Chapitre 23

Au début, je ne comprends pas ce qui se passe et ne bouge pas d'un pouce. Je le laisse caresser mes lèvres des siennes, sans pression, timide. Il redevient ce petit garçon qui se cache derrière les barrières qu'il a érigées contre le monde.

  Il m'embrasse ensuite de manière douce ; il me laisse une chance de le repousser. Je n'en fais rien, pose une main sur sa nuque. Je laisse les frissons que j'ai retenus jusque-là parcourir mon corps. Il se raidit. Je lui rends son baiser. Cela le rassure et il se détend. Ses mains se posent sur ma taille, tandis que je caresse ses cheveux soyeux et bouclés.

  Sa langue demande à se frayer un chemin jusqu'à la mienne ; j'accepte. Petit à petit, nos bouches trouvent leur rythme et découvrent l'autre, lentement mais sûrement.

  La douce chaleur qui s'est installée dans mon ventre se diffuse telle une légère brise dans tout mon corps. Mon cœur continue sa course folle.

  J'ai soudain ce besoin de proximité et me rapproche de Rafael. Il ne proteste pas, m'entoure de ses bras pour me coller un peu plus contre lui. Ses doigts effleurent le bas de mon dos, provoquant une nouvelle nuée de frissons. Cette fois-ci, il ne s'en formalise pas et reprend ses caresses le long de mon dos. Pendant ce temps, je frôle son menton, ses pommettes, son front du bout des doigts.

  Sa bouche s'écarte légèrement de la mienne. En reprenant notre respiration, nos souffles se mélangent, s'entremêlent et chatouillent nos lèvres. Je n'ose pas encore ouvrir les yeux…

  Au moment où je finis par le faire, mon regard trouve celui de Rafael, et je me sens rougir. Lui recule d'un pas.

  — Désolé, je n'aurais pas dû…

  Il se détourne. Je m'éclaircis la voix.

  — Non, je… c'est…

  — Oh, pitié. On dirait que vous avez jamais embrassé quelqu'un de votre vie.

  Interdite, je dévisage Joyce, à quelques mètres de nous. Je plisse les yeux.

  — Tu nous espionnes, Joyce ?

  — Je ne suis pas une voyeuse, merci bien ! (Elle lève les yeux au ciel.) Et allez dans une chambre pour faire ça, au lieu de polluer mes yeux...

  Elle se rend jusqu'à sa chambre et disparaît.

  — Qu'elle se mêle de ce qui la regarde, aussi… marmonné-je.

  Mais je n'arrive pas à être si furieuse que ça après… le baiser. La chaleur de mon ventre s'est un peu dissipée, mais reste tapie dans un creux.

  — Je vais y aller. Bonne nuit, Evelyn.

  En marchant pour retrouver sa chambre, la main de Rafael frôle la mienne, et je ne sais pas si c'est l'électricité statique, mais je sens une petite décharge qui me rend toute chose. Je cache ma déception — j'aimerais revenir sur ce qui s'est passé.

  Sans m'attarder, je pénètre dans ma chambre. Je n'ai d'yeux que pour mon lit et m'écroule dessus. Je suis fatiguée.

  Je ferme les yeux une minute, pas plus. Une minute…

  Je m'assoupis peu de temps après, toujours avec la sensation que deux lèvres douces et chaudes titillent les miennes…

***

  Du sang. Du sang sur le sol. Sa flaque s'étend sur le linot, s'approchant un peu plus de moi chaque seconde.

  Et mes mains… mes mains, couvertes de sang. La chaise gît près du corps du Gardien que j'ai assommé.

  Seulement assommé ? me demande sournoisement ma conscience.

  Mon cœur bat à cent à l'heure. J'essuie mes mains sur mon jean pour me débarrasser du liquide rougeâtre, mais il surgit une nouvelle fois dans mes paumes pour glisser entre mes doigts. Il imbibe mon jean, me colle les cuisses, poursuit sa route jusqu'à mes pieds pour s'infiltrer dans mes chaussures.

  C'est toi qui as fait ça.

  La voix résonne en moi. Je tourne frénétiquement la tête, me retourne, pivote de nouveau, lève, baisse les yeux. J'ai peur.

  C'est toi qui l'as frappé.

  Ma salive, que je tente d'avaler, se coince dans ma gorge, tenant compagnie à la boule qui s'est formée. Quand un goût métallique explore ma bouche, j'ai un haut-le-cœur.

  C'est toi qui l'as tué.

  Je veux protester, mais la boule m'en empêche. Je veux dire que ce n'est pas moi, que je n'ai rien fait… C'est mal, de mentir.

  C'est toi.

  La Gardienne blonde que je crains me sourit, se moquant de mon impuissance.

  C'est toi.

  Mes parents apparaissent devant moi, un doigt accusateur pointé dans ma direction, les yeux plissés.

  C'est toi.

  Mes amis, mes professeurs se matérialisent à côté d'eux, toujours plus près. Leurs pieds baignant dans le sang. Les yeux vides.

  C'est toi. C'est toi. C'est toi.

  J'ai enfin le courage de hurler, de leur dire d'arrêter. Les larmes roulent sur mes joues ; je suis aveuglée.

  Soudain, le couloir devient sombre, comme si toutes les lumières étaient aspirées par un énorme trou noir...

  C'est toi, Evelyn. Rien que toi.

  Une silhouette d'homme se dessine dans la pénombre, drapée d'une longue toge noire, la capuche dissimulant son visage dans l'ombre. Choquée, je ne bouge plus.

  Le Chef des Destructeurs.

  Tu as le sang de ce Gardien sur tes mains. Et bientôt celui de milliers d'autres.

  Je plaque mes mains contre mes oreilles. La texture poisseuse du sang me dégoûte, mais je ne veux plus l'entendre. Je ne veux plus rien entendre.

  Je veux juste que ça cesse.

***

  Mon cœur se compresse dans ma poitrine suite aux battements effrénés qu'il subit. Mes poumons se remplissent enfin d'oxygène alors que j'inspire précipitamment, les yeux écarquillés. Mon corps n'a pas le temps d'être soulagé que je me mets à tousser sous la pression de l'étau qui enserre ma poitrine, la griffe.

  Mon assurance m'échappe peu à peu, ne laissant qu'une vague trace de courage dans ma conscience, qui disparaît peu de temps après.

  Dans un éclair de lucidité, je pense à quelque chose qui m'apaise, qui me fait me sentir en sécurité. Telle une bouée de sauvetage, je m'y accroche en plantant mes ongles dedans, en fermant les yeux quelques secondes pour calmer mon cœur, mon cerveau, et mon esprit.

  Deux bras m'entourent et me serrent contre un torse ferme, des mains caressant mes cheveux. Aucune voix ne s'adresse à moi ; parfois, les gestes veulent bien plus dire que des mots. Je rends l'étreinte, si fort que je crains d'étouffer la silhouette. Elle ne proteste pas.

  Quand ma respiration reprend enfin un rythme normal, mes bras desserrent leur étreinte, mais ne lâchent pas la source de mon apaisement pour autant.

  — Elle respire ?

  — Oui.

  Je me laisse bercer encore un moment avant d'ouvrir les yeux. Au-dessus de moi, Rafael me dévisage avec inquiétude, et Kayla continue de me caresser la tête. Je serre mon ami plus fort contre moi. Le silence se fait dans la chambre, même si je sens que nous ne sommes pas seuls.

  — Je l'ai tué.

  Rafael se tend dans mes bras. La main de sa mère se fige.

  — Qui ?

  — J'étais avec la Gardienne blonde qui s'est occupée de M. Forestier et de moi, dans la salle de classe où j'avais cours avec Rachel. Elle me faisait un interrogatoire, puis elle est partie quand les Créateurs ont commencé à se rebeller. Son collègue me surveillait, mais j'ai réussi à m'enfuir. Dans le couloir, je l'ai frappé avec la chaise à laquelle j'étais attachée et… (Un sanglot m'échappe.) Si vous aviez vu le sang…

  Toutes mes bonnes résolutions sont parties en fumée, et cela me broie la poitrine.

  — Je l'ai tué. C'est sûr… Je l'ai tué.

  — Non, Evelyn. Tu n'es pas une meurtrière, tu n'as fait que te défendre, tente de me rassurer la voix de Kayla.

  — Je suis sûre qu'il est toujours vivant, renchérit Zarah. Tu n'as pas à t'inquiéter.

  Je ne desserre pas mon emprise sur Rafael pour autant, me noyant toujours dans la culpabilité.

  — Et si ce n'est pas le cas ?

  Personne ne me répond. Je prends une grande inspiration pour enfouir la douleur dans ma cage thoracique, et quand Rafael sent que je me redresse, il se détache de moi. Mon dos s'enfonce dans le coussin mœlleux de la couchette. En levant la tête, mon regard croise celui de mes compagnons.

  Ils sont tous là, sans exception. Mon cœur se réchauffe quelque peu…

  — Moi qui pensais que vous vous fichiez de moi, plaisanté-je à moitié, tout de même surprise que certains soient à mon chevet.

  — Dis pas de bêtises, me rabroue Aaron, les bras croisés.

  Ses yeux portent une lueur anxieuse. Il ne joue pas la comédie, il se soucie vraiment de moi.

  Zarah se fraye un chemin entre mes camarades pour me prendre dans ses bras. J'ai ses cheveux dans la figure, mais je m'en fiche. Ses boucles effleurent gentiment ma peau.

  — On est là, Ève. On est là pour toi.

  — Zarah a raison. Tu te débarrasseras pas de nous comme ça ! renchérit Nathalie avec un sourire.

  — Câlin collectif ! annonce Angelo en se jetant presque sur moi.

  Mes autres amis se précipitent vers moi, Kayla à leur suite. Comme ça fait du bien de se sentir aimée ! L'air gêné, Rachel se racle la gorge.

  — Je peux me joindre à vous ?

  — Personne n'a dit que quelqu'un en était interdit, signale Rafael.

  Ma Mentor vient nous étreindre. Je comprends tout de suite qu'elle ne m'en veut plus, et ça me soulage d'un poids.

  — Aaron ? appelle-t-elle en tournant la tête vers lui.

  — Quoi ? fait-il non sans regarder ses pieds.

  Aaron est gêné ? Mesdames et messieurs, nous tenons un scoop !

  — Ramène tes fesses.

  Il la regarde avec de grands yeux, alors que le silence se fait. Puis nous éclatons tous de rire  — même mon professeur ne peut s'empêcher d'esquisser un sourire.

  — D'accord. Mais vous évitez de m'étrangler.

  — On vous promet rien ! rigole Angelo, rayonnant.

  Aaron s'approche de nous, presque craintif, et maladroitement, il nous entoure de ses gros bras. Joyce ricane.

  — Bah alors ? On n'a pas l'habitude des câlins, à ce que je vois !

  — Viens par là, toi !

  Zarah lui agrippe le bras, l'obligeant à rejoindre le gros tas que nous formons. Un grognement plus tard, les bras de la Gardienne-Créatrice nous encerclent lentement. Même Elisabeth avance de quelques pas, hésitante, puis nous la rassurons, et elle se rajoute dans le lot de corps enlacés.

  La proximité de chacun me donne de la force. Je les ai, eux. Nous allons surmonter cette épreuve. Nous en sommes capables. Nous en sommes capables.

  Le câlin terminé, mes amis et professeurs s'installent chacun dans un coin de ma chambre, sur mon lit, sur ma table de chevet, sur le bureau, sur la chaise… Je reprends mon sérieux, tandis qu'Aaron prend la parole :

  — Bon. Tout ça est très réjouissant.

  Joyce croise les bras.

  — Il y a un "mais", je parie…

  — Mais nous nous devons de nous concentrer sur le sujet principal de notre arrivée ici.

  — Le Chef des Destructeurs et son envie de faire mumuse, appuie Angelo avec un soupir.

  — Je propose que nous fassions l'inventaire de toutes les informations que nous avons à présent, dit Rachel. J'ai les mots du Chef des Destructeurs avec moi.

  — Et il faut qu'on fasse un point sur notre parcours. Peut-être que ça nous aidera, intervient Elisabeth en hochant la tête.

  — Commençons par ça, décidé-je. Le Chef des Destructeurs nous a envoyé un message pour dire qu'il voulait prendre la place des Anciens.

  — Il souhaitait aussi voir la "nouvelle Créatrice", il me semble, intervient Zarah, son visage pensif posé sur ses genoux.

  Rachel confirme en sortant les petits mots.

  — Il a provoqué un incendie le soir d'Halloween. De nombreux villageois en ont pâti…

  — Ce Chef a le sens du théâtre, plaisante aigrement Joyce.

  — Il nous a enfermés dans l'État. Evelyn a découvert son carnet et le papillon dans la Grotte Enchantée. Tu nous as immédiatement montré le message de notre ennemi, continue Nathalie, l'air concentré.

  — Et nous avons atterri dans mon carnet. Il le voulait, c'est sûr. Pour nous tester ? questionné-je, lançant un regard à Aaron qui a émis l'hypothèse quand nous étions chez l'Ogre, Loïc.

  — Évidemment qu'il ne l'a pas fait pour s'amuser.

  — Sauf s'il est tordu, lâche Nathalie, frissonnante.

  — Mais pour tester qui ?

  — Rafael.

  Tous les regards convergent vers Kayla, qui est restée silencieuse jusque-là.

  — Ton don. Il est temps d'en parler.

  Rafael détourne le regard. Il sait qu'il ne peut échapper à la conversation. Pour l'encourager, je lui prends la main et la presse doucement.

  — Quand nous étions chez Loïc, commence-t-il toujours sans nous regarder, j'ai dessiné pour essayer de me détendre. Ça a toujours été une passion pour moi, et disons… disons que je me débrouille pas mal. Ce jour-là… je… Zarah et moi…

  Mon amie congolaise se redresse.

  — Son dessin a pris vie.

  Je me crispe et me tourne de manière brusque vers elle.

  — Tu savais ?

  — Toi, tu savais ?

  — Depuis le soir où les Animals nous ont accueillis.

  — Depuis le jour où Rafael a découvert son don.

  Une jalousie futile s'empare de moi, mais je m'empresse de la rejeter. Il y a plus important, en ce moment, et me disputer à nouveau avec Zarah ne me tente pas.

  — Pendant le combat contre le Chevalier Noir, j'ai créé une corde, raconte Rafael, perdu dans ses réminiscences. Je n'en étais pas vraiment conscient. J'ai trempé mes doigts dans le sang de Maître et tracé la corde à la va-vite. Quand elle s'est matérialisée, j'ai vraiment pris conscience de ce que je suis.

  Il lève la tête.

  — Je suis Illustrateur. Et on ne me l'a jamais dit.

  Plusieurs secondes s'écoulent.

  — Je ne t'ai jamais parlé de ce don, car je pensais qu'il ne te concernerait jamais, explique Kayla, les larmes aux yeux. Carl… Ton père était Illustrateur aussi. Mais Gardien. Il a toujours caché son don…

  — C'était un hybride, comme moi… pense Joyce tout haut.

  — Ne dis pas "était", rebondit Rafael, sur la défensive. On ne sait pas s'il est mort.

  — Il y a de grandes chances.

  — On n'en est pas sûr.

  — Rafael...

  Je vois mon ami d'enfance se recroqueviller. Je serre ses doigts plus fort.

  — Pourquoi le Chef des Destructeurs voudrait révéler au grand jour le don de Rafael ? demande mon enseignante, visiblement surprise d'apprendre que le talent de mon ami est passé à la trappe.

  — Rafael doit avoir un rôle dans son stratagème, envisage sa mère, les lèvres pincées.

  — Je ne le laisserai pas m'utiliser, Maman.

  Il la prend dans ses bras, elle qui pleure silencieusement sur son épaule.

  — D'autres secrets que vous voulez partager ? interroge Elisabeth avec une pointe de moquerie dans la voix.

  J'attends que quelqu'un se confie, ce qui n'arrive pas. Je m'éclaircis la voix pour que nous avancions autant pour que Rafael soit tiré de ce mauvais pas.

  — Reprenons où nous en étions.

  — En cours de route, nous sommes tombés sur Chapel, Forestier et… Éric, finit Aaron avec un regard désolé pour la sœur de l'intéressé.

  — Il va payer, marmonne-t-elle sans mentionner de qui elle parle — tout le monde le sait déjà.

  — Vous pensez qu'on va retrouver quelqu'un qu'on connaît, ici ? s'enquit le rouquin en nous dévisageant à tour de rôle.

  Joyce se mordit la lèvre inférieure.

  — Peut-être. Mais pas forcément un allié.

  — Il faut qu'on soit prêt.

  — Il faut te protéger, affirme Kayla à son fils.

  — Je peux très bien me protéger tout seul. Et puis, mon rôle est de m'assurer de la sécurité d'Evelyn…

  — Les circonstances sont différentes. On ne peut pas se permettre de te perdre.

  — Ta mère a raison, Rafael, acquiesce ma Mentor. Si ce Chef des Destructeurs est déterminé à te dénicher, nous devons te cacher.

  — Je ne me cacherai pas.

  — Ce n'est pas un conseil, Rafael. C'est un ordre, tonne Aaron, catégorique.

  — Parce que vous vous cacheriez, vous ? N'essayez pas de me faire croire le contraire, raille Joyce d'un rire jaune. Si Nelson est prêt à risquer sa vie… pourquoi pas ? C'est lui qui décide.

  — C'est sa mère qui décide. Et il se trouve que c'est moi.

  Face à sa progéniture, Kayla se met debout.

  — Je t'aime plus que tout, et tu le sais. C'est hors de question que tu sortes d'ici et que tu sois seul, dorénavant.

  — Maman…

  — Fin de la discussion.

  — Il ne vous obéira pas, sourit tristement Zarah.

  — Je m'en assurerai.

  Angelo lève la main, tel un élève à l'école. Quand il retient notre attention, il prend une grande inspiration.

  — Personne ne s'est demandé pourquoi le Chef désirait voir une nouvelle Créatrice, comme il l'a écrit sur son premier mot ?

  — Peut-être pour détourner l'attention, suppose Aaron en fronçant les sourcils.

  — Peut-être parce qu'il pensait avoir besoin d'Evelyn, présume Nathalie.

  — Il va falloir cacher Meyer aussi ? réagit l'adolescente aux cheveux turquoises.

  — Ah non !

  — Hum… peut-être que tout est lié et qu'Evelyn et Rafael sont censés créer quelque chose de terrifiant qui va impacter les deux mondes et aider le Chef à les conquérir.

  Je me tourne vers Angelo, comme tous mes compagnons de voyage.

  — Quoi ? Je me trompe sans doute.

  Mais nous ne sommes plus sûrs de rien…

  — Ça fait beaucoup de peut-être, soupire Elisabeth sans dissimuler son désespoir.

  — Peu importe. Nous allons surveiller Evelyn et Rafael en permanence et…

  — Non, refuse Rafael, synchronisé avec moi.

  — T'inquiète pas, Raf, on vous laissera vous bécoter tous les deux. Mais dans une pièce fermée à clé, de préférence, le charrie Angelo pour détendre l'atmosphère.

  Je lui lance mon plus beau regard noir.

  — Vous serez protégés, tant pis si cela vous dérange, reprend mon professeur de sport, les yeux plissés.

  — Et nous autres participerons à cette… Épreuve de la Communauté, termine Rachel.

  Les adultes échangent un regard entendu.

  — Eh ! Vous croyez qu'on voit pas votre petit manège ? s'offusque exagéremment Angelo.

  — On tient à vous, donne Kayla comme argument. On ne veut pas prendre de risque.

  Rafael pousse un soupir.

  — Je comprends.

  Il semble vraiment démuni. Comme s'il s'était toujours battu et que, maintenant que son statut de cible du Chef des Destructeurs a été découvert, sa détermination était déchirée. J'entrelace nos doigts, et adresse un hochement de tête aux trois Gardiens confirmés, telle une jeune fille docile.

  Mais en moi pulse une énergie qui ne demande qu'à être libérée. Pour sauver les autres, pour sauver Rafael, pour me sauver. Pour nous sauver.

  Je suis là, je ne suis pas prête, mais je fonce. Avec vous. Quoi qu'il en coûte.

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Bonjour/Bonsoir à tou•te•s ! J'espère que vous allez bien
Un chapitre qui commence bien (*bisou bisou*)... et finit d'une certaine façon. Rafael révèle enfin son don aux autres !
Des idées sur la suite des évènements ?

À plus pour le prochain chapitre !

Stella

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