10. Erwin
Madden regardait dans le vide depuis plus de cinq minutes. Les autres étaient déjà sortis des taxis, leurs valises en main, se dirigeant vers l'immense villa ancienne de Briarcliff Manor. Erwin se pencha légèrement en avant pour essayer d'apercevoir la bâtisse, mais il ne vit qu'une partie du toit blanc. Le reste était caché par les buissons parfaitement taillés et les hautes grilles de fer.
— Mon amour, l'appela-t-il, ils nous attendent.
— Je ne veux pas la voir, souffla-t-elle.
Elle ne lui avait rien dit, mais il avait tout lu dans leur journal. Elle en voulait à sa mère pour être partie sans un regard en arrière. Elle la trouvait égoïste pour retourner tous les clients américains des Scott contre son père, ce qui les avait ruiné et ce qui l'avait conduite à se prostituer. Erwin était convaincu que la faute résidait seulement en Henri, mais Madden admirait son père, malgré toutes les horreurs qu'il lui avait fait subir. Alors elle culpabilisait quelqu'un d'autre, dans l'espoir d'apaiser son malheur. Il fallait bien un coupable.
Il posa sa main sur sa cuisse, la pressant délicatement.
— Tu n'es pas obligée d'avoir une longue conversation avec elle. Mais on va vivre sous son toit. Alors que tu restes ici une heure ou une journée entière, tu vas quand même devoir sortir à la fin. Et je doute que notre chauffeur apprécie de rester ici plus de temps.
Il jeta un coup d'œil à l'avant. Le conducteur prenait son mal en patience, mais l'agacement commençait à le gagner. Même s'il ne comprenait pas le français, il comprit qu'on parlait de lui, ce qui ne fit qu'accentuer sa grimace. Cependant, cela eut le mérite de la faire sourire.
— Tu as raison.
Elle pencha la tête et il l'embrassa longuement, savourant chaque pétillement de ses lèvres. Son index effleura son menton. Ces genres de baisers étaient dangereux. Parce qu'une fois qu'ils commençaient, ils n'arrivaient pas à s'arrêter. Et Madden avait pris l'habitude de s'y noyer. C'étaient les seuls moments où elle se sentait en paix.
— Allez, dit-il en s'écartant, il faut qu'on sorte.
La déception envahit son regard mais elle obéit tout de même.
Un vent froid soufflait sur les terres américaines. Le ciel était néanmoins bleu, découvert. Une nuée d'oiseaux traversa le ciel. Le silence régnait dans ce quartier, ce qui contrastait avec le bruit constant de Cannes. Madden ne semblait pas prêter attention à ces détails, plongée dans ses propres pensées. Le chauffeur sortit leurs bagages du coffre et leur souhaita bon séjour en anglais. Madden ajusta sa veste puis tira sa valise.
Au fur et à mesure de leur avancée, il purent contempler l'immense villa historique d'Eleanor Scott. D'un style néoclassique, l'édifice s'imposait par son blanc pur au centre de son décors végétal. Le porche était décoré de fleurs de couleurs variés, ainsi que les rebords des fenêtres de l'étage. Madden observait l'architecture sans aucune émotion apparente. Cette maison appartenait à sa famille depuis des décennies, mais il ne savait pas si elle y avait vécu un temps ou pas.
La porte d'entrée s'ouvrit, non sur sa mère, mais sur Lucas. Il vit ses épaules s'affaisser de soulagement.
— Vous faisiez quoi ? s'exclama-t-il en levant ses paumes de mains vers le ciel.
— Madden avait besoin de temps, se chargea-t-il de répondre.
Il leva sa valise dans les escaliers et s'empara de celle de Madden avant que celle-ci ne s'efforce de faire de même. Lucas prit la relève et tira les bagages dans le vestibule.
— On a commencé l'appéritif, l'informa Lucas. Qu'est-ce que vous voulez boire ?
— Une bière pour moi.
Il se tourna vers Madden. Celle-ci paraissait vouloir vomir rien qu'à prononcer le nom d'une boisson.
— Rien. Merci.
Ils avancèrent vers le bruit des conversations, et il dut la pousser légèrement pour qu'elle s'active. Si ça ne tenait qu'à elle, elle serait restée plantée dans le vestibule pendant des heures rien que pour ne pas croiser le regard de sa mère. Il espérait cependant que leur relation allait s'améliorer au fur et à mesure du séjour.
Ils étaient assis sur un canapé d'angle, autour d'une table basse et d'une immense cheminée ancestrale. La décoration respectait les couleurs de gris et de blanc, tout en ajoutant une touche de marron avec le bois de la maison et de quelques objets. Des photos ornaient le dessus des meubles. Des petites filles souriantes, une plus âgée que l'autre, ses grands yeux rieurs observant la caméra. Il contempla ses traits familiers, le bonheur qui innondait son visage. Depuis quand ne l'avait-il pas vu le soleil émaner de son regard ? Depuis quand n'avait-elle pas souri autant ?
Il se tourna vers la femme qui venait de se lever. La surprise le prit de court. Elle paraissait plus jeune que son âge, ses cheveux bruns ondulant dans son dos, la forme de son visage émincé et un air doux. Ses yeux. Madden les avait hérité d'elle. De grandes billes noires, s'ouvrant sur une émotion trop sensible pour être décrite à voix haute. Elle tenta un sourire.
Mais Madden restait de marbre.
— Ma chérie...
Elle recula d'un pas. Un homme venait de se lever derrière elle. Une quarantaine d'année, d'aspect agréable, la barbe qui commençait à blanchir. Il n'y avait pas besoin d'explication. Ils avaient déjà compris avant même qu'Eleanor n'ouvre la bouche.
— Non, lâcha Madden en secouant la tête.
— Je te présente François, prononça sa mère en prenant de grandes inspirations. Il vient du Québec, il parle français.
Elle tentait d'agir comme si la réaction de sa fille était celle qui était la plus correcte, mais cette-dernière paraissait vouloir en vomir. Il s'approcha et toucha délicatement sa taille. Sa présence lui donnerait de la force. Et si elle ne pouvait plus tenir sur pied, il la rattraperait. Mais dans tous les cas, il était là.
— C'est si facile de remplacer Papa, hein, cracha-t-elle. Même pas un an et tu as déjà recommencé ta vie. Qu'est-ce qu'on est, nous ? Le passé ?
Elle n'avait sûrement pas remarqué les photos.
— Madden, je n'ai pas recommencé ma vie, dit-elle en tendant sa main. C'est toujours moi. Je suis toujours ta mère, je n'ai pas changé. J'ai juste décidé de m'éloigner de l'homme qui me faisait du mal.
— Ouais, et tu l'as ruiné. Nous avec.
Elle rétracta sa main et la posa sur sa poitrine. Un éclair de douleur traversa ses iris. Madden n'attendit pas un seul instant de plus et traversa le salon. Elle connaissait donc la maison, assez pour savoir où se trouvaient les chambres. Il jugea impoli de partir devant sa belle-mère, alors il se contenta de lui tendre la main.
— Erwin Layne, enchanté.
Elle cligna plusieurs fois des yeux, observa la main un long moment avant de comprendre. Elle esquissa un petit sourire.
— Eleanor Taylor, dit-elle en lui serrant sa main. Si j'ai bien compris, tu es mon beau-fils ?
— Aux yeux de la loi, oui. Et j'espère avoir une place dans votre famille en tant que tel.
— Oh, mais bien sûr !
Elle paraissait ravie, même si une poussière de tristesse recouvrait encore ses yeux. Il se présenta à François également d'une poignée de mains ferme. Elanor lui conseilla de laisser les valises à l'entrer et de les rejoindre pour l'appéritif. Elle ne demanda pas à aller chercher Madden. Il eut mal au coeur de la voir abandonner si tôt. Mais en même temps, cela ne l'étonnait pas d'une femme qui était partie sans même un au revoir à ses filles.
Cependant, Erwin ne pouvait pas boire un verre de cette manière. Pas quand son esprit bouillonait de question et que sa femme s'était cachée dans cette immense villa.
— Louise ? Je peux te parler deux minutes ?
Celle-ci releva la tête avant d'accepter. Ils allèrent à l'autre bout du salon sous l'œil curieux d'Eleanor.
— Vous avez vécu ici ?
— Oui, répondit-elle en croisant ses bras sur sa poitrine. On y allait pendant les vacances. Des cousins habitent pas loin, des amis aussi.
Elle qui avait l'habitude de déborder de joie, elle portait un air maussade. Il ne sut dire si elle était en accord avec sa sœur ou non. Sa position, dans les conflits, lui échappait toujours.
— Ok, fit-il en se frottant la lèvre inférieure. Depuis combien de temps ta mère est arrivée ici ?
— Au moins un an. Pourquoi ?
— Et qu'est-ce qui s'est passé le jour de son départ ?
Elle le fixa droit dans les yeux. Aucun sourire. Aucune trace d'amusement. Rien que des souvenirs emmitouflés dans de la tristesse, quelque chose qu'elle montrait rarement aux autres.
— Elle a déposé le papier du divorce sur la table. Et elle est sortie. Madden a couru après elle en voulant la rappeler, mais la voiture avait déjà démarré.
Elle ferma brièvement les yeux.
— Je l'ai entendue hurler dans le jardin. Papa a du la faire rentrer lui-même. Donc je... je comprends sa réaction d'aujourd'hui. Je voudrais lui en vouloir moi aussi, mais en tout honnêteté, je ne lui garde aucune rencoeur. Je sais qu'elle est partie parce que c'était le mieux pour elle. Je suppose que parfois, il faut savoir être égoïste pour son propre bien. Non ?
Elle lui fit tellement penser à Madden, sa manière de devancer sa réponse, son espoir à l'entendre dire "oui, bien sûr" même si c'était un mensonge.
— Je pense que le problème n'est pas le fait qu'elle soit partie, dit-il enfin.
Louise hocha simplement la tête et retourna voir les autres.
Ils se mirent à table une demi-heure plus tard. Lucas annonça aller chercher Madden, mais il revint seul, affirmant qu'elle était fatiguée et qu'elle voulait dormir. Erwin n'insista pas de son côté. Mieux valait qu'elle se repose. Il se doutait qu'elle ait dormi une seule minute pendant les dernières quarante-huit heures.
Eleanor l'invita à s'asseoir à côté d'elle. Lucas tapa sur son épaule et lui souffla un "bonne chance" silencieux d'un air moqueur. William s'installa face à lui, ce qui lui permit de le surveiller. Il paraissait encore malade, mais il participait aux conversations. Alexandre restait souvent à proximité pour l'aider et parler avec lui. Ça avait eu le mérite de lui délier la langue. Erwin était soulagé de le voir récupérer et se détacher peu à peu des drogues. Peut-être qu'au final, ils s'en sortiraient tous en un seul morceau.
— C'est un plaisir de vous recevoir sous mon toit, annonça Eleanor avec un immense sourire. Nous mangeons aujourd'hui tous ensemble mais pour le restant des journées, vous ferez comme vous voudrez. Il y a de la nourriture dans le frigo si vous voulez cuisiner, ou bien vous appelez notre traiteur.
Puis elle se tourna vers Louise.
— J'aimerais manger avec toi par contre. Tu veux bien ma chérie ?
— Thimothée pourra aussi ?
— Bien sûr.
Le jeune garçon esquissa un sourire de remerciement. Eleanor prit quelques secondes de trop à le regarder, comme si elle essayait de se rappeler les liens qu'il entretenait avec le reste du groupe. Et tout à coup, il ne sut comment, ni pourquoi, il pensa à Emma. Au fait qu'elle aurait dû elle là, avec eux. Elle aurait adoré la maison. Le fait d'être aux États-Unis l'aurait rendue si heureuse.
Leur groupe paraissait vide, sans elle. Il y avait un creux qu'ils n'arrivaient pas à combler. Ce sentiment le gifla. François lui proposa du vin, et juste pour s'occuper les mains, il attrapa son verre et le tendit.
— C'est un vin français, déclara l'homme d'un air fier. Il vient tout droit de Bordeaux.
Une grimace tordit l'expression d'Alexandre.
Lucas leva les yeux au ciel et proposa son verre et celui de Raven. Erwin aurait pu rire de tout ça si seulement son cœur avait été plus léger. Il se demanda si Madden dormait vraiment. Juste par précaution, il vérifia son téléphone. Aucun message.
— Comment vont tes parents ? questionna Eleanor en se servant l'entrée.
Sa gorge resta sèche. Il aurait pu dire "bien". Ou "du mieux qu'ils peuvent". Mais en réalité, aucune réponse n'aurait pu être sincère. Sa mère avait les épaules lourdes d'un crime qu'elle gardait sous silence depuis des années. Son père maudissait le monde entier pour voir surgir la vérité, lui qui avait prit tant de soin à la faire taire. Il ne savait pas s'il devait les aimer ou les haïr. Alors il préférait ne pas y penser.
— Bien, choisit-il de dire.
C'était un mensonge et ils le savaient tous.
— Bon, l'important c'est de vous changer les idées en étant ici, le rassura-t-elle. Je suis heureuse d'assister à votre mariage en tout cas. J'ai déjà contacté une fleuriste et une couturière pour la robe, mais il faut que j'en parle à Madden. Si j'y arrive en tout cas.
— Nous ne voulons pas faire quelque chose de trop grandiose.
— Oui, je sais, Charles m'a dit. Mais il y a un minimum.
— Vous parlez avec mon père ?
Elle demanda à son compagnon du pain, et celui-ci obéit immédiatement.
— Par message. Il m'a tenu au courant pour votre arrivée et l'organisation de votre séjour.
Il aurait été naturel que Charles Layne se place du côté de son ami Henri, qu'il refuse de parler à la femme qui l'avait ruiné après son divorce. Mais son père aimait la vengeance. Et s'il avait contacté Elanor, c'était uniquement pour faire enrager Scott.
— New York est à moins d'une heure, d'ailleurs, l'informa-t-elle. Charles m'a dit que vous avez des cours à suivre, mais dans les temps libres, vous aurez peut-être le temps de faire quelques visites.
— Oui, bien sûr.
— Je veux voir le MoMa, s'exclama Raven avec un regard vif.
Lucas l'observa avec tant de tendresse, un moment bref, discret. Mais cela ne fit que lui rappeler que Madden était absente. Et qu'il ne savait pas ce qui lui traversait l'esprit. Cette distance qu'elle imposait entre eux le rongeait.
— Excellent choix, répondit Elanor avec un clin d'œil.
Lucas coinça une mèche derrière l'oreille de la jeune fille.
— On ira.
Erwin se leva brusquement de sa chaise. Toutes les conversations s'éteignirent. Il regarda tour à tour ses amis, puis son frère. Et en dernier, Louise. Elle était la seule à ne pas afficher de déconcertation. Il attrapa son téléphone.
— Désolé. Je vais aller voir Madden.
— La troisième porte à droite, souffla Eleanor alors qu'il s'était déjà éloigné.
Il monta à l'étage. Troisième porte à droite. Elle était fermée. Tout en espérant ne pas s'être trompé, il activa la poignée et poussa la porte. Et il sut que c'était leur chambre quand il entendit des sanglots étouffés.
Madden était recroquevillée sur le lit, les draps à moitié défaits sous ses jambes. Elle lui faisait dos, le visage enfoui dans l'oreiller. Elle ne dormait pas. Le seul moment où elle arrivait à fermer les yeux, elle se réveillait en hurlant. Elle pleurait, parfois. Mais il savait que ce sanglot était tout à fait conscient.
Il contourna le lit et s'agenouilla près d'elle. Elle sursauta quand il la toucha. Ses grands yeux bruns le dévisagèrent, brillants de larmes et entourés d'une auréole rouge. Le soulagement parut la traverser quand elle le reconnut, mais aussitôt, un nouveau sanglot la secoua. Il détestait la voir ainsi. Cette femme si forte et impénétrable, une femme qui préférait s'effondrer en silence plutôt que de montrer au monde entier ce qu'elle avait subi. Un jour, elle craquerait. Et elle enverrait son père en Enfer.
Peut-être qu'après ça, elle arriverait à dormir.
— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il doucement.
Il prit sa main et y entremêla ses doigts. Puis un détail attira son attention. Sur sa gauche. Il tourna la tête en direction de la table de nuit.
Des boôtes de somnifères éventrées. Cinq pillules qui avaient disparu. C'était lui qui les avait mis dans sa trousse de toilette, il les avait vues neuves. Cinq. Avec une grimace horrifique, il toucha du doigt les capsules vides.
— Je ne peux pas dormir, étouffa-t-elle dans son oreiller. Je suis... fatiguée...
Elle poussa les draps avec ses pieds comme si elle se débattait contre une douleur intérieure. Sa main s'accrochait à la sienne désespéremment. Il eut l'impression de la perdre. Comme s'il la voyait se noyer sans rien pouvoir faire pour la sauver. Et il sut, tout au fond de lui, que c'était la goutte de trop. Qu'elle soit d'accord ou non, il appelerait un spécialiste. Il la sortirait de ce cercle vicieux infernal de café et somnifères, parce que c'était la seule chose qu'il pouvait faire s'il ne voulait pas la voir mourir d'overdose.
Il s'était fait cette promesse, juste après la mort d'Emma. Il n'enterrerait plus personne. Surtout pas elle.
Il se revit dans la même position, à côté d'un William livide et tremblant. Sa respiration devint plus difficile. Madden avait plongé dans un gouffre sans même qu'il s'en soit rendu compte.
Elle tentait de se relever. Alors il agrippa son bras, l'aida à s'asseoir. Son maquillage avait coulé, laissant de longs sillons sombres sur ses joues. Elle fixa le vide d'un air hagard, comme si elle ne savait pas vraiment où elle était. Mais sa main serrait toujours la sienne. C'était le seul contact qu'il avait encore avec elle. Ses lèvres sèches s'entrouvrirent sur des mots qu'il n'entendit pas. Il lui demanda de répéter. Elle le regarda dans les yeux.
— J'ai mal.
Il crut entendre sa poitrine craquer.
— On va trouver une solution. Je vais te sortir de là.
Son visage se déforma, et ses yeux s'emplirent à nouveau de larmes. Elle plaqua un bras sur son ventre et se plia en deux. Il se demanda si elle n'avait pas mal au ventre, songea à appeler les urgences par peur d'une overdose. Mais elle se contentait de frotter sa peau.
— Je les sens... sur moi... je veux qu'ils partent...
Il l'allongea le plus délicatement possible sur le lit. Elle se laissa faire, n'ayant aucune force pour résister. Son visage entre ses mains, il inspecta chaque millimètre de sa peau comme s'il avait peur qu'elle disparaisse sous ses doigts.
— Ils sont partis, murmura-t-il. Il n'y a que moi.
Ses paupières étaient en train de tomber. Sa poitrine se soulevait avec plus de calme.
— Reste avec moi, souffla-t-elle.
— Je ne vais nul part.
Il s'allongea à côté et l'enveloppa dans ses bras. Elle s'y réfugia comme son cocon, son seul endroit de paix. Il garderait cette position pour l'éternité s'il le fallait. Il voulait juste qu'elle aille mieux. Qu'elle puisse profiter d'une vie normale. Sans drogue. Sans nuit blanche. Sans larmes. Respirer sans avoir mal. Juste... vivre.
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