C H A P I T R E 2: N I F F L E U R S
Les pas pressés de Beatrice et Rosa résonnaient dans les couloirs féeriques du palais.
— Dis moi Béatrice, comment se sont passés tes vacances chez ta tante ? Lança Rosa qui marchait quelques mètres plus loin. La concernée s'arrêta et lança un regard noir à sa meilleure amie.
— Tu te moque de moi ? Souffla-t-elle furieusement
— Oui ! S'exclama Rosa en la dépassant, le sourire aux lèvres et les yeux brillants de malice.
Béatrice, détestait passer les vacances chez sa tante. C'était une vielle dame qui n'avais plus toute sa tête et que la majorité des gens soupçonnaient de pratiquer de la magie noire. Tante Laurette était une femme de taille minuscule qui semblait rapetisser jour après jour, sa peau était sillonnée de rides profondes, ses yeux jadis bleu saphir, étaient à peine visibles tant ses paupières flasques retombaient. La vieillarde habitait une maisonnette en ruine, perdue dans la campagne et à chaque fois que Béatrice s'y rendait, elle se voyait contrainte d'accomplir un tas de corvées immondes, comme réparer le toit cramoisi de la maison par exemple. Ce qui était complètement hors de sa portée, surtout sans l'usage de la magie.
Béatrice chassa de son esprit le souvenir horrible de cette petite maison pourrie et de son infâme tante et rattrapa rapidement Rosa. Ensemble, elles franchirent les portes arrières du palais. Un jardin à la flore luxuriante s'étendait à perte de vue. Béatrice avait presque oublié à quel point elle adorait cet endroit, son air pur, ses fleurs d'exception, ses papillons et surtout la tranquillité qui y régnait. Comme à son habitude une fois arrivée devant le buisson taillé en forme de lion elle s'inclina légèrement pour le saluer. Rosa tendit maladroitement sa main dans l'intention de caresser la crinière de l'animal qui, mécontent, rugit de toutes ses forces.
— Gentil, gentil balbutia Rosa en se servant de son amie comme d'un bouclier
— Tu ne sais toujours pas comment t'y prendre avec lui décidément ! déclara Béatrice en présentant au gardien feuillu, une poignée d'engrais magique qu'il s'empressa de dévorer. Il tourna autour de la jeune fille en frottant sa verdure magnifique sur elle puis s'assit à ses pieds et s'endormit profondément.
— Bien, je pense qu'on peut y aller Murmura Rosa en contournant soigneusement le lion.
Au loin, un groupe d'élèves de cinquième étaient assis sur des chaises de bois peintes couleur or alors que d'autres survolaient le jardin sur leurs balais. « Quelle drôle de classe » pensa Béatrice, car d'habitude les cours de soins aux créatures magiques se déroulaient dans la serre principale qui se trouvait à quelques pas de là. Cependant en s'approchant de leurs condisciples , les deux amies comprirent immédiatement ce qui suscitait un environnement aussi peu habituel. Chaque élève installé sur une chaise tenait dans ses bras une petite créature ronde au museau allongé.
— Des Niffleurs ! S'exclama Béatrice un sourire aux lèvres.
— C'est bien cela mademoiselle DuVal...
Béatrice se retourna, elle connaissait bien cette voix mielleuse et stricte à la fois. Monsieur Dubois devança les deux retardataires en souriant aimablement, ses cheveux d'or brillaient au soleil, son regard était chaleureux et sa gestuelle délicate.
— Nous nous excusons de notre arrivée tardive monsieur dit Rosa précipitamment d'un air presque gêné.
— Vous savez bien que je n'accepte pas les retard à mon cours, de plus...
— La ponctualité fait partie de la politesse, et la politesse est une valeur importante à Beauxbâtons dirent en choeur les deux jeunes filles
— Nous vous prions de bien vouloir nous pardonner
Monsieur Dubois les observa un long moment avant de leur accorder cette faveur exceptionnelle.
— promettez moi que cet incident ne se reproduira plus
— Vous avez notre parole !
— Bien.
En compagnie du professeur qui se confondait presque avec ses élèves tant il était jeune et élégant, Béatrice et Rosa eurent l'occasion de choisir un Niffleur dont elles devraient prendre soin toute l'année. Rosa s'empressa d'attraper le plus gros d'entre eux.
— Je l'appelle Doudou ! dit-elle d'un air enchanté
Béatrice n'eut d'autre choix que de prendre le dernier animal, plus faible et peureux que tous les autres. Le petit se cachait dans le coin de la boite tapissée de velours jaune, elle décida de le nommer Mimosa. Le professeur ordonna aux élèves qui survolaient les lieux de redescendre et de ne reprendre leurs recherches qu'à partir du lendemain matin à l'aube.
— Les Niffleurs ne se montrent que lorsqu'ils ont besoin de se nourrir, l'aube sera le moment parfait pour récupérer les vôtres expliqua le professeur
Ce premier cours à la fin duquel les élèves avaient dût enfermer leurs protégés dans de petites caisses, avait essentiellement porté sur le comportement des Niffleurs et comment s'y prendre pour que leur présence ne donne pas naissance à un drame, surtout dans un environnement moldu. L'horloge magique retentit, le premier cours de l'année venait de toucher à sa fin. Seul un garçon s'obstinait à prendre des notes dans son carnet, des plumes multicolores étaient coincées dans ses boucles, Il s'appelait Norbert. Norbert Dragonneau.
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