Le Mirio d'horreur

Cette fanfiction est déconseillée à toute personne ne supportant pas le sang, la violence, les allusions à la mort ou les scènes glauques. L'histoire est gore, vive le gore :D


- C'est une très mauvaise idée...

- Oh, ne dis pas de bêtises Tamaki ! Ça va être super amusant !

Les trois meilleurs élèves de Yuei sont réunis dans une salle de classe, accompagnés de quelques autres assis par terre, juste devant eux : Tsuyu, Fumikage, Eijiro, Momo, Mina, Kyoka, Denki, Minoru, Toru et Yuga. Le groupe d'élèves de la seconde A avait trouvé une affiche collée au tableau en entrant en classe, annonçant :

Recherche de participants pour créer
Le Mirio d'horreur

Pour plus de détails, rendez vous ici à 20h !

Curieux, les intéressés s'étaient mis d'accord pour y aller. Là-bas, ils avaient trouvé Mirio, accompagné de Tamaki et Nejire, les attendant devant le tableau. Lorsque la petite bande est installée, Mirio démarre les expliquations :

- "En quoi consiste le Mirio d'horreur ?", c'est la question que vous vous posez tous, n'est-ce pas ? C'est simple ! Vous avez peut-être compris que le sujet est l'horreur, et donc fait le rapprochement avec Halloween, la fête qui a lieu le dernier jour d'octobre ! Et qu'est-ce qu'on fait à cette fête ? On...

- Arrête de tourner autour du pot et crache le morceau ! le coupe Minoru.

- Pourquoi, tu es pressé ? marmonne Fumikage.

- Oui, on a un rendez-vous avec des nanas ! fanfaronne Denki.

- Taisez vous, ce n'est pas le sujet ! les gronde Mina. Écoutez ce qu'a à dire Mirio !

Nejire remercie la fille alien pour son intervention avant de faire signe à son coéquipier de continuer.

- Donc comme je disais, à Halloween, qu'est-ce qu'on fait ? On récolte des bonbons aux portes ! Et si à la place... ce n'était pas nous qui donnions les bonbons, au lieu des voisins ?

- J'ai du mal à comprendre où tu veux en venir... hésite Kyoka.

- C'est simple : nous allons distribuer des cartes dans la rue, et attirer les victimes...

- Les victimes ? répète Yuga.

- Chut ! lui intime Momo en posant un doigt sur ses lèvres.

- ... chez moi, termine Mirio, où nous leur offrirons plein de bonbons !!!

- Hein ? s'étonne tout le monde d'une même voix.

- Ce n'est pas du tout ça... murmure Tamaki.

- Qu'est-ce que tu racontes, Mirio ? interroge Nejire. Une fois chez toi, ils devront s'échapper !

- S'échapper de quoi, croa ? questionne Tsuyu.

- De nous ! déclare l'intéressé, tout fier.

- Je ne comprends... rien, avoue Momo. 

Tamaki prend une grande inspiration et avance d'un pas.

- On va... transformer la maison de Mirio en... maison hantée et... se déguiser en monstres... pour faire peur aux victimes... chuchote le garçon, ses longues oreilles tremblant sous le coup du stress.

- Il a dit quoi ? demande Denki, qui papotait tranquillement avec Minoru.

Après que Fumikage ait tout répété pour être sûr que chacun est entendu, Mina se tourne vers les Big 3 :

- Et donc, le but des invités est de quitter la maison sains et saufs ?

- Exactement ! approuve Mirio, le pouce en l'air.

- Sans s'être fait voler leurs bonbons, surtout ! précise Nejire avec un sourire malicieux.

- On va leur voler leurs bonbons ?! s'écrit Minoru, la bave au menton.

- C'est ça !

- Pour une fois qu'il bave pour autre chose qu'une fille...


Il reste encore deux semaines avant Halloween, et les préparatifs commencent déjà. Tamaki s'est occupé de distribuer les tâches en les marquant sur une feuille :

Distribution des tâches

• Courses (bonbons, maquillage,...) : Fumikage, Eijiro, Kyoka
• Décoration de la maison : Denki, Minoru, Toru
• Fabrication des habits : Momo, Yuga, Mina
• Organisation du scénario : Mirio, Tsuyu, Nejire, Tamaki

- Pour l'instant, tout le monde va réfléchir au plan pendant que le groupe de Fumikage ira acheter ce dont on a besoin, d'accord ? expose Mirio.

- Attendez, comment vous comptez financer le projet ? questionne Denki.

- Un donneur anonyme nous a envoyé une somme largement suffisante à la réalisation de notre jeu, donc autant en profiter !

Denki et Mina se tournent vers Momo, qui regarde le plafond d'un air innocent.

- Tu n'étais pas obligée, tu sais ? chuchote l'alien.

- De quoi ? s'enquit l'intéressée.

- Tu es bonne actrice, mais on te connait, soupire Denki.

- Bon, nous on y va, annonce Fumikage avant de sortir de la pièce, vite suivi de Kyoka et Eijiro.

Le groupe est installé dans le salon de Nejire, qui les a invité chez elle pour commencer les préparatifs.

- Donc, quelqu'un a des idées pour notre Mirio d'horreur ?

Tsuyu semble vouloir parler, mais Toru la devance :

- Moi, j'ai tout plein d'idées ! Déjà, on pourrait tous se déguiser en zombies pour faire comme une apocalypse ! Ensuite, on fera un petit labyrinthe par lequel les victimes devront passer, et on rodera dedans pour les effrayer !

- Oh, et on pourrait aussi leur donner des missions pour s'échapper ! propose Denki. Comme trouver un code pour accéder à la sortie, ou alors garder un minimum de dix bonbons sur soi pour avoir le droit de passer par une des fenêtres !

- On les ferait tous entrer dans le hall, enchaîne Mina. Puis on les laisserait pénétrer dans le labyrinthe, avec un timing pour fuir, sinon on mangera tous leurs bonbons !

- Ce sont de très bonnes idées ! approuve Mirio. L'un d'entre vous a quelque chose à ajouter ?

Comme personne ne répond, le groupe se sépare. Les couturiers vont dans la cuisine pour dessiner les premiers déguisements, tandis que les responsables de la décoration se rendent chez Mirio pour réfléchir à la création du labyrinthe.

Tsuyu reste avec les Big 3, ne sachant que faire. Tamaki s'approche d'elle et lui demande :

- J'ai cru voir que tu avais des idées pour le Mirio d'horreur... Tu veux bien nous en parler ?

- À vrai dire, je pensais à tout autre chose que l'idée de Toru, croa...

Le trio écoute attentivement les explications de Tsuyu, et se réjouit à la fin :

- J'adore ! C'est super original !

- Je suis fan de ton idée, Tsuyu !

- Je ne sais pas vous, mais je trouve que c'est beaucoup mieux que l'idée de base...

- M-merci croa, balbutie Tsuyu, les joues rouges.

- Je propose d'aller en parler aux autres tout de suite ! s'exclame Mirio. Je suis sûr qu'ils vont adorer !

Tsuyu reste donc avec Nejire et Tamaki, tandis que Mirio va tout expliquer aux camarades de la grenouille.

- Et donc... commence Tamaki. Je vais devoir manger beaucoup de calmars ? Ce n'est pas vraiment ce que je préfère...

- Aller Tamaki, ce sera amusant ! l'encourage Nejire. Ce sera compliqué, mais super drôle ! Moi, je vais sûrement devoir me trimballer une hache très lourde, mais ça en vaut la peine !

- Croa, j'avais oublié ! se souvient Tsuyu.

- De quoi ?

- Si Midoryia vient, croa, il va sûrement amener Eri... Mais on ne peut pas la laisser entrer, nos animations lui feront trop peur, croa.

- Oui, tu as raison... réalise Nejire. On pourrait demander à quelqu'un de l'occuper dans une salle à part ?

- Pas moi alors, ce serait trop ennuyant ! déclare Mina en entrant, Momo et Yuga sur ses pas. Qui pourrait s'en occuper ?

- Peut-être Minoru, propose le français. Le connaissant, il risque de fuir, s'il entend parler de vos idées.

- C'est vrai qu'il est facilement effrayé, approuve Momo. Il vaudrait mieux ne pas l'inclure dans le jeu. Le rôle de baby-sitter lui ira à merveille !

- C'est validé, alors ! affirme Nejire. Mais où est passé Mirio ?

- Il est allé chercher la voiture de sa mère, il nous attend en bas.

- Ah bon ? s'étonne Tsuyu. Où va-t-on, croa ?

- Chez Mirio !

Le groupe descend donc rejoindre le blond, qui les attends dans une grande voiture luxueuse.

- Oh, c'est le même modèle que celle de mon père ! remarque Momo.

- Entre dans la voiture au lieu de papoter ! l'arrête Mina en la poussant sur le siège arrière.

Après que tous soient installés, Mirio appuie sur quelques boutons l'air hésitant, et démarre. La voiture file sur la route, tremblant légèrement.

- Dis moi Mirio, tu as déjà conduit une voiture ? questionne Yuga, curieux.

- Absolument pas ! sourit l'intéressé.

Le silence s'abat dans la voiture. Nejire rit :

- Alors on va tous mourir !


Le 31 octobre est vite arrivé

Deku marche le long d'un trottoir, fixant intensément son portable. Il finit par se cogner violemment le nez contre un poteau, et sautille dans tous les sens en couinant. Il s'interromp en entendant son nom interpellé, et lève la tête pour voir une silhouette vêtue de noir arriver sur lui à toute vitesse. Le brocoli parvient à s'écarter de justesse pour ne pas heurter l'inconnu. Ce dernier freine et enlève sa capuche, dévoilant le visage reconnaible entre tous de Tenya :

- Joyeux Halloween, Midoriya ! Je n'arrive pas à définir ton déguisement !

- Je suis déguisée en citrouille, bafouille l'intéressé. Et toi, tu es un vampire c'est ça ?

- Ouais, quel copieur ! se plaint Denki en sortant de derrière le délégué, vêtu de la même manière.

- Toi aussi, tu m'as recopié ! fait remarquer Toru, habillée tout de noir.

L'entièreté de la seconde A arrive derrière les trois premiers arrivés, seuls Katsuki et Fumikage manquant à l'appel. Ochaco s'avance, des étoiles dans les yeux :

- Ton costume est adorable, Izuku !

- A-ah bon ? Euh, je....merci...

Le garçon profite que ses camarades discutent pour admirer tous leurs déguisements : vampire pour Tenya, Denki et Toru, fantôme pour Kyoka, loup-garou chez Eijiro et Koji, sorcière pour Momo, alien (sans grande différence avec d'habitude) pour Mina, bûcheron pour Rikido, momie de scotch pour Hanta (au moins c'est original), Jojo pour Yuga (cherchez la ressemblance), démon pour Mezo et Ochaco, meurtrier pour Tsuyu, danseuse étoile pour Minoru, dinosaure pour Mashirao, et Shoto en... grand-mère ?

- Regardez moi ces poils si viriles ! rayonne Eijiro, secouant son déguisement de loup.

- Oui, c'est si virile de ressembler à un chien ! ironise Hanta. Je ne comprends pas comment tu peux supporter cette chose, ça doit tellement gratter !

- C'est déjà mieux que d'être recouvert de scotch ! réplique Kyoka. Comment comptes-tu décoller ça de ta peau ?

- Grâce à mon pouvoir, le scotch que je produis ne peux pas se coller à moi ! Je suis immunisé ! se vante la momie.

- Arrêtez de discuter, ou je pars sans vous ! s'agace Minoru.

- Partir où ? questionne Ochaco.

- À la chasse aux bonbons, bien sûr ! s'exclame Denki. Viens Mineta, on va tout prendre avant eux !

Les deux garçons partent en courant vers une grande rue, suivis du reste de la classe qui proteste. Ils entrent dans l'avenue principale de la ville, où tous les magasins sont ornés de décorations horrifiques. Ce n'est pas ici que les adolescents vont trouver leur bonheur ! Ce qu'il leur faut, c'est un quartier résidentiel...

- Si vous voulez, j'ai créé un itinéraire pour optimiser nos récoltes de bonbons... propose Deku d'une petite voix.

Seulement, personne n'a entendu le garçon à l'exception de Shoto et Momo. Ils s'arrêtent tout deux pour consulter le fameux itinéraire de Deku, et Kyoka et Yuga viennent les rejoindre.

- Le chemin passe par les quartiers résidentiels les plus animés, dans l'ordre contraire à celui des autres chasseurs, explique Deku. On pourra passer dans les meilleures rues avant tout le monde, normalement !

- T'es un génie, Midoriya ! admire Kyoka. Tant pis pour les autres, on aura tous les bonbons rien que pour nous !

Les cinq adolescents partent donc du côté opposé, leurs sacs vides prêts à se remplir. Exceptionnellement, la plupart des bâtiments sont ouverts pour laisser les enfants déguisés passer à toutes les portes de chaque immeuble. Ce serait bête d'acheter pleins de bonbons pour eux, s'ils ne pouvaient pas monter les étages et attraper la totalité des sucreries !

Alors que la petite équipe arrive dans le premier bâtiment, ils tombent sur Katsuki, en train de racketter deux petites filles effrayées. Il est habillé d'un simple t-shirt et d'un jean, aucun déguisement en vue. Lorsque que le blond les aperçoit, il feigne de s'arrêter, juste avant de saisir le sac d'une enfant et de foncer sur ses camarades.

- Dégagez ! ordonne-t-il, avançant droit sur eux.

Comme personne ne bouge, le garçon explosif ralenti et se place devant eux, un sourire aux lèvres :

- Je vous propose un marché : on vole les bonbons de tous les gosses de la ville, et je vous donne dix pourcents de la récolte !

- Premièrement, bonsoirr, soupire Shoto. Deuxièmement, c'est dix pourcents chacun et le reste pour toi ?

- Ah non, dix pourcents pour vous tous et quatre-vingt-dix pour moi !

- Jamais ! refuse Kyoka. Par contre, tu peux toujours nous accompagner ! Midoriya a trouvé le meilleur chemin possible pour avoir le plus de sucreries.

- Hm... Donne moi ça, déclare Katsuki en arrachant le téléphone des mains de la citrouille.

Il semble hésiter à partir avec, mais rejoint finalement le groupe en annonçant qu'il ne partagera rien avec des idiots comme eux. Ils sont désormais six, et entrent dans le premier bâtiment. À leur grande surprise (sauf peut-être pour Deku), tous les habitants leur offrent plusieurs paquets de bonbons chacun. En sortant du premier immeuble, leurs sacs sont déjà à moitié pleins.

- On ne va pas tenir longtemps avec de si petits sacs, fait remarquer Momo. On devrait aller acheter une mini charrette à trainer !

- Oh oui, tu as parfaitement raison ! approuve Kyoka. Je viens avec toi !

- Moi aussi ! termine Yuga.

Avant que Deku est pu ajouter quoi que ce soit, il se retrouve seul avec Shoto et Katsuki, les sacs de leurs amis partant en courant à ses pieds. Le boum-boy déverse le contenu des sacs dans le sien sans hésiter, et reprend la marche, Shoto grand-mère et Deku citrouille derrière lui.


Minoru et Denki entrent dans une supérette vide, afin d'échapper au reste de la classe. Ils errent innocemment dans les rayons, poussant discrètement quelques bonbons dans leurs poches et ricanant à voix basse. Au bout de quelques minutes, ils s'approchent de la sortie mais le caissier les interromp :

- Vous allez où comme ça, les jeunes ? Vous n'achetez rien ?

- Si si, on cherchait un truc en fait ! invente Denki en attrapant un sac en carton sous le comptoir. Ah, c'est ça, un sac !

Le caissier garde ses doutes pour lui, préférant croire les deux voleurs. Soudain, un homme sort de derrière un rayon et marche droit vers la caisse, un paquet de marshmallows dans les mains. Il annonce alors au vendeur :

- Si j'arrive à multiplier ce paquet, est-ce que vous me laisserez le prendre sans payer ?

- Oui, j'imagine, accepte l'intéressé d'une air ennuyé. Allez-y.

- Je commence par glisser le paquet dans mon manteau, dit-il en ajoutant le geste à la parole. Maintenant, la formule : UBFSFTHEFZFGJ ! Et ensuite, je me tourne vers ses deux garçons. Fouillez un peu dans vos poches, vous aurez une surprise.

Minoru et Denki grognent et sortent les paquets de bonbons de leurs poches. Le caissier comprend le piège et part d'un grand rire. Il récupère les sachets de bonbons et remercie l'homme avant de le laisser partir. Finalement, les deux élèves de Yuei repartent les mains vides, renfrognés.

- Argh, les adultes... rouspètent Minoru. Autant aller se préparer maintenant.

- Je veux bien, mais on a pas l'adresse ! réalise Denki. On l'avait confié à Tokoyami...

- Vous avez de la chance que je sois là, alors, marmonne une silhouette dans l'ombre, faisant sursauter les garçons.

Fumikage s'avance vers eux, déguisé en Batman.

- Sérieusement, c'est tout ce que t'as trouvé comme déguisement ? ricane le pikachu.

- Moi au moins, je suis original, rétorque le corbeau avant de montrer Minoru. Et je reste plus crédible que lui. Aller, assez de temps perdu, rejoignons Mirio.


La classe a depuis longtemps oublié les deux fuyards, ainsi que le groupe de Deku qui a disparu, et est partie dans un quartier rempli de petites maisons connu pour les fêtes que les habitants y organisent. En tant que délégué, Tenya prend quelques directives :

- Nous allons nous séparer en deux groupes pour la récolte des bonbons ! Ashido, Sato, Hagakure, Shoji, Ojiro et Sero, vous allez vous incruster dans les fêtes pour demander quelques bonbons ! Les autres, avec moi, nous allons passer par les maisons les plus calmes !

Tenya part donc avec Tsuyu, Ochaco, Koji et Eijiro vers une maison rose où seule une fenêtre laisse voir la lumière d'une ampoule. Le vampire appuie sur la sonnette et patiente, jusqu'à ce qu'un vieil homme leur ouvre :

- Oh là, que faites vous dehors si tard ?

- La chasse au bonbons, monsieur ! sourit Eijiro. Vous n'avez pas quelques surprises à nous offrir ?

- Mais enfin, Kirishima, ce n'est pas ça la bonne formule ! lui reproche Ochaco. Il faut dire "Des bonbons ou un sort" !

- Croa, plus personne ne dit ça Ochaco, lui rappelle Tsuyu. Et je ne suis pas sûre que cet homme nous entende.

En effet, le vieillard tend l'oreille mais ne semble pas tout comprendre :

- Excusez moi, vous pouvez répéter ? Ou non, attendez, je vais chercher mon appareil... dit-il en s'éloignant lentement vers son salon. Je reviens dans quelques minutes !

- J'ai peur que l'on ne passe beaucoup de temps ici... soupire Eijiro.


De son côté, le groupe de Mina s'approche d'une grande maison très bruyante. Des dizaines d'adultes discutent dans le jardin, des bouteilles de bière posées un peu partout. Comme c'est Halloween, il est autorisé cette nuit là de faire du bruit jusqu'à trois heures du matin. Le tapage nocturne est oublié, donc tout le monde en profite pour faire la fête.

- Attention à vos oreilles, prévient Hanta en poussant la porte.

La musique les agresse tout de suite, mais les adolescents entrent quand même. Partout des lumières, des rires, du bruit, et personne pour surveiller l'entrée. Toru réunit le groupe et tente de dominer la musique de sa voix :

- Avec Mina, on va aller voir dans les cuisines. Vous les garçons, prenez tout ce que vous pouvez ici. Tant que ça se mange, c'est bon ! On se retrouve dehors dans vingt minutes !

Sur ces ordres, les filles se mêlent à la foule pour partir à la recherche de la cuisine. Arrivées à destination, elles ouvrent la fenêtre et s'échappent, laissant les garçons livrés à eux-mêmes.


- Mais où est-il donc ? Ne bougez pas les enfants, je vais le chercher, il est sûrement à l'étage !

Le vieil homme grimpe les escaliers marche par marche, celles-ci grinçant longuement. Tenya se bat pour garder son groupe avec lui :

- Nous pouvons toujours lui écrire ce que nous voulons dire, non ?

- Il vaut mieux qu'on se sépare, soupire Eijiro. Tsuyu et moi allons jeter un coup d'œil ailleurs, vous restez ici !

"Ils sont vraiment en train de m'abandonner ?" pense Ochaco, dépitée. Alors que le porc-épic et la grenouille disparaissent parmi les enfants déguisés, une énorme chose jaune canard approche et prononce :

- Bonjour, Iida. Je ne pensais pas que tu participerais à ce jeu.

Tenya sursaute et se retourne, paniqué :

- P-professeur Aizawa ! Bonsoir ! Oui, je participe à la chasse aux bonbons, j'ignorais que cela risquait de vous perturber !

- Ne t'inquiète pas, il n'y a aucun problème à ça. Où est le reste de la classe ?

- En train de s'amuser, soupire Ochaco. Pendant que nous, on attend ce vieil homme qui n'a peut-être même pas de sucreries pour nous !

Aizawa jette un coup d'œil à l'entrée, avant de s'engager à l'intérieur, sautillant dans son sac de couchage.

- Professeur Aizawa ! Où allez vous ?! s'exclame Koji d'un murmure à peine audible.

- Chercher des bonbons, bien sûr, répond leur sensei en tournant sur sa gauche.

Le professeur n'est toujours pas revenu quand les marches recommencent à grincer sous les pas du vieux :

- J'ai retrouvé mon appareil ! Je vais pouvoir vous entendre !

- Mince, monsieur Aizawa est encore dans la maison ! chuchote Ochaco. Qu'est-ce qu'on fait ?

- Il faut le distraire, décide Tenya. On va faire durer la conversation.

- Qu'est-ce que vous dites ? demande l'homme en arrivant enfin à la porte d'entrée, une sorte de corne en cuivre dans l'oreille pour amplifier les sons qui lui arrivent.

- Connaissez vous Halloween ? hésite Tenya.

- Ça ne me dit rien... Aurais tu le temps de m'expliquer, jeune homme ?

- J'ai tout mon temps !


Aizawa continue ses recherches dans la pièce où il se trouve, une cuisine très moderne colorée de bleu. Il ouvre chaque tiroir, chaque placard, mais aucune sucrerie à l'horizon. Il décide donc de changer de pièce, ce qui l'oblige à passer par le couloir. Il se dirige discrètement vers l'escalier, observant attentivement le vieil homme dos à lui. Ses élèves lui lancent des regards perdus alors qu'il s'engage sur la première marche. Malheureusement pour lui, c'est encore plus bruyant qu'une armoire qui se brise au sol.

Le vieillard se tourne, mais une autre silhouette est plus rapide et apparaît en haut des escaliers. Elle se jette sur Aizawa qui est pris de court et les deux roulent à terre. Le professeur se relève en vitesse pour faire face à un trentenaire à la chevelure bleu ciel, le fixant intensément.

- Que faites vous chez moi ?! s'écrit-il à l'intention du futur papillon.

- Je, euh je...

Ochaco remarque l'hésitation évidente de son sensei. Lui qui est d'habitude si assuré, que lui arrive-t-il ?

- Je... on va partir, excusez nous du dérangement, au revoir ! salue-t-il en se tournant vers ses élèves.

- Hors de question ! l'arrête l'homme en lui attrapant le bras pour le tirer vers lui. Vous allez rester, et je vais appeler la police pour violation de domicile ! Papa, retourne dans ta chambre, je m'occupe d'eux.

Le vieillard abandonne Tenya à ses explications, dépassant les deux autres adultes pour grimper les escaliers. Aizawa ne bouge plus, apparemment absorbé par le visage du jeune homme qui le tient fermement. Koji s'en aperçoit et donne un coup de coude à Ochaco pour la prévenir, mais l'homme prend la parole :

- Les enfants, vous connaissez cet homme ?

- Oui monsieur, c'est notre cousin ! affirme Tenya. Comme il a quelques problèmes mentaux, nous nous occupons de lui pour qu'il puisse passer un super Halloween comme tout le monde !

- Cela explique beaucoup de choses... Mais vous n'avez pas l'air de vous en sortir avec lui. Je propose donc de vous aider à le garder pour le reste de la soirée !

- Euh... D'accord, merci ? hésite Tenya, regrettant déjà son mensonge pour éviter des problèmes à leur professeur.

- Allons-y, alors ! se réjouit l'homme. Laissez moi quelques secondes, je vais chercher un sac.

Il lâche Aizawa pour se rendre dans la cuisine, mais le sac de couchage vivant le suit.

- Vous croyez que monsieur Aizawa le fixe ainsi pour neutraliser ses pouvoirs ? interroge Ochaco.

- Je... je ne crois pas, répond Koji d'un murmure inaudible.

- C'est la raison la plus plausible ! confirme le délégué en même temps.

L'homme revient avec un grand sac et le groupe sort dans la rue, Aizawa observant toujours le garçon au cheveux brillant presque dans le noir. Ils sont tout de suite interceptés par Nejire, portant une robe sombre bouffante, telle une princesse ensorcelée :

- Coucou ! Ça vous dirait de venir dans notre super labyrinthe ? Tenez, voici l'adresse !

La jeune fille leur tend une carte rose bonbon avant de s'envoler loin d'eux sans un mot de plus. Ochaco lit la lettre, les garçons regardant par-dessus son épaule.

- Eh bien, ça a l'air amusant ! constate le trentenaire. On y va ?


Mezo a déjà rempli deux sacs de nourriture et utilise son alter pour envoyer un œil au-dessus de la foule, à la recherche de ses amis. Il joue des bras et des jambes pour sortir de la maison bondée, et trouve Rikido et Hanta à l'extérieur, l'air mal à l'aise. Le plus grand aperçoit leur ami :

- Tu n'aurais pas croisé Mashirao, par hasard ?

- Non, pourquoi ?

- On a cru l'entendre crier, tout à l'heure... explique Hanta. On a tenté de le trouver, mais impossible de mettre la main sur lui.

- Tu as entendu parler du garçon avec la grande queue ? demande une femme à une autre un peu plus loin. Il paraît qu'ils s'amusent bien avec lui, à l'étage !

Les élèves de Yuei se lancent un regard entendu, et Hanta utilise son scotch pour grimper à la fenêtre et entrer. Il arrive dans une salle de bain où trois adultes passent en revue les objets qu'ils ont volé dans la maison. Le futur héros leur fait signe qu'il ne s'intéresse pas à leurs affaires, et sort en refermant la porte derrière lui.

Il pousse une porte et aperçoit son ami, frappant de sa queue des hommes qui se jettent sur lui un par un. Derrière, une petite foule encourage les combattants, emplissant la pièce de cris assourdissant. Le marsupilami semble épuisé et se bat s'en relâche, tentant parfois de se décaler vers la fenêtre.

Hanta se glisse jusqu'à celle-ci, lance son scotch qui s'enroule autour de Mashirao et brise la fenêtre pour s'échapper avec son ami. Ils rejoignent les deux autres et tous partent en courant, sous les appels des fêtards. Rikido réalise alors :

- On a oublié Toru et Mina !

- Ne t'inquiète pas, je les ai vu sortir par la fenêtre, le rassure Mezo.

- Elles nous ont vraiment abandonnés dans ce bazar ? grommelle Mashirao.

Alors qu'ils courent dans relâche vers nulle part, Tamaki glisse devant eux :

- Tenez. Venez vite.

Il pose un bout de papier rose dans les mains de Hanta et se volatilise. La momie de scotch lit la petite carte et fait signe à ses amis de le suivre sans rien expliquer. La petite bande continue donc sa route, vers la maison de Mirio cette fois ci.


- Ça... ça commence à être lourd, gémit Deku en tirant trois sacs, semblant tous sur le point de se déchirer.

- Ferme la, le nul, ordonne Katsuki en marchant à vive allure, tenant seulement le téléphone du brocoli pour se repérer.

- On a bientôt terminé notre tournée ? questionne Shoto, avant qu'un petit objet léger ne heurte sa tête et plane jusqu'au sol devant ses pieds.

Le fils d'Endeavor ramasse la carte tombée du ciel et lit une adresse :

- Je crois qu'on est invités quelque part.

- Passe, dit sèchement Katsuki en lui arrachant le papier des mains. Un labyrinthe horrifique... ils pensent me faire peur avec ça ? Je vais les défoncer !

- A-attendez quoi ? béguaie la citrouille.

- On y va, prononce Shoto.

Deku tente de rattraper ses camarades qui foncent vers la maison hantée. Arrivés là-bas, ils tombent sur leurs amis : Ochaco, Koji, Iida, Mashirao, Hanta, Mezo, Rikido et même le professeur Aizawa, accompagné d'un homme aux cheveux bleu clair.

- C'est qui lui ? demande Katsuki.

- Mince, j'ai oublié de vous donner mon nom ! On m'appelle Oshu, même si mon véritable prénom est Jerioshunera, un peu long vous voyez.

- Et qu'est-ce qui nous veut Shushu-machin ? grogne le garçon explosif.

- Il accompagne Mons... Aizawa, notre cousin qui a un... problème mental, bégaie Ochaco.

- Euh... Je ne sais pas ce que vous avez fait sans nous, mais ça devait être amusant ! ricane Hanta.

- On entre, où on reste plantés là à taper la discut' ? interromp Shoto en essuyant ses lunettes de grand-mère.

- Tiens, je sais pas d'où il sort, mais il me plaît ce gamin ! sourit Oshu.

- Je ne suis pas intéressé, répond l'adolescent en s'avançant vers la maison de Mirio.

Celle-ci est gigantesque, faite de bois sombre et le toit pointu tel celui d'un chalet. Elle semble ancienne, les murs abîmés par le temps et les vitres sales, le jardin à l'abandon laissant voir des mauvaises herbes parsemant le sol et des fleurs fanées entre quelques arbustes presque nus, ne portant plus que quelques feuilles prêtent à tomber. La haie entourant la maison porte des décorations effrayantes telles que des traces de sang, des citrouilles et des toiles d'araignée. Un origami de chauve-souris orne la porte brune, et la sonnette est tachée de faux sang.

Shoto appuie sur cette dernière, se tachant le doigt au passage. La sonnerie retentit à l'intérieur alors que le garçon aux cheveux bicolores remarque :

- On dirait du vrai sang...

La porte s'ouvre apparemment sur le vide, arrachant un petit cri à Deku, mais une voix les appelle et ils baissent tous les yeux vers Minoru, toujours déguisé en ballerine :

- Dépêchez vous, j'ai laissé Eri toute seule...

- Je ne savais pas que tu étais baby-sitter ! se moque Mashirao.

Le danseur étoile tire la langue et retourne voir la petite fille sous sa garde. Le groupe se pousse pour entrer dans le petit hall d'entrée, jusqu'à ce que Minoru revienne, la main dans celle d'Eri. La petite fille se dresse sur la pointe des pieds et articule :

- Bienvenue dans le Mirio d'horreur ! Vous allez devoir venir à bout du super labyrinthe, sans vous faire voler aucun bonbon ! Le premier sorti gagnera la totalité des bonbons volés aux autres, en plus des siens ! Mais faites attention à ne pas vous faire attraper par...

La petite fille est interrompue par plusieurs hurlements simultanés accompagnés de bruits de course et d'un rire aigu. Deku déglutit, le visage trempé de sueur. Katsuki le pousse vers la porte face à eux, et tout le monde avance à leur suite alors que Minoru et l'enfant sous sa garde repartent de leur côté.

Ils arrivent dans une haute pièce circulaire dans laquelle s'enroule un escalier en colimaçon sur plusieurs étages jusqu'au plafond, où un lustre décoré d'améthystes trône majestueusement. Katsuki tire son équipe vers le grand escalier et commence à monter les marches quatre à quatre, tandis que Shoto aide le porteur du One for All à tenir leurs sacs de bonbons. Le groupe de Mezo choisit la porte en dessous de l'escalier, et celui d'Aizawa, le professeur toujours perdu dans les yeux d'Oshu, s'engage dans un couloir à leur gauche.

- Pourquoi monte-t-on alors que le but est de trouver une sortie, sûrement située au rez-de-chaussée ? fait remarquer Shoto.

- Je veux trouver tous les idiots déguisés et les défoncer ! annonce sans grande surprise d'adolescent explosif.

L'élève aux deux pouvoirs abandonne discrètement ses sacs au coin d'un couloir sous le regard surpris de Deku, sans que Katsuki ne remarque rien. Ce dernier arrive le premier dans une cuisine en bazar, des couverts éparpillés au sol et des assiettes brisées sur une table renversée. La lumière clignote, hésitant entre servir à quelque chose ou embêter les apprentis héros. L'ampoule opte finalement pour la deuxième option, plongeant les trois élèves dans le noir.

- ALLUME TOI LUMIÈRE DE MES DEUX !!! gronde immédiatement Katsuki en grimpant sur une chaise pour rouer la lampe de coups de poing.

"Quel idiot" marmonne Shoto en retournant sur ses pas. Malheureusement pour eux, la lumière du couloir s'est également éteinte. Deku le suit, et bientôt Katsuki les rejoint. Au fond du couloir apparaît une légère lueur rouge, et une ombre. Une silhouette traverse doucement le couloir pour entrer dans une pièce. Un membre mouvant accroché à son dos traîne une deuxième silhouette inerte, comme morte. Il disparaît derrière l'angle d'un mur, et Katsuki prononce à voix haute ce que tous pensent :

- Le truc immobile, ça ressemblait au porc-épic non ?

Ses coéquipiers comprennent immédiatement qu'il fait allusion à Eijiro, et lui emboîtent le pas pour suivre l'étrange ombre. Ils s'approchent de la salle où elle est entrée et jette un coup d'œil à l'intérieur. Le spectacle les fige, et même Shoto d'habitude insensible affiche un air de pure terreur.

La pièce est couverte de semblant d'organes visqueux palpitants, comme s'ils étaient enfermés dans un cœur vivant. Ils reconnaissent Momo et Kyoka, pendues au plafond par des tentacules rougeâtres telles de vulgaires pantins, le visage gonflés et parsemé de trous laissant voir leurs os.

- Dites moi que c'est du spectacle... grommelle Katsuki, choqué.

Un homme en costume se dresse au milieu de ce spectacle horrible, un tentacule sortant de sa manche. Celui-ci est enroulé autour du corps sans vie d'Eijiro, son visage rendu écarlate par le manque d'air et le sang. Son meilleur ami est pris d'un accès de rage et fonce vers l'homme en hurlant, juste avant que la salle se mette en mouvement. Les sortes d'organes se déplacent, faisant avancer les adolescents vers l'ennemi qui lui recule. Le plafond, les murs, tout bouge autour du centre de la pièce, dans une trajectoire toute particulière : le sol à l'Est, et le plafond à l'Ouest, faisant comme tourner la salle.

Un objet lourd s'écrase sur le blond, le plaquant à terre. Il se redresse pour apercevoir le visage zombifié souriant de Momo collé au sien, et garde les dents serrées pour camoufler un cri d'horreur. Un tentacule vient encercler sa taille et le tirer en arrière près de l'homme. Katsuki lève un regard terrifié vers Tamaki, affichant un sourire sadique. Il agite le cadavre d'Eijiro devant lui avant de le balancer aux côtés de Momo, qui se relève en même temps que Kyoka un peu plus loin. La rotation de la salle les avait aidées à descendre du plafond ?

Shoto attrape le bras de Deku et sort de la salle le plus vite possible en s'aidant de sa glace. Quelques secondes plus tard, Tamaki s'est lancé à sa poursuite, accompagné de ses victimes. Seul Katsuki est resté enfermé dans la pièce, s'égosillant à menacer son agresseur.

- On doit aller l'aider ! beugle Deku.

- Hors de question ! refuse Shoto, ayant très vite perdu tout son sang-froid.

Soudain, un tentacule agrippe la cheville du garçon pour le tirer en arrière. Deku tente de le rattraper, mais c'est peine perdue et il ne peut qu'observer son ami disparaître dans l'obscurité avec les autres. Le descendant d'All Might roule à terre, les larmes aux yeux. C'était censé être un simple jeu...


La team de Rikido déambule dans un couloir où des dizaines de portes s'alignent, uniquement sur le côté gauche. Le mur de droite, bordeau, et totalement vierge. Aucune porte, aucun cadre, aucune plante. Juste un mur parallèle au premier, celui-ci n'ayant plus aucune parcelle vide tant les portes et cadres prennent de la place. Le groupe trouve finalement une porte blanche du côté droit et l'ouvre prudemment, gardant en-tête qu'ils sont dans une maison hantée.

La pièce est plongée dans le noir total, empêchant les garçons de voir quoi que ce soit. Mezo s'habitue néanmoins à la lumière et aperçoit des mouvements dans le fond.

- On ferait peut-être mieux de sortir...

- Trop tard ! le contredis une voix reconnaissable entre toutes.

- Denki ?! Qu'est-ce que tu fais là ?! s'écrit Hanta.

Un rayon lumineux traverse la salle, l'éclairant une fraction de secondes ; on peut voir plusieurs personnes semblables à des mannequins, la tête manquant. Un bruit de gargouillement sonore retentit, et des pas lourds tapent en direction des adolescents. Ils reculent lentement jusqu'à heurter une porte fermée. Un rire aigu tel que celui du début les paralyse, cette fois ci à quelques mètres d'eux.

Mashirao saisit la poignée et l'abaisse, et la porte s'ouvre à son grand bonheur. Les quatre élèves s'échappent de la pièce et repartent en arrière le plus vite possible. Hanta se retourne quelques secondes pour voir s'ils sont poursuivis et hurle malgré lui : les corps sans tête de Denki et Mina les suivent, Yuga encore intact juste derrière eux. Mais ce qui effraie réellement Hanta, c'est Nejire, dérapant comme une folle vers eux, une énorme hache dans les mains.

Lorsqu'elle arrive près du français, elle soulève la hache au dessus de sa tête et tranche net la nuque du garçon. Elle l'attrape ensuite par les cheveux et laisse le reste du corps continuer sa course vers ses victimes, juste derrière Mina et Denki. La meurtrière répète le même rire de psychopathe, avant de regarder fixement Mezo. Quelques secondes plus tard, elle est juste au-dessus de sa tête, prête à la trancher.

Rikido pousse son ami contre un mur une fraction de seconde avant que la hache n'atteigne sa cible. Nejire tombe la tête la première sur la moquette, et les adolescents en profitent pour fuir. Sans qu'ils ne s'en rendent compte, Mina continue de les suivre, en balançant son cou laissant entrevoir ses os et sa chair déchirée.


Aizawa sautille dans son sac de couchage, suivant docilement Oshu. Ses élèves chuchotent entre eux pour essayer d'expliquer le comportement étrange de leur sensei :

- Peut-être que le professeur Aizawa pense qu'Oshu est un vilain ? murmure Koji.

- Ou alors il se méfie simplement de lui..., propose Ochaco. Une mesure de précaution, probablement.

- Cela m'étonnerait que Monsieur Aizawa gaspille autant son pouvoir pour un simple inconnu, contredit Tenya. Il n'a peut-être même pas de pouvoir dangereux !

- Quoi qu'il en est, il a tout de même l'air gentil ! conclue Oshu avec un sourire moqueur.

Les trois adolescents sursautent, surpris dans leur discussion, et bégaient des excuses. Oshu a un petit rire avant de leur exposer :

- Ne vous inquiétez pas, c'est normal que de futurs héros se méfient, vous êtes entraînés à ça. J'ai bien compris que vous étiez de Yuei, et que cet homme louche qui vous suit n'est pas un cousin. Si vous voulez savoir, mon alter est le Wash, tout simplement un pouvoir qui me permet de rendre propre tout ce que je touche. Et je sais également pourquoi votre professeur me regarde ainsi...

- Vraiment ? s'étonne Tenya.

Oshu prend une grande inspiration avant de continuer :

- Il n'a pas pu résister à mon charme légendaire !

Un blanc gênant s'ensuit, et ils décident de cœur d'oublier cet incident et de continuer leur route. Ochaco observe les alentours, effrayée par le silence et l'absence d'ennemis comme prévu.

- C'est étrange, il n'y...

Elle est interrompue par un croassement batracien reconnaissable entre mille. Koji fait signe à ses amis que c'est bel et bien Tsuyu, et ils partent en direction du son. Cependant, le bruit est étrange, il semble étranglé, étouffé. Une ombre apparaît alors derrière une porte, et disparaît dans une pièce.

Le groupe la suit et entre dans une petite salle de bain, où ils se retrouvent faces à une vision d'horreur : leur amie Tsuyu, étalée sur le sol carrelé, le corps violet et desséché, comme vidé de tout son sang. Un rideau déchiré encercle son cou, l'empêchant de respirer correctement, et expliquant la faiblesse de ses croassements.

À l'exception d'Aizawa, tous hurlent à s'en détruire les cordes vocales, réveillant le professeur. Par automatisme, ce dernier attrape tout le monde avec son ruban blanc et prend ses jambes à son cou. Il déboule dans un salon et file se cacher derrière le canapé, amenant ses élèves et Oshu à lui. Depuis la porte, il est impossible de les voir. Mais si on se met à les chercher dans la pièce...

- Pourquoi se cache-t-on ? chuchote Tenya.

- Il a sûrement une personne dangereuse dans ce bâtiment, et dont... Tsuyu a été victime.

Tous frissonne, peinant à réaliser ce qu'ils viennent de voir. Un petit rire discret résonne alors, et les élèves de Yuei observent avec horreur un point derrière les deux adultes. Ceux-ci se retournent et reculent brusquement, n'ayant pu voir qu'une chose : le visage de Mirio, présentant les mêmes caractéristiques que celui de Tsuyu, mais souriant et surtout vivant. Malgré qu'il est disparu dans le mur, son rire continue d'hanter les victimes, toutes terrifiées.

Le canapé derrière lequel ils sont cachés commence alors a décoller du sol, pour qu'ils puissent voir à la porte le corps entier de Mirio, leur adressant son plus beau sourire. Oshu crispe les dents, avant de se jeter sur une table et de la lancer contre une fenêtre. Celle-ci se brise, mais une armoire faisant trembler le sol vient bloquer l'accès. Mirio disparaît de nouveau, cette fois ci avec un murmure :

- À bientôt !...


Deku court sans relâche jusqu'à tomber sur un escalier de secour. Ne prenant pas la peine de réfléchir, il monte alors qu'il aurait plus de chance de trouver une sortie en bas. Abandonnant son sac sur une marche, il grimpe jusqu'au sommet, où il rejoint l'escalier central en espérant y trouver un de ses camarades.


Alors que le groupe de Mashirao fuit toujours Nejire et ses cadavres sans tête, Mina les rattrape et agrippe Hanta par le coup. Elle lui couvre la bouche pour l'empêcher d'appeler à l'aide, tandis que ces amis continuent de courir sans relâche, n'entendant plus que leur respiration sifflante et le bruit de leurs pieds tapant la moquette bleu nuit. Ils atteignent finalement le grand hall, et Mezo pose le regard sur la petite silhouette de Deku cinq étages plus haut. Il pense à l'appeler, mais... et si lui aussi était possédé ou quelque chose du genre ?


Koji se lève d'un coup et couine :

- On doit partir ! Si on reste ici, on risque de, de... mourir !

- Il a raison, approuve Aizawa. On y va !

Le groupe sort de la pièce les jambes encore tremblantes, et se rend directement au point de départ. Étrangement, ils arrivent au deuxième étage.

- Je ne me souviens pas qu'on soit montés à un moment... fait remarquer Ochaco.

- Cette maison est vraiment ensorcelée ! grogne Oshu.

- Regardez, là-bas ! s'écrit soudain Tenya en montrant Mezo, Mashirao et Rikido. Eh, les gars, on est là !

Ils descendent les escaliers, afin que les deux groupes ne forment désormais plus qu'un, laissant Deku seul tout en haut. Il est d'ailleurs le premier à remarquer l'objet noir apparaissant derrière le lustre. Il tombe d'un coup, chutant droit sur le professeur, son "protecteur" et ses élèves.

- Attention ! hurle le brocoli pour prévenir ses amis.

Ils s'écartent tous juste attend, et le gros objet s'écrase au sol.

- T... Tokoyami ? hésite Koji.

En effet, c'est bel et bien le corbeau qui leur est tombé sur la tête. Un liquide noir s'écoule tout autour de sa silhouette immobile, comme du sang. Des sons discrets se font entendre un peu partout autour du cadavre et des joueurs, qui regardent autour d'eux pour se trouver encercler des corps morts de leurs amis. Les Big 3 sont également présents, prêts à bondir sur leurs victimes, des sourires barrant leur visage.

Deku crit soudain, s'attirant tous les regards. Eri est postée sur son dos, lui tirant les cheveux pour ne pas tomber. Deku réalise qu'il a eu peur pour un rien, et part d'un grand rire. Il est bientôt imité par les cadavres vivants, ainsi que par les meurtriers. Les élèves encore intacts ne peuvent s'empêcher de suivre le mouvement, ainsi que le professeur et le bleu. Même Eri rit doucement, amusée par la scène.

Un petit être profite de l'hilarité générale pour passer entre leurs jambes et voler tous les bonbons qui leur reste.

- Vous avez perdu ! jubile Minoru en soulevant sa pile de bonbons, tout fier.

- Bravo, Mineta ! l'applaudit Mina, la tête lui manquant toujours.

- Vous avez tous perdu ! proclame Mirio. Nous pouvons tous acclamer le grand gagnant... Shoto !

Le garçon sort de derrière Tamaki, deux sucettes dans une main :

- C'est bête, on y a tous cru. Dire que c'était juste des effets spéciaux...

- Attendez, sérieux ?! s'étonne Oshu. Tout ça, c'était du jeu d'acteur ?

Toru pose une main sur son épaule, le faisant sursauter. Elle est accompagnée de Hanta, et annonce  :

- Vous vous êtes faits avoir comme des bleus !

Fumikage se relève en époussetant sa cape et avoue :

- N'empêche, j'ai moi-même eu peur de nos déguisements. L'idée deTsuyu était vraiment incroyable !

L'intéressée rougit, et leur adresse à tous son sourire batracien.


Pendant que tout le monde s'amuse et déguste les sucreries, personne ne pense à lui. Le pauvre, tout de même ! Katsuki est toujours enfermé dans une pièce sans fenêtre, à hurler qu'il les défoncera tous quand il sera sorti ♡

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