Chapitre 1 - La confrontation
Une peur profonde, une rage silencieuse qui lui arrache des larmes, une boule au ventre qui lui pèse terriblement. Nicolas n'en dort plus la nuit. Son quotidien n'est dorénavant teinté que d'angoisse, de stress, d'inquiétude. Pourquoi lui ? Pourquoi cet acharnement ? Il se retourne constamment dans son lit, il ne trouve pas le sommeil. Seul des images défilent dans sa tête, des images de violence gratuite, de plaisir sadique. Il a envie de hurler sa peine et son désarroi, tout envoyé voler dans sa chambre et laisser la couleur de ses émotions prendre le dessus. Si seulement il était plus fort, plus grand, plus populaire. Chaque jour est une torture pour lui, et seul le week-end représente une faible délivrance. Malheureusement, chacun de ses moments libres et loin de ce collège sont rapidement gâchés parce qu'il ne pense qu'à ça. Les larmes de Nicolas font place à un sanglot qu'il tente d'étouffer dans son oreiller.
Le pire en fait, c'est la solitude.
Nous sommes un mois plus tôt. Nicolas est l'élève de 14 ans le plus banal du monde. Ni grand, ni petit, pas gros, pas mince, des notes passables et un ou deux amis. C'est celui qu'on ne remarque pas dans une classe parce qu'il ne participe jamais et qu'on lui parle rarement. Ça lui arrive d'oublier de faire ses devoirs, d'avoir des zéros en math et de se faire gronder par ses parents. Mais dans l'ensemble, Nicolas est simplement un élève qu'on qualifiera de "moyen" et qui "pourrait mieux faire".
Qui pourrait expliquer le pourquoi de son geste ? Certainement pas lui, mais un simple mot a eu des répercutions bien trop grande pour les épaules de Nicolas. Quand il s'approche des trois loubards qui embêtent un élève de 5ème qu'il ne connait même pas, ceux-ci s'approchent de lui et lui ordonnent de dégager. Il répond simplement :
- "Non."
Le gamin persécuté part en courant sans demander son reste. Les trois cons commencent à pousser Nicolas, ce qui attire toute la cours de récré comme des aimants. Pourquoi sommes-nous autant attiré par la violence ? Une horde d'enfants se rue sur l'évènement en hurlant des "Baston général !", levant leurs points tout en vociférant comme dans une arène romaine. Les gladiateurs au centre de l'arène vont se battre pour le plaisir pervers des pré-ados jusqu'à ce qu'un surveillant vienne les séparer.
Toujours est-il que les quatre n'ont pas eu le temps d'en venir aux mains qu'un pion vient déjà d'embarquer les trois costauds. La menace est sans appel.
- "Mec j'te jure, t'es mort !
- Grave, tu vas saigner connard !"
Nicolas reste de marbre face à leurs menaces. Comment ne pas se délecter de l'euphorie du moment, le sentiment d'avoir fait quelque chose de bien ? Pourtant, les autres le regardent bizarrement. Qui c'est celui-là pour s'immiscer dans leurs affaires ? Il veut se faire taper ou quoi ? Il sait pas qui ils sont ?
Non, Nicolas ne les connait pas. Malheureusement, c'était la fois de trop pour Henry, un des plus costauds de la bande d'enfoirés, et il se fait renvoyé une semaine à cause de cette altercation. Deux jours après, les rumeurs grondent dans tout le collège : Henry et sa bande sont à l'entrée du collège, ils sont là pour péter la tronche à Nicolas ! Il pense pouvoir se cacher dans l'école jusqu'à ce qu'ils partent, mais les enfants sont cruels. Quelqu'un le remarque dans les couloirs, on l'attrape, on le tire jusqu'à une ruelle isolée devant l'école ou Il s'y retrouve nez à nez devant ses bourreaux. Quelqu'un lui tient les bras derrière le dos pendant qu'une grande masse d'élèves hurlent autour d'eux. Pour eux, c'est un spectacle. Pour Nicolas, c'est une expérience traumatisante.
Henry s'approche de lui. Il ne peut pas bouger, il est sans défense.
Nicolas a peur comme jamais.
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