Le soir, comme je n'arrive pas à m'endormir je réfléchis un petit peu plus pour trouver pourquoi tous ces gens sont-ils tous contre mon père et qu'est-ce qu'ils gagnent à le capturer ? Malheureusement, au bout d'une heure je m'endors, sans avoir trouvé quoi que se soit. Aaah, quelle nuit ! Je traîne pour aller à l'école. Je marche sans me soucier de ce qui se passe autour de moi. J'arrive à l'école, me mets en rang, et discute avec Marc pour faire passer le temps. Puis, Léo s'approche de Marc et lui parle. Je rougis sans trop savoir pourquoi. Je ne l'ai jamais dis, mais je suis tombée amoureuse de Léo. Dès que je le vois, mon cœur bat plus fort. Je me décide à m'enfuir. Je me cache derrière le tilleul de la cour, c'est mon arbre préféré. Et j'attends là, une, deux, trois, secondes. On rentre en classe, je me précipite vers la porte d'entrée. Je m'assieds à ma place habituelle. En fin d'après-midi, pendant le cours d'histoire, comme à chaque fois, je parle avec Carl de tout et de n'importe quoi. Quand le maître nous remarque : " Tiens, tiens, mademoiselle Tuyon, on s'amuse bien à ce que je vois ! Vous aurez une retenue à faire dans mon bureau ce soir ! " Je sers les dents. Je ne pourrais pas accompagner Anne et Carl chez Camille. Mais apparemment, mon destin n'est pas là. Carl s'écrie : "non ! c'est moi qui parlait, donnez-moi sa punition." Le maître est apparemment très surpris. Mais après un temps de réflexion, il me dit : "eh bien, Lou, vous pouvez dire merci à votre ami !" Je ne dis rien, je pense. A la récréation, je parle à Carl : "tu es dingue ! du coup c'est toi qui ne vas pas pouvoir venir avec nous. En plus, Anne va m'en vouloir ! " "J' ai fait cela, me répond-il, parce que tu es la chef du groupe c'est à toi d'y aller en priorité. Et pour ce qui est de Anne, je vais lui parler. "Sur le chemin qui mène chez Camille, qui est caillouteux et qui grimpe dans les massifs de l'étoile, Anne finit par lâcher comme cela toute sa colère :
- Tu es contente ? Tu as réussi à berner Carl deux fois de suite.

- Ho, tu te calmes, ok ! c'est pas ma faute s'il s'est dénoncé !

- SI, JE SUIS SÛRE QUE TU AS FAIT EXPRÈS DE LUI PARLER ALORS QUE LE MAÎTRE VOUS REGARDAIT !

- T' ARRÊTE DE ME HURLER DESSUS, C'EST DE MA FAUTE SI TON MEC C'EST UN IMBÉCILE ?

-TU TRAITES PAS CARL D'IMBÉCILE, ESPÈCE DE CROTTE !

-JE VAIS ME GÊNER, VIEILLE SORCIÈRE !

Puis, plus aucun son ne sort de nos bouches. Un petit échange amical fait toujours du bien ! J' explose au fond de moi. Anne est vraiment une idiote. Elle me tient responsable de tout ce qui c'est passé. Je trouve cela tellement injuste et irresponsable ! J' ai une envie irrésistible de me jeter sur elle. Nous arrivons vers la petite maison solitaire de Camille. Je jette un regard noir et plein de haine à Anne, ( elle fait de même ), et frappe rageusement à la porte. C'est Camille qui vient nous ouvrir. Coup de chance, je n'avais aucune envie de me retrouver nez à nez avec son père. Je lui dis que je veux lui parler ( j'évite soi- gneu- se - ment le mot "on" ) et elle nous laisse entrer. Je parle rapidement, aucune envie de rester ici très longtemps. Je lui demande si elle veut faire partie du groupe. Elle parait optimiste et accepte. Et hop un nouveau membre dans le club ! Je lui explique vite fait le mot de passe et tout ce qui est indispensable pour bien s'organiser. Puis, pour remonter le moral de tout le monde ( en particulier celui de Anne car elle n'a donné aucun signe de vie pendant toute notre discussion ) je décide d'organiser un pique-nique demain sur le mont de l'étoile. Ce sera l'occasion de faire de la randonnée et de connaître un peu mieux les montagnes et notre environnement. Sur le chemin j' informe Carl de notre sortie de demain grâce à une cabine téléphonique qui date d'il y a très longtemps. Enfin, je prends la direction de la piscine car c'est l'heure de mon cours de natation.