Les anonymes
Je crois en l'Homme fondamentalement bon
Qu'importe ses origines, qu'importe sa religion.
Je crois en l'Homme qui ne serait pas austère
Qu'importe sa richesse, qu'importe sa misère.
Je savais l'Homme être fondamentalement mauvais
Qu'importe où ses désirs égoïstes se loveraient.
Je savais l'Homme être d'une nature vile
Qu'importe ses pensées naïves ou futiles.
Je crois en une humanité qui aimerait
Qu'importe les frontières forçant à l'arrêt.
Je crois en une humanité emplie d'espoir
Qu'importe les vérités trop souvent illusoires.
Je savais l'humanité être un dépotoir
Sans lendemain, sans espoir.
Je savais l'humanité être cruelle
Sans sourire éclatant, sans beauté irréelle.
Je crois pourtant en ce que je vois
Je ne vois pourtant que ce en quoi je crois.
Et ce en quoi je crois se nomme « moi »,
Et ce que je vois se nomme « toi ».
Toi et moi dans cette humanité tragique
Moi et toi dans cette humanité magnifique
Saurions-nous sourire à la mort ?
Saurions-nous dépérir pour la vie ?
Je crois en nous
Je sais être comme toi
Je crois en toi
Je sais être comme nous.
Et si nos mots se perdent dans ce terrifiant Néant
Que leur signification disparaît
Sur la pensée je tirerais un trait
Pour nous laisser redevenir deux simples absents.
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