L'inconnue sur le toit

Voyait mourir le monde

Déesse sur son trône

Mêlée au ciel

Veillant le village

Et la mer roulante

Ronronnante à ses pieds

Elle veillait amoureuse

Sur l'univers qui lui appartenait

Nul homme ne vivait plus

La nuit et la fille du toit

Ne toléraient nul présence

Elles veillaient entre elles

Déesse intruse parmi les hommes

Et Artémis qui chantait dans le bois

Et Poséidon qui lui faisait la cour

Et nyx qui la couronnait

Et Ouranos qui glissait l'infini

Le paisible immuable

Et elle qui pleura l'aube

Qui la rejetait parmi les hommes

Les hommes qui lui faisaient oublier

Sa noblesse, la gavaient de basses

Les hommes qui n'entendent et ne voient rien

Qui courent, courent leurs vies

S'essoufflent et se fanent

Et la ballote entre eux

Immortelle perdue

Amoureuse désespérée

Qui ne voit plus ce qu'elle aime

L'âme corrompue

Elle pleure son cœur vide

Emporté par la foule

Et son âme creuse

À qui on a volé la vertu

La fatalité l'envahit

Elle roule parmi les hommes

Et cour, cour

S'essouffle et crie

Pleure et gémit

Sa délicatesse passée

La finesse de son être

Le raffinement de son âme

Et se fond dans la foule

Se mêle aux hommes

Qui ont volé la déesse