C H A P I T R E 4 : E N C H A N T E M E N T

Le cours d'enchantement se déroulait dans la tour des constellations, et était assuré par un Dandy poussiéreux nommé Sir George Bryan Brummell. Depuis sa première année à Beauxbâtons, Béatrice avait sincèrement apprécier et prit comme exemple ce professeur dont elle aspirait à être aussi élégante et douée que lui un jour. Jamais une parole indiscrète ou peu plaisante ne sortait de la bouche de ce vieux monsieur à la beauté fantomatique. Excellent dans l'art de l'enchantement Sir George Bryan Brummell n'avait même pas besoin de sa baguette pour effectuer des prouesses pourtant à peine croyables. Une légende disait que Sir Brummell prenait tous les matins quatre longues heures pour se préparer et n'avait accepté ce poste de professeur d'enchantements à Beauxbâtons uniquement parce qu'il fut ruiné suite à ses achats de produits de beauté trop onéreux .

C'est d'un pas rythmé par la hâte que Béatrice entra dans la classe au toit de glace, tellement perchée dans le ciel qu'elle en touchait les étoiles. Le cours d'enchantement avait toujours lieu en pleine nuit « lorsque la beauté du monde de lumière s'endort pour révéler celle de nature magique et enchanteresse » disait Sir Brummell. La plupart des élèves ce rendaient à cette classe vêtus de froufrous et paillettes, ce qui ne déplaisait absolument pas au professeur, passionné par tout ce qui pouvait être qualifié de joli. Comme d'habitude les étudiants étaient installés à leurs tables recouverte d'une nappe de soie blanche, sirotant du jus de raisin magique qui laissait des bulles mauves s'envoler des flutes en cristal et papotant en attendant l'arrivée du tant attendu professeur. Béatrice rejoignit la table où Rosa était occupée à discuter avec Tobias, un jeune homme de nature plus ou moins réservée mais qui s'entendait plutôt bien avec les deux amies.

Bonsoirs mes chers amis, lança Béatrice le sourire au lèvre, ravie de revoir ses camarades

Salut, répliqua Rosa en roulant ses yeux

B-bb-bon-ss-o-oir, s'exclama Tobias avec peine et en tordant ses doigts de gêne

Il parait que Sir Brummell nous prépare un cours exceptionnel, dit Rosa en baillant d'ennui

Vraiment ?

Rosa n'avait jamais apprécié le cours d'enchantement, et Béatrice pensait que la raison qui se cachait derrière ce dégout face à cette matière provenait surement du fait que Rosa n'avait jamais su exécuté un enchantement plus ou moins correct. Cependant, fidèle à lui même, Sir Brummell la félicitait et l'encourageait dès qu'il en avait l'occasion, ce qui même après cinq ans d'études à Beauxbâtons ne suffit pas à Rosa à apprécier le cours.

À peine Rosa avait-elle ouvert la bouche dans l'intention de se plaindre une fois de plus qu'une explosion de fumée bleue et de paillettes annonça l'arrivée de Sir Brummell. À chaque rentrée des classes le professeur faisait la démonstration d'une nouvelle « apparition » qu'il mettait au point durant les vacances d'été . Quelques années auparavant Sir Brummell apparaissait à chaque début de cours après un orage assourdissant suivit d'une pluie se déversant dans un flacon géant, formant ainsi la silhouette de son corps qui reprenait ses couleurs et sa consistance normale au fur et à mesure que les élèves l'applaudissaient. Cette année-ci, le vieux professeur avait donc semblait-il opté pour un mode d'apparition plus sobre qui en restait tout de même impressionnant.

Après avoir calmé l'ovation qui lui avait été adressée, Sir Brummell commença enfin son cours.

Première leçon de l'année, arrivée en paillette et en fumée de bleuet, déclara-t-il d'un air charmeur

Rosa se cacha la figure avec ses mains, pleine de désarroi.

Allons allons mademoiselle Zola, je crois en vous ! Levez vous, vous serez mon assistante pour cette démonstration.

Génial, marmonna Rosa en se laissant tirer le bras par Sir Brummell

Autant dire que cette demonstration fut un échec cuisant, l'apparition mal exécutée de Rosa avait provoqué une fumée grise, épaisse et malodorante qui ne cessait de se répandre dans la classe. Sir Brummell tomba dans les pommes, tous les élèves se mirent à paniquer et se reculèrent vers les murs en se couvrant le nez avec tout ce qui pouvait faire office de barrière. Béatrice, était restée sur place, recroquevillée sur elle même en attendant que quelqu'un ouvre enfin une porte ou une fenêtre. Après de longues minutes floues et désagréables, une silhouette baignée d'une lumière blanche s'avança dans la salle. Ni Béatrice, ni aucun de ses camarades n'avaient plus la force de parler. De la poche de l'ombre sortit ce qui semblait être un serpent volant, celui-ci s'allongea et s'agrandit avant d'ouvrir sa gueule immense. Tout devint soudainement sombre, Béatrice se rappela seulement que son corps fut prit d'une sensation étrange, puis tout s'arrêta .

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