Pdv Izuku

Eijiro avait raison, apprendre à me défendre me donne de plus en plus confiance en moi. Puis, il y a les changements physiques, mes épaules se sont légèrement élargies et je commence à avoir une musculature bien dessinée. 

Du coup, c'est vrai que je me vois bien plus facilement faire face au monde extérieur en toute indépendance.

Il le sait, au tout début, je vais quand même préférer que daron ou lui m'accompagne. Cependant, je lui ai aussi dit que ça ne durerait pas et que très vite, sortir seul ne sera plus un problème.

J'ai encore parfois une seconde d'étonnement de voir que ça le rend si heureux, cet Alpha est vraiment très différent de tous ceux que j'ai connus, le père de Maho compris. 

Il était gentil et respectueux, mais il était aussi très "possessif" et je pense qu'il ne m'aurait jamais autorisé à mettre le nez dehors sans lui.

Avoir un futur Alpha qui me fait confiance et qui croit en moi, que ce soit là-dessus ou sur les études par exemple, c'est comme entrer dans une réalité parallèle. 

En fait, ça fait quatre mois que Maho et moi vivons dans un tout autre monde grâce à Eijiro et je crois que si je ne me réveillais pas dans un lit imprégné de ses phéromones, je flipperais que tout cela n'ait été qu'un rêve.

Eijiro : Du coup, comme tu as bien intégré les bases, on va tester un truc

Il me tend des gants et enfile des protections. Je devine que je vais devoir le frapper au lieu de m'en prendre à un mannequin immobile ou dont je peux anticiper les mouvements.

Eijiro : C'est parti, tu frappes comme je t'ai appris

Je m'exécute, il m'encourage, me dit que c'est bien, mais aussi d'y aller plus fort. C'est vrai que je n'ose pas trop, j'ai peur de lui faire mal, c'est con je sais... Sauf qu'au bout d'une vingtaine de minutes, je cogne dans la mousse qu'il tient dans la main gauche, elle lui atterrit dans l'œil et il finit sur le cul.

Izuku : Pardon, je t'ai fait mal ? *retire ses gants*

Eijiro : T'inquiète, ça m'a à peine effleuré l'œil, mais ça m'a fait perdre l'équilibre. Tu te débrouilles super bien *petit sourire amusé*

Je m'agenouille et pose mes mains de part et d'autre de son visage, sans m'apercevoir que je suis beaucoup trop près... mais une fois que je le réalise, j'avoue ne pas avoir envie de reculer.

Izuku : Tu... tu es sûr que ça va ?

Eijiro : Oui, mais je veux bien un bisou magique quand même *petit sourire en coin*

Je le sais, il dit ça pour déconner et il ne s'attend certainement pas à ce que je le fasse, néanmoins, je sais aussi que tout comme moi, il a besoin que les choses avancent entre nous. 

Je décide donc de saisir la perche qu'il me tend et dépose un baiser sur la paupière qu'il a fermée en me voyant approcher. Je ne sais pas si je suis capable de plus que ça, mais je suis déjà très fier de moi.

Eijiro : Maho a raison, tes bisous soignent tout. Prochaine fois, je ferai en sorte que tu cognes plus bas *petit sourire taquin*

Je comprends l'allusion et oui, moi aussi, je regrette de n'avoir pas eu cette "excuse", alors que j'en crève d'envie... 

Puis merde hein, y'a qu'à combler les quelques centimètres qui nous séparent après tout. 

Je sais qu'il m'aime, il sait que je l'aime, nous avons déjà quasiment tout planifié de notre future vie en tant que paire, j'attends quoi sérieux ?!?

Eijiro : T'en fais pas, je dis ça pour rire

Izuku : Je sais très bien que non

Son air triste en le disant a fini de me convaincre qu'il faut que j'arrête de repousser ce moment. 

Je cesse de réfléchir, de me poser mille questions ou d'écouter mes peurs et je pose mes lèvres doucement sur les siennes.

Il n'ose répondre que lorsque je réitère mon geste, en passant les bras autour de son cou. Ses mains viennent timidement se poser sur mes hanches tandis que je grimpe à califourchon sur ses cuisses.

Je savais que ce serait agréable de l'embrasser, mais j'étais loin de m'imaginer que ce serait à ce point. 

Mes phéromones de bien-être n'ont jamais été aussi fortes et commencent à se sucrer à l'instant où je vais chercher sa langue avec la mienne.

Heureusement, j'arrive à me contrôler, sinon nous aurions dû mettre fin à ce délicieux échange avant d'aller trop loin. 

Ce n'est pas faute d'en avoir envie, mais nous avons pris notre temps jusqu'ici, alors se précipiter n'aurait aucun sens et je sais qu'Eijiro m'arrêterait tout de suite s'il sentait que je cherche davantage.

Il me dirait que je ne suis pas prêt et il aurait entièrement raison, je ne le suis absolument pas. 

J'ai encore des moments où je réagis comme un animal apeuré, où je sursaute quand je sens l'une de ses mains se déplacer dans mon dos en pleine nuit. 

Consciemment, je sais que je suis en sécurité avec lui, que je n'aurais jamais rien à craindre à ses côtés, mais certaines peurs sont tenaces. 

Ce ne sont que de petits résidus qui pop durant un quart de seconde, ce n'est pas grand-chose, mais ça pourrait gâcher un moment important.

Je me sentirais tellement mal si Eijiro percevait à nouveau ne serait-ce qu'un soupçon de rejet de ma part. 

La première fois, et la seule, ce n'était même pas réellement contre lui, seulement ça l'a énormément affecté et sa réaction m'a vraiment fait mal au cœur. 

Je me suis senti coupable, mais surtout, j'ai eu très peur de le perdre.

Ça peut paraître débile, mais avant ça, je ne savais pas ce qu'il ressentait pour moi, ni si ce genre de chose pouvait remettre en question son envie de nous garder auprès de lui. 

Je ne sais pas trop comment il a fait pour le savoir, pourtant ce jour-là, il m'a dit exactement ce que j'avais besoin d'entendre.

J'avais senti cette compatibilité incroyable entre nous, je me doutais que lui aussi, mais ce n'est pas une garantie qu'un Alpha laisse tout passer à un Oméga. 

En plus, je savais déjà qu'Eijiro serait un très bon Alpha, ses phéromones ne laissaient aucun doute là-dessus. 

Si on ajoute à cela que j'avais déjà des sentiments pour lui, l'imaginer s'éloigner de moi, même un bref instant, avec l'impression que je ne voulais pas de lui, c'était la fin du monde pour moi.

Quand je me sépare de lui, je ne peux m'empêcher d'y revenir aussitôt, ça le fait sourire à travers nos baisers. 

Il est heureux, je le sens et ça me rend heureux, moi aussi. J'espère être capable de franchir les prochaines étapes sans mettre des mois, il a déjà fait preuve de tellement de patience et de compréhension.

Je pense honnêtement que maintenant que nous sommes en couple, le reste va se faire beaucoup plus naturellement. 

J'étais persuadé que j'allais mourir de gêne rien qu'en l'embrassant pour la première fois, puis finalement, ça aura duré plusieurs minutes avant qu'on se relève et qu'on reprenne l'entraînement. 

Du coup, j'ai l'impression que j'ai énormément gagné en confiance et l'envie de prendre plus d'initiatives dans les jours à venir pointe le bout de son nez.

Jusqu'à aujourd'hui, ce n'était que pour les câlins que j'arrivais, ou plutôt que mon instinct me poussait à prendre les devants. 

C'est très appréciable qu'Eijiro me laisse décider de quand et où il a le "droit" de me prendre dans ses bras, mais je pense qu'il est temps que lui aussi puisse "s'exprimer".

Je profite que nous soyons à la fin de la séance, avant d'aller chercher Maho, pour engager la conversation. 

Il est assis sur le banc de muscu, alors je viens me mettre sur ses genoux, comme tout à l'heure et commence par l'embrasser, parce que oui, ça me manquait déjà...

Izuku : Je voulais te dire. T'es pas obligé de toujours me laisser décider... enfin tu vois, pour les câlins, tout ça, je sais que tu n'oses pas, mais tu peux *petit sourire gêné*

Eijiro : Tu es sûr ?

Izuku : *hoche la tête en rougissant*

Eijiro : Tu me promets de ne pas hésiter à me dire si quelque chose te dérange ?

Izuku : Oui promis * petit sourire*

Il concrétise cette seconde avancée entre nous en m'offrant un premier baiser rempli de tendresse, suivis de plusieurs autres de plus en plus passionnés. 

Instinctivement, je me colle contre lui et frémis sous les caresses qu'il exerce dans mon dos. 

L'échange devient vite très sensuel, excitant, pourtant nous arrivons à empêcher nos phéromones de trop se sucrer. 

C'est particulièrement plaisant de sentir le désir de l'autre se mélanger au sien, tout en sachant que la limite ne sera pas franchie... du moins pas tout de suite...