10. Le centre de police de la douve

ILS S'ENFUIENT, je hurle. Trois hommes sont avec papa, enroulé comme un saucisson, et ils sont en train de s'enfuir. Je réussis à voir le visage du troisième homme. Impossible de les arrêter. On sort dans la rue, mais trop tard, ils ont déjà filé. J'appelle Anne et nous rentrons à la maison, au pas de course, pour ne pas que maman se rende compte que nous sommes parties. Hop, ni vues ni connues, je saute par la fenêtre de ma chambre (dans l'autre sens évidemment) et Anne en fait de même. Je lui explique que le troisième individu, n'est autre que monsieur Arra, le père de Carl. Impossible, me dit-elle, tu es sûre d'avoir bien vu ? J'en suis sûre, en plus il est facile à reconnaître avec son bouc qui doit faire 7 centimètres de long. Je soupçonne Anne de défendre Carl juste pare qu'ils sont amoureux et pas qu'un peu, ces deux là sont impossible à séparer. Je décide d'aller lui rendre visite et bien entendu, Anne se réjouit... un peu trop vite et je devine pourquoi elle est si pressée. Aussitôt dit aussitôt fait... heu, juste un peu de marche et nous sommes devant le n°34 de la place du kangourou, prêtes à toquer. Je m'avance en première et frappe vigoureusement pendant une vingtaine de secondes. Enfin, Anita, la mère de Carl nous ouvre. Je prends la parole : "nous venons voir Carl, peut-on lui parler ?" " bien sûr, il est dans sa chambre, en train de faire ses devoirs" me répond-elle en nous faisant signe d'entrer. Nous nous enfonçons dans le corridor qui passe par le bureau, la salle de bain, les toilettes et enfin, la chambre de Carl. Cette fois-ci, c'est Anne qui tape amoureusement à la porte. Il nous ouvre tranquillement et quand il remarque Anne, il saute dans ses bras et l'embrasse. Je tousse d'une toux imaginaire, l'air de n'avoir rien vu et Carl rougit visiblement très gêné. Il nous laisse entrer, non sans un regard d'amour complet vers Anne. Je m'installe sur une chaise peu confortable en me demandant comment Carl fait-il pour s'asseoir sur un truc pareil. Avec Anne, on lui explique que j'ai vu son père en compagnie des gens qui ont kidnappé mon père. Puis on lui raconte carrément tout l'aventure et tous ce qu'on a vécu, ou plutôt ce que j'ai vécu puisque Anne ne m'a rejoint qu'a l'étape de la boulangerie. Ensuite, je lui demande si son père s'est absenté ces derniers jours :" maintenant que vous le dites, il s'absente et travaille tout le temps sans dire un mot, il pleure souvent en cachette et il tremble 24h/24 7 jours sur 7; bref les activités totalement inconnues chez mon père." TU VOIS je crie à Anne pas méchamment mais fière d'avoir eu raison. IL FAIT PARTI DES RAVISSEURS DE MON PÈRE. Mes cris alertent la mère de Carl qui arrive précipitamment dans la chambre. Je la rassure et lui dit que ce n'est que moi qui ai eu un petit accès de colère. (ce qui est un peu faux) Je regarde ma montre, DÉJÀ 6 HEURES!!! Il faut que l'on se dépêche! Veux-tu faire parti de notre groupe ? Il me répond qu'il adorerait et que bla bla bla...Pas le temps! Je le coupe dans sa phrase et Anne fronce légèrement les sourcils. Je sors en trombe de la chambre et me rue dehors suivie des deux autres. Nous courons dans la rue, seuls, en sueur. Carl me rattrape et me demande tout essoufflé où est-ce que je compte aller. A la police, je réponds. A la police, répète t- il ? Mais tu es complètement maboule ! " "Pourquoi ? Tu as peur ?" Il me regarde avec un air mauvais. J'arrive au centre de police de la douve. On lui a donné ce nom car autre fois, il y avait les douves à cet endroit précis. Je rentre en trombe dans l'établissement et tout le monde me regarde. Je trottine sur place mal à l'aise, puis quand plus personne ne fait attention à moi, je file vers le premier comptoir que j'aperçois. Un homme chaleureux mais grassouillet me dit bonjour et me demande ce que je fais là. Je lui explique en quelques mots toute l'histoire. Il prends soudain un air sérieux : je n'y crois pas dit-il simplement. Mais c'est au commandant en chef qu'il advient d'en décider. Je t'y emmène. Une fois dans le bureau du commandant en chef, je tente de m'expliquer mais le chef ne m'écoute pas et me dit que mon histoire est grotesque et surtout ne tient pas debout, qu'il lui faudrait des preuves. Puis l'adjoint du chef me jette sans ménagement dehors, au pied de Carl et Anne qui s'embrassaient en m' attendant. A cause de celui qui m'a jeté dehors, j'ai une belle écorchure sur la joue. Comment vais-je expliquer ça à maman ? Satané policier !

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