Chapitre 34
Sergueï possédait la capacité de ne rien laisser paraître sur son visage et c'est exactement ce qu'il décida de faire en franchissant les portes de la villa.
Il ôta sa veste et la jeta sur la chaise de l'entrée puis lança un regard circulaire dans le grand salon. Elle n'était pas là, et il se demanda aussitôt où elle pouvait bien se trouver.
- Alena ? L'appela-t-il un peu trop durement.
Un silence l'accueillit puis il fut étouffé par le bruit de ses pas.
La jeune femme émergea depuis la cuisine, un sandwich dans la main qu'elle mordillait avec appétit.
- Eh bien, c'est bien la première fois que tu te fais à manger sans que je sois obligé de te l'ordonner, constata-t-il en levant un sourcil étonné.
Elle pencha la tête sur le côté avec un sourire léger au coin des lèvres.
- J'ai terriblement faim depuis des heures, je ne pouvais plus attendre.
Sergueï courba son doigt pour qu'elle s'approche de plus en plus étonné par le regard qu'elle lui portait.
Un regard malicieux voire brûlant comme si elle attendait qu'une seule chose...
Et il savait laquelle.
- Qu'est-ce qu'il voulait ?
- Rien de bien important, du moins ça me regarde, répondit-il en remettant son masque impassible.
Elle posa l'assiette sur la table basse et le rejoignit, l'air inquiet. Tout ce qu'il ne voulait pas.
- Tu es certain que ça te regarde uniquement toi ou tu veux me préserver d'une information que je devrais savoir ?
- Ça me regarde, conclut-il sur un ton catégorique.
Elle parut déstabilisée par sa réponse et posa sa main sur son torse tout en mordant une nouvelle fois dans le sandwich puis le posa dans l'assiette à moitié finie.
- Je sais que tu veux me protéger Sergueï, mais je ne suis pas une petite chose fragile, même si je te donne cette impression, commença-t-elle en glissant ses mains sur son torse pour les remonter jusqu'à sa nuque. Pourquoi veux-tu à tout prix me protéger ?
- Sans doute parce que tu es ma femme et que tu m'as souvent laissé entendre que tu aimais cette partie de moi.
- C'est vrai, murmura-t-elle en se mettant sur la pointe des pieds. Cependant, le mariage fonctionne sur l'honnêteté alors si je dois savoir quelque chose, je préfère que cela vienne de toi.
- Et tu connaîtras toute la vérité dès demain matin, décréta-t-il fermement. Aujourd'hui j'ai surtout décidé de ne rien laisser interférer avec mes projets.
La jeune femme leva un sourcil étonné, les yeux pétillants.
- Et quels sont tes projets ?
Il posa ses deux mains dans son dos pour les glisser dans le creux de ses reins.
- Tu le sauras dès ce soir, mais en attendant j'aimerai que tu montes avec moi, car je n'ai pas beaucoup aimé ce petit ton que tu viens d'employer.
Il prit son menton et approcha ses lèvres des siennes sans jamais les toucher.
- Quel petit ton ? Dit-elle en faisant mine de ne pas savoir de quoi il parlait.
Sergueï serra les dents de désir et relâcha son menton pour mieux s'écarter d'elle sans quitter du regard ses yeux pétillants.
- Suis-moi moy angel...
Elle obéit en se pinçant la lèvre et le suivit dans l'escalier. Sergueï avait besoin d'une séance immédiatement pour réprimer toutes les envies de meurtre qui lui passaient dans l'esprit.
Il avait besoin d'elle, il voulait la rassurer, lui dire qu'il la protégeait et qu'elle ne craignait rien tant qu'elle était avec lui.
Si cet homme était bien son ex violent, alors il le retrouvera pour lui faire payer tout ce qu'il lui avait fait.
Quelqu'un l'avait aidé, et bien qu'il possédait déjà quelques pistes sur la personne qui avait trahi ses lois, il voulait en être certain avant d'agir. Sergueï se connaissait suffisamment pour se savoir capable du pire.
Il la conduisit dans la salle et ferma la porte.
La jeune femme embrassa la salle du regard puis se tourna vers lui.
- Retire tes vêtements, ordonna-t-il d'une voix brusque et chaude.
Elle obtempéra en commençant pas ses chaussures, puis retira son chemisier avec une lenteur délibérée. Sergueï serra les mâchoires pour contenir le désir qui enflait en lui.
- Déshabille-toi entièrement et penche-toi sur le banc.
Il planta son regard dans le sien jusqu'à ce qu'elle obéisse et se dirige vers le banc. Satisfait, il se dirigea vers la grande commode et en sortit un bandeau. En se retournant il découvrit avec ravissement qu'elle avait obéi. Tout en ôtant son tee-shirt, Sergueï s'approcha à pas de loup et se plaça devant elle pour l'embrasser du regard. Il suivit des yeux la ligne de sa colonne vertébrale puis abaissa son regard métallique sur la cambrure de ses reins. Ensuite, il s'attarda sur ses fesses tout en comblant l'espace qui les séparait. De l'index il traça une ligne à l'orée de ses fesses et elle sursauta en exhalant un soupir d'aise.
Avec une concentration implacable, le mafieux s'abaissa en pliant les genoux et passa ses mains sur ses cuisses, plus précisément vers l'intérieur.
Elle se cambra en poussant un autre soupir mais plus lourd, plus bruyant.
Les mâchoires tendues, il se redressa de toute sa hauteur et enroula ses mains autour de ses cheveux attachés en queue de cheval. Il tira lentement dessus pour qu'elle se redresse et la plaqua contre son torse.
- C'est une torture, glissa-t-elle en rejetant la tête en arrière.
- Tourne-toi, ordonna-t-il.
Elle obtempéra aussitôt et ce fut à son tour de l'embrasser d'un regard brûlant. Elle posa ses mains sur son torse en se pinçant la lèvre puis leva son regard étincelant dans le sien. Sergueï la souleva pour l'installer sur la table matelassée de cuir.
- Allonge-toi sur le dos maintenant.
Progressivement elle se pencha en arrière sans le quitter des yeux, la respiration rapide.
Sans jamais cesser de la regarder, Sergueï posa ses mains sur ses genoux pour écarter ses jambes. L'ambiance palpitait chaudement dans la salle, et il pouvait entendre le souffle tiède de la jeune femme se faire de plus en plus rapide.
Le mafieux la quitta des yeux pour darder son regard sur son corps qui frémissait déjà. Il étudia chaque parcelle de sa peau diaphane, ne laissant aucun détail lui échapper.
Avec ses paumes calleuses, il parcourut son corps en commençant par sa gorge puis sa poitrine qui réagissait déjà à ses caresses.
Progressivement il fit descendre ses mains sur son ventre et lorsqu'il arriva à hauteur de ses hanches il caressa l'intérieur de ses cuisses.
- C'est clairement de la torture, se plaignit-elle le souffle rapide. Je t'en prie, viens.
Avec un rire machiavélique il se pencha en avant pour aller poser sa main autour de sa gorge.
- Je t'avais pourtant prévenu de ne pas me parler sur ce ton, lui dit-il tout près de son visage. Nous avons fini, tu peux te relever.
- Quoi !
Choquée, elle ouvrit de grands yeux ronds en redressant la tête.
- Ne sois pas si déçue moy angel, déclara-t-il sans lâcher sa gorge. Je te réserve une surprise ce soir et crois-moi bientôt...très bientôt tu n'éprouveras plus aucune frustration.
Elle essaya de se redresser, frustrée et presque en colère.
- S'il te plait...tu ne peux pas me faire ça, pas aujourd'hui, j'ai besoin de réconfort, pitié !
- Oh si je peux, répliqua-t-il en s'éloignant d'elle. Il te faudra patienter jusqu'à ce soir pour avoir ce que tu veux moy angel.
Elle poussa une plainte en s'allongeant sur la table.
- Quand tu auras fini de te lamenter, n'oublie pas de te préparer pour la fête de ce soir.
- J'espère au moins que cette fête sera grandiose, dit-elle en sautant de la table pour récupérer ses affaires qui jonchaient le sol.
Le mafieux ouvrit la porte et se tourna dans sa direction pour déclarer :
- Crois-moi moy angel, tu ne risques pas d'oublier cette fête, je t'en fais la promesse.
Sur ce, il quitta la salle en la laissant seule avec sa frustration et se dirigea vers le bureau en fermant la porte derrière lui.
Le soir, lorsque le soleil tomba sur le lac pour y déposer un reflet éclatant et rougeoyant, Sergueï descendit l'escalier pour rejoindre Alena qui l'attendait dans le salon, habillée dans une belle robe rouge.
- Tu es ravissante, murmura-t-il difficilement tant sa gorge était nouée.
- Et toi tu es...diaboliquement sexy.
Il esquissa un fugace sourire en lui tendant son bras pour qu'elle y pose sa main.
- Je ne t'ai rien dit surtout, mais c'est Tamara qui a tout organisé.
- Oh.
- Elle voulait que cette soirée soit un peu comme une réception de mariage, celle qu'on a pas eu, parce que je me suis comporté en égoïste. Alors, tâche de la remercier pour ses efforts lorsque nous serons arrivés.
- Je n'y manquerai pas, j'ai hâte de voir ce qu'elle a préparé.
- Attends de voir ce que je t'ai préparé, dit-il en se penchant à son oreille.
Elle se mit à rire comme une petite fille excitée et grimpa dans la voiture.
En arrivant au club tout était comme il l'avait imaginé.
La salle principale avait été décoré d'un blanc immaculé et les invités avaient respectés ses attentes. Alena sauta au cou de Tamara pour la remercier et à ce moment-là, le mafieux fut comblé que cette soirée soit exactement comme il l'avait imaginé pour elle.
Que pourrait-il demander de plus ?
Il savait et se dirigea vers une banquette tournée vers la piste de danse qui s'était transformée pour l'occasion en un terrain propice à la discussion.
Verres de champagne à la main, éclats de rire, joies, ambiance feutrée, petit air de musique en fond sonore.
Absolument tout était parfait.
Nikolaï le rejoignit sur la banquette et lui tendit un verre de bourbon qu'il avala d'un trait.
- Cette journée m'a fait réaliser tellement que je ne saurais pas par où commencer.
- Par le début, proposa Nikolaï en sirotant son verre le regard rivé sur Tamara.
- J'ai fini par comprendre Nikolaï, commença-t-il d'une voix basse. Alena est tout ce que j'ai toujours voulu et ce que je craignais d'avoir. Cette journée m'a brutalement ouvert les yeux sur mes sentiments et j'ai enfin compris.
Nikolaï se tourna vers son frère et se pencha légèrement en avant pour jeter un coup d'œil à son visage.
- Sergueï est-ce que tout va bien ? Tu as les yeux injectés de sang.
Avec une inspira brusquement en sortant son arme et enleva le cran de sécurité.
- Sergueï qu'est-ce que tu fais ? Parle-moi immédiatement.
Le mafieux tourna la tête vers lui pour le regarder dans les yeux.
- J'ai fini par comprendre que je l'aimais.
- Parfait, s'enquit Nikolaï en reposant son verre à la hâte, c'est une merveilleuse nouvelle. Maintenant parle-moi de...Sergueï bordel qu'est-ce que tu fais ? Qu'est-ce qui te prends ? Souffla Nikolaï sous le choc lorsqu'il pointa son arme en direction de la jeune femme.
Le mafieux aux yeux injectés de sang, vrilla son regard vers la piste de danse.
- Quoiqu'elle ait pu dire, quoiqu'elle ait pu faire et qui t'a fait pensé à ta mère, je t'en prie arrête, s'empressa-t-il de dire en sortant à son tour son arme. Dis-moi ce qu'il s'est passé ? Qu'a-t-elle dit ou fait ? Parle-moi Sergueï avant de faire une immense erreur que tu vas regretter toute ta vie.
Sergueï ricanna sombrement, l'air méconnaissable, comme si le diable s'était vraiment emparé de lui.
- Et si c'est vous qui aviez raison sur cette relation ? C'est bien toi qui avait peur que ça finisse comme ça hum ?
Nikolaï serra les dents en ne sachant pas quoi faire pour arrêter la folie de son frère d'armes.
- Et je pensais que c'était différent ! Tu viens de dire que tu l'aimes !
- Et peut-être que cet amour me fait trop souffrir, dit-il les yeux noirs, les mâchoires de plus en plus contractées. Peut-être que c'est comme ça que cette histoire doit finir.
- Sergueï tu n'es pas dans ton état normal, ce que tu dis n'a aucun sens, alors range cette arme et nous allons sortir prendre un peu l'air.
- Crois-moi, je n'ai jamais été aussi lucide qu'à cet instant, siffla-t-il entre ses dents serrées.
- Nous sommes en train de parler d'Alena, s'enquit Nikolaï en venant à bout d'idées. Sergueï ne m'oblige pas à te blesser.
- Et toi ne m'oblige pas à te coller une balle dans la tête, répliqua-t-il en levant son arme.
- Sergueï non !
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