- Nous partons pour le Ministère, déclara Wladimir.
- Veux-tu venir avec nous ?, demanda Rama au Messager.
La femme était assise sur son canapé, le regard dans le vide, fixant un point qui n'existait que dans son imagination. Ses cheveux courts étaient en bataille et elle n'avait pas pris la peine de se maquiller ou d'enfiler autre chose qu'une paire de leggings et un tee-shirt ample.
- Non, merci. Vous êtes adorables, mais j'ai rendez-vous avec ma psy... et je ne pense pas redevenir une créature..., lui répondit-elle.
Wladimir attrapa Rama, qui allait argumenter. La décision ne leur appartenait pas... Ils se dirigèrent tous les deux vers la voiture de l'ancien tuteur créaturien. Le Messager leur fit un petit signe de la fenêtre alors qu'ils partaient, mais Rama n'eut pas le courage de lui répondre. Il avait peur pour elle...
- Comment ça va ?, demanda la psychologue.
- Je ne sais pas, répondit le Messager, le regard dans le vide.
Hélène l'observa quelques instants et le Messager se remercia intérieurement d'avoir pensé à passer une robe plus habillée et s'être légèrement maquillée. Elle ne souhaitait pas que l'on puisse lire dans son apparence physique sa peine et sa lassitude.
- Vous m'aviez parlé, la dernière fois, de la mort de votre créateur. Y avez-vous repensé depuis ?, lança la psychologue, tentant par-là d'avoir une réponse de sa patiente.
- J'ai surtout repensé à ce qui s'est passé juste après... J'ignorais à l'époque les conséquences que cela aurait sur ma vie...
En 2018, Wladimir et Rama avaient attendu que le mariage créaturien de Marie B soit passé pour lui parler de leur découverte. A plusieurs reprises, elle avait failli découvrir leurs conversations, mais fort heureusement, ils étaient à chaque fois parvenus à contourner le sujet sans qu'elle n'y prête attention. Ils ne savaient pas comment aborder la discussion... Pour une fois que la femme semblait avoir trouvé un équilibre dans sa vie...
Marie B gara sa voiture dans la cour, à côté de celles de Rama et Wladimir. Elle se sentait bien. Le mariage créaturien avec Orlando avait eu sur elle un effet plus que positif. Elle pouvait enfin vivre en tant que créature tout en étant mariée à son amour humain. Elle regarda un papillon voler près d'elle et sourit. L'été arrivait, et avec lui les promesses des promenades, des pieds-nus, de la chaleur enivrante... Tout lui paraissait si beau à cet instant précis ! La vie triomphait enfin, les soucis étaient loin derrière elle ! Elle se précipita vers le manoir que le soleil rendait encore plus éblouissant qu'à l'habitude. A moins que ça ne soit son humeur qui avait changé ? Elle était heureuse !
- Salut vous deux !, cria-t-elle depuis l'entrée.
Elle arriva en courant dans le salon, où ses deux amis étaient installés. Elle vit tout de suite à leur regard que quelque chose n'allait pas. Elle sentit son sang se glacer dans ses veines. Tout bonheur n'était-il qu'illusion ? Tout bon moment devait-il être payé au centuple ? Elle soupira. Elle les regarda encore et décida donc de prendre un verre dans le bar avant de s'installer avec eux.
- Alors, c'est quoi le problème ?, souffla-t-elle.
- Tu te souviens que nous avions fouillé les décombres du château de Satan ?, la questionna Wladimir.
- Oui. Vous m'aviez dit que ses alliés avaient dû y mettre le feu avant de fuir et que vous n'y aviez rien trouvé...
- Nous ne t'avons pas dit toute la vérité. Rama et moi avons décidé de te laisser te marier tranquillement avant de t'annoncer la nouvelle. Nous n'avons pas voulu te gâcher et te rajouter du stress avant ton mariage créaturien, lui expliqua son ancien tuteur créaturien.
- Pourquoi ?, demanda Marie B. Qu'avez-vous découvert de si grave ?
- Nous sommes tout de même parvenus à retrouver des traces de ce que trafiquait Satan, continua Wladimir.
- Et donc ?, s'impatienta la femme. Qu'est-ce qu'il a fait ?
Wladimir se concentra sur les deux yeux bleus-gris qui le dévisageaient. Il ne savait pas comment lui dire. Comment allait-elle réagir ? Rama décida de mettre un terme à l'hésitation de son ami.
- Il est fort probable qu'un autre Messager de la Vie et de la Mort ait été créé.
Marie B resta sans voix. Un autre Messager de la Vie et de la Mort. Un autre de son espèce. Mâle ou femelle, peu importe. Il serait son unique lien, l'unique être à partager avec elle son espèce. Un vent de chaleur envahit son cœur. Elle aurait quelqu'un de son espèce, une personne qui serait confrontée aux mêmes problèmes qu'elle, un autre animal inconnu. Elle n'avait jamais pensé à cette éventualité. Peut-être n'allait-elle plus être la seule à porter ce lourd fardeau... Mais que faire de si cet animal, semblable à elle, était transformé en arme de guerre par les anciens alliés de Satan ? Qui serait le plus fort entre eux deux, qui pourrait vaincre l'autre ? Devrait-elle le tuer pour sauver sa propre vie ? Le stress monta en elle. Toutes ces questions se bousculaient dans sa tête. Elle voulait juste espérer que cette hypothèse resterait infondée et que Satan n'avait pas réussi à créer un autre Messager...
- Et cette information était fondée ?, demanda la psychologue au Messager.
- Ça, c'est une longue histoire..., répondit la femme, pensive.
Hélène vit la gêne du Messager. Elle lui demanda :
- A quoi pensez-vous ?
- Je ne sais pas quoi faire. Mes deux amis créaturiens m'ont proposé de revenir au Ministère. Mais mon mari me manque toujours... Je me demande si ce n'était pas le deuil en trop...
La psychologue se rejeta en arrière sur son fauteuil.
- De tout ce que vous m'avez dit de votre histoire, vous êtes comme une balle, vous avez toujours rebondi.
- Je suis une balle rebondissante !, enchérit en riant le Messager, tentant de masquer son mal-être.
Elles discutèrent encore et convinrent d'un rendez-vous.
- Au revoir, Marie B.
- Marie-Béatrice, corrigea le Messager, révélant son véritable prénom. Au revoir.
Wladimir et Rama étaient en route pour l'hôtel particulier parisien dans lequel se tiendrait la réunion du soir. L'ambiance dans la voiture de l'ancien tuteur créaturien était tendue.
- J'ai peur pour la gamine, elle va faire une connerie, grogna Rama.
- Oui, c'est probable, acquiesça son ami en soupirant, continuant de conduire. Orlando lui manque terriblement. Elle a perdu tous ses amis humains...
- Et ça ne te fait rien ?, s'énerva son frère d'armes. Savoir qu'elle va peut-être mettre un terme à sa vie alors que nous, nous partons tranquillement pour le Ministère ?
- Nous ne pourrons pas la surveiller H24. Elle n'est pas notre prisonnière mais notre amie. Elle doit faire son deuil. Et je ne sais pas si elle va y parvenir...
- Tu penses vraiment qu'elle pourrait..., commença Rama, anxieux.
- Je ne veux pas y penser, mon frère, je ne veux pas... Et je ne pense pas qu'elle s'abandonnera à sa tristesse... Ce ne serait pas elle...
Rama ne sut que répondre. Il avait peur pour sa sœur d'armes. Il avait besoin de l'entendre, de la voir, de savoir qu'elle pouvait encore continuer sa vie malgré la mort de son mari. Et il savait que, même si Wladimir essayait de le cacher, il était aussi inquiet que lui...
Le Messager était rentrée chez elle après un passage au cimetière qui bordait son village. Dans le jardin des souvenirs, sur le livre de marbre, elle avait nettoyé les plaques : son père, sa mère, Maître Takeshi, Rê, Vulcain, Jigoro, Rachelle, Shinji, Ho Sang et, bien sûr, sa Licorne. Elle avait l'impression de revoir sa vie au travers de ces simples plaques commémoratives. Tant de morts, tant de vies parties... Tant de fois son cœur arraché, en lambeaux, transpercé de part en part... Tant de deuils auxquels faire face, tant bien que mal, tout en continuant d'avancer. La vie n'attendait pas que le deuil soit fait pour continuer à défiler tranquillement. Telle la sordide horloge de Baudelaire, elle se riait de la mort. Et la femme avait dû trop souvent rattraper le train de la vie en courant. Elle n'avait jamais vraiment pris le temps de se poser.
Elle avait quitté le Ministère une vingtaine d'années auparavant et avait vécu avec son mari une vie qui aurait pu sembler trop simple à certains, mais qui lui convenait très bien. Ils avaient voyagé en couple et souvent accompagnés d'Ho Sang et Shinji. Ils s'étaient occupés de leur maison et de leur jardin, l'agrémentant de plantes dont les parfums flattaient leurs narines. Deux ans plus tôt, ils avaient eu le lourd poids de devoir faire incinérer Ho Sang, six mois après le décès de Shinji. La femme ne lui avait pas survécu une année. Elle était morte d'un arrêt cardiaque chez elle et tous les efforts des secours n'avaient pas permis à son cœur meurtri de redémarrer. Le Messager soupira. Elle avait survécu plus d'un an à la mort d'Orlando, et elle avait presque la stupide impression qu'elle ne l'avait pas assez aimé pour le rejoindre, pas comme Ho Sang avec Shinji... Le syndrome du survivant. Il semblait l'avoir poursuivi jusqu'à aujourd'hui...
Assise sur son fauteuil dehors, le soleil lui caressant ses mollets nus, le Messager repensait à un poème qu'elle avait toujours aimé et le récita doucement pour elle-même :
- Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant,
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon cœur transparent
Pour elle seule, hélas ! Cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule sait les rafraichir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Une larme coula le long de sa joue tandis qu'elle récitait ce poème. Tant d'êtres aimés décédés, tant de voix chères qu'elle n'entendait plus que par l'intermédiaire des archives conservées par Rob. Comme la loi des séries la suivait toujours dans sa vie, son chat était mort de vieillesse deux mois plus tôt... « Un de plus en moins » avait pensé la femme. Elle en avait marre, elle était lassée de tous ces morts, toutes ces crémations, tous ces deuils qui avaient rythmé sa vie d'humaine... Elle voulait partir, les rejoindre s'ils étaient quelque part, ou partir seule. Ils lui manquaient tellement... Mais pouvait-elle se suicider ? Qu'auraient dit ses parents, ses amis, sa Licorne ? Pouvait-elle abandonner Rama et Wladimir ainsi ? Ne seraient-ils pas tristes de la voir partir ?
Rama tenta de l'appeler. Elle fit rejeter l'appel à Rob. Elle avait besoin de réfléchir.
- Je suis vraiment inquiet, Wladimir. Marie B vient encore une fois de rejeter mon appel, dit Rama, qui faisait les cent pas, tel un lion dans une cage trop petite pour lui.
Ils étaient arrivés à Paris. La réunion du Ministère n'avait lieu qu'à vingt heures. Il leur restait donc quelques heures à passer et ils devaient également manger. Mais ni l'un ni l'autre n'avait faim.
- Je vais retourner chez elle. C'en est trop !, décréta Rama.
- Non Rama. Si elle doit faire une bêtise, laisse-la.
- Wladimir ! Tu ne tiens plus à elle ou quoi ? Tu veux sa mort ?
- Non. Mais on ne peut pas empêcher quelqu'un de se suicider. Si elle en a envie, elle le fera. Nous ne pourrons rien contre ça. Cela fait plus d'un an que nous la surveillons tous les jours. Elle a besoin d'être seule aussi. Et je pense qu'elle va rester parmi nous.
- Pourquoi me dis-tu ça ? Tu essayes juste de me remonter le moral ?
Wladimir donna une tape amicale dans le dos de son frère d'armes, dont les yeux bleus brillaient intensément.
- Non Rama. C'est juste... que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort... Et la vie l'a endurcie...
- C'est vrai que, malgré tout ce qu'elle a vécu, elle est toujours vivante, acquiesça la créature, esquissant un sourire triste.
- Oui, elle est toujours vivante...
Le cœur lourd, le Messager rangeait ses affaires dans sa maison. Si elle devait partir, elle voulait que tout soit ordonné, afin de simplifier la tâche à Wladimir et Rama. Avait-elle le droit de leur faire ça ? Pouvait-elle les abandonner lâchement ? Elle qui n'avait jamais voulu fuir, n'était-ce pas ce qu'elle était en train de faire ? Certes, ses parents, ses amis humains, Orlando lui manquaient... Mais ne manquerait-elle pas elle aussi à son ancien tuteur créaturien et à son frère d'armes ? Dans une boite, elle revit des post-it qu'elle s'était fait en 2017 pour arrêter de fumer. Et, parmi eux, un petit mot de sa Licorne : « Tu y arriveras car tu arrives toujours à ce que tu veux ». Elle était une survivante, une battante, elle avait rebondi sur tellement d'épreuves... Ne serait-ce pas là un gâchis amer, âcre, un arrière-goût de quelque chose d'inachevé si elle partait aujourd'hui ?
Elle regarda une dernière fois les photographies qui tapissaient les murs de la pièce que son mari et elle avait nommé « salle aux souvenirs ». Une petite pièce, juste devant leur chambre, aux murs orangés rappelant les soleils couchants. Deux bibliothèques contenaient tous les livres photos de leurs vacances et des événements importants qu'ils avaient traversés. Des boîtes colorées étaient remplis de tickets, de plans de parcs d'attractions, de petits livres achetés à l'occasion de sorties. Une carte du monde était parsemée de points avec des années. Elle la regarda attentivement, se souvenant de chaque voyage, chaque excursion, chaque rire entendu. Un vieux cadre numérique affichait inlassablement des images ou des vidéos d'eux et de leurs proches. Celle d'une « interview » qu'avait faite Ho Sang d'Orlando et elle pour leurs quarante ans de mariage la fit sourire. Orlando n'avait jamais baissé les bras malgré l'appartenance de sa femme au monde créaturien et tout ce que cela avait engendré dans leur vie. Il lui avait pardonné à chaque mensonge par omission, chaque moment où elle lui avait caché ou modifié la vérité pour le protéger ou protéger d'autres personnes. Il l'avait aimée envers et contre tout, jusqu'au bout, jusqu'à sa mort. Il avait vieilli et avait supporté de la voir paraître jeune. Il avait dû taire cette envie d'envoyer paître les inconnus qui les regardaient étrangement dans la rue, persuadés, fort probablement, que sa femme était une jeune vénale. Il avait dû continuer à cacher à tous l'appartenance de celle qu'il aimait au monde créaturien. Et, malgré tout cela, il ne s'était que très peu plaint. La femme repensa aux fois où ils s'étaient disputés concernant son statut de Messager. Tout cela semblait si dérisoire aujourd'hui...
Mais l'heure n'était plus à la réflexion. Le Ministère n'attendait pas. Soit elle s'engouffrait à nouveau dans ce monde, soit elle arrêtait là sa course infernale. Wladimir et Rama rentreraient sitôt la réunion terminée. Si elle devait faire quelque chose, c'était maintenant ou jamais. Sa capacité de régénération aurait pu permettre à ses amis de la sauver si elle ne bougeait pas avant...
Elle devait prendre une décision. Et elle la prit.
- Toujours rejeté ?, demanda Wladimir à Rama.
- Oui, c'est la dixième fois..., soupira son frère d'armes.
Cette fois, Wladimir commença réellement à s'inquiéter. Leur protégée allait-elle vraiment commettre l'irréparable ? Que deviendrait-il sans sa muse ? Que ferait Rama ? Ils ne seraient plus, tous les deux, que l'ombre d'eux-mêmes... Ils n'auraient plus cette jeunesse pétillante que leur offrait leur protégée... Elle ne pouvait pas faire ça... Il lui restait encore tant de choses à vivre... « L'espoir fait vivre », disent les humains. Il espérait qu'il restait assez d'espoir dans le cœur de sa protégée.
- Alors, comment va Marie B ?, demanda Lucifer, lorsqu'il vit arriver Wladimir et Rama.
- Elle fait ce qu'elle peut, répondit l'ancien tuteur créaturien.
- Et vous deux, comment vous sentez-vous ? N'oubliez pas qu'aujourd'hui nous élisons les créatures qui souhaitent intégrer le Ministère... Et, malgré les années, le clan de Satan est encore puissant... Le Messager est partie depuis trop longtemps..., soupira Uranie.
- Elle avait sa vie humaine à mener, rétorqua Rama. Son mari avait vieilli, elle voulait profiter de sa retraite pour voyager avec lui.
- Nous savons tout ça, Rama. Mais il serait temps qu'elle revienne, argumenta Lucifer.
- Ça, ça m'étonnerait, marmonna Wladimir. On aura déjà de la chance si elle est encore en vie ce soir...
La cloche sonna le début de la réunion et les créatures s'engouffrèrent dans l'hôtel particulier.
Déjà deux créatures qui venaient de postuler au Ministère. Rama et Wladimir stressaient d'avantage à chaque minute qui s'écoulait, priant intérieurement pour que leur protégée ne fasse rien d'irréparable. Ils auraient voulu qu'elle soit à leurs côtés. Sa place était là, auprès d'eux. Ils se regardèrent un instant, puis fixèrent à nouveau leur téléphone portable. Toujours rien, aucune nouvelle. Wladimir dut poser sa main sur l'épaule de son frère d'armes pour lui signifier de ne pas se lever, tant Rama montrait des signes de nervosité et semblait prêt à exploser.
- Ne t'inquiète pas pour Petit loup, chuchota l'ancien tuteur créaturien. Elle doit juste nous attendre, elle s'est peut-être endormie.
- Crois-tu vraiment en tes mensonges, mon frère ?, rétorqua l'intéressé. Je donnerais tout ce que j'ai pour la voir franchir à nouveau cette porte comme elle l'avait fait lors de sa présentation. Triomphante, combattive, comme elle l'a toujours été...
Wladimir sourit en repensant à ce moment. Le Messager avait bluffé toutes les créatures en se dévoilant ainsi. Rama avait raison, elle était de ceux qui se battent et combattent pour ce qu'ils considèrent comme juste. La voix de Lucifer, qui présidait la session, sortit les deux amis de leur rêverie.
- Deux créatures ont postulé pour le Ministère. Avant que l'on passe aux votes, y a-t-il quelqu'un d'autre qui souhaiterait l'intégrer ?
La porte de la salle s'ouvrit avec fracas. L'assemblée se tourna vers elle et étouffa un murmure de stupeur.
- Oui ! Moi !
Rama et Wladimir se regardèrent avec un sourire complice, dégainèrent leur épée et commencèrent à les frapper contre le métal qui se trouvait devant eux, bientôt suivis de leurs alliés. Une fois de plus, tel le phœnix tatoué sur son épaule, le Messager de la Vie et de la Mort, Marie-Béatrice, renaissait de ses cendres...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top