Chapitre 20: L'homme au monocle
Deux jours plus tard, Hywel arriva dans le petit village d'Etretis. Lorsqu'elle descendit du fiacre, elle fut frappée par le froid. Jamais elle n'avait connu de telles températures dans le désert de sel. Le sol était recouvert d'une pellicule de neige qui crissa sous ses pieds. Elle avança à travers les rues exiguës, passant devant la vingtaine d'habitations du lieu perdu dans les bois.
La jeune femme arriva devant l'auberge où logeaient Asterin et sa mère. Au moment où elle posa sa main sur la poignée, un homme ouvrit la porte et se jeta sur elle. Il prit la dague à sa cuisse et la jeta à plusieurs mètres. Hywel eut à peine le temps de réagir. Son abdomen se contracta sous le coup de l'homme. Instinctivement, elle jeta sa tête en avant et cassa le nez de son assaillant. Le craquement résonna dans ses oreilles. L'homme la bloqua contre le mur, les mains contre sa gorge.
— Du calme, ma jolie, ordonna-t-il.
Le cœur d'Hywel loupa un battement lorsqu'elle reconnut l'homme qui se tenait devant elle. Le meurtrier du garde. Elle l'aurait reconnu entre mille, avec son monocle noir, sa cicatrice qui lui barrait l'œil et ses cheveux qui lui retombaient devant les yeux. La haine brûla son corps et elle tenta de se défaire de l'emprise de l'homme, en vain. Un cri de rage s'étouffa dans sa gorge.
— Si tu promets de ne pas me briser le nez encore une fois, je te lâche, c'est compris ?
Hywel ne desserra pas les dents. Si elle ne s'était pas retenue, elle lui aurait craché au visage. C'était à cause de lui qu'elle avait été condamnée, à cause de lui qu'elle avait du fuir. Sa vie avait volé en éclat pour la simple et bonne raison qu'elle avait été condamnée à sa place.
— Bon, tu n'es pas vraiment coopérative... soupira l'agresseur. Je ne sais pas si tu as remarqué, mais tu n'es pas vraiment en position de rechigner !
— Où est ma sœur ?
L'homme secoua la tête avec un petit rire.
— Pour l'instant, elle va bien. Il ne tient qu'à toi que cela ne dure.
Hywel pensa à Asterin. Elle ne connaissait pas cet homme, et elle ne savait pas s'il était vraiment un danger pour sa sœur. Dans le doute, mieux valait ne pas prendre de risque.
— Qui es-tu ? demanda-t-elle. Et qu'est-ce que tu me veux ?
— Je suis Karsyn, un simple voleur boréalien. Ce que je te veux ? Disons que j'ai besoin de tes services. Ta tête est mise à prix, alors à ta place, je ferais preuve d'un peu moins d'agressivité.
Il était hors de question qu'Hywel aide celui qui avait causé sa perte. Elle balança son genou entre les jambes de Karsyn et il se plia en deux sous le choc. La jeune femme en profita pour se défaire de son emprise et prendre sa tête dans son bras droit. Elle serra sa prise contre son cou. Karsyn balança alors son coude contre ses côtes, et Hywel en eut le souffle coupé. Il profita de sa faiblesse et mit son pied derrière sa cheville, puis il la fit tomber à terre. La tête de la jeune femme tomba au sol et elle en fut si étourdie que sa vision se troubla. Karsyn s'accroupit à sa hauteur avec un sourire satisfait.
— Si j'ai réussi à trouver ta sœur, les prêtresses la trouveront. Ce n'est qu'une question de temps. Mais si tu m'aides, je peux vous mettre en sécurité. J'ai beaucoup de contacts à Boréal. Si tu refuses de m'aider, il est évident que je serai obligé de vous livrer, toi et ta sœur.
Hywel observa le jeune homme au dessus d'elle avec un regard empli de haine. Il remit son monocle en place avec décontraction, comme si rien ne s'était passé. Elle devait bien avouer qu'elle était dans une position délicate. Évidemment, il avait raison sur tout.
— Et en quoi pourrais-je bien t'aider ? demanda-t-elle.
Hywel tenta de se relever, mais Karsyn appuya entre ses clavicules et la poussa contre le sol. La neige commençait à glacer son corps. Elle sentait déjà ses membres se raidir, frissonner, et ses dents claquer.
— Je sais que tu es l'une des seules à pouvoir entrer dans le bureau de la dirigeante. Je veux que tu m'ouvres la porte.
La jeune femme ne réussit pas à savoir s'il bluffait. Sa voix était pleine d'assurance, mais elle ne voyait pas comment il aurait réussi à obtenir une telle information. Seul le général savait qu'elle avait accès au bureau d'Azra. La surprise dut se lire sur son visage, car le sourire de Karsyn s'agrandit.
— Pas la peine de nier, mes sources sont sûres.
Hywel n'arrivait plus à réfléchir clairement. La fatigue, le froid et la faim la tiraillaient.
— J'aimerais poursuivre cette conversation dans une position plus confortable, cracha-t-elle entre deux claquements de dents.
Karsyn sourit avec arrogance, ce qui accentua l'envie d'Hywel de le gifler. Cet homme était insupportable. Elle détestait ce genre de personne sûre d'elle et condescendante. Karsyn se leva alors et lui tendit la main pour l'aider à se relever. Hywel l'ignora, elle se remit debout seule, le fusillant du regard. Elle ne tenta rien contre lui, malgré le fait qu'elle était désormais libre de ses mouvements. La jeune femme savait qu'elle n'aurait rien à y gagner. Elle récupéra tout de même sa dague sous le regard méfiant de Karsyn.
Karsyn ouvrit la porte de la petite auberge, et Hywel le suivit.
— Ta sœur et ta mère sont dans leur chambre, déclara le jeune homme en entrant. Allons nous asseoir avant que tu ne les voies.
Hywel acquiesça. Elle aussi préférait mettre les choses au clair avant de revoir sa famille. Ce n'était pas vraiment les retrouvailles qu'elle avait espérées.
Karsyn s'installa à une table dans un recoin sombre de l'auberge. La nuit venait de tomber, seules les lampes à huile éclairaient l'endroit. Hywel prit place à côté du jeune homme, les bras croisés sur sa poitrine.
— Pourquoi veux-tu entrer dans le bureau d'Azra ?
— J'ai des documents à récupérer.
Hywel haussa les sourcils. Elle imaginait mal ce voleur Boréalien prendre de tels risques pour de simples documents. Ces derniers devaient avoir une valeur particulière.
— Pourquoi un Boréalien s'intéresserait à des dossiers de Méridia ? Qu'ont-ils de si particulier ?
— Cela, ça ne te regarde pas, ma jolie.
Hywel planta sa dague dans la table, à quelques centimètres des doigts de Karsyn. Il sursauta.
— La prochaine fois que tu m'appelles « ma jolie », ce n'est pas dans le bois que je la plante, compris ?
Le jeune homme eut un regard ébahi, puis son sourire revint.
— On m'avait prévenu que tu avais un sale caractère, je ne suis pas déçu, s'esclaffa-t-il. Promis, je ne t'appellerais plus comme ça, je tiens à mes mains !
Hywel prit une grande inspiration et serra la dague entre ses doigts. Cela faisait seulement quelques minutes qu'elle le côtoyait, et elle avait déjà envie de l'étriper. Elle n'avait aucune envie de voyager avec lui jusqu'à Méridia, et encore moins de l'aider à voler quoi que ce soit.
— Si je t'aide, je veux savoir pourquoi je le fais, dit-elle.
— Écoute, même moi je ne le sais pas. Je travaille pour un riche seigneur Boréalien et il ne m'a pas révélé ce que contenaient les dossiers.
Hywel soutint le regard du jeune homme, les sourcils froncés. Elle ne le croyait pas vraiment. Tant pis, elle ferait en sorte de trouver ces informations par elle même.
— Bon, je vais te laisser, déclara Karsyn. Mais pense bien à ce que je t'ai dit. Ta sœur n'est pas en sécurité ici.
Il se leva sous le regard glacial d'Hywel, puis il s'éloigna vers la porte qui menait aux chambres du rez de chaussée. La jeune femme resta un instant à fixer le vide devant elle. Elle n'avait pas le choix d'accepter, elle le savait, pourtant la culpabilité l'envahit. Elle avait l'impression de trahir Azra. Azra... Hywel n'arrivait pas à l'oublier. Sa voix, son visage, ses gestes... Tout lui revenait toujours en mémoire malgré elle. Elle n'arrivait pas à se détacher de ces souvenirs. Alors, entrer dans son bureau sans son accord, puis lui voler des dossiers confidentiels, Hywel ne parvenait pas à l'envisager. Elle allait bafouer toute la confiance que la dirigeante avait placée en elle. Pourtant, le besoin de protéger Asterin était plus fort que tout. Sa sœur ne pouvait pas souffrir une fois de plus par sa faute. Hywel croyait Karsyn lorsqu'il lui affirmait pouvoir les mettre à l'abri, et elle n'avait de toute façon pas d'autres solutions. Qui pourrait bien les protéger sinon ? Hywel n'avait aucun contact et elle ne connaissait rien d'autre que la tour de Méridia. Elle était impuissante.
Hywel reprit ses esprits après quelques minutes passées les yeux fermés. Elle ne devait plus penser à cela pour le moment, elle allait enfin retrouver Asterin et cela primait sur le reste. Ses lèvres s'étirèrent lorsqu'elle réalisa que sa sœur se trouvait à quelques mètres d'elle. Avec son entrée rocambolesque, elle l'avait presque oublié.
La jeune femme se leva de la chaise et se dirigea vers la porte qui donnait sur les quelques chambres de l'auberge. Sa mère et sa sœur occupaient la seconde sur la gauche du couloir. Hywel resta un instant devant la porte, la main levée, prête à frapper. D'un côté, elle avait hâte de retrouver de sa sœur, mais de l'autre, elle craignait sa réaction. Lui en voulait-elle ? Avait-elle douté de son innocence lors du procès ? Cela faisait des semaines qu'elles n'avaient pas pu se voir, et Hywel avait peur que les évènements aient abîmé le lien qu'elles entretenaient.
Au bout d'un long moment, la main de la jeune femme s'abattit sur la porte. Elle frappa trois coups, puis elle vit la poignée de la serrure s'actionner. Sa mère apparut sur le seuil.
— Bonjour, Lya, dit Hywel d'un ton dénué de toute émotion.
Elle ignora le regard interrogatif de sa mère et entra dans la pièce, cherchant Asterin des yeux. Elle la trouva dans son fauteuil roulant, un livre sur les genoux. Sa sœur avait les yeux brillants de larmes. La poitrine d'Hywel se comprima, et elle se précipita vers elle. Elle s'agenouilla à sa hauteur et posa sa main sur sa joue. Asterin fit de même, un sourire immense éclairant son visage.
— Tu m'as tellement manqué, petite sœur, murmura Hywel.
Asterin ria. Elles étaient sœurs jumelles, mais Hywel l'avait toujours appelée ainsi car elle était née la première.
— Viens donc dans mes bras, ordonna Asterin d'une voix étranglée par les larmes.
La jeune femme s'exécuta et enlaça sa sœur. La sentir contre elle réchauffa son cœur, et elle en oublia presque toutes les douleurs qu'elle avait endurées depuis leur séparation. Lorsqu'elle s'éloigna, le sourire aux lèvres, elle lut toute l'émotion d'Asterin dans son regard.
— J'ai bien cru que je ne te reverrai jamais, murmura sa sœur en essuyant ses larmes. Je t'ai cru morte pendant des semaines...
— Je vais bien, d'accord ? Laissons tout cela derrière nous.
Asterin acquiesça. Hywel se releva alors et jeta un regard à sa mère, toujours postée près de la porte. Lya avait les bras croisés, son chignon parfait tirant ses traits. La jeune femme sentit qu'elle était émue de la revoir à la façon dont elle releva légèrement les lèvres, mais elle n'en montra rien. Hywel lui avait toujours fait honte depuis sa Défaillance. Au fond, elle se demandait parfois si sa mère ne l'aurait pas préférée morte.
***
Le soir, après un repas en compagnie de sa famille, Hywel se décida à retourner voir Karsyn. Devant la porte, elle jeta un dernier coup d'œil à Asterin, endormie sur le canapé. La jeune femme lui avait raconté ses aventures jusque tard dans la nuit, en omettant de nombreux détails, et sa sœur avait fini par fermer les paupières sans même s'en rendre compte.
Hywel passa le seuil, avança de quelques pas, puis frappa à la porte de la chambre du Boréalien. Karsyn mit quelques secondes à lui ouvrir. Pour la première fois, il apparut sans son monocle, son œil droit barré d'une cicatrice. Sa paupière gauche était, elle, encore tombante. Il bâilla puis la fit entrer.
— Je ne pensais pas que tu viendrais troubler mon sommeil, ronchonna-t-il.
Hywel croisa les bras et s'adossa contre le mur, en face du lit. Après avoir refermé la porte, Karsyn prit place dans un fauteuil dont la mousse ressortait des déchirures. Il mit ses coudes sur ses genoux et croisa ses doigts.
— As-tu pris une décision ?
— Je veux savoir où sera emmenée ma sœur, et par qui.
Karsyn hocha la tête, puis s'enfonça dans le fauteuil, les mains sur les accoudoirs.
— Très bien. Asterin et ta mère seront emmenées chez un ami à moi, dans le petit village de Boréal dans lequel j'ai grandi. Il m'en doit une et a accepté sans discuter, tu peux être sûr qu'il prendra soin d'elles. Les prêtresses n'iront jamais les chercher là-bas. Quant au trajet, une amie, Sahar, les accompagnera.
Hywel continua de le fixer, les sourcils légèrement froncés. Elle n'arrivait pas à faire confiance à cet homme. Elle le savait capable de tuer, et il l'avait laissé se faire accuser à sa place. Pourrait-il vraiment tenir sa promesse, ou n'avait-il aucune intention de protéger Asterin ? Son ami Boréalien existait-il vraiment ? Les questions se bousculaient dans la tête de la jeune femme. Karsyn dut lire la méfiance dans son regard, car ses traits se radoucirent.
— Je ne suis pas le profond connard que tu as l'air de croire. Je te propose juste un marché, et je pense que tu as tout à y gagner. Tu m'aides à obtenir ce que je cherche, et en échange, je mets ta sœur à l'abri.
— Tu as tué un homme.
La réponse d'Hywel, sèche et brutale, fit grimacer le visage de Karsyn. Sa mâchoire se contracta et il passa une main sur sa nuque.
— C'était un accident.
Le jeune homme se leva ensuite et s'approcha d'Hywel pour planter son regard dans le sien. Elle ne put s'empêcher de dévisager la cicatrice qui lui barrait l'œil, dont la boursouflure paraissait être recouverte de flocons argentés. La lame qui avait fait cela avait du être empoisonnée. Karsyn la fixa quelques secondes, puis il ouvrit la bouche.
— Tu peux me faire confiance, dit-il.
— Non.
Hywel le bouscula et avança de quelques pas pour échapper à son regard. Elle se retourna ensuite lorsqu'elle atteignit la porte.
— Même si je n'ai aucune confiance en toi, je n'ai pas le choix d'accepter, avoua-t-elle. Quand partirons-nous ?
— J'ai prévenu Sahar que tu étais arrivée. Elle séjourne dans la ville d'à côté, alors elle sera là d'ici demain. Nous partirons juste après.
Hywel hocha la tête, puis elle passa le seuil de la chambre et claqua la porte derrière elle. Elle resta un instant sans bouger. Les yeux fermés, elle se retint de verser quelques larmes. Elle avait enfin retrouvé sa sœur, et elle devait à nouveau la quitter. Son cœur se serra jusqu'à lui faire mal. Elle ne supportait pas l'idée d'être une fois encore arrachée à Asterin. Pourtant, elle devait le faire, pour elle. Les prêtresses finiraient bien par la trouver, et Hywel ne pouvait l'envisager. Dès le lendemain, elle repartirait vers Méridia, quittant la personne qu'elle chérissait le plus au monde. Elle allait retrouver la tour et tous les souvenirs qu'elle y avait laissés.
***
Le lendemain, Hywel se réveilla à l'aube. Le soleil illuminait à peine la pièce de ses couleurs orangées. Elle s'approcha de la fenêtre et s'assit sur le rebord, le regard attiré par les maisons en bois. Elle les trouvait pleines de charmes, bien différentes des habitations en argile de Méridia. Sur le sol, la neige avait fondu. Hywel en fut déçue, n'ayant que trop peu profité de ce phénomène météorologique si rare pour elle.
Après quelques instants, le bruit grinçant du fauteuil d'Asterin attira l'attention d'Hywel. La jeune femme se retourna vers sa sœur avec un sourire peiné.
— Qu'est-ce que tu as ? Tout va bien ? demanda Asterin en fronçant les sourcils.
Hywel se leva avec un soupir puis partit s'asseoir dans le canapé, en face de sa sœur. Elle mordilla sa lèvre, incapable de prononcer le moindre mot. Elle observa ses mains pour éviter son regard. Comment pouvait-elle bien annoncer qu'elle partait ? Asterin serait incapable d'en comprendre la raison.
— Vous allez partir pour Boréal, déclara Hywel.
— Vous ? Qu'est-ce que cela veut dire ? Hywel ! Regarde-moi.
La jeune femme releva la tête et observa les traits de sa sœur. La tristesse, la colère et l'incompréhension se lisaient sur son visage.
— Une femme va vous accompagner jusqu'à un petit village de Boréal, où vous serez à l'abri. Moi, je dois retourner à Méridia pour chercher un document qu'Azra veut retrouver.
Le mensonge sortit de sa bouche naturellement, même si elle détestait mentir. Elle eut l'impression que ses paroles lui brûlaient la gorge.
— Tu n'as pas le droit de me faire ça, accusa Asterin.
Le cœur d'Hywel se serra davantage. Sa sœur agrippa alors les roues de son fauteuil et pivota pour partir vers la porte qui menait à la sortie. Hywel se leva d'un bond pour aller lui ouvrir.
— Laisse-moi, s'exclama Asterin. Je vais bien être obligée de me débrouiller sans toi.
Hywel fut paralysée. Elle eut l'impression que les mots venaient de lui transpercer la poitrine. Les plaies de sa culpabilité se rouvrirent sous le choc, déversant le liquide amer qui empoisonnait toujours son corps. Asterin ouvrit ensuite la porte et elle quitta la pièce sans un regard en arrière. Hywel resta debout, le regard fixé à la porte. Jamais Asterin ne lui avait parlé aussi sèchement.
Sa mère, Lya, fit alors son apparition près d'elle. La jeune femme sursauta, elle ne l'avait pas entendu arriver. Lorsqu'elle se tourna vers elle, elle vit ce qu'elle avait toujours lu dans les yeux de sa mère : le mépris.
— Tu es incapable de ne pas lui faire de mal, reprocha-t-elle. Quoi que tu fasses, tu la blesses sans cesse.
Hywel ignora la douleur lancinante dans sa poitrine. Les coups lui auraient fait moins mal que les mots.
— Rassure-toi, je vais bientôt vous laisser tranquille.
La jeune femme se dirigea vers la porte d'un pas assuré et la claqua derrière elle. La culpabilité l'avait envahie, mais au fond, elle savait qu'elle avait pris la bonne décision. Même si sa sœur lui en voulait, c'était pour elle qu'Hywel avait accepté le marché de Karsyn. Elle aurait tout fait pour la protéger, même si cela impliquait d'être séparée d'elle. Sa décision était prise, elle repartirait tout de même vers la tour de Méridia.
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