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Une petite info à la fin.
Bonne lecture :)

Je me sens un peu ridicule avec mes fleurs dans la main, à attendre qu'il m'ouvre la porte d'entrée. C'est une idée un peu absurde quand j'y pense. Comme si je le remerciais de notre soirée à venir. Mon cœur rate un battement quand sa mère m'accueille avec le sourire. Puis elle voit le bouquet et son sourire ce fait plus grand.

- Il a de la chance mon petit Brevan.

Elle m'invite à entrer et enfile sa veste, quand je retire la mienne. Rusky apparaît alors dans le couloir et vient renifler mes chaussures.

- Je suis désolée, mais je n'ai vraiment pas eu le temps de vous faire un truc à manger, explique-t-elle.

- Pas de problème, on va se débrouiller.

Elle appelle Brevan, me souhaite une bonne soirée et quitte leur appartement d'un pas pressé. Rusky repart dans le salon en me donnant un coup dans la jambe avec sa tête. Ce chien ne m'aime pas. Brevan apparaît enfin dans le couloir, replaçant correctement son sweat sur lui.

- Désolé, je ch-cherchais un...

Je lui tends mon cadeau, le cœur battant.

- C'est p-pour moi ?

- C'est pas déplacé de t'offrir ça ?

Il le récupère, caresse les pétales d'une fleur et part dans la cuisine en haussant des épaules.

- Je ne sais p-pas. Mais m-merci, elles sont s-super belles.

Débarrassé de mes chaussures, je le suis dans la cuisine et ne peux m'empêcher de penser qu'il est, lui aussi, super beau. Son jean lui va à la perfection.

- Ta mère m'a dit qu'on devrait faire un truc à manger.

- On peut c-commander des pizzas au-aussi, me propose-t-il.

Je lui demande la permission d'ouvrir son frigo et observe son contenu. Une bouteille de jus d'orange, des dés de jambons et beaucoup de tupperwares avec des restes. Mais c'est plus une sauce tomate, des œufs et une pâte à tarte qui m'intéressent.

- T'as du thon en boîte ?

Il me donne la conserve sortie d'un placard et je remonte mes manches pour me lancer dans la conception de notre dîner.

- Tu sais c-cuisiner ?

- Un peu, répondé-je en versant le thon dans un saladier. De quoi ne pas mourir de faim quand je suis seul le week-end.

- Et ça a-arrive souvent ?

- Non, pas tellement. Seulement quand Ludiwine part en compét' de gym et que Guy est avec son chéri.

Avant que je ne demande une autre conserve, il m'en tend une en plus d'une fourchette.

- T'es opérationnel toi.

- Toujours.

Il se décale jusqu'à moi et étale la pâte dans un plat. Je l'observe s'appliquer et des images de ses mains sur moi s'immiscent dans ma tête. Elles glissent sur ma peau, la caressent. Brevan me regarde, immobile. Je n'ai envie plus que d'une chose à cet instant précis.

- Quoi ?

Je ne sais pas s'il a entendu ma pensée, mais y céder serait la pire bêtise à faire maintenant.

- Rien, c'est juste que... Que moi aussi, j'ai envie de faire l'amour avec toi. Ce soir.

Voilà, c'est dit. Je ne me sens pas vraiment mieux pour autant.

- Et t-tu as faim ?

- Non, pas trop, je t'avouerais.

Et je ne vois pas trop non plus le rapport avec ce que je viens de lui dire. Jusqu'à ce que sa main attrape la mienne et qu'il m'amène jusqu'à sa chambre. Je lui demande dix secondes pour attraper mon sac au passage. C'est seulement une fois la porte fermée que nos mains se quittent et que je lâche mes affaires près de son lit. On se tient face à face, les joues rouges. Brevan m'a amené jusqu'ici, pourtant, aucun de nous n'ose aller plus loin. Je me perds dans les étoiles de l'un de ses posters et il est soudain très intéressé par son parquet.

- Je ne sais pas trop quoi faire pour le coup, souris-je gêné.

- Peut-être q-qu'on devrait éteindre l-la lumière ?

- Ok, assis toi sur le lit, je le fais.

Une fois plongé dans le noir, le silence semble suivre. Il n'y a que nos respirations et la pluie contre les volets pour le combler. Je vais à tâtons pour le retrouver avant de tomber à plat ventre sur son lit. Il se moque gentiment de moi en riant et sort une lampe de poche de sa table de nuit.

- J'aurais pu te tomber dessus, déclaré-je en m'asseyant.

- Non, je t'aurais p-poussé directement p-par terre, plaisante-t-il avec amusement.

Brevan m'éclaire un coup avant d'éteindre la lumière. De nouveau dans le noir, je suis attentif au moindre son. Je l'entends venir vers moi, ses jambes touchant les miennes. Quand il est si proche de moi, c'est mission impossible de se retenir de le toucher.

- T'as peur du noir ?

Il pose son front contre le mien.

- J'ai jamais peur avec toi, chuchote-t-il contre moi.

Nos souffles se percutent et nos bouches s'écrasent l'une contre l'autre. C'est bien plus facile dans le noir. Sa langue trouve la mienne, un chemin simple, évident. Je me laisse tomber sur le côté en l'entrainant avec moi. Le lit craque sous notre poids.

- Les v-voisins vont se d-demander ce que l'on f-fabrique...

- On peut mettre de la musique pour couvrir le bruit peut-être ?

- Ok. Et je v-vais rallumer la l-lampe, avant que l'on s-se mette des coups d-de coudes dans l-les dents.

Il allume la petite lampe orange et la tourne vers le plafond, pour donner une ambiance plus tamisée. J'ai le droit à un chaste baiser avant qu'il ne quitte le lit.
Son corps encore habillé évolue devant moi. Ses longues jambes fines sous son jean. Le gros sweat jaune qui recouvre son torse. Et son doux visage barré par une cicatrice. Je vais le découvrir pleinement et ça m'effraie autant que j'en suis envieux. Il place un CD dans son lecteur. Je crois que je suis heureux qu'il n'utilise pas son portable et une enceinte. Car tout ça, c'est juste lui.

- There's a darkness that I've known, and it's shaken me to stone, chante-t-il.

Et bon sang, sa voix est magnifique.

- Tu écoutes Freya ?

Il fait volt-face, les mains sur le meuble derrière lui.

- Quasiment p-personne ne la connaît, mais m-moi, je l'écoute.

Il enlève son pull et se retrouve en t-shirt blanc. Ce qui laisse apparaître les cicatrices sur ses bras. J'essaie de m'empêcher de les fixer trop longtemps. Rien n'ira gâcher ce moment.

- Pourquoi cette chanson ?

- I know I don't let you see, but you mean the world to me, reprend-t-il.

Je suis son monde tout comme il est le mien.
Il s'assoit de nouveau sur le lit et embrasse le bout de mon nez avec le sourire. Insatisfait, je m'adosse contre le mur et par la puissance de mon bras autour de sa taille, je le balance sur mes genoux. Mon autre main venant guider l'arrière de sa tête pour un baiser de plus, profond et vibrant. Je fais tout de même attention à chacun de mes gestes en le touchant délicatement. Brevan se retrouve le souffle court, assis sur mes cuisses, son doigt parcourant ma mâchoire.

- Je suis tellement bien avec toi... chuchote-t-il en caressant maintenant ma nuque.

Je me mords la lèvre. Moi aussi je suis tellement bien avec lui. Mais il faut aborder le sujet gênant sans le rendre encore plus embarrassant.

- Je suis propre.

Je décide d'y aller directement en mettant les deux pieds dans le plat. Ça passe ou ça casse.

- Je me d-doute, imbécile, sourit-il en embrassant ma joue. Tu sens t-ton gel douche. Celui q-que j'adore...

- Non, je veux dire... J'ai fait le nécessaire quoi.

Vu son expression, il n'a pas encore compris. Foutu pour foutu.

- Un lavement... Je suis allé acheter du lubrifiant, des préservatifs dans une pharmacie et le nécessaire pour faire un lavement, lâché-je d'une traite.

Brevan écarte quelques mèches brunes qui tombent devant mes yeux.

- Et je d-dois remercier qui p-pour t'avoir fait p-penser à ça ?

- Internet...

- Alors m-merci Internet !

Il embrasse ma pommette et son sourire ne disparaît pas.

- Tu veux v-vraiment le faire alors ?

- Je ne vois que toi pour faire ma première fois.

- J'en suis ho-honoré !

- Je te jure que t'es bête.

On s'embrasse et je me laisse glisser sur le matelas, toujours Brevan contre moi, dans mes bras. Le lit se décale du mur, crissant les pieds sur le parquet.

- Tes voisins vont plus avoir de doute...

- Je leur é-écrirai un mot d-d'excuse.

On rit de notre bêtise. Brevan m'embrasse et je ressens une certaine hésitation dans ses gestes. J'attrape doucement ses hanches pour calmer son appréhension.

- Si tu veux arrêter, je comprendrai. On n'est pas obligé de le faire.

- Oui, mais m-moi, j'ai pas en-envie d'arrêter.

Il passe sa main sous mon t-shirt.

- Parce que j-je crois que je t-t'aime assez p-pour prétendre que j-je ne veux que t-toi pour ma p-première fois.

- T'es plus doué que moi pour les mots doux.

- Si seulement j-je ne bégayais pas et q-que je n'avais pas t-toutes ses marques sur m-moi.

Je prends son visage entre mes mains, le tenant au-dessus de moi. De mon pouce, je caresse sa peau et retrace la cicatrice sur sa joue.

- Je sais pas comment te dire que tout ce que je vois ne me repousse pas. Je sais pas ce que tu voudrais entendre pour que je puisse te rassurer.

- Je te d-dégoûte pas ?

Mes doigts passent sous son haut, touchant la chair abîmée de son dos. Elle est dure par endroits et creusée à d'autres.

- Jamais.

Il essuie vulgairement une larme sur sa joue et capture mes lèvres entres les siennes. Il y a un peu de brutalité dans le geste. Pourtant, je le laisse faire, me doutant son besoin d'évacuer ce qu'il avait accumulé en lui durant trop longtemps.
En reprenant notre souffle, on s'assoit pour se débarrasser de nos t-shirt collant nos torses l'un à l'autre. C'est juste incroyable la sensation de sentir sa peau nue contre la mienne. Je passe ma paume le long de sa colonne, désireux d'imprégner en moi ce ressenti.

- T'es sûr de toi Brevan ?

- Je veux que tu m'aides à vivre de nouveau, me répond-t-il doucement en passant ses doigts dans mes cheveux. Alors oui, je suis sûr de moi.

Nos bouches ne peuvent plus se quitter. On ne le fait que pour enlever chacun le pantalon de l'autre. En sous-vêtements, je l'invite à me rejoindre sous la couette. C'est beaucoup plus rassurant.

- Chaussettes interdites sous la couette.

Elles finissent toutes au sol avec les autres vêtements.

- On va crever de chaud.

- Probablement. Cependant, tu vas avoir la chance de sentir mon corps en action, plaisanté-je.

- Que j'ai hâte de changer mes draps !

Il m'embrasse la joue et se maintient au-dessus de moi grâce à ses bras.

- Je peux l'enlever ? demandé-je, prêt à continuer.

Brevan ne dit rien et hoche la tête. Après une expiration, je retire mon boxer d'un mouvement plus ou moins habile et le laisse tomber. Je suis nu. Complètement nu dans le lit d'un garçon, -et pas n'importe quel garçon- pour la première fois. Prêt à faire ma première fois. Comment une chose peut-être à la fois aussi excitante et terrifiante à ce point ? Je chasse l'idée de la douleur pour me concentrer sur Brevan, qui lui, vient tout juste de se mettre nu. Son sous-vêtements ayant rejoint le mien au sol. Je crois que c'est le moment de lui dire, de le rassurer sur mes intentions avec lui. Qu'il n'a jamais rien eu entre nous que ce sentiment qui me tord les tripes depuis qu'il a débarqué dans ma vie. Une main contre sa joue, je dépose un baiser bref, mais non moins doux, sur ses lèvres.

- Je t'aime Brevan.

Une larme glisse sur sa cicatrice, il sourit et se laisse aller contre moi.

- Mon cœur n'attendait que toi pour battre, Arllem.

On est anxieux mais également amoureux. J'écarte un peu les cuisses et le laisse venir plus près. Nos sexes se touchent pour la première fois. C'est chaud, dur. J'en ai des frissons partout.
On s'embrasse et nos souffles dérivent sur le corps de l'autre, accompagnés de nos mains.

- Aime-moi comme si le monde n'appartenait qu'à nous, Brevan.

Nos bouches se rejoignent et le reste disparaît. C'est juste lui et moi.
Silencieusement, je récupère un préservatif de mon sac et déchire l'emballage avant de le regarder un instant.

- Je peux ?

Il prend une inspiration pour dire oui et ferme les yeux. Je prends son sexe dans ma main et déplie la capote sur lui. Il se mord la lèvre et m'embrasse. Pour l'instant, tout est simplement génial.
Je cherche le lubrifiant dans mon sac et on s'en étale sur les doigts. Je me surélève en passant un bras autour de ses épaules, afin qu'il puisse atteindre mon intimité et me préparer au mieux.
Ce serait un peu mentir de dire que je n'ai pas mal. Mais ce n'est pas pourtant que je vais pleurer. Surtout que son autre main glisse le long de mon sexe pour me faire oublier la douleur. Un gémissement m'échappe.
C'est incroyable.

Assuré que je puisse faire abstraction de la douleur, Brevan remonte mes cuisses autour de lui. On se fait un signe entendu et on souffle une dernière fois. Son sexe tape entre mes fesses et un drôle de son m'échappe quand il me possède enfin. Ça n'a absolument rien avoir avec le reste. Mes yeux se ferment un peu d'eux même et je ne sais pas si c'est pour apprécier davantage ou oublié la brûlure.

- Ça va ? Je t'ai fait mal ?

- Pour l'instant ça va, geigné-je sans ouvrir les yeux.

C'est assez difficile de paraître honnête avec la douleur. On reste peut-être une minute sans bouger, juste lui en moi. Pourtant, j'ai envie de le sentir un peu plus et je me décide enfin.

- Brevan tu... Tu peux bouger ?

Un simple oui de sa part et il glisse une première fois en moi.

- C'est bien ?

- Ouais... Tu... Tu peux recommencer ?

Il donne un nouveau coup de rein. Je l'attire contre moi, m'accroche à lui en soufflant dans sa nuque. Une petite douleur gênante. Brevan bouge à nouveau, un peu plus loin. Rien ne peut concurrencer cette sensation. J'en ai la chair de poule. Un nouveau coup. Je perds la notion du temps et de l'espace. Il n'y a plus que nous et nos corps qui s'aiment. Il bouge de nouveau. On gémit, se caresse, s'embrasse. Encore et encore.

Pour moi, c'est plus que des papillons. C'est comme un avion qui décolle. Ou être percuté par une grande vague. Plus que ça. C'est une foutue tempête. Nos cœurs se cherchent, se trouvent, implosent. Je sens le sien battre sur ma poitrine.
C'est putain de parfait.

 
 
 

Hey braves petites gens !
Je tiens tout d'abord à vous remercier car cette histoire vient de dépasser les 25k de lecture. Et c'est beaucoup !

Mais surtout, vous êtes devenu plus nombreux à me suivre....
400 !
Vous êtes 400 !
C'est incroyable ! 400k de Merci !

Et j'ai un peu envie de fêter ça ici, avec tout les petits personnages de
Le monde n'en sera que plus beau
Alors je prépare une petite Foire aux questions.
Je vous laisse poser ici vos questions pour moi ou mes persos.
Et je prépare les réponses pour le chapitre de lundi prochain.
Je vous dit merci encore une fois !

Petit aesthetic pour se mettre dans le bain...

《 Je voudrais juste vivre une grande et merveilleuse histoire d'amour. Tu crois que c'est insensé ? 》

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