9. La boulangerie des Ratmorts

J' appelle mon père sur son portable et je tombe sur son répondeur. Bien sûr,  ils ont dû lui prendre son téléphone. Et quand je dis : " ils " ça peut aussi être :"elles ou elle "et"il ou ils." Mais j'entends quand même un petit grésillement et de lointaines paroles qui se répercutent en écho. Un écho digne de la boulangerie des Ratmorts, Ratmorts est le nom des anciens propriétaires, je vous rassure. Nous avons beaucoup joué dedans, mes camarades et moi. Un des plus courageux était allé au grenier et il en était ressorti en hurlant de frayeur. Depuis il prend un détour juste pour ne pas passer devant. Dans la pièce principale du bâtiment, il y a un écho d'enfer, car cette pièce, très spacieuse, est de loin la plus grande de la maison ! Il y a un appartement au-dessus qu'on a appelé : " le grenier aux crottes de chauves-souris " ou plus simplement : le grenier. Incroyable ce qu'on se souvient même après 4 ans. J'appelle Anne et lui demande de venir chez moi. Comme elle a beaucoup de temps libre, elle accepte de me rendre visite et de me tenir compagnie pendant toute l'après-midi. J'ai rencontré Anne pour la première fois dans un abris de bus, mais on ne s'est pas parlé ni même regardé. Pour la 2ème fois, c'était à la boulangerie des Ratmorts . Elle se tenait à l'écart, seule, fragile. Elle avait peur et moi aussi. Normal nous étions en C P. Alors je suis venue la réconforter. C'est comme cela qu'on est devenues amies. Comme quoi ceux qui disent que cet endroit porte malheur se trompent. Quand Anne arrive, je lui explique, installée confortablement dans mon canapé, mon plan, qui est de trouver mon père et ses ravisseurs. Vu qu'elle adore l'aventure, elle ne refuse pas et dit même que ça tombe bien. De toute façon, j'avais besoin d'un acolyte pour m'aider dans mes aventures. On sort en douce par la fenêtre. Direction la boulangerie des Ratmorts. Je marche vite et nos pas résonnent dans la rue déserte. J'ai un point de côté et Anne est en sueur, car bien que nous soyons au printemps, nous entrons dans la période des canicules, qui d'ailleurs, commence déjà. Nous sommes dans la rue de la supercherie, c'est ici qu'est la boulangerie. N°23, n°25... Ahhh, n°27; on y est ! On se planque derrière les murs, parce qu'il n'y a plus de porte, en embuscade. Puis on rentre d'un seul coup à l'intérieur. ( je reconnais directement l'espace, crottes de chauves-souris etc, etc ... )

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