Chapitre 29: La brume de verre
Un peu avant huit heures, Hywel enfila la tenue réglementaire des apprenties. Pour la première fois de sa vie, elle troquait ses combinaisons noires pour l'uniforme, composé d'une jupe longue rouge, d'une cravate de la même couleur, ainsi que d'une chemise blanche. Elle accrocha ensuite à son haut une broche dorée représentant l'Arbre de Gëa. Après un dernier regard au miroir, elle tourna les talons. Hywel Zaltar n'existait plus entre ces murs.
Elle se rendit ensuite dans le réfectoire, où de nombreuses apprenties étaient déjà présentes. Elle s'installa en bout de table, seule. Mais à peine eut-elle le temps de s'asseoir qu'une de ses consœurs se plaça en face d'elle. Elina.
— Bonjour ! s'exclama-t-elle. Lewy, c'est cela ?
Hywel leva presque imperceptiblement les sourcils, puis elle hocha la tête.
— Je suis ravie que tu ais été acceptée toi aussi, poursuivit-elle. Tu as pu visiter l'institut hier ?
— Non.
Elina eut un sourire gêné en entendant sa réponse tranchante. Pourtant, Hywel ne put s'empêcher de faire autrement. Elle devait se faire discrète, alors elle ne pouvait pas prendre le risque de parler avec les autres apprenties. Chaque discussion serait une occasion de se trahir. Et puis, elle aimait la solitude. Les grands silences valaient mieux que tous les mots.
Hywel se servit une louche de porridge dans un grand saladier, puis elle l'agrémenta de divers fruits en piochant dans plusieurs bols. Elle commença à manger sans relever les yeux une seule fois vers Elina. Elle devait absolument se débarrasser de la Boréalienne, et l'ignorer était un bon début. Pourtant, cette dernière paraissait être un vrai moulin à parole. Tout l'opposé d'Hywel.
— D'où viens-tu, alors ? Oh, attend, ne me dis rien ! Avec de tels cheveux roux, tu dois toi aussi venir de Boréal, non ?
Ses dents se serrèrent. Dès les premières questions, elle se mettait déjà en danger. Une Véridienne rousse était en effet très rare, surtout pour une Illusionniste. Pourtant, elle n'avait pas pu dire qu'elle venait de Borélie à cause de son accent.
— Mes parents sont Boréaliens, dit-elle finalement. Mais je suis née et j'ai vécu dans le Sud de la Véridie.
— Oh, d'accord ! Et d'où venaient-ils ? De la tour ? Où bien des campagnes ?
Les mains d'Hywel devinrent moites, et elle se concentra sur le bol devant son nez pour ne pas laisser transparaître ses émotions. Jamais elle n'avait su mentir. Elle devait à tout prix trouver un moyen de faire taire l'apprentie.
— Ils sont morts, articula-t-elle alors. Je préfère ne pas en parler.
Elina mit sa main devant sa bouche et écarquilla les yeux.
— Je... Je suis vraiment désolée, balbutia-t-elle. J'ai un don pour mettre les pieds où il ne faut pas. Excuse-moi de t'avoir mise mal à l'aise.
Hywel ouvrit la bouche pour répondre, mais la cloche sonna enfin, signe qu'elles devaient rejoindre la salle de cours. Elle remercia intérieurement les prêtresses de lui permettre d'échapper à Elina. Après avoir déposé son bol sur un chariot, elle attrapa son sac et sortit du réfectoire.
Une fois dans la grande salle, celle où elles avaient passé l'examen d'entrée, Hywel s'installa sur une table dans le fond. Elle sortit de son sac un carnet et un crayon plume, puis elle remplit de moitié l'encrier sculpté dans le bois. Vespera fit alors son entrée et se dirigea vers l'estrade. Ses cheveux gris et ondulés, coupés en carré, encadrait son visage tiré. Pourtant, lorsqu'elle se tourna vers ses élèves, un sourire étira ses lèvres. Un sourire faux, de ceux qui n'atteignent pas les yeux.
— Mes très chères apprenties, je suis ravie de vous retrouver pour notre premier cours de théologie, déclara-t-elle. Veuillez, s'il vous plaît, sortir votre manuel.
Toutes s'exécutèrent. Hywel observa un instant l'ouvrage prêté par l'institut, dont la couverture était gravée de dorures. Vespera poursuivit ensuite, ce qui la fit relever les yeux.
— Nous allons travailler sur la passation de pouvoir entre Gëa et la prophétesse, juste avant que Notre Mère se plonge dans le sommeil. Qui peut me rappeler le nom de la prophétesse, et surtout, quel objet lui a été transmis ?
De nombreuses mains s'élevèrent. Hywel ne put s'empêcher de fuir le regard de la prêtresse, bien qu'elle fut dans le fond de la salle. Vespera quitta alors l'estrade et avança entre les rangs, puis elle posa ses yeux perçants sur la jeune femme. Sa gorge se serra et elle eut du mal à déglutir.
— Vous, dit-elle en la désignant d'un signe de tête.
Le sourire de la prêtresse s'agrandit et Hywel eut la conviction qu'elle savait quelque chose. Pourquoi, sur toutes les apprenties présentes, l'interrogeait-elle ? Tous ses membres se crispèrent et elle fut incapable d'ouvrir la bouche pour répondre. De plus, toutes les apprenties s'étaient retournée vers elle, et elle n'était pas habituée à être au centre de l'attention.
— Enfin, très chère, ne soyez pas timide, l'intima-t-elle d'une voix doucereuse. Un tel visage d'ange ne peut que cacher un esprit bien fait.
Le regard de Vespera la transperça. Hywel eut l'impression que ses yeux fouillaient son âme à la recherche de la moindre faille. Un poids écrasa sa poitrine, mais elle inspira pour trouver la force de répondre.
— La prophétesse se nommait Zia, déclara-t-elle entre ses dents serrées. La déesse lui a légué le grimoire d'or afin que nous puissions résoudre n'importe quel problème lorsqu'elle s'endormirait.
— Avez-vous appris cela au sanctuaire ?
Une sueur coula le long de sa nuque, toutefois elle ne détourna pas le regard. Vespera continua de la fixer avec les sourcils légèrement haussés, et un sourire satisfait accroché à son visage.
— Oui, madame, articula finalement Hywel.
— Oui, madame l'accompagnatrice spirituelle.
La jeune femme ne put s'empêcher de pousser un soupir, et un tic nerveux agita sa pommette droite.
— Oui, madame l'accompagnatrice spirituelle, répéta-t-elle.
Elle eut peur que sa voix ne trahisse son mépris, mais la prêtresse parut être satisfaite de sa réponse. Elle se releva alors de toute sa hauteur et se dirigea vers le bureau. Une fois arrivée sur l'estrade, elle se retourna à nouveau vers Hywel et la fixa.
— Nous pouvons applaudir cette très bonne élève ! s'exclama-t-elle.
Les apprenties commencèrent à l'applaudir, mais la Véridienne n'entendait presque plus rien. Son cœur battait dans ses tympans dans un bourdonnement incessant. Plus rien n'existait dans la salle à part Vespera et elle. Tout dans l'attitude de la prêtresse l'incitait à prendre ses jambes à son cou. Elle paraissait lui crier : « Je sais qui tu es ». Pourtant, si elle s'était douté de quelque chose, Hywel serait déjà emprisonnée, prête à mourir la corde au cou. La jeune femme devait se ressaisir. Elle ne pouvait pas prendre le risque que quelqu'un remarque son angoisse chaque fois qu'on lui adresserait la parole. Sa paranoïa ne devait pas transparaître. Elle serra la montre à gousset entre ses doigts en prenant une grande inspiration, afin de détendre ses membres crispés par le stress.
— Veuillez ouvrir votre manuel au chapitre premier, « La Passation du Grimoire d'or », déclara alors Vespera en se retournant vers le tableau.
Hywel s'exécuta malgré ses mains encore moites, puis elle écouta le cours en se faisant la plus discrète possible. Elle avait échoué à se faire invisible.
***
Durant le reste de la journée, Hywel réussit à ne pas se faire remarquer. Après le cours de théologie, les apprenties déjeunèrent, puis elles méditèrent en groupe dans une salle de prière, les mains dans les mains. La Véridienne joua parfaitement le rôle de Lewy et parvint à éviter les discussions avec ses consœurs.
Le soir, après le dîner, elles durent à nouveau se rendre dans la salle de prière, en compagnie de Hessa, la prêtresse qui leur avait montré leurs chambre. Lorsqu'Hywel y entra, elle fut frappée par l'ambiance sombre qui y planait. Dans l'après-midi, l'endroit était encore éclairé par les quelques vitraux bleutés, mais maintenant que la nuit était tombée, seules les bougies lui permettaient de voir où elle mettait les pieds.
Les apprenties formaient plusieurs cercles, toutes installées les unes à côté des autres autour d'une sculpture de l'Arbre. Elles étaient assises sur les talons, les mains sur le haut des cuisses et le dos droit. Hywel les rejoint, puis elle se mordit la lèvre lorsque sa peau entra en contact avec la pierre froide et rugueuse du sol.
Pendant plusieurs minutes, pas un bruit ne se fit entendre, puis Hessa entra dans la salle. Elle portait entre ses mains un plateau d'argent recouvert de gravures florales, et deux pots en verre y étaient posés. Lorsqu'elle leva les yeux vers élèves, elle les gratifia d'un sourire chaleureux.
— Comme vous le savez, la prise de produits hallucinogène est totalement interdite sur tout le territoire. Seules les prêtresses ont le droit de s'en servir lors des prières, afin de se rapprocher de la déesse par l'inconscient. Toutefois, les apprenties peuvent elles aussi y avoir accès dans le cadre de la formation, c'est pourquoi vous allez pouvoir découvrir les effets de la brume de verre.
Hywel fronça les sourcils en entendant cela. La brume de verre était une drogue puissante, et les personnes du peuple en ayant consommé avaient été sévèrement punies. La jeune femme n'était pas certaine de vouloir connaître ses effets.
— Ce produit favorise le contact avec Gëa et les révélations, mais il peut également vous mettre face à vos propres peurs, annonça Hessa. En tant que prêtresse, vous serez amenées à écouter les peurs des fidèles, et vous devez donc apprendre à mettre les vôtres de côtés. Ainsi, cet exercice vous permettra de vous maîtriser peu importe les circonstances.
Hessa leur adressa un regard bienveillant, puis elle enleva les couvercles des deux pots en verre. Hywel l'observa d'un œil méfiant et son estomac se noua. Durant cette soit disant leçon, elle allait perdre le contrôle d'elle même. Et si son attitude la trahissait ? Et si elle révélait qui elle était ? Elle ferma un instant les yeux pour échapper à la réalité. Elle devait à tout pris rester concentrée pour ne pas sombrer dans un inconscient total. Si elle parvenait à se maintenir à la surface, elle pourrait peut-être faire illusion.
Hessa prit le pot en verre à sa gauche, qui contenait un liquide transparent. Elle en versa le contenu sur une poudre azur dans le second pot. Soudain, une brume s'éleva telle une explosion. En quelques secondes, les apprenties furent plongées dans un brouillard bleuté. Hywel ferma les yeux et sa respiration se coupa instinctivement pour ne pas respirer cette fumée. Pourtant, elle ne pouvait pas y échapper. Elle se força à débloquer ses poumons et la brume de verre pénétra dans son corps.
Dès les premiers instants, son esprit s'embruma et son corps devint de plus en plus léger. Elle tenta de se raccrocher à la réalité, en se concentrant sur le tic-tac de la montre à gousset et en fixant l'Arbre devant elle, pourtant elle se sentit perdre pieds. A chaque seconde qui passait, elle quittait un peu plus la terre ferme. Sa vision se troubla, ses pensées ralentir et sa tête tourna. Même si elle était assise, elle avait l'impression qu'elle allait chuter d'un instant à l'autre. Son corps ne lui appartenait plus. Elle vit ses veines devenir luminescentes, palpitant sous sa peau.
Soudain, l'obscurité l'engloutit. Chacun de ses membres se paralysèrent et elle n'arriva plus à réfléchir. Elle vit alors une lumière au loin, comme si elle était dans un tunnel. Elle se hissa tant bien que mal sur ses jambes, puis elle avança d'une démarche hagarde vers ce point étincelant. Un cri déchira le silence qui s'était installé. Cette voix, Hywel l'aurait reconnue entre mille. Asterin. La réalité et l'illusion se mélangèrent dans sa tête et la jeune femme fut incapable de les dissocier. A ce simple son, son sang s'était glacé dans ses veines.
Hywel s'immergea malgré elle dans ce cauchemar. Autour d'elle, tout lui parut réel. Le décor sombre changea pour laisser place à une forêt recouverte de neige. Elle crut avoir été téléporté en Boréalie, et l'institut n'existait plus pour elle. En cet instant, elle oublia les autres apprenties et les prêtresses.
Au loin, elle vit alors Asterin, agenouillée devant une créature immense. Une Ombre d'encre. Hywel voulut hurler, mais aucun son ne traversa ses lèvres. Elle était muette et immobile, incapable d'agir. Impuissante. La monstre se grandit au dessus de sa sœur, et sa main sombre et brumeuse s'approcha de son cœur. Asterin ne bougea pas. Elle paraissait être envoûtée par l'Ombre d'encre, la tête levée vers le ciel. Soudain, le bras tout entier de la créature traversa sa poitrine. Hywel hurla, puis le sol s'ouvrit sous ses pieds. Elle chuta de plusieurs mètres dans un trou sombre et béant.
Elle atterrit dans une chambre qu'elle connaissait très bien. Celle d'Azra. Son cœur se serra à lui faire mal. La porte s'ouvrit alors et la dirigeante entra. Hywel entrouvrit la bouche de surprise. Azra lui sourit, puis elle s'approcha d'elle doucement. Une fois à moins d'un mètre d'elle, elle posa sa main sur la joue d'Hywel et la caressa de son pouce.
— Bonjour, Lewy, lui dit-elle.
La jeune femme fut incapable de répondre. Elle se contenta de secouer la tête pour lui faire comprendre qu'elle se trompait. Le sourire de la dirigeante s'affaissa alors et elle retira sa main. Une grimace de dégoût déforma ses traits.
— Vous... cracha-t-elle. Que croyez-vous, au juste ? Vous n'êtes qu'un monstre qui détruit tout ce qu'il approche. Vos sentiments sont indignes de moi.
Hywel s'apprêta à ouvrir la bouche pour répliquer, mais Azra disparut dans un nuage de fumée. Quelques secondes plus tard, la jeune femme en fut enveloppée et les vapeurs de la drogue floutèrent à nouveau sa vision. Ses jambes faiblirent, puis elle tomba au sol en fermant les yeux.
***
Hywel se réveilla en sursaut. Son cœur faisait encore trembler sa poitrine. Elle regarda alors autour d'elle et son rythme cardiaque s'accéléra davantage. Elle n'était ni dans la salle de prière, ni dans sa chambre. A première vue, le lieu avait l'air d'être une infirmerie, avec sa rangée de lit drapés de blanc.
Hywel se laissa retomber sur l'oreiller avec soupir, les traits tirés. Une migraine lui vrillait le crâne et elle n'arrivait plus à se souvenir de ce qui s'était passé. Puis, peu à peu, les souvenirs lui revinrent. Asterin et l'Ombre d'encre. Azra et ses mots plus tranchants qu'une dague. La douleur qui l'avait saisie pendant ces instants comprima à nouveau ses entrailles. Elle avait du mal à croire que ces évènements n'avaient pas eu lieu tant les scènes lui avaient parues réelles.
La porte de la pièce s'ouvrit alors, et Hywel fut contrainte de rouvrir les paupières. Elle se redressa avant d'observer la femme qui venait d'entrer. Hessa. La prêtresse avait laissé ses longs cheveux bruns retomber sur ses épaules graciles. Elle s'avança puis s'assit sur le lit en face de celui de son élève.
— Comment vous sentez-vous ? demanda-t-elle avec un sourire sincère.
Hywel se racla la gorge pour pouvoir répondre.
— Bien, merci.
Hessa soupira avec un visage gêné. Elle observa ses mains un instant, puis elle releva les yeux.
— Vous avez échoué l'exercice, déclara-t-elle. Vos peurs vous ont fait sombrer dans l'inconscience plus que n'importe quelle autre élève, et nous nous sommes demandées si vous alliez vous réveillez. Voilà deux jours que vous dormiez.
Les sourcils d'Hywel se relevèrent. Elle n'avait pas réalisé le temps qu'elle avait passé dans ce lit, et elle comprit mieux le goût aigre qui persistait sur sa langue, ainsi que ses membres crispés. Devant la gêne de la prêtresse, elle crut un instant qu'elle ne pourrait pas poursuivre la formation. Elle dut voir sa crainte, car elle lui adressa un sourire rassurant.
— Oh, ne vous inquiétez pas, vous poursuivrez votre formation. Vespera elle même a insisté pour que vous ne quittiez pas l'institut.
Un malaise enveloppa la jeune femme. Pourquoi donc cette femme tenait-elle à ce qu'elle reste ? Elle avait échoué à l'exercice et s'était fait happer par ses propres peurs sans pouvoir résister. Le fait que cette prêtresse plaide sa cause était inattendu, et Hywel n'oubliait pas la façon dont elle l'avait interrogé lors du cours de théologie. Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle avait agi ainsi. L'apparence de Lewy lui rappelait-elle quelqu'un ? Ou bien elle avait compris qu'elle n'était qu'une illusion ? Mais dans ce cas, pourquoi ne pas l'avoir dénoncé ? Peut-être n'avait-elle pas encore reconnu la hors-la-loi qu'était devenue Hywel... Cette dernière pria intérieurement pour que ses interrogations ne soient que le fruit de sa paranoïa.
Hessa la tira de ses pensées en lui tendant une pochette contenant plusieurs feuilles.
— Voici la retranscription des cours que vous avez loupés. Vous aurez également une dissertation à rendre pour la semaine prochaine, vous allez donc devoir travailler dur pour rattraper votre retard.
— D'accord, merci, répondit simplement Hywel.
Elle posa la pochette sur son lit, puis elle se retourna vers la jeune prêtresse. Ses yeux pétillants et son sourire la différenciaient de toutes les prêtresses qu'avaient connues Hywel. Une aura bienveillante se dégageait d'elle. Peut-être qu'elles n'étaient pas toutes aussi cruelles qu'elle le pensait.
— Je vais vous laisser vous reposer, dit-elle alors en se relevant. L'infirmière devrait donner son accord pour que vous sortiez d'ici ce soir. Bonne fin de journée.
— A vous aussi.
Hessa se retourna, puis elle se dirigea vers la porte et quitta la pièce. Hywel se laissa à nouveau tomber sur le lit. Elle observa la voûte de la salle en remplissant ses poumons d'air, les mains sur le ventre. Après quelques secondes, elle se releva en prenant la pochette donnée par la prêtresse. Elle empoigna ensuite son sac posé au pied du lit, puis elle prit à son tour la direction de la sortie. Elle ne comptait pas attendre qu'une infirmière l'autorise à quitter l'endroit. Ses jours à l'institut étaient comptés, et elle ne comptait pas perdre le peu de temps qu'il lui restait. Elle allait devoir chercher des réponses, et pour cela, prendre des risques. Seule l'aile Nord des prêtresses abritait leurs secrets.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top