- 18 -
Une semaine sans Brevan me semble interminable. On a bien discuté par message, mais ce n'est pas pareil que de le voir en face. Alors je profite de mon samedi pour aller lui rendre une petite visite. Mais en bas de son immeuble, j'hésite à l'en informer. J'ai envie de lui faire la surprise, mais ce serait malpoli de ma part envers sa mère de débarquer à l'improviste. Je sonne donc à l'interrupteur et heureusement, c'est sa mère qui me répond.
- Bonjour, c'est... Arllem. J'aurais voulu savoir si je pouvais venir voir Brevan.
- Je suis désolé, il n'est pas là, s'excuse-t-elle. Je pense qu'il doit encore être au parc avec Oliver et Rusky.
Je la remercie et fais demi-tour en direction de l'espace vert de leur résidence. Je me mords les joues en me demandant qui est ce Oliver. Un voisin ? Un ami ? C'est impossible qu'il soit plus que ça. Je me refrène comme je peux à l’assaillir de messages. Il n'a pas besoin de ça en plus. Mon portable vibre dans ma poche et je l'attrape en manquant de peu de le faire tomber sur le bitume.
''Je te vois, imbécile :-) ''
Je le cherche autour de moi, sans réussir à l'apercevoir. Il se moque de moi, c'est sûr.
''Moi, je ne te vois pas :-( ''
'' Cherche mieux ;-) ''
'' Lève le bras et je te trouve direct.''
Un rire retentit non loin de moi. Je me retourne pour apercevoir un chien blanc, qui me regarde la langue pendante. Le chien se met à me suivre quand je continue à chercher Brevan. C'est probablement le chien d'Oliver.
''Donne moi un autre indice''
''Immeuble 2''
Armé de ma plus grande détermination, je me rends jusqu'au pied du seconde immeuble, sans le voir pour autant. Mon téléphone vibre une nouvelle fois.
''T'es pas doué à cache-cache XD''
''Faux. J'étais champion pour trouver mes sœurs. C'est juste que là, l’espace est trop grand et que j'ai pas envie de te chercher des heures''
''Ok. Bouge pas, j'arrive. " Petit impatient... ♡''
Le petit coeur me fait sourire. Je décide de l'attendre sur le banc juste à côté de moi et le petit chien se couche à mes pieds.
Quelques minutes passent et je le vois enfin, une laisse dans la main avec Rusky au bout. Brevan a l'air fatigué avec de belles cernes sous les yeux, mais son sourire me rassure un peu. Celui-ci à l'air sincère. Il s'assoit à côté de moi en me saluant et laisse un peu de mou dans la laisse pour que Rusky puisse fureter un peu partout.
- Salut... soupiré-je, heureux de l'avoir près de moi.
Il lève sa main pour la poser sur ma joue et s'approche de moi pour m'embrasser doucement. Cette fois, je sens les papillons. Ils volent dans mon ventre et me poussent à caresser son cou pour intensifier notre baiser. J'en ai des frissons partout. Surtout quand sa main glisse sur ma cuisse.
- Je vote pour que ce soit ça, notre premier baiser, déclaré-je en reprenant mon souffle.
- Je vote pour.
Je le prends dans mes bras et il vient poser sa tête sur mon épaule. C'est impossible pour moi de ne pas me sentir heureux. Mais je n'oublie pas son ami. Si ça se trouve, il nous a vu nous embrasser.
- Et pour Oliver ? demandé-je enfin.
- Oliver ? répète-t-il.
- Ta mère m'a dit que tu étais dehors avec Rusky et Oliver.
Il me donne un sourire et dépose un baiser sur ma joue.
- Serais-tu j-jaloux ?
- Non, proclamé-je en secouant la tête. C'est juste que je voudrais bien le rencontrer.
Je n'ose pas lui dire que oui, je suis jaloux à l'idée qu'il puisse être proche d'un garçon que je ne connais pas.
- Arllem... Oliver, il est à t-tes pieds.
Je me penche en avant et aperçois le petit chien qui me regarde en remuant la queue. Oliver est un chien. Brevan éclate de rire et moi, je me sens bête.
- Oliver, c'est le ch-chien de nos voisins. Ils vont v-voir de la famille au-aujourd'hui et ne voulaient p-pas le laisser seul ch-chez eux.
Les joues rouges, je m'adosse contre le banc. Ses doigts glissent sur mon jean et viennent tirer sur les quelques fils autour d'un petit trou. Quelque chose le tracasse.
- J'en conclus que tu es jaloux à l'idée que je puisse être proche d'un garçon, murmure-t-il.
- C'est normal, lâché-je sans le regarder.
- Dans le s-sens où ?
- Dans le sens où... On est... Tu... Je... Enfin, tu vois.
Il secoue la tête. Non, il ne voit pas. Évidemment. Je vais donc devoir le dire à voix haute et merde, j'ai peur de me l'entendre dire. Je souffle un coup en tremblant et couvre mon visage entre mes mains, mes coudes sur mes genoux.
- Arllem, ça va ?
Il faut que je me lance, autrement, je ne le lui dirais jamais. Je relève la tête et fixe un bout de chemin au loin.
- Je suis jaloux à l'idée qu'un autre garçon que moi te plaise, déclaré-je.
Il regarde dans la même direction que moi et joint ses mains contre son ventre. Ce n'est certainement pas ce que je voulais dire en premier.
- Tu me fais ressentir des choses que je n'avais jamais ressenti pour personne et ça me fait peur.
J'approche de ce que je veux lui dire.
- Arllem...
- Attends, laisse moi finir, le coupé-je calmement. J'ai peur qu'un jour, tu te tournes vers quelqu'un d'autre et que tu te rendes compte que tu ne ressens rien pour moi. J'ai aussi peur qu'un jour, je te fasse du mal et que je te perde à cause de ça.
- Sérieusement Arllem, regarde moi.
Je fais ce qu'il me demande et son pouce caline ma joue. Il affiche un sourire et mon cœur s’emballe. Je veux lui dire. J'ai besoin de lui dire.
- Je...
- Je sais. Et moi au-aussi.
Il se pince les lèvres, observe un instant les planches en bois et me regarde de nouveau, toujours sa main contre moi.
- Moi aussi, je t’aime, soupire-t-il.
Je le prends dans mes bras et il se met à rire.
- Un jour, je te le dirais, promets-je.
Il se tient plus près de moi et repose son nez dans mon cou. Son souffle me chatouille.
- Viens avec moi cet après-midi à mon rendez-vous chez le psy, me demande-t-il en se redressant.
- Je peux ?
- Si je te le p-propose.
- Alors d'accord, je viens avec toi.
On s'embrasse un moment, jusqu'à ce qu'il ne reçoive un message de sa mère, qui lui demande de rentrer. Brevan lui répond par l'affirmative et se lève pour me prendre la main. Une fois debout, je dépose un baiser sur sa joue et marche avec lui.
Un jour, je lui dirais. Je lui dirais que je l'aime.
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