Chapitre 1
Je suis un crétin fini. Les autorités me cherchent pour me transformer en mouton, et je n'ai rien trouvé de mieux à faire que de me pointer au lycée. Enfin, j'ai une bonne raison.
Je tâte du pied la terre gelée et je grelotte sous ma capuche en attendant la fin des cours. Une pluie fine commence à tomber et rafraîchit mes vêtements. J'attends une personne en particulier. Je sais qu'elle me comprendra, même si je ne sais pas pourquoi.
En pensant au discours moralisateur qu'a dû assener le directeur à ces pauvres élèves, je ricane. Ils doivent me prendre pour un taré.
Et s'ils me découvraient ? Et s'ils me capturaient ? Je me fige un instant avant de me relâcher. Avec cette pluie, beaucoup d'adolescents auront une capuche et puis j'ai pris mon sac. De toute façon, ils vont bien me trouver un jour, mais il ne me reste plus beaucoup de temps.
Plus beaucoup de temps pour délivrer mon message, pour que ce monde change, redevienne comme avant. Il faut que j'aie cette certitude.
La sonnerie retentit enfin, et j'observe les élèves sortir calmement de l'établissement, avant de passer les grilles ouvertes. J'ai envie de scruter leurs regard, de trouver cette étincelle de joie, de tristesse, de rage. Mais je sais que je ne trouverais rien d'autre que des faux-semblants. Ce qu'ils appellent "émotion" est une énorme blague. Moi je le sais, c'est bien plus fort, plus poignant. Parfois tout simplement incontrôlable.
Les premiers arrivants me regardent, curieux, avant de se désintéresser de moi.
Les visages dans la foule se mélangent. Elle est là. Je la reconnais
J'attends qu'elle soit arrivée à côté de moi, et je lui saisis discrètement le bras. Surprise, elle se fige et se retourne. Elle croise mon regard et me chuchote « allons autre part ». Nous traversons le trottoir et je la suis vers le parc désert. Elle lâche alors son sac sur le sol humide.
- Pourquoi tu es revenu ? pourquoi veux-tu me parler à moi ? j'aurais pu te dénoncer, commence-t-elle.
- Non, tu es...différente, je le sens. Et puis, j'ai bien le droit de dire ce que je pense à quelqu'un, non ?
Elle sourit et croise les bras.
- Alors je t'écoute.
Je sors de la poche de mon manteau un paquet de cigarettes. J'en pioche une et me la coince entre les lèvres avant de l'allumer. J'inhale une grande bouffée et ferme les yeux. Apercevant le regard critique de mon interlocutrice je me défends.
- Ce n'est pas interdit...
- Mais fortement déconseillé, termine-t-elle.
Je ne démens pas ses propos et hausse les épaules.
- Il y avait... ce marchand.
_________
Hey les apprentis pandas ! Cette histoire Est un peu différente des textes que je fais d'habitude, Il sera en plusieurs parties, je ne sais pas encore combien.
Bref j'espère qu'il vous aura plu !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top