Chapitre 8

- Je le savais !

Jamais je n'aurais cru trouver Élisabeth dans le salon de chez moi, un doigt accusateur pointé vers moi. Ses yeux me lancent des éclairs, mais une lueur de triomphe y brille également.

Son regard passe de sa sœur adoptive, ébahie de voir la blondinette nous prendre la main dans l'sac, à Rafael, qui semble mal à l'aise, et à Angelo, qui n'a pas l'air de comprendre avec ses sourcils froncés. Puis il se pose à nouveau sur moi, qui ne suis pas du tout ravie de savoir que la pimbêche est entrée dans ma maison par effraction !

À présent, celle-ci a les bras croisés et elle nous décoche un sourire satisfait.

- Je te l'avais dit, Meyer : votre petit secret est enfin en ma possession !

- Ah oui ? fait mine de s'étonner Zarah, une main sur la hanche. Qu'est-ce que tu sais, au juste ? Que nous sommes apparus dans un flash de lumière alors que nous n'étions pas là quelques minutes avant ? Waouh, bravo, Lili !

Elle applaudit d'un air sarcastique.

- Exactement ! s'emballe Élisabeth en tapant du pied. Il me suffit d'en parler à mes connaissances, qui le diront sûrement aux leurs... Ça n'échappera pas aux médias, soyez-en certains ! Ils n'auront qu'à creuser la piste et ils dévoileront tout au monde entier ! Ce que vous détesteriez, n'est-ce pas ? Il y a donc une autre possibilité... (Elle se frotte les mains avec un sourire carnassier.) Vous me racontez tout ce que vous savez et je ne dirai rien à personne !

J'émets un ricanement.

- Premièrement : si tu crois qu'on va te raconter ne serait-ce qu'un dixième de notre "secret", comme tu dis, tu es bien naïve. Deuxièmement... qu'est-ce tu vas dire à ton entourage, hein ? "J'ai vu quatre individus se téléporter pour apparaître devant moi" ? Même tes proches n'y croiront pas !

Et je parle en connaissance de cause.

La piètre détective avance d'un pas vers moi et se penche jusqu'à ce que nos nez se touchent.

- Parle-moi encore une fois sur ce ton et...

- Sors de chez moi, Lili, la coupé-je sèchement. Tu n'es pas la bienvenue, comme tu peux le remarquer.

Elle ouvre la bouche pour répliquer, mais quelqu'un vient nous interrompre.

- Élisabeth ! Tu as enfin décidé de venir !

Mon père descend l'escalier de notre demeure, le sourire aux lèvres.

"Tu as ENFIN décidé de venir" ? Je rêve ou quoi ?

- Oui, Monsieur Meyer, acquiesce "l'invitée" qui a repris son comportement d'adolescente exemplaire.

- Je t'en prie, appelle-moi Hugo !

L'accolade qu'ils échangent et la mine suffisante sur le visage de l'intruse ne fait que m'irriter davantage.

- Tu m'expliques ce qu'elle fait là, Papa ?!

Il se sépare d'elle et lui tourne le dos, ne pouvant ainsi pas voir le sourire insolent qu'elle arbore. Je serre les poings.

- Tu ne les as pas prévenus ? demande mon paternel en se tournant vers Élisabeth.

- Prévenus de quoi ? interroge Rafael, qui participe enfin à la conversation.

Mon père le détaille de haut en bas avec beaucoup de mépris.

C'est étrange comme ses sentiments à son égard ont pu changé aussi vite. Bon, c'est vrai que dès nos dix ans, à Rafael et moi, il est devenu de plus en plus réticent... Jusqu'à être véritablement hostile en sa présence, depuis son retour parmi nous.

- Elle fait partie des Créateurs.

La stupéfaction me saisit. Je suis sûre que personne ne s'attendait à cette révélation, à part la principale concernée et mon géniteur, qui semble être plus cachottier qu'il ne le laisse croire...

Je jette un œil du côté de mes camarades : c'est Zarah qui retient le plus mon attention. Ses épaules s'affaissent et elle me lance un regard.

- Comment on va faire pour se la coltiner ? lui demandé-je du bout des lèvres.

Elle secoue la tête : "Aucune idée..."

***

- Bravo, Miss.

J'ai enfin réussi à déplacer cette fichue craie vers le tableau de la salle de classe, une semaine après ma première tentative. Si je n'étais pas assise, j'aurais sans doute sauté de joie. Je souris en fixant le début de phrase écrit derrière le bureau de ma professeure. "Il était une fois"...

- Tu t'es améliorée plus rapidement que la plupart des élèves...

Je me redresse sous le coup de la fierté.

- ... mais je m'attendais à moins d'une semaine pour y arriver, de ta part.

Je lève les yeux au ciel. Décidément, mes Mentors ne seront jamais satisfaits de mes résultats.

- On avait dit pas de gestes qui manquent de respect, Miss.

- Oui, oui... soupiré-je en posant le menton sur mes poings.

Rachel attrape un chiffon sur le rebord métallique du tableau et efface le fruit de mon exploit. Puis elle repose le mouchoir maintenant enduit de craie et parcourt les dossiers qui étaient dans sa pochette en carton.

- Au fait, il va falloir que tu révises bien tes leçons.

- Comment ça ?

- Tu n'échapperas pas au brevet. Loin de là : il sera sur toutes les matières que tu as vu à Victor Hugo, mais aussi sur tes talents d'Écrivaine. Et la partie d'histoire sur l'État aussi.

Je me laisse aller contre ma chaise en poussant un soupir. C'était prévisible, mais j'aurais aimé qu'elle oublie ce détail...

- Donc, je te préviens, les cours vont devenir de plus en plus remplis, tes devoirs seront beaucoup plus nombreux...

Quelqu'un toque à la porte, mettant fin à ses explications désagréables. Mon enseignante en souffle d'agacement - alors qu'elle me défend de le faire - et va ouvrir à l'impertinent.

- Marc ! s'exclame-t-elle en écarquillant les yeux.

L'instant d'après, Marc, avec ses cheveux blonds et ses yeux bleu perçant, pénètre dans la pièce, faisant ainsi sourire Rachel. Apparemment, les deux se connaissent déjà...

Attends... Oui, Rachel est bel et bien en train de sourire !

- Rach... l'interpelle-t-il mielleusement.

Son ton me fait froncer les sourcils. Aaron a de la concurrence...

- Oh, bonjour, Evelyn ! me salue-t-il en me découvrant dans la salle. Je ne savais pas que c'était toi qui lui enseignais, lance-t-il à la jeune femme.

Quel dommage... il ne va pas pouvoir mettre son plan de drague à exécution.

Tout à coup, cette impression de familiarité face à ce Marc me saisit à nouveau. Mon cerveau devient fou ou quoi ?

- Vous vous connaissez ? s'étonne Rachel, nous regardant à tour de rôle.

- J'ai croisé Evelyn au Centre d'Entraînement des Créateurs. Disons que j'ai dû gérer un petit conflit entre ses deux jeunes professeurs... (Il m'adressa un regard complice, puis revient à ma Mentor, qui a enroulé une mèche autour de son doigt.) Ça te dirait d'aller faire un tour ?

Les cils de ma professeure papillonnent. Elle rougirait sûrement si elle n'avait pas la peau aussi sombre.

- J'aimerais bien... mais je dois m'occuper d'Evelyn.

Je hausse un sourcil : elle m'appelle par mon prénom, maintenant ?

- Pas de problème, déclare Marc sans une seule once de surprise ou d'indignation. (Il se penche à son oreille.) À plus, Rach...

Il semblerait que le p'tit Marc soit assez confiant pour lui donner un surnom... Il lui embrasse la joue, avant de lui décocher un clin d'œil et de s'en aller. Sans un au revoir pour moi, le malpoli... J'oubliais : il était trop concentré sur sa congénère pour penser à être aimable.

Les yeux rivés au sol, Rachel triture ses mains sans faire attention à moi. Manquerait plus qu'elle ait ce regard rêveur qu'ont les amoureux transis ou qu'elle soupire de ravissement pour que je rende mon petit-déjeuner...

C'est décidé : je suis dans la Team Raaron.

***

Par contre, je ne suis pas dans la Team Aaron tout court. Mon Mentor veut que je lutte. Que je lutte. Les coups dans le sac de frappe, je gère, à présent. Mais la lutte ?

- Meyer, ici présente, s'est beaucoup améliorée depuis le mois qui a suivi son arrivée dans l'État.

Effectivement, ça fait maintenant un mois que j'ai pris connaissance de ce monde. Mais j'aurais aimé que mon Mentor ne m'affiche pas devant le reste du groupe juste parce que, selon lui, je me suis "améliorée".

- Et je pense qu'elle pourra combattre certains d'entre vous.

Ma mine défaite en fait rire plus d'un.

- Pourquoi pas nous battre pendant qu'on y est ? questionne un des Gardiens, pince-sans-rire.

S'il y a bien une chose que j'ai pu remarquer en m'entraînant avec les deux catégories de personnes qui caractérisent l'État, c'est que les deux ne s'entendent pas à merveille. Créateurs et Gardiens ont même tendance à se séparer en deux troupes bien distinctes, comme actuellement, regroupées chacune de leur côté.

En revanche, mes trois camarades ne sont nulle part et Nathalie est trop hostile envers moi pour m'aider. Je ne peux donc compter que sur moi-même...

- Qu'est-ce qu'il y a ? Je vous fais peur, moi, la petite nouvelle qui ne connaît rien à rien ? les provoqué-je, les bras croisés en les balayant de mes yeux plissés.

- Je prends ça pour un défi... et je le relève avec plaisir, Meyer.

De toutes les filles sur Terre, il faut que ce soit Élisabeth qui se porte volontaire pour me mettre une raclée.

Le lendemain de la révélation sur la blonde aux yeux verts, mes amis et moi avons dû la supporter en lui faisant visiter l'État Secret des Créateurs. Elle a été ajoutée à notre classe et s'entraîne désormais avec nous.

Elle me rejoint sur le ring avec un manque d'agilité notable, puis se positionne, tout comme moi.

- Prépare-toi, ça va chauffer !

Nous nous jaugeons un instant, tournant sur l'estrade, les poings prêts à charger.

- Bah alors, on a peur de se faire mal ? demande ironiquement une jeune fille dans l'assistance.

Je fonce droit vers Élisabeth, mais elle se décale et me fait un croche-pied. Je trébuche donc et atterris sur le ventre. La douleur me coupe le souffle.

- Eh, les filles ! Tirez-vous les cheveux !

Un grognement m'échappe tandis que je sens une des mains de mon adversaire m'appuyer le dos.

- Tu t'es améliorée, Meyer ? Ça se voit pas, pourtant.

Ces petites provocations me reboostent alors que j'entends Aaron faire le décompte : trois, deux...

Avant le "un", je parviens à me lever brusquement, ce qui projette ma rivale au sol. Il me suffit de me retourner et de me mettre à sa hauteur pour pouvoir la maintenir. Elle tente de s'échapper : en vain.

- Evelyn gagne !

La voix de mon entraîneur me fait sortir de ma transe, dont je n'avais pas encore pris conscience. Et je crois que ma concentration y est pour quelque chose...

Je lâche Élisabeth, me lève et elle fait de même en me jetant un regard acéré. Je hausse les épaules avec indifférence : je n'ai fait que remplir mon rôle, comme dirait Rafael.

- Suivant !

- Je peux...?

Joyce monte à mes côtés avant même que mon Mentor ne réponde. Elle me dévisage avec ce visage neutre dont elle a le secret, puis elle m'adresse un signe de la main pour m'inciter à agir avant elle, une jambe pliée devant elle.

- On va voir si tu t'es réellement améliorée, Meyer.

- Ma première prestation ne suffit pas ? l'interrogé-je en haussant un sourcil.

- Bouvier n°2 est encore moins expérimentée que toi, donc oui.

- Il n'y a qu'une seule Bouvier ici, et c'est moi ! réplique Élisabeth.

Synchronisées, Joyce et moi roulons les yeux, puis je m'avance vers elle. Je fais mine de viser son estomac avec mon poing, mais attaque ses jambes avec mon pied droit. Évidemment, le coup n'est pas assez fort pour la faire tomber - ou même la faire reculer -, donc elle n'en est nullement embêtée. Juste amusée.

Je continue sur la voie de feindre des coups, mais elle reste parfaitement immobile.

- C'est bon, t'as fini ta p'tite dan...

Je profite de sa petite inattention pour faucher ses jambes à l'aide d'une des miennes et elle tombe dans un bruit sourd. Légèrement étourdie, elle n'a pas le temps de s'en remettre que je la plaque déjà au sol. Elle serre les dents et me foudroie du regard.

- Très bien, j'ai compris.

J'aperçois brièvement ses jambes se replier sur elle pour finalement m'envoyer par terre d'un catapultage . Dès que j'arrive sur le dos, elle pose ses mains sur mes épaules avec une vigueur qui m'étonne.

- Trois, deux, un... Joyce gagne ! s'exclame mon entraîneur en tapant du plat de la main sur le ring pendant le décompte.

- Te berce pas d'illusions, Meyer, murmure l'adolescente aux cheveux teints, t'es pas aussi forte que tu le penses. Mais j'espère sincèrement que ton entraînement va porter ses fruits.

Elle se met debout et s'époussette avant de descendre du ring, sans un regard pour moi, et va s'asseoir à l'écart de tous les élèves.

Pendant ce temps, je me lève et baisse la tête, honteuse d'avoir pu penser que je gagnerais aussi facilement. Elle a raison, je suis nulle... mais je m'entraînerai deux fois plus dur pour parvenir à un bon niveau.

- Quelqu'un est volontaire ? demande mon Mentor, tourné vers le reste du groupe.

- Je suis sûr que Meyer meurt d'envie de m'affronter.

Je fusille Éric du regard. Il a tout à fait raison : j'ai hâte de lui refaire le portrait, comme je l'ai mentionné à notre rencontre.

- Viens, je t'attends.

La voilà, la réplique qui me démangeait.

Son sourire s'élargit et je le suis du regard alors qu'il gravit la marche du ring et se place en face de moi, plus confiant que jamais. Quand je me positionne, il m'imite avec exagération, puis éclate de rire.

- Allez, Meyer. Frappe, articule-t-il en tapant son torse d'une main pour le désigner.

Je plisse les yeux pour me concentrer, puis m'élance vers lui, prête à le cribler de coups, mais il me devance en m'offrant un beau direct dans l'estomac, sans faire aucun effort. Je recule en chancelant, les mains contre mon ventre pour atténuer la douleur. Des larmes commencent à m'obstruer la vue.

- Étrange, je vois pas d'amélioration ! s'extasie le jeune homme à l'air sadique.

- Éric ! l'interpelle quelqu'un pour le reprendre.

Je perçois sa silhouette floue s'approcher de moi avec rapidité et son coude vient heurter ma mâchoire dans un geste circulaire. L'impact est tellement fort que je m'effondre et que lui saisit sa chance pour me tenir avec une main sur mon crâne. J'ai soudainement un éclair de lucidité et le frappe lui aussi à l'estomac avec mon genou. Il part sur le côté et je me remets sur pied en même temps que lui, la vision de nouveau claire.

- Ah, je comprends : Meyer est devenue plus combative.

Avant que je devine ses gestes, il court vers moi et glisse entre mes jambes. Ses mains m'agrippent les épaules.

- Dommage que cela ne puisse pas t'aider.

Quand il me bouscule, je me sens tomber en avant, mais son poids sur moi accélère la chute. Mon nez rencontre en premier le bois massif noir, puis mon corps suit le mouvement. Le salaud s'est jeté sur moi pour que j'atterrisse au sol !

Ma vue se brouille à nouveau et je sens un liquide couler de mes narines. Du sang, d'après la tache écarlate et imprécise qui s'est formée près de mon visage, toujours sur l'estrade. Mes articulations sont douloureuses... Je me demande comment je vais faire pour bouger ne serait-ce que le petit doigt. Mes oreilles bourdonnent, mais je parviens à attraper quelques mots au passage.

- ... es complètement f...

- ... infirmerie !

Mes paupières sont lourdes et je n'ai pas la force d'émettre le moindre son. Alors je ferme les yeux, puis laisse le silence et les ténèbres m'emporter...

***

Personne n'aime les hôpitaux. C'est laid, ça sent mauvais et clairement... ça fait peur. On a l'impression d'être dans le bâtiment qui mène aux portes de la mort.

Bonne nouvelle, je suis juste blessée et assez superficiellement d'après l'infirmier et la doctoresse qui sont passés me voir. J'ai cligné plusieurs fois des yeux avant de les ouvrir entièrement, face à la lumière blanchâtre et aveuglante de la chambre. J'ai alors remarqué le bandage autour de mon nez - qui me le compresse un peu trop -, le lit où je suis encore couchée, les instruments de torture - j'exagère, bien sûr - et le blanc immaculé de la pièce. Pas de doute, je suis à l'hosto...

On toque à la porte de la pièce, puis elle s'ouvre pour laisser passer la tête de la doctoresse dans l'entrebâillement.

- Quelqu'un souhaite vous voir. Je peux le faire entrer ?

Qui ça ?

Grâce aux quelques minutes de rétablissement dont j'ai pu disposer après m'être réveillée, ma langue n'est plus aussi pâteuse qu'avant et je peux enfin parler normalement. Je hoche pourtant la tête au lieu d'acquiescer à voix haute.

- Parfait. Il arrive.

"Il" ?

À peine dix secondes plus tard, l'ouverture de la porte s'agrandit pour laisser Rafael entrer et il la referme derrière lui. Il m'adresse ensuite un sourire timide en se retournant, mais je vois une lueur d'inquiétude briller dans ses yeux. Il récupère un tabouret à l'autre bout de la pièce, se rapproche du lit et l'installe pour s'y asseoir.

- Ça va, Ève ?

Je vois ses mains tracer un chemin hésitant vers les miennes, mais il finit par abandonner.

- Sincèrement ? J'ai un nez cassé. Rien ne peut tourner mieux... (J'ajoute sans sarcasme :) Mes parents ne prennent pas la peine de venir ?

- Ils l'ont fait, mais tu étais endormie.

Je ne lui laisse pas le temps de souffler : je lui pose enfin la question qui me brûlait les lèvres, ce matin.

- Où étiez-vous Zarah, Angelo et toi, pendant l'entraînement ?

- Angelo et moi, nous nous sommes occupés d'un groupe de Gardiens de cinq ans, car certains professeurs étaient absents. Les petits étaient adorables ! (Le sourire qui est apparu sur son visage s'efface aussitôt.) Et Zarah... elle a dû s'expliquer avec ses parents pour... tout. Le don, l'État...

Ses parents. Ceux qui ont adopté Zarah et enfanté Élisabeth. Pas sûr qu'ils croient un traître mot de ce que leur raconte mon amie...

- Ils n'étaient pas au courant ? m'interloqué-je avec les sourcils froncés. Mais... ne sont-ils pas Créateurs ou Gardiens ?

Rafael secoue la tête, l'air grave.

- Non, apparemment. Comme a dû te l'expliquer Mlle Ferry, le don ne va pas forcément du ou des parent(s) à l'enfant. Il peut aussi sauter une génération, voire plusieurs.

J'acquiesce en me souvenant du premier cours de ma Mentor. Un silence pesant s'abat ensuite sur nous, jusqu'à ce que je le brise en croisant le regard de mon ami d'enfance.

- Pourquoi ne pas m'avoir prévenue, avant de me laisser sans nouvelle, comme tu sembles adorer le faire ?

C'est égoïste, mais j'ai besoin de savoir.

- Je... je n'y ai pas pensé, m'avoue-t-il en passant une main dans ses cheveux. Désolé, j'aurais dû le faire. Et pendant ces deux dernières années aussi.

Il baisse la tête.

- Je suis stupide.

- Tu es beaucoup de choses, Rafael Nelson, mais pas stupide.

Quand son regard croise le mien, aucun sourire n'éclaire son visage. Des larmes brillent dans ses yeux. On reste ainsi un moment, à se fixer, laissant nos regards exprimer ce que les mots ne pourraient définir.

- Je vais te laisser tranquille... murmure Rafael en se levant, mettant fin au mutisme. (Il place la chaise contre le mur en évitant mon regard.) Bon rétablissement, Meyer...

Il me tourne le dos. Mais je lui attrape la main et serre les dents quand une douleur cuisante me parvient vers l'abdomen.

- Je suis là, maintenant, déclaré-je sans réfléchir. Super Evelyn est de retour.

Je croise son regard. J'ai presque l'impression qu'il va pleurer, malgré le sourire qui vient d'apparaître sur ses lèvres.

- Ah oui ? Tu m'as beaucoup manqué...

Toi aussi, tu m'as manqué, Rafael.

**************************************

Et les deux zigotos se sont réconciliés ! Champagne ! 🍾
Il a quand même fallu un combat un peu violent avec Éric, mais bon... Evelyn est en un seul morceau, non ? 🙈
Elisabeth arrive à l'État... À votre avis, ça va faire des étincelles ?
Et on retrouve ce Marc qui semble bien plaire à Rachel... Team Raaron ou Marachel ?

À plus pour le chapitre 9 !

Stella

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