[assis l'un sur l'autre, un peu entremêlés, les colzas ont fané, on devine des larmes sur leurs joues]

Guillaume
on à plus rien à raconter
vraiment plus rien
on est plus rien

MEREDITH
c'est notre monde
il tourne pas rond
il a jamais tourné je crois

Guillaume
il a jamais plu
le soleil s'est jamais couché
et la Lune n'a jamais pleuré

MEREDITH
trouve plus sophistiqué que tes vieilles rimes en -é

Guillaume
je rime ce que je veux
de toute façon t'existe pas
alors à quoi bon
?

MEREDITH
toi non plus, dois je te rappeller
on est juste en tout et pour tout
deux âmes paumées qui tournent en rond

Guillaume
j'ai peur de ce qu'on va devenir
après

MEREDITH
on va rien devenir du tout
c'est ici qu'on va rester
on est pas des poètes... infortune
écrivains de bas étages
t'es pas Apollinaire
somme toute un peu
paumé

Guillaume
j'crois bien que je préférerais
sombrer
.
.
.

MEREDITH

j'entends plus rien
je vois plus rien
je sens plus rien
tu crois que les étoiles
ont disparues pour mieux revenir
?

Guillaume
j'crois qu'on en a plus rien à faire maintenant
c'est trop tard

.
.
.

Fin de l'acte

Fin de la pièce

Remerciements en pièces jointes