en voulait pas. Ni à lui, ni à Erwin, ni même à Madden. Pourtant, quelque chose se froissait dans sa poitrine. Un peu de distance, c'était tout ce dont elle avait besoin. Ce n'était pas important, tout ça. Si Madden voulait lui dire quelque chose, elle finirait par lui avouer. Il n'y avait jamais eu une grande confiance entre elles mais elles savaient quand même communiquer. Alors il n'y avait pas de quoi se prendre la tête.
Elle se réfugia dans l'une des chambre et sortit son téléphone pour écouter de la musique. Au moment où elle allait cliquer sur l'application Spotify, elle reçut un message.
De Thimothé.
Elle s'avança légèrement pour avoir une vue sur les banquettes principales. Il avait le dos tourné. Amusée, elle cliqua sur la notification. C'était un lien vers une musique. En dessous, il y avait les paroles. Elle appuya sur play. C'était une chanson de Lomepal, Beau la folie. Elle regarda en même temps les phrases qu'il avait surligné.
Ce matin je pars faire le tour du monde
Avec une fille folle qui fait tous ses choix en mode random
On ira là où on nous dit qu’il n’y a aucune chance
Là où les murs changent, là où les rues chantent
C’est beau la folie
Quand elle releva son menton, il était là. Elle ôta son écouteur.
— Pourquoi tu m'as envoyé ça ?
— J’ai pensé à toi quand je l’ai écoutée.
Ouais. Compréhensible. Elle en eut presque un sourire. Il prit place à côté d'elle sans même lui demander l'autorisation. Pas qu'elle l'aurait refusé. Elle aimait bien parler avec lui. Voir ses yeux briller et son visage s'éclairer, c'était une satisfaction immense.
— Vous parliez de quoi avec Lucas ?
— Je ne savais pas que tu écoutais ce genre de musique.
— Louise.
Elle releva la tête et croisa son regard.
— Thimothé.
Il y eut un silence. Mais ça n'avait rien à avoir avec le genre de silence gênant qui prenait parfois place dans les conversations. Ils avaient beaucoup de choses à se dire mais beaucoup de temps devant eux, alors ils profitaient de la présence de l'autre. Une sorte de consolation mutuelle.
— J'aime bien Lomepal aussi, prononça-t-elle finalement.
Il poussa un soupir et cogna l'arrière de son crâne contre le mur.
— J'écoute plus les paroles qu'autre chose. Il y a beaucoup de vérités dans ses mots. Et parfois je... je m'identifie.
Elle aquiesça, parce qu'elle le comprenait totalement. Les musiques de ce chanteur étaient tristes pour la plupart.
— "Même si c'est la mort", cita-t-il, "j'ai toujours aimé partir sans dire au revoir".
Elle contempla ses pomettes saillantes, ses yeux marrons qui fixaient le vide face à lui. Ses épaules étaient affaissées, croulant sous un poids invisible. Elle aurait voulu partager sa peine, le soulager, même si c'était pour cinq minutes.
— Tu ne mourras pas.
C'était débile de dire ça sachant qu'il était clairement le prochain pour Duvois. Mais il avait peut-être besoin de l'entendre pour y croire. Il n'eut pas de réaction. Pendant deux minutes, il resta immobile, les traits gravés dans du marbre. Puis, d'une voix tout à fait posé, il se remit à parler.
— Quand j'étais plus jeune, j'entendais souvent ma sœur pleurer dans sa chambre. Diego et Sasha étaient souvent dehors, et j'étais le seul à vouloir rester à l'intérieur pour étudier ou lire. Alors il n'y avait que moi pour l'entendre. À chaque fois, j'allais dans sa chambre et je lui tenais la main jusqu'à ce qu'elle se calme. Elle parlait alors de s'enfuir, rien que nous deux. Ne rien dire à personne, juste... disparaître.
Le coin de ses lèvres se retroussa.
— Emma n'a jamais dit au revoir à personne. Quand on allait voir nos grand-pères ou notre oncle, à chaque fois qu'on repartait, elle montait dans la voiture sans avoir adressé un mot d'adieu. Et j'entends encore sa voix, ses derniers mots de l'enregistrement.
Il ferma brièvement les yeux.
— "Allez vous faire foutre", souffla-t-il. C'est juste... je crois que c'est la première fois qu'il y avait autant de sincérité dans sa voix. C'était ce qu'elle voulait faire. Les envoyer les faire foutre et partir. M'entraîner avec elle. Et je sais que si elle m'aurait proposé, j'aurais dit oui. Sans hésiter une seule seconde, sans même savoir où on allait.
Il essuya la larme qui venait de couler.
— Elle disait qu'elle était une mauvaise grande sœur, mais c'était la seule personne que j'aurais suivi sans poser de question.
Elle sentit sa gorge se nouer. Il n'existait pas un tel lien avec Madden. Quand elle y songeait, il n'y avait personne en qui elle avait autant confiance.
— Je ne savais pas que vous aviez un lien aussi étroit.
— Disons que Sasha ne me comprenait pas, et pour Diego, il est trop jeune pour l'instant. Et on ne peut pas dire que j'avais beaucoup d'amis.
— Pourquoi ça ?
Il était plutôt mignon et aimable. Certes, il fallait casser soi-même sa carapace, mais une fois fait, c'était un univers entier qui s'ouvrait. Thimothé était un œuf Kinder. Sombre en apparence mais lumineux à l'intérieur. Avec une surprise à l'intérieur. Elle eut presque envie de rire quand cette pensée traversa son esprit.
— J'en sais rien. Je suppose que je prenais l'école trop au sérieux. Au collège, les gens prétendaient être amis avec moi juste pour pouvoir copier mes devoirs. Les seules petites-amies que j'ai eu n'étaient que des idiotes qui insistaient pour que je leur paie des parfums Chanel et des sacs Vuitton. J'ai perdu foi en l'humanité.
Il tourna légèrement sa tête et enfonça son regard dans le sien.
— À toi.
Elle avait pensé qu'il continuerait à se décharger, il avait l'air de vouloir beaucoup parler et elle aimait l'écouter. La surprise lui coupa la parole un moment avant qu'elle n'esquisse une grimace mêlée d'un rire.
— Tu ne peux pas terminer sur cette conclusion. C'est quoi ce fatalisme ?
Il éclata d'un petit rire, qui ressembla plus à un souffle qu'autre chose.
— J'aime bien être avec toi, avoua-t-il d'une voix plus faiblarde. Ça me donne l'impression que rien n'a vraiment d'importance. J'ai juste pas envie d'être le point noir dans ta vie.
Alors elle s'affola.
— Quoi ? Mais pas du tout ! Je t'interdis de penser ça, notre amitié signifie beaucoup pour moi.
— Donc on est amis maintenant ?
Ce moment là, l'instant où les étoiles s'allumaient dans ses pupilles, où son regard prenait enfin vie, elle voulait le graver profondément dans sa mémoire pour ne jamais l'oublier.
— Oui. Bien sûr.
Il eut un petit sourire et continua de la regarder pendant plusieurs secondes. Elle ne sut vraiment sur quel détail il s'attardait. On disait qu'elle avait de beaux yeux.
— De quoi vous parliez avec Lucas ? insista-t-il.
— Rien d'important.
Il ferma brièvement les yeux et détourna la tête.
— Je t'ai confié ce que je n'ai jamais dit à personne. Je ne t'oblige pas à faire de même, mais sache que si je suis là. Et je reste là.
Elle continua de le dévisager. Ils allaient être ensemble pendant un temps indéfini, les deux plus jeunes du groupe, sans qu'ils ne fassent vraiment partie du groupe. Il s'était ouvert plus qu'elle n'aurait jamais imaginé. Contrairement à lui, elle n'avait pas grand chose à exprimer. Sa vie était simple. Jolie, joyeuse. Elle avait peur de se plaindre pour des bêtises. Mais il avait l'air de vraiment vouloir l'écouter.
— J'ai peur que mon père ne soit pas l'homme que j'avais imaginé depuis mon enfance.
Il planta son regard dans le sien, plus sérieux que jamais.
— Aucun de nos parents n'est ce que nous imaginions.
— Mais je crois que... que ma sœur en a payé le prix.
Il fronça les sourcils.
— Qu'est-ce qui te fais dire ça ?
— Erwin est très énervé contre lui. Il a menacé mon père, l'a accusé d'avoir détruit Madden. En réalité, je ne veux même pas savoir ce qui s'est passé. Je ne veux rien savoir, ni de ce qu'il a fait il y a quelques mois, ni de ce qu'il a fait il y a trente ans.
Elle secoua la tête en même temps, parcourue de frissons. Elle avait été trop heureuse pour connaître ce genre de tragédie. Tout ces secrets, tout ce sang dissimulé, ce n'était pas pour elle. Elle vit la main de Thimothé se glisser dans la sienne. Sa peau était douce. Sa chaleur était agréable. Quand elle releva la tête, elle vit ses yeux briller à nouveau.
— Moi non plus je ne veux rien savoir. Mon père est probablement un meurtrier et ma mère une complice. Mais tout ce que je veux, c'est oublier tout ça et serrer dans mes bras mes parents. Pas des coupables, pas des assassins. Juste mes parents.
Elle sentit sa gorge se nouer.
— Mais ça ne marche pas comme ça, ajouta-t-il d'une voix qui se cassait. Ce n'est pas juste pour ma sœur et mon frère. Pas juste pour les victimes. Je suppose qu'il faut juste affronter la réalité.
— L'affronter ou la fuir, souffla-t-elle.
Un bref silence passa, puis elle ajouta :
— Ensemble.
Il esquissa un sourire.
— Pourquoi pas.
Puis il leva son bras, un signe d'invitation pour la laisser se reposer contre lui. Elle accepta. Son parfum l'enveloppa à l'instant où elle déposa sa tête sur son torse. Elle ferma les yeux et se sentit lentement tomber, comme si un aimant l'attirait irrémédiablement vers le sol. Mais avant que les ténèbres ne la recouvrent, elle l'entendit prononcer des mots.
— Ne laisse pas ces choses obscucir ton esprit. Je me charge de la nuit. Occupe toi de la lumière du jour.
Alors elle s'endormit avec un sourire.
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