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Athena soupira. Elle aussi avait le tête pleine de questions mais ne pouvait pas se permettre de se montrer ouvertement troublée. Coline passa devant la porte ouverte du petit salon. Elle jeta un regard interrogatif à Athena qui lui répondit de la même manière. Elles avaient développé cet espèce de langage muet qui facilitait la vie d'Athena quand celle ci ne voulait pas parler. Bien qu'ayant une grande différence d'âge, la jeune femme considérait Coline comme sa grande sœur. C'était la résidente qui avait prit le plus soin d'Athena quand elle était arrivée et c'était également elle qui lui avait appris le français.
Athena débarrassa sa tasse et se leva.

- Coline je vais peindre dans ma chambre serait il possible de demander aux filles de ne pas me déranger ?
- Bien sur chérie.
- Merci beaucoup...

Athena rejoignit sa chambre et s'installa à son bureau dans le calme le plus complet. De son côté, Camille émergeait doucement du sommeil dans lequel elle était plongée. Son mal de tête était passé et elle était décidée à aller poser ses questions à Athena. Elle frappa doucement. Athena leva la tête de son ouvrage.

- Non s'il vous plaît. J'essaye d'être tranquille. Fit elle mal à l'aise
- Oh excusez moi je ne savais pas ! S'écria Camille
- Camille ? Entrez Miss je vous en pris.

La jeune femme se leva et ouvrit la porte à Camille. Elle l'invita à s'installer.

- Comment allez vous ce soir ? Vous êtes vous bien reposer ?
- Oui merci je vais mieux... mais j'ai encore des questions si ça ne vous dérange pas.
- Non pas de problème ! Je suis là pour ça.
- Je n'ai pas vraiment compris cette histoire de lien.
- Oui je vais mieux t'expliquer. Hier en te sauvant je t'ai transformé et fait de toi ma protégée. Et moi je suis ta protectrice. Notre relation est assez particulière car généralement les liens se font entre un homme et une femme. Mais ça ne changera guère le fonctionnement du lien. Comme vous avez pu le deviner, mon rôle est de vous protéger et de m'assurer de votre santé. Quand à vous... votre rôle est de me nourrir.
- Comment ça ?
- Eh bien, depuis que vous êtes devenue ma protégée, mon corps n'aura besoin que de votre sang et le reste des aliments n'aura plus aucune saveur.
- Je suis votre garde manger quoi...
- Je n'aime pas cette vision des choses. La morsure est quelque chose de précieux, presque sacré. Et vous êtes première maîtresse de votre corps alors il est à vous de décider quand vous serez prêtes pour la première morsure.

Camille avait les yeux fixés sur les crocs d'Athena qui ressortaient plus que la vieille.
Elle n'avait jamais remarqué durant leurs précédentes discussions à quel point ils étaient blancs et pointus.

- Je ne suis pas folle vous êtes bien un vampire ?
- Exactement. Je comprends que ça soit difficile à envisager mais c'est la stricte vérité.
- Donc... le soleil est dangereux pour vous ?
- Légèrement. Mais je pourrais aisément aller vous chercher s'il vous prenez l'envie de vous enfuir.
- Ça ne m'avait même pas effleuré l'esprit ! Mais les autres choses ? C'est vrai aussi ?
- Pas vraiment. Rares sont les vampires métamorphes et assoiffés de sang. D'ailleurs les vampires ne tuent pas leurs « partenaires » ils se contentent de les hypnotiser afin de leur prélever un peu de sang. Et l'argent n'est pas dangereux.

C'est vrai qu'en y repensant, Athena et Lys portaient majoritairement des bijoux en argent sans sourciller. Athena s'assît sur le bord de son lit, toujours face à Camille qui la bombardait de questions. Elle faisait de son mieux pour y répondre avec ses maigres connaissances de jeune vampire.
Les premiers rayons du soleil pointaient à l'horizon, faisant réaliser aux deux femmes à quel point elles avaient parlé.

- Il va falloir que je m'en aille ? Demanda Camille
- Nous pouvons encore parler un peu mais il va falloir être discrètes. Les autres habitantes de ce château se reposent la journée. Confirma Athena
- Oui bien sûr ! Je vais juste prendre un antidouleur si vous avez ça quelque part.
- Il y en a encore je pense... Venez je vais vous montrer.

Elle se leva et ouvrit la porte de sa chambre. « Je vous en prie » murmura t'elle en tenant la porte à Camille. Les deux femmes descendirent jusqu'à une pièce qui ressemblait à une cave. Camille fut frappée par le froid qui y régnait, contrairement aux autres pièces qui avaient une température correcte. Athena fouilla dans un tiroir et en sorti une petite boîte.
Elle la tendit à Camille qui la prit maladroitement.
Leurs deux mains se touchèrent, créant le premier contact physique depuis le début de leur lien. Camille semblait avoir ressenti une décharge électrique et étouffa une exclamation de surprise. Un torrent d'émotions, de sensations, de doutes et de questionnement se repentait dans leurs deux corps. Athena, surprise, se mordilla la lèvre pour s'empêcher de dire quoi que ce soit. 
Elle raccompagna Camille dans sa chambre avant de retourner dans la sienne.
Elle ouvrit un vieux tiroir et en sorti une mallette pleine de peintures anciennes. Cela faisait des mois qu'elle n'y avait pas touché mais le moment lui semblait propice. Elle déplia son chevalet, y posa une toile et commença à peindre. Elle dessina la silhouette d'une jeune femme de dos, perdue, et dont l'attitude renvoyait un appel à l'aide. Puis, insatisfaite de son travail, elle s'étendît sur son lit et sombra dans un sommeil lourd et agité.

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