Chapitre 30
On ne relevait pas ses ordres et il suffisait de lire dans ses yeux son impatience à ce qu'elle obéisse.
Un frémissement courut sur sa bouche dure et c'est sans doute ça qui la poussa à se lever du lit.
Sous son épais regard, elle quitta la chambre le cœur tambourinant dans sa poitrine.
Cet homme avait le pouvoir de renverser chaque situation à son avantage et Alena n'était pas en mesure de gagner.
D'ailleurs le voulait-elle ?
Ses jambes se mirent à flancher à cause du désir imminent qui la menaçait déjà.
Elle était sa femme, et à cette pensée tout son corps se paralysa.
Elle se déshabilla en savourant les petites frissons qui parcouraient son échine et se plaça sur le tapis rond puis se tourna vers lui.
Jamais elle ne l'avait trouvé aussi intimidant qu'à cet instant. Des lueurs dansaient dans ses yeux et il s'agissait de lueurs embrasées et mécontentes.
Il s'avança doucement vers elle, une démarche digne d'un prédateur examinant sa proie.
Elle dut serrer les cuisses pour empêcher le désir de monter trop vite mais il ne lui laissa pas le choix que de l'affronter quand il prit ses deux mains et la guida au fond de la salle.
Il faisait sombre et les lumières tamisées rendaient le moment encore plus profond et plus intense.
- Tu es en colère ?
- En colère contre ta peur, et je vais veiller à la faire disparaître même si ça doit me prendre des années.
Sa voix profonde et presque glacée la fit frémir et son cœur s'accéléra quand il lui leva le bras pour piéger son poignet dans une sangle puis il s'attaqua à l'autre.
Elle ne s'était jamais sentie si exposée et admirée de la sorte. Son regard était dur presque assassin et son souffle tiède courut sur sa peau comme une dangereuse caresse.
Elle avait l'impression d'être minuscule et délicate, soumise à ses mains qui commençaient déjà à se balader sur son corps nu et encore une fois elle n'avait aucun moyen de s'échapper. Elle ferma les yeux pour tenter de combattre les sensations que lui faisaient vivre ses mains et ne se rendit pas compte immédiatement que ses pieds ne touchaient plus le sol.
- Dis-moi que tu es à moi, je veux t'entendre le dire.
Elle trembla de tout son être alors qu'il venait d'encercler son corps avec ses bras tel un serpent enserrant sa proie.
- Je suis à toi, parvint-elle à dire avant que sa bouche exigeante s'empare de la pointe de son sein.
Il ne l'épargna pas, happant de sa bouche avide ses seins en serrant ses bras musclés autour de son corps frêle et suspendu dans le vide.
Elle rejeta la tête en arrière et fut aspirée dans un tourbillon de sensations incontrôlables. Ses bras forts se détachèrent de son corps et il tourna autour d'elle en la regardant avec avidité. Puis soudain il s'éloigna un instant pour mieux revenir se placer derrière elle. La seconde d'après elle se retrouva plongée dans le noir.
Il la contrôlait avec une force qui la dépassait et il n'avait plus besoin de s'assurer que son corps était à lui. Chaque millimètre lui appartenait.
Elle sentit sa main glisser sur son ventre puis descendre sur son intimité. Il posa sa main dessus, l'empoignant pour lui faire comprendre qu'elle était à lui et une onde de plaisir remonta dans sa gorge.
Elle s'agita en serrant un peu plus les sangles qui retenaient tout son corps en lévitation au-dessus du sol. Avec son autre bras il plaqua son dos contre son torse et ses doigts commencèrent à exécuter des cercles sur son bouton de chair.
Elle gémit en essayant de contorsionner son corps alors qu'elle sentait sa main remonter pour se placer sous sa gorge. Il la caressa plus vite et sans jamais lui donner un moment de répit. Elle trembla de plaisir ne cherchant plus à combattre l'inévitable et laissa échapper un cri de jouissance.
Il murmura en russe contre son oreille alors qu'elle devait faire face à la vague qui la traversait toute entière.
Il retira sa main et ses jambes crispées perdirent de l'énergie à un point tel qu'elle avait l'impression de ne plus les sentir. Toujours plongée dans le noir elle respirait follement en essayant de savoir où il se trouvait dans la salle et ne tarda pas à le découvrir quand elle sentit ses mains soulever ses cuisses.
Toujours irradiée par l'orgasme, le mafieux ne lui laissa pas le temps de s'en remettre et entra en elle d'un coup de reins impérieux. Elle en eut le souffle coupé et n'eut pas le temps de reprendre son air qu'une slave de coups de reins se mit à pleuvoir. Cette position l'excita bien plus qu'elle l'avait imaginé auparavant lorsqu'elle avait observé ces montants reliés au plafond. Il grogna en plongea plus profondément en elle, ses mains reposant sur ses fesses alors qu'il s'emparait d'elle avec une violence inouïe. Chaque centimètre de ses parois se contractait autour de son sexe massif qui allait et venait en elle sans complaisance.
Ses râles se firent de plus en plus primitifs et ses va-et-vient de plus en plus menaçant. Des sensations extrêmes remontèrent dans son bas-ventre et elle cria en lâchant les sangles, n'ayant plus la force de se retenir à elles. Il la tenait par les fesses, ramenant son bassin contre le sien à sa guise.
- Tu m'appartiens tout entière, dit-il d'une voix sifflante contre sa bouche.
- Toute entière ! Répéta-t-elle en crispant son visage pour retenir l'orgasme qui menaçait de poindre.
Hélas il explosa en elle sans qu'elle n'ait eu le temps de le retarder. L'écho de ses cris se mêlèrent à ses râles.
Il s'enfonça profondément entre ses cuisses et ne bougea plus. Ils restèrent ainsi pendant de longues minutes dans lesquelles Alena essaya de deviner le visage du mafieux dont le souffle était brûlant.
Il l'embrassa avec passion tout en la détachant et la serra contre lui en marchant jusqu'au lit à baldaquin. Ce fut que lorsqu'elle fut allongée qu'il lui ôta le tissu sur ses yeux.
Il captura sa bouche avec plus de douceur et les lueurs mécontentes dans ses yeux avaient disparues.
Elle ferma les yeux, comblée, apaisée sans jamais oublier ce qui l'avait mené dans la salle.
Alena ouvrit les yeux, le cœur toujours aussi bousculé par ce qu'elle venait découvrir ce soir. Son corps frémissait encore, et l'homme allongé à côté d'elle caressait son épaule pour continuer de le faire frémir d'ondes de chaleur agréable.
Sa femme.
Elle était sa femme.
À cette pensée son cœur se mit à battre plus vite et plus fort dans sa poitrine.
Sa gorge se serra parce qu'elle peinait à y croire et n'en revenait pas qu'il ait pu faire ça sans qu'elle s'en rende compte. Bien sûr Alena se souvenait précisément du jour où elle avait signé ce contrat et elle se souvenait de cette plénitude dans laquelle elle avait été prisonnière pendant de longues heures et qui l'avait empêchée d'être en capacité de réfléchir avec prudence.
Est-ce qu'elle regrettait ?
Elle n'irait pas jusqu'à dire ça, mais elle avait peur.
Peur qu'il se soit trompé et qu'il le découvre plus tard.
La peur de l'abandon était son plus grand fardeau. Comme une plaie béante qui s'ouvrait chaque fois qu'elle se laissait tenter par le bonheur que la vie lui offrait.
Quittant sa torpeur, elle releva les yeux sur le mafieux allongé sur le dos et qui fixait le plafond.
- Est-ce que tout va bien ? Lui demanda-t-elle en soulevant la tête de l'oreiller.
Il tira sur les draps pour la protéger du froid en plongeant son regard dans le sien.
- Je vais bien si toi tu vas bien.
Elle plaça sa main sous sa joue en dévisageant son imposant visage.
- Je suis encore sous le choc, mais je suppose que c'est une réaction logique quand une femme apprend qu'elle s'est mariée sans être au courant.
Il leva la main pour glisser ses doigts tatoués sur son visage et dégagea les mèches de son front.
- Je sais que c'est toi, commença-t-il d'une voix grave. Mon instinct ne m'a jamais trompé Alena, et je sais que c'est toi. Cela peut paraître égoïste, et peut-être que c'est le cas, mais je sais que c'est toi.
Le cœur battant à la chamade, elle se pinça les lèvres en peinant à soutenir son regard pénétrant.
- Je sais que tu as peur, je sais que c'est trop rapide, poursuivit-il avec son accent russe qui à chaque fois la faisait frissonner dangereusement. Il faut que tu me fasses confiance moy angel.
- Je te fais confiance, mais je ne pensais pas que...
Elle s'interrompit en pinçant les lèvres.
- Que j'irais jusqu'à vouloir que tu deviennes ma femme ?
- Oui, murmura-t-elle en fermant brièvement les yeux. Je pensais seulement que tu voulais que je devienne ta soumise et que ça serait une sorte de relation sérieuse mais sans qu'il y ait un engagement aussi important. Tu es un homme qui ne laisse rien paraître sur ton visage. Il est difficile de lire en toi.
- Un atout que j'ai appris quand j'étais dans l'armée, révéla-t-il en caressant ses lèvres de son pouce. Cette période m'a aidé à me fermer aux émotions et faire en sorte que personne ne puisse lire les miennes.
- Il y a tant de choses que je ne connais pas sur toi.
- En effet, confirma-t-il en la dévisageant d'un regard rempli de lueurs énigmatiques. Tu finiras par les connaître à mesure du temps.
Était-ce le moment de s'aventurer sur le terrain de sa famille ?
Selon Tamara, elle ne devait pas s'y risquer.
- Un jour est-ce que tu me parleras de ta famille ?
Comme redouté, son visage se ferma instantanément et elle éprouva de la déception avant même d'entendre sa réponse.
- Un jour peut-être, mais ce n'est pas l'une de mes priorités, finit-il par répondre sur un ton péremptoire.
Il venait de détruire toutes les objections qu'elle aurait pu envisager et son regard avait l'air sévère.
- Donc toi tu as le droit de me piéger avec un mariage mais moi je ne peux pas te poser des questions ?
- Je ne t'ai pas piégé, riposta le mafieux les yeux noirs. J'ai fait ce que j'avais à faire. Tu es ma femme et je ne regrette en rien mes choix. Je regrette seulement de ne pas te l'avoir dit plus tôt, mais cela n'aurait rien changé.
Elle se redressa sur le lit, soutenant son regard devenu orageux.
- Sais-tu ce que signifie le mariage ?
- Oui, fidélité, respect, pour le meilleur ou pour le pire et toi moy angel ?
- Honnêteté !
Il plissa les yeux comme deux fentes impénétrables.
- Je savais que la colère viendrait tôt ou tard.
- Je ne suis pas en colère, j'essaye juste de comprendre pourquoi l'homme que l'on m'a décrit comme un homme au cœur de glace et qui n'a pas de sentiments ait soudainement pris la décision de se marier avec moi.
- Je t'ai déjà répondu une bonne dizaine de fois et je n'ai pas l'intention de me répéter. Alena regarde-moi droit dans les yeux.
Elle obéit sous le ton impérieux du mafieux dont les traits ciselés étaient devenus de glace.
- Je ne vais pas t'abandonner, articula-t-il d'une voix puissamment sombre. Où que tu ailles, où que tu sois, je te retrouverai toujours.
Il s'agissait là d'une promesse sombre et elle l'accueillit avec des larmes dans le creux de ses paupières.
- Tu as le don de retourner chaque situation à ton avantage, murmura-t-elle.
- Avoir notre première dispute dans ce lit à baldaquin au milieu de ma salle est plutôt appréciable. Du plus tu es très désirable quand tu te mets en colère.
- Et toi tu es trop...
Elle se mit à chercher la bonne définition.
- Trop déterminé et inarrêtable ?
- C'est à peu près ça oui.
Il ôta le drap qui cachait sa nudité puis remonta sa main jusqu'à sa gorge.
- Et je te veux, tu es mienne.
Alena céda à la puissance de sa voix et se laissa tomber sur le lit, complètement nue et encore vouée à la passion.
- Je te retrouverai toujours, chuchota-t-il en pliant ses genoux.
Il se plongea entre ses cuisses et elle en oublia tout le reste jusqu'à l'aube. Lorsque le soleil se leva, il laissa passer sa clarté dans la salle. Alena était assise à genoux, harassée, énamourée, essoufflée et captivée par l'homme qui, torse nu, tournait autour d'elle en la regardant avec possessivité et admiration.
Il se planta devant elle et s'abaissa pour plonger son regard dans le sien. Sa main chaude et calleuse se posa sur sa joue et son pouce caressa sa pommette d'un geste infiniment tendre.
Sa bouche gonflée par ses baisers répétés en accepta un autre plus féroce et plus bref que les précédents.
Il n'avait pas besoin de parler pour qu'elle sache à quel point il la voulait encore. Ses mâchoires frémissantes parlaient pour lui.
Il la souleva dans ses bras et elle se blottit contre lui en fermant les yeux.
Le mafieux quitta la salle et s'éloigna dans le couloir en la serrant dans ses bras et en promettant une nouvelle fois de ne jamais lui faire du mal.
C'était elle, il le savait et même s'il était le seul à y croire, pour lui c'était suffisant. Il n'avait pas besoin de le prouver au monde. Seulement à elle.
Une heure plus tard, les mâchoires serrées alors qu'il contemplait la nature seul assis sur une chaise longue, il entendit un moteur vrombir au loin. Nikolaï émergea sur le chemin qui menait à la terrasse et tira une chaise pour s'installer.
- Tout va bien ?
- Est-ce que tu te méfies de moi Nikolaï ?
- J'ai confiance en toi, mais tu demeures imprévisible. Ce n'est pas une nouvelle pour toi ni pour moi. Pourquoi cette question ?
- J'ai révélé à Alena que nous étions mariés. Je lui ai fait signer un contrat sans qu'elle soit au courant.
La surprise passa sur le visage de Nikolaï.
- Et quelle a été sa réaction ?
- Choquée et apeurée, révéla-t-il en serrant les accoudoirs de la chaise longue. Elle a peur que je l'abandonne et je crois que le pire, c'est que personne ne semble croire que cette histoire aura une fin heureuse.
- Ce n'est pas ça.
- Bien sûr que si, dit-il froidement en le regardant droit dans les yeux. Tu passes ton temps à craindre que je la tue.
- Tu es l'homme le plus imprévisible que je connais, tu es l'homme le plus impitoyable et ayant peu d'émotions en toi. Je te connais depuis des années, Stanislas te connait depuis des années. Chaque membre de la mafia te connaît comme un patron froid et austère qui peut flanquer une balle dans la tête de n'importe qui à n'importe quel moment. De jour au lendemain tu jettes ton dévolu sur une jeune femme et tu vas jusqu'à l'épouser. Pardon Sergueï, mais c'est une façade de toi que je ne connaissais pas.
Le mafieux tourna le regard vers le lac en serrant les mâchoires.
- Donc selon toi, parce que je suis un monstre je ne peux pas vouloir vraiment cette femme ? Pour toi je ne suis pas sincère ?
- Tu as pris tout le monde par surprise Sergueï c'est tout. Toutes les soumises que tu as eu jusqu'à maintenant n'avaient aucune importance pour toi alors tu ne peux pas nous en vouloir d'être étonné.
- J'ai besoin d'elle autant qu'elle a besoin de moi, commença-t-il sombrement. Je n'ai jamais ressenti ça de toute ma vie. C'est comme si je ressentais à l'intérieur de moi un sentiment m'envahir accompagné d'une voix qui n'a de cesse de me dire que si je la laisse partir je vais le regretter. J'ai toujours eu tendance à écouter mon instinct et jusqu'à maintenant il ne m'a jamais fait défaut.
- Tu disais que chaque femme que tu regardais dans les yeux tu avais l'impression d'y voir ta mère.
- Mais pas elle, répondit-il froidement en lui jetant un regard noir. Chaque fois que je la regarde je vois juste une jeune femme qui a des peurs et qui demande juste à se libérer. Cela n'a rien de comparable et encore moins avec ma mère.
Nikolaï hocha doucement de la tête.
- C'est pour ça que je m'inquiétais pour Alena, parce que il y a bien des fois où j'ai vu dans tes yeux quand tu regardais Anastasia et les autres que tu aurais pu les tuer. Rappelle-toi de ce qui s'est passé en juillet de l'année dernière avec Katia.
Dans un inébranlable silence Sergueï fit craquer sa nuque. Ce qu'il s'était passé en juillet avait laissé dans les esprits de ses hommes une trace indélébile et Nikolaï se servait de ça pour justifier ses craintes.
- Je dois me rendre à l'évidence. Alena est différente pour toi.
- Elle l'est, et je n'aurais de cesse de le prouver, jusqu'à ce que je me lasse d'être jugé parce que ça pourrait finir très mal, conclut-il fermement. En attendant j'ai besoin de toi Nikolaï.
- Je t'écoute.
- Je dois retrouver ce criminel, mais je dois également retrouver quelqu'un d'autre.
- Dis-moi qui je dois trouver et je m'y mets tout de suite
Sergueï regarda son ami avec gravité.
- Je veux que tu trouves la mère biologique d'Alena.
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