Le matin se lève sur la ville, comme n'importe quel autre jour. Le ciel dégagé laisse passer les rayons du soleil, qui traversent les fenêtres de la petite cabane où vivent Mizuki et Akiko, les réveillant doucement. Les oiseaux chantent joyeusement, et Akiko gazouille légèrement d'excitation en les écoutant. Elle bondit de son lit, s'habille rapidement, tandis que Mizuki reste enfouie sous sa couette, bien décidée à ne pas en sortir aujourd'hui.

Dès qu'elle est debout, Akiko déborde d'énergie. Ses oreilles se dressent, et sa queue s'agite vivement alors qu'elle file vers la pièce principale pour chercher quelque chose à manger. Devant les placards, elle se met sur la pointe des pieds pour atteindre les étagères du haut, un sourire malicieux sur les lèvres. Ses petites mains fouillent avec impatience jusqu'à ce qu'elle trouve son trésor : un pot de biscuits qu'elle adore. Lorsqu'elle l'attrape enfin, elle laisse échapper un sourire satisfait, fière de sa trouvaille.

Cherchant un endroit tranquille pour les manger, Akiko se glisse sous le fauteuil du salon. La pièce est étrangement silencieuse, si bien qu'on entend le vent qui fouette les arbres dehors. Elle ouvre discrètement le couvercle du bocal, mais au même moment, un craquement de planches se fait entendre. Un grognement familier suit, et les placards grincent à nouveau. Akiko reconnaît immédiatement les bruits : Mizuki approche.

-Akikoooooo ! s'écrie Mizuki, furieuse.

Akiko sursaute mais reste immobile, espérant ne pas se faire repérer. Elle étouffe un petit rire, mais ce dernier la trahit aussitôt. Mizuki se baisse, regarde sous le fauteuil, et repère la cachette d'Akiko. Sans perdre une seconde, elle l'attrape et la traîne jusqu'à la chambre. Akiko, toujours accrochée à son bocal, le tient fermement, prête à le défendre coûte que coûte.

Dans la chambre, Mizuki lâche Akiko, qui en profite pour se faufiler sous sa propre couette, l'enroulant autour d'elle comme une carapace. Mais Mizuki, agacée et amusée à la fois, soulève la couverture d'un coup et se jette sur elle.

Elle commence à la chatouiller sans relâche, espérant lui faire lâcher le bocal. Akiko, submergée par les éclats de rire, n'a plus la force de résister et finit par céder. Mizuki récupère les biscuits et file les ranger dans la pièce principale, les posant sur une étagère encore plus haute, bien hors de portée d'Akiko.

Elle pousse un soupir de soulagement, satisfaite de sa victoire. Mais, en regardant le bocal, elle se sent un peu coupable d'avoir privé sa sœur de ce petit plaisir. Après une petite hésitation, Mizuki prend un biscuit et retourne à la chambre.

Quand elle arrive, la pièce est presque silencieuse, à part les grognements d'une Akiko boudeuse. Mais dès que Mizuki s'approche avec le biscuit, le visage d'Akiko change instantanément : son expression boudeuse laisse place à un sourire excité, et ses yeux brillent de joie. Mizuki ne peut s'empêcher de rire devant ce changement d'humeur soudain.

-Tiens, c'est pour toi, dit-elle en tendant le biscuit.

Akiko l'attrape avec enthousiasme, sa queue remuant vivement, et mord dedans avec plaisir.

-Merci, tu es trop gentille ! répond-elle, la bouche pleine.

Mizuki lui adresse un petit sourire. Voir celui de sa sœur la met de bonne humeur. Pendant qu'Akiko savoure son biscuit, Mizuki met ses vêtements, ses chaussures, son manteau, et sort. Il fait assez froid aujourd'hui, mais cela ne la dérange pas. Il n'y a pas beaucoup de nuages. Elle profite du moment pour observer attentivement le ciel. Elle sort son téléphone, prend un selfie avec le ciel en fond et poste la photo sur sa chaîne Instagram. Comme d'habitude, elle reçoit des commentaires rabaissant sur son de son apparence. 

"C'est quoi ces trucs sur ta tête?" En disait un.

"Beurk, des oreilles de chat..." En disait un autre.

"T'es pas humaine en fait!" En disait un 3e.

Mizuki soupire encore une nouvelle fois. Elle sait très bien que son apparence est anormale, mais elle ne veut quand même pas être prise pour un monstre...

Après quelques minutes de marche, Mizuki arrive dans le parc et s'assoit sur un banc. Elle met sa capuche pour cacher ses oreilles de chat et range son téléphone dans sa poche. Elle soupire. Elle en a vraiment assez des insultes. Elle observe les enfants dans le parc, qui s'amusent entre eux, glissant sur les toboggans ou jouant dans le sable...

-Ils en ont de la chance... Je les envie de pouvoir s'amuser comme ça sans qu'on les critique, pense-t-elle.

Elle ferme les yeux un instant, se laissant bercer par le vent qui traverse son manteau, la faisant frissonner légèrement. Le soleil la réchauffe, et elle se sent bien.

-Je devrais venir dans ce petit parc tous les jours... C'est si calme, se dit-elle.

Puis, la sonnerie de son téléphone retentit. Mizuki le sort vite et répond.

-Allô ?

-Mizuki ! C'est Akiko ! Il faut vite que tu reviennes à la maison ! crie Akiko à travers le téléphone.

-Il se passe quoi ?! s'écrie Mizuki.

-Y a un truc bizarre à la maison !

-Tu me promets que ce n'est pas JUSTE une araignée ? demande Mizuki, un peu plus calme mais tout de même inquiète.

-PROMIS !!! Viens vite ! crie Akiko avant de raccrocher.

Mizuki range vite son téléphone et se lève du banc. Elle commence à courir vers la cabane. Elle traverse en vitesse les passages piétons, bouscule des passants par erreur, et finit par arriver à destination. Elle ouvre la porte en trombe.

-Akiko ! T'es où ?! crie Mizuki.

Akiko arrive en courant dans l'entrée, paniquée.

-Mizuki ! Viens voir ! s'écrie Akiko en courant vers la chambre.

Mizuki la suit. Elles courent ensemble jusqu'à la chambre. Essoufflée, Mizuki ouvre de grands yeux en découvrant ce qui s'y trouve : une ombre étrange, noire, semblable à un portail gigantesque.

Mizuki s'approche prudemment de l'étrangeté et tend la main pour la toucher. Sa main passe à travers. Elle sursaute et recule. Elle attrape un cintre dans un placard à proximité et le lance dans la sorte de portail. Puis, elle s'approche à nouveau et passe la tête à travers. Elle est maintenant sur et certaine que c'est un portail. Alors, comme elle n'a rien vu d'hostile, elle prend la main d'Akiko dans la sienne, et elles entrent ensemble dans le portail.