C H A P I T R E 6 : Mlle P E N N Y



Cours d'histoire de la magie. Rosa était installée au premier banc, juste en face de Mademoiselle Penny. La demoiselle en question se faisait tranquillement refaire les ongles par des colombes en papier pendant que ses élèves restaient le nez plongé dans les bouquins. Un sourcil disposé plus haut que l'autre, la vielle fille lisait sa revue de mode préférée en sirotant un café trop sucré. De temps à autres ses yeux gris balayaient la classe avec mépris. 

Personne n'avait jamais compris,  quel était le réel but de ce cours étrange. En effet, cela faisait cinq longues années que cette chère dame s'asseyait à son bureau, se faisant tirer les cheveux et repeindre le visage par des dizaines de créatures magiques de longues heures durant. Les livres d'histoire qu'elle avait prit le soin de recouvrir d'un papier scintillant se distribuaient à chaque début de cours. Bien entendu, ils revenaient à leurs étagères une fois que la mise en beauté ou plutôt que le cours, touchait à sa fin. Mademoiselle Penny était certes, une femme charmante mais le fait qu'elle ne possédait d'aucune compétence requise, n'était un secret pour personne.

Dans un vacarme comme rarement on en avait entendu à Beauxbâtons, Norbert Dragonneau fit son entrée. Propulsé par on ne sait quoi, le jeune homme à la face et aux mains devenues noires de suie glissa sur plusieurs mètres. Un cris d'angoisse rythmant son acrobatie impressionnante. La mallette et les parchemins qu'il portait dans ses bras se dissipèrent aux quatre coins de la pièce. Les portes se refermèrent. Mademoiselle Penny se leva, une main devant ses lèvres rouges.

— Voyons mon garçon, que vient-il de vous arriver ?, dit elle sur un ton théâtral

Norbert essaya de se redresser deux fois mais retomba, en vain.

— Allez l'aider ! cria mademoiselle Penny une main sur le front et la tête penchée en arrière.

Sur ces paroles une horde d'élèves se dirigèrent vers le malheureux. Une fois épousseté et redevenu comme neuf, Norbert reçu l'ordre de s'installer aux cotés de Rosa.

— De toute manière quelque chose me dit que mademoiselle DuVal ne se présentera pas aujourd'hui, lança la grosse femme d'un ton accusateur.

Rosa sentit ses joues se réchauffer. Il est réel que cela ne ressemblait pas à Béatrice, les absences très peu pour elle. 

— Que c'est-il passé ? Demanda Rosa, sans quitter son manuel des yeux

Norbert, étonné, regarda à gauche puis à droite.

— C'est à moi que tu parles ? Demanda-t-il

— Bien sûr que oui ! sombre idiot !

— Est ce que tu as vu Béatrice ? Poursuivit-elle

— C'est à dire que je ne sais pas trop, déclara le jeune homme en se grattant la nuque.

Rosa lui lança un regard noir.

— Tu ne sais pas trop ? Mais d'où viens tu Norbert, d'une autre planète ?

— Non, je viens d'Angleterre, s'empressa-t-il de préciser

— Je ne savais pas que mon pays était considéré comme une planète lointaine ici en France. J'en prend note, et il sortit un carnet de sa poche.

Rosa se leva, l'assomma avec son ouvrage et s'éloigna.

— Tu es pathétique Dragonneau, lança-t-elle par dessus son épaule

— Mademoiselle, je me permets de quitter ce cours en raison de problèmes...disons...d'ordre féminin, dit-elle timidement avant de quitter la salle de classe

Le professeur accepta l'excuse bancale puis se replongea dans sa mise en beauté intensive. Les élèves restèrent bouche bées et le manuel qui avait servit d'arme à Rosa regagna son armoire en chancelant. 

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