Mon téléphone se mit à vibrer et je regardais la notification qui venait d'arriver " Entretien d'embauche dix heures pour une nouvelle secrétaire".

À peine lever que mon travail reprennait le dessus sur ma vie.
Je me trouvais dans ma salle de bain et je m'observais longuement comme tous les matins face au miroir. Le reflet que je renvoyais n'était pas celui du commun des mortels.
J'étais plutôt banale dans mon genre mais j'avais un petit quelque chose qui faisait toute la différence. Brun aux yeux marrons, je savais que je dégageais un charme spéciale. Peut être que mes muscles étaient la source de ce charme ou peut être était ce mon argent qui attirait autant les femmes. Je ne connaissais pas la réponse. Je me séchais les cheveux rapidement avec ma serviette et m' observais une dernière fois avant de sortir faire un tour dans ma salle de sport personnelle comme chaque matin. En pensant au sport, je regardais l'horloge de ma salle de bain et je constatais un retard de cinq minutes. J'avais une sainte horreur de ne pas suivre mon programme prédéfinis. Je n'avais pas un large créneau horaire pour pouvoir faire mes loisirs. Je sortis en trombe de ma salle bain en tenue de sport pour foncer faire ma séance de musculation journalière.

Une heure plus tard, ma gouvernante déjà aux fourneaux me servit mon petit déjeuner. Maria fait un excellent boulot et j'apprécie sa compagnie même si nous ne parlons peu. Nous avons chacune un caractère plutôt solitaire. Je lui souris et lui demandais:

-Est ce que vous pouvez vous occuper de me trouver un smoking bleu nuit? Je vais être très occupé aujourd'hui. Je ne rentrerais pas pour le dîner, je vous laisse votre soirée de libre.

-Bien sur avec grand plaisir. Le bleu est votre couleur préférée. Elle vous portera chance.

Elle me sourit. Elle m'apportait dans ma solitude, la bienveillance maternelle que j'avais depuis longtemps perdu. Je lui répondais car elle avait raison:

-Oui c'est parfait. Merci!

Une dizaine de minutes plus tard après avoir mangé mon petit déjeuner, je remontais au troisième étage de ma maison prendre une douche ensuite direction mon dressing pour enfiler le smoking que Maria m'avait choisi, simple mais classe donc en parfaite adéquation avec mon rôle de PDG. J'enfilais mes chaussures italiennes en cuir et ayant vérifié de prendre tout ce dont j'avais besoin, je filais pour me mettre en route. Il était sept heures et j'avais déjà cinq minutes de retard. Je n'avais pas le droit à l'erreur quand on est en haut d' un empire. Je me dirigeais à la hâte vers mon garage où étaient garés trois bolides. Je grimpais dans une au hasard et je démarrais à vive allure. Je n'avais jamais été très fan de grosse voiture mais je suppose que c'était un passage obligé quand on est une P-DG pour marquer le respect.

Mon portail automatique s'ouvrit, je roulais en direction de mon bureau. Je ne prenais un chauffeur que pour les grandes occasions, je ne voyais pas l'utilité d'en avoir un tous les jours quand on a de la chance de posséder de si belles voitures. De plus, le côté se faire conduire comme un assisté me faisait horreur. Je préférais faire les choses par moi lorsque j'en avais le temps. J'aimais le fait de me sentir indépendant malgré ce que l'argent pouvait m'apporter.

Je mettais toujours la musique à fond dans mon véhicule et ce matin mon choix se portait sur un morceau de classique d'un excellent artiste que j'étais allé voir en concert la semaine dernière. Je m'y étais rendu seul mais j' avais apprécié ce moment de simplicité. Je sortis une cigarette et l' allumais, tout en baissant la vitre. Un de mes défauts que je n'arrivais pas à corriger. La musique me détendait l'esprit avant les dures journées de travail. En sachant mon emploi du temps de la journée, je n'avais pas hâte d'y être. Aujourd'hui, se tenait un entretien d'embauche pour trouver une secrétaire à ma secrétaire. Il est vrai que ces temps si le travail avait été doublé par la prévision de nouveaux projets. Ma secrétaire n'arrivait plus à gérer tout toute seule alors je me devais qu'elle est une assistante sinon je savais qu'elle finirait soit par craquer soit par mal faire son travail. Et cela je ne pouvais l'accepter, j'avais travailler tellement dur pour avoir ce que j'avais maintenant. Ma vie avait été rempli de sacrifices alors je devais me faire violence et faire passer cet entretien. Je devais bien choisir cette nouvelle personne qui serait importante dans mon cercle proche de collaborateur dans mon entreprise.

Toutefois, je n'aimais pas les entretiens d'embauche car en général, ce genre de moment sont tellement ennuyeux. Entendre quelqu'un se vendre comme un force né et en mentant sur la moitié de son parcours et de ses motivations était frustrant. Cependant je devais faire un bon choix pour une secrétaire correcte. Le marché du vins était un marché difficile, je ne devais pas me relâcher. Je devais faire bonne figure et montrer mon enthousiasme inexistant. Si seulement une femme séduisante pouvait se pointer à l'entretien. J'étais célibataire depuis trop longtemps.

À un feu rouge, je vérifiais mon téléphone pour bien vérifier que c'était bien aujourd'hui. La réponse était oui, sans aucun doute, je n'allais pas y couper. Je repensais à mes vignobles près de Bordeaux. Je devrais bientôt m'y rendre pour vérifier la qualité des grappes de raisin pour la prochaine production de vin. Au même moment, mon téléphone se mit à sonner. Je vérifiais discrètement, c'était mon frère Emile, je mis le haut-parleur:

-Bonjour Émile, comment mon frère va t-il?

Émile était étudiant en médecine et souffrait souvent de fatigue.

- Je suis crevé comme toujours! Je t'appelle pour savoir si notre séance de boxe habituelle, tient toujours?

- Bien sûr! Pourquoi ça ne tiendrait pas ? Je suis du genre à changer mes habitudes ?

- Tu ne m'as pas donné de nouvelles ces temps si et tu n'es même pas venu dîner à la maison dimanche alors que tu viens tout le temps!

Émile est déjà marié avec deux enfants. Il a à peine un an de plus que moi. Je ne sais pas si je devais m'inquiéter ou non.

- Mon dernier projet m'a pris vraiment beaucoup de mon temps! Dis-toi que je n'ai toujours pas eu de nouvelle fréquentation depuis Louise.

Je soupirais, j'avais largué Louise, il y a de ça six mois et depuis je n'avais plus eu personne. J'avais rompu avec elle car elle n'était là que pour l'argent et moi je suis du genre à appliquer le dicton" vaut mieux être seul que mal accompagné ". Quelle garce cette fille et un peu trop soumise à mon goût. J'aime les femmes de caractère.

- Cela ne te ressemble pas d'attendre si longtemps pour avoir une nouvelle conquête. Que se passe t-il ? Tu devrais profiter un peu plus de la vie, tu es jeune..

- J'ai d'autres préoccupations. Je dois te laisser, je suis déjà arrivé! On se voit demain. Passe une bonne journée.

- Oui à demain, prend soin de toi!

En arrivant devant le siège social de ma société: Jenson. Je contemplais l'immeuble non pas sans sourire. J'étais fier de voir ce que j'avais réalisé durant ces six dernières années. Nous étions situé dans le plein centre des affaires de Paris.
Rien n'avait été laissé au hasard sinon je n'aurais jamais réussi à faire de mon entreprise, une puissance dans l'industrie du vins et de l' agroalimentaire.
On ouvrit la porte à mon arrivée et trois personnes accourent pour me parler. Ils m'attendaient déjà, on ne pouvait pas être tranquille de bon matin...

- Monsieur Jenson, il faut que je vous parle au sujet des budgets pour le projet Catood, annonça le jeune comptable.

Il venait de temps à autre dans mon bureau et j'avais une bonne mémoire des visages.

- Je vous ai déjà dit de prendre rendez-vous avec ma secrétaire, répondis-je sèchement.

- J'essaye depuis une semaine mais elle ne m'en donne pas, soupira le jeune comptable.

- Elle est débordée mais je règle le problème en lui trouvant une secrétaire justement aujourd'hui. En attendant, déposez-lui le dossier des budgets avec des commentaires, je le regarderai!

Il fallait tout faire tout seul dans ce monde..

- Bien Monsieur !

J'aimais ce genre de marque de respect, je n'aurais jamais pu passer ma vie à être un simple employé. Je crois que je lui faisais peur. Le comptable repartit et je repris mon chemin lorsqu'une femme me bouscula. J'allais lui faire passer un sale quart d'heure, personne ne bouscule le PDG dans sa propre entreprise sans s'excuser. Pourtant en la détaillant des pieds à la tête, je vis qu'elle ressemblait à quelqu'un que j'avais connu dans mon passé. Non ce n'était pas elle.. Impossible. Cette femme restait tout de même intéressante à regarder. J'ai toujours une minute de mon temps à accorder à femme séduisante. Je lui fis mon sourire le plus séducteur et je lui demandai d'une voix aguicheuse:

- Que puis-je faire pour vous ?

- Je cherche juste l'accueil !

Elle partit sans même se retourner. Elle aurait pu s'excuser, quel manque d'éducation et mon charme n'avait même pas opéré pour couronner le tout. Je restais étonné pendant quelques instants, cependant je remis instantanément mon masque d' homme solitaire et sérieux en prenant le chemin des portiques de sécurité. Je râlais mentalement sous mon masque, pourquoi fallait-il que j'ai un entretien d'embauché aujourd'hui et qu'aucun spécimen comme cette belle femme ne se présente. Je me sentais seul mais personne ne devait le savoir.

Cinq minutes plus tard, après un passage dans l'ascenseur, je mis un pied dans mon spacieux bureau et remarquais en premier la pile de dossiers qui m'attendaient. Je me mis dessus sans plus tarder avec une grande motivation. J'avais du pain sur la planche, malgré tout j'adorais ma vie. Je ne pouvais me plaindre en aucun cas. Qui n'a jamais rêvé d'être milliardaire à seulement vingt-six ans?

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