🕸️CHAPITRE 26🕸️
Margarette savait qu'il n'y avait que ce rôle-ci qui lui conviendrait. Le rôle de la méchante. De la désespérée. Celle qui a tout perdu et qui, petit à petit, continue à s'enfoncer toujours un peu plus dans les profondeurs. C'était un rôle qu'elle avait accepté de jouer et plus encore qu'elle avait appris à sublimer avec le temps et la pratique. Aujourd'hui, cela lui collait à la peau.
Elle s'attendait à ce qu'à tout moment, Ethan bondisse de son lit et se précipite à l'extérieur afin de chercher refuge et secours, mais tout ce que celui-ci fit l'étonna étrangement, car le jeune homme ne bougeait pas. Non pas qu'il n'en avait pas la capacité après trois jours de repos supplémentaires, mais il semblait attendre impatiemment chacune de ses visites.
— Béatrice m'a fait dire que vous ne voulez toujours pas vous lever ? Rester alité trop longtemps n'est pas spécialement recommandé pour quelqu'un dans votre état.
— J'aimerais savoir ce qui m'attend une fois que je serai debout, justement. Quel genre de vie aurais-je le droit de vivre entre ces murs ? la questionna-t-il.
— Et qu'espérez-vous entendre de moi ? Un aveu ? Une sorte de réponse tacite où je vous dirai que vous êtes mon prisonnier ?
— N'est-ce pas le cas ?
Au fond, probablement. Margarette s'était refusée d'y penser cette dernière semaine, mais elle savait qu'Ethan Gainsbourg était devenu une sorte de gêne et pire encore, une sorte de menace à tous ses plans si tentait qu'elle en avait.
— Je ne sais ni que penser, ni que faire ou que dire, Margarette, souffla le jeune homme. Donc j'attends. Je vous attends.
— Honnêtement, je ne sais pas ce que vous attendez de moi ou ce que vous espérez entendre, mais vous êtes libre de vous lever et d'aller où bon vous semble, Ethan. Je regrette simplement que vous puissiez penser le contraire.
— Donc vous n'allez rien faire si je venais à me précipiter vers la porte ? dit-il en feintant de se lever.
— Encore une fois, vous êtes libre de vos mouvements.
Et pourtant, dès qu'Ethan eut fait mine de se lever, Margarette eut l'idiot réflexe de faire un pas en avant comme si elle essayait de lui faire barrage.
— Vous voyez ? ricana-t-il avec une pointe de sarcasme.
— Ce n'est pas ce que vous croyez. J'ai simplement eu peur que vous basculiez et que...
— Margarette, combien de temps encore allez-vous vous mentir ?
Indéfiniment. Margarette était reine dans l'art de porter des œillères. Peut-être était-ce ainsi plus facile pour elle d'affronter la réalité. Sa réalité.
— Je vous jure, Ethan, que j'essaie, finit-elle par confesser.
— Quoi donc ? Vous ne voulez pas me tuer, mais vous désirez me garder ici sous votre garde ? À quoi cela vous servirait-il ? À quoi vous servirais-je ?
Cependant, Margarette n'avait aucune réponse à lui fournir. Que craignait-elle ? Qu'Ethan aille voir les autorités locales et que l'on remonte jusqu'au meurtre de James ? C'était un geste justifié. Depuis l'instant où elle avait décidé de mélanger quelques herbes à son thé quotidien, Margarette avait pris la résolution d'accepter toutes les conséquences que son geste inclurait.
Néanmoins, en ce qui concernait ce pseudo-nouveau fiancé, depuis le jour où il lui fut envoyé... Margarette n'avait jamais su prendre de décisions. Le renvoyer. Le garder auprès d'elle ? Elle qui s'était toujours retrouvée seule, avoir une présence à ses côtés aurait pu drastiquement tout changer.
— Je ne peux être votre otage. Rendez-vous à l'évidence, lui demanda-t-il presque dans une supplique.
— Vous employez un mot bien fort. Il n'est pas question de cela.
— Alors comment appelleriez-vous cela ?
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