Partie 3 - Par Draco Nocte

Partie 3

Par Draco Nocte

Le groupe se tourna vers le flanc de la montagne avec un air hébété tandis que les orcs, eux, n'en eurent absolument rien à faire. La voix d'Arwen perça à travers la cour.

— Le... le.. le... le manoiiir ! Le sanctuuuaire !

L'édifice en question était en train de se désolidariser du sol avec une impulsion énergétique, s'arrachant littéralement de la montagne pour commencer à prendre son envol.

— Mais qu'est-ce que vous faîtes encore là ?! hurla Bob à l'attention des villageois autour d'eux. Barrez-vous !

Il ne fallut pas longtemps à ces petites gens pour comprendre qu'il était judicieux de partir de la zone où les combats faisaient rage.

Les orcs, en revanche, étaient toujours prêts à en démordre. L'un d'entre eux entama une furieuse attaque sur Shin qui évita le pire grâce à Grunlek qui s'était interposé pour le protéger. Un autre, affaibli par une précédente attaque de Bob, perdit ses moyens face au rempart que constituait le bouclier de Théo. Ce même bouclier arrêta l'assaut d'un autre ennemi quelques secondes plus tard. Grunlek tenta de contre-attaquer pour terrasser l'orc ayant menacé de taillader Shin plus tôt, mais le succès de son attaque fut entravé par ses blessures.

Sur la place et la scène des combats se profilait désormais l'ombre du manoir flottant. Le paladin de la Lumière prit sur lui de trancher d'un coup net la clavicule de l'orc à sa droite, toujours en feu, qui s'effondra dans un gargouilli sonore. Eden, qui venait tout juste de rejoindre le reste du groupe, s'occupa de déchiqueter la jambe d'une des créatures. Cette dernière, agacée par la douleur que la louve lui infligeait, entreprit d'abattre son épée sur son assaillante. Une nouvelle fois, c'est le nain qui intervint, s'aplatissant sous le puissant coup de l'orc qu'il venait de parer. Eden adressa un regard reconnaissant à son ami et en profita pour attaquer de plus belle la jambe de leur adversaire, jambe qui commençait à être bien entamée.

Fort de ses précédentes attaques réussies, Théo décida qu'il était désormais temps de passer à l'offensive. Le dernier orc debout, le chef, avait alors le flanc droit occupé par Grunlek et celui de gauche pris par les assauts du paladin, ce qui laissa une magnifique ouverture pour permettre à Shin d'attaquer à son tour. Une flèche de glace transperça le pectoral droit de l'orc, ce qui lui arracha un cri... avant de se mettre à hurler à pleins poumons une fois que Bob eut prit le temps de le faire s'embraser avec un trait de feu. Dans un dernier sursaut de vitalité, il tenta d'entraîner Grunlek et Théo dans sa chute, mais les aventuriers finirent rapidement par avoir raison de lui.

Le combat était terminé. Alerte, Bob avait toujours les yeux rivés sur la colline où se trouvait le manoir, en quête de trouver d'éventuels autres assaillants. Grunlek, plus détendu, caressa la tête d'Éden en lui signifiant qu'elle pouvait enfin lâcher la jambe de l'orc qui gisait devant. Le pyromage se dit qu'il était probable qu'un ou deux orcs trainaient encore dans le bourg, aussi décida-t-il de se diriger vers les villageois proches en quête d'information. Le paladin, de son côté, était dubitatif quant à la manière dont le manoir volait au-dessus de leur tête... à une centaine de mètres. C'est à ce moment que réapparut Torvald.

— C'est bon, tout le monde est à l'abri ! J'ai fait ce que le seigneur Théo m'a demandé. Dîtes-moi... s'interrompit le jeune homme qui venait de lever des yeux écarquillés vers le ciel, pour une raison assez évidente.

Grunlek entreprit de fouiller les poches de leurs défunts ennemis. Il y trouva quelques minerais à l'état brut, des roches avec des coulées et des veinules de gemmes, de pierres et de métaux précieux. Il se put que celles-ci leur servait, d'une certaine manière, à se nourrir et à s'abreuver.

— Qu'est-ce qu'il y a dans ce manoir ? demanda Théo à Arwen, toujours aussi direct.

— Euh... bah euh... il y a normalement l'héritage des aventuriers, entama-t-il son explication. Une sorte d'énorme gemme de pouvoir qui fonctionne en résonance avec d'autres en donnant ainsi vie au manoir grâce à une technologie naine.

Le paladin passa alors en revue le lointain pour voir s'il y avait de possibles endroits, telles des montagnes ou des collines, où il leur serait plus facile d'atteindre l'édifice flottant. Bien décidé à rattraper ce dernier, Théo monta sur son fidèle destrier et s'exclama :

— Lumière, poursuis cette maison !

Avant de se mettre en route avec les autres, Shin étudia promptement la vitesse de vol du manoir, et ouvrit de grands yeux lorsqu'il réalisa que celui-ci allait plus vite qu'un cheval au trot.

— Torvald, apporte-nous des cordes, des grappins... n'importe quoi qui puisse nous amener là-haut ! héla Théo au jeune homme, qui s'exécuta aussi tôt.

Le groupe arriva ensuite, tambours battants, devant une masure, le paladin toujours en tête. D'instinct, il s'arrêta pour observer la porte, et constata en fronçant les sourcils que celle-ci était entrouverte et, surtout, que la poignée en était légèrement descendue, comme fracassée. Ni une ni deux, Théo enfonça la porte d'un grand coup de pied bien placé. Une fois cette porte défoncée, il réitéra ce fait lorsqu'il tomba nez-à-nez avec une autre porte, cette dernière subissant le même sort tragique. L'épée au clair, il avança avec prudence dans la pièce en face, craignant une attaque à l'angle du mur... mais non, rien du tout. La pièce contenait un bureau semblant avoir été dépouillé de son contenu, un lit et une cage, mais cela n'intéressait guère le paladin. Aussi fit-il volte-face pour aller détruire la troisième porte qui se trouvait dans le hall précédent.

— Non, non, attends, lui intima Bob, las de ce manque de finesse. Je le sens mal.

Les autres membres du groupe parurent acquiescer aux craintes du pyromage... mais rien n'y fit. Théo était bien résolu à appliquer le proverbe "jamais deux sans trois".

— Arrête, non, arrête ! lui enjoint Bob en reculant de trois pas. Ça sent le piège...

— Mais on est dans une maison de paysan, dans un village de merde... grommela le paladin, qui donna finalement son fameux coup de pied dans la porte.

Crac ! Le porte céda et... pas de piège à signaler. Une fois cette porte ouverte, le destructeur de portes fut le premier à voir le sang qui formait une longue traînée sur le sol. Le groupe suivit le guerrier de la Lumière en resserrant les rangs pour voir de quoi il retournait. Seul Bob, pour qui la prudence était toujours de rigueur, demeura en arrière de quelques mètres, dans le hall de la masure. Il entreprit également d'allumer son bâton de manière préemptive.

Dans la pièce, deux cadavres, l'un l'armure au corps et l'autre l'épée à la main. À mesure qu'ils avançaient, le silence autour des aventuriers se faisait de plus en plus pesant. Soudain, quelque chose interpella Théo dans la pièce... Mais quoi ?

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