_ Luna! Que se passe t'il? lança Christophe mon patron. Tu as vu les cernes que tu as? Tu as fais une fête chez toi hier ou quoi?

_ Si tu savais...,marmonnais je dans ma barbe.

_ Pardon?

_ Ne t'en fais. Juste... Un cauchemar.

Il m'offrit un regard qui voulait m'avertir du danger de perdre mon travail et repartis directement comme si cette conversation n'avait jamais eù lieu.

Je laissais un soupirement m'échapper en me frottant énergiquement les yeux.

Je me dopais à la caféine pour rester éveillé mais apparemment, même ça était innéficace.
Les cernes violets qui apparaissaient sous mes yeux étaient déjà assez pour inquiéter le patron et faire fuir les clients... Ça promettait.

Je passais mon énergie à ranger les étagères du magasin, faire le ménage, et repartir... en vélo.  Pour cause? La voiture m'avait lâché en cours de route.

Je passais rapidement chez mes parents: Jessica et Michel. Mêmes eux n'étaient pas au courant des fréquentes visites du marchand de cendres.

Je me retrouvais donc, assise en face d'eux et leur mine grave digne d'une annonce d'enterrement.

_ Qu'est ce qu'il t'arrive Luna?

Mais ils se sont tous passé le mot? C'est un complot?
Je roulais des yeux en me calant un peu plus sur ma chaise et me contentais de fixer la pendule.

_ Juste un peu de fatigue maman ne t'en fais pas, la rassurai je.

_ C'est justement ça qui nous inquiète, ajouta Michel.

_ Le travail, mentis je.

_ C'est bien de travailler mais il faut apprendre à relâcher la pression se temps à autre, repris mon père.

_ Bon. Il faut que j'y aille,m'empressais je.

_Déjà? Mais reste dîner avec nous.

_Désolée maman mais je ne peux vraiment pas. Peut être demain puisque c'est le week end.

Elle sourit tristement et m'enlaça. Je repartais ensuite de nouveau rapidement en vélo jusque mon appartement au centre ville.

Apres avoir refermais la porte derrière moi, je balançai mon troupeau de clef qui atterit sans délicatesse sur le buffet  et me laissais tomber sur mon canapé.

Quelle rude journée! Christophe m'avait bien fait comprendre qu'il avait entreprit de me virer au moindre faux pas, je faisais peur à mes clients et inquiétai mes parents. Tout ceci avait un point commun= La fatigue.

Je souhaitais tellement dormir en paix... Juste une nuit.
Seulement me retrouvais face au marchand de cauchemards et à ses monstres plus horribles les uns que les autres me donnait pas tellement envie.

Le pire était certainement l'impression violente que ce qui se passait était réelle de sorte à ne plus réussir à distinguer le vrai du faux.

Je ressentais vraiment la fumée s'infiltrait dans ma gorgée me l'enflammant au passage et me compressant la cage thoracique jusqu'à manquer d'air. Je ressentais lorsque je finissais blessé et ensanglanté au sol sans plus pouvoir bouger. Je me rappelais de la détresse qui me paralysait et de mes prières pour sortir de l'enfer. Car j'avais bel et bien l'impression d'y être. Seulement, seul moi souffrait.

Il fallait trouver une solution pour tout arrêter et rapidement...