Chapitre 27




Alena aurait voulu que la journée passe moins vite, hélas l'horloge montrait déjà qu'il était bientôt l'heure de partir. Elle avait choisi de porter une robe noire à col bateau tissée d'une belle dentelle. Désireuse de ne pas laisser ses inquiétudes prendre le dessus, elle monta dans la voiture avec un léger sourire aux lèvres.

- Tu es magnifique, déclara-t-il d'une voix de gorge. Ça va être difficile de te résister.

- C'était le but recherché quand j'ai enfilé cette robe, le taquina-t-elle en attachant la ceinture.

Il démarra sans attendre et c'est avec une pensée chagrinée qu'elle observa dans le rétroviseur extérieur la villa s'éloigner. Cela faisait des heures qu'il ne l'avait pas touché et Alena ignorait si ça faisait partie de sa formation ou autre chose.

Essayait-t-il de la punir de quelque chose qu'elle avait fait sans s'en rendre compte ?

Alena espérait qu'elle le saurait bientôt.

En attendant, elle voulait se concentrer sur cette soirée qu'elle redoutait.

- Est-ce que nous allons rentrer tard ? Demanda-t-elle en gardant son regard rivé sur la route.

- Cela dépendra de mon humeur et de cette robe, répondit-il d'une voix profonde et chaude.

Elle ne put empêcher les rougeurs de gravir ses joues.

La dernière fois qu'elle s'était retrouvée dans ce club, Alena se souvenait avoir été traquée par le mafieux qui ne lui avait pas laissé d'autres choix que de le suivre dans son bureau.

Jamais elle aurait cru que ce moment allait changer sa vie à jamais.

Ce soir, elle ne se sentait pas la force de combattre avec l'une d'elle, et elle espérait presque pouvoir passer inaperçue dans la foule.

- Tu as l'air maussade, lui fit-il remarquer.

Alena quitta sa torpeur et s'efforça de sourire à cette réplique identique à celle qu'elle lui avait lancé ce matin.

- Je vais bien, mentit-elle en tournant la tête vers lui. Je suis juste un peu nerveuse. Je ne connais pas vraiment ce club.

- Tu seras tout le temps avec moi moy angel, c'est juste une soirée de détente et je ne veux pas que tu t'inquiètes pour Anastasia ou une autre.

- Facile à dire, ne put s'empêcher de répliquer Alena. Tu n'étais pas là quand Anastasia a débarqué dans l'appartement comme une furie et qu'elle m'a balancé toutes ses choses dans l'unique but de me faire partir.

- Et heureusement je t'ai rattrapé à temps, conclut-il en accélérant légèrement.

La ville commençait à grandir devant elle et les lumières rendaient le paysage bien plus magnifique sous ce coucher de soleil captivant.

Quelques minutes plus tard, il entra dans un parking souterrain et se gara devant la première entrée. En sortant de la voiture elle pouvait déjà entendre le rythme de la musique gronder contre les murs.

Son ventre se noua instantanément et même s'il lui avait pris la main, elle n'était pas rassurée. Après tout c'était le patron et tout le monde le connaissait. Elle savait que bientôt les regards seraient tourné vers elle.

Son cœur se mit à battre plus rapidement et la musique entraînante commençait à lui taper dans les tempes.

- Je veux que tu profites, déclara-t-il avant de pousser la porte.

Il lui vola un baiser brut en l'entraînant dans son univers. Comme prédit, une dizaine de regards se tourna vers eux, ne lui laissant aucun moyen de les fuir.

La gorge sèche, elle déglutit en serrant ses doigts contre les siens tout en le laissant la conduire parmi la foule. Les regards pesaient sur elle comme une chape de plomb et elle avait beau essayer de les ignorer, c'était pratiquement impossible.

Alors qu'elle pensait qu'ils se dirigeraient vers les banquettes privatisées, le mafieux l'entraîna dans les escaliers. Sans un mot, elle se laissa conduire tandis que son cœur n'avait de cesse de battre contre ses tempes. Alena leva la tête vers lui et éprouva une crainte mêlée à cette sensation d'être toujours en sécurité à ses côtés. Instinctivement elle enroula son bras autour du sien en savourant les petites caresses qu'il exécutait sur le dos de sa main avec son pouce.

- Je peux savoir où nous allons comme ça ?

- Tu ne te rappelles pas ? S'étonna-t-il en poussant une porte battante qui débouchait sur un couloir assez sombre.

Le bruit de la musique était atténué par les murs tapissés et il n'y avait personne au bout de ce couloir.

Elle se rappela alors de ce jour où il l'avait conduit dans son bureau pour l'interroger.

- Je m'en souviens maintenant, mais il faut dire que ce jour-là j'étais terrifiée.

Il entra dans son bureau et lui lâcha la main pour refermer la porte.

- Je me souviens que tu étais pâle et si craintive que c'était comme piéger un animal avec une facilité déconcertante, ajouta-t-il avec un sourire presque machiavélique.

Alena lui jeta un regard faussement mécontent en le quittant des yeux pour mieux observer ce bureau.

Intriguée, elle voulait savoir pour quelle raison il l'avait emmené ici.

- Tu m'as emmenée ici pour que je ne puisse pas voir tes anciennes...

Il posa son pouce sur ses lèvres lui affirmant son autorité d'un seul regard qui la fit frémir.

Comme à chaque fois qu'il la regardait avec ce regard vibrant, Alena avait peine à respirer.

- Tu es mal à l'aise, tendue, intimidée et ce n'est pas ce que je veux.

- Je ne suis pas mal à l'aise, je suis juste un peu anxieuse parce que depuis que nous sommes ensemble j'ai seulement rencontré Nikolaï parce que c'est le fiancé de Tamara.

- La plupart de mes hommes sont dispersés un peu partout à Moscou, ce soir il y a peu de chances que tu les rencontres tous. Essaye de te détendre parce que tu donnes l'impression d'être une intrus qui n'a pas sa place ici. Dois-je te rappeler avec qui tu es ?

- Oh ça, je ne pense pas que ça soit nécessaire, répondit-elle en se retenant de rire. Il serait difficile de l'oublier.

- Dans ce cas...

Il prit sa main et la guida jusqu'au bureau. Il la souleva et la posa dessus.

- Je peux savoir ce que tu fais ? S'enquit-elle le souffle court.

- Je m'assure que tu sois détendue pour le reste de la soirée. Pose tes mains sur le bureau.

Alena obtempéra de bonne grâce parce qu'elle brûlait depuis trop longtemps qu'il la touche.

Il souleva sa robe qu'il retroussa jusqu'à ses hanches et retira la fine culotte en dentelles qu'elle portait.

Au bord de l'extase avant même d'y être, Alena le laissa écarter ses cuisses en se mordant la lèvre pour se retenir de soupirer de plaisir tout de suite.

Ayant déjà l'impression que les fils de son cerveau n'étaient plus connectés elle sentit à l'orée de son intimité déjà brûlante son sexe qui volontairement effleura son bouton de chair si sensible.

D'un seul coup de reins impérieux il entra en elle et la combla enfin. Cette fois-ci il n'y avait aucune domination et aucune soumission, seulement le plaisir d'être lié le temps d'un instant.

Elle ouvrit la bouche en se retenant de gémir mais quand il passa ses mains sous ses cuisses pour les écarter davantage elle perdit ses forces pour se retenir.

Il allait et venait en elle avec un force et lenteur inouï, creusant ses mains dans ses cuisses alors qu'elle peinait à se tenir au bureau. Le visage crispé d'un plaisir rageur, le mafieux alla de plus en plus vite en elle et lui imposa de le regarder.

Une vague fulgurante l'inonda jusqu'au bas-ventre alors qu'elle lisait dans son regard métallique rivé sur elle que la décharge de plaisir qu'elle lui offrait le rendait fou.

Son sexe massif se retira d'elle pour mieux revenir dans un fabuleux coup de reins. Alena gémit en oubliant où elle était tant les sensations qui la submergeaient devenaient incontrôlables. Elle trembla, essayant de se retenir au bureau alors que ce dernier tremblait sous la puissance de l'assaut.

Il poussa un râle sévère sans jamais cesser de la regarder et elle savait pourquoi.

Il n'avait pas besoin de parler pour asseoir son autorité.

Il se pencha en avant et l'obligea à s'allonger sur le dos. Sergueï s'arrêta, resta en elle et savoura la douce chaleur de son intimité autour de son sexe.

Il posa sa main sur sa gorge en se penchant davantage. Il retint un grondement en reprenant ses coups de reins puissants n'ayant qu'un seul et unique but, se fondre en elle jusqu'à ce qu'il sente son plaisir rugir.

Sans jamais cesser de la regarder alors qu'elle commençait à ne plus pouvoir contenir la vague inouïe qui la poussait à se cambrer, le mafieux accéléra plus vite et plus fort jusqu'à ce qu'elle soit prisonnière de l'orgasme. Il raffermit sa prise sur ses cuisses, les muscles contractés de plaisir. Il serra les dents en se penchant pour glisser sa main sous sa nuque. Il l'aida à se relever et il l'embrassa avec fougue alors qu'elle tremblait d'excitation.

- Tu te sens mieux ? Lui demanda-t-il à l'oreille en rabaissant sa robe.

Elle pencha la tête en arrière et il en profita pour déposer un baiser sur sa gorge.

- Une chose est sûre c'est que je ne suis plus nerveuse, murmura-t-elle en soulevant les paupières.

La braise était encore chaude dans le regard du mafieux et elle aurait préféré rester ici plutôt que de sortir du bureau.

Hélas il le fallait.

Elle remit de l'ordre dans ses cheveux et inspira profondément en le suivant à l'extérieur.

- Tu es en train de faire de moi une...

- ...belle jeune femme épanouie, termina-t-il à sa place en s'arrêtant devant la porte.

Tout en se pinçant les lèvres, Alena soutenait son regard légèrement mécontent qu'elle ait pu envisager de se qualifier autrement.

Cet échange de regard fut interrompu par l'ouverture de la porte. Un homme aux cheveux balayés en arrière et au regard très froid s'adressa à Sergueï. Alena se demandait si un jour elle ferait la rencontre de l'un de ses hommes qui ferait l'effort de se montrer plus chaleureux.

Chaque fois qu'elle oubliait qu'il était le patron de la mafia, ces hommes tatoués et vêtus de vêtements très sombres ne manquaient jamais de le lui rappeler.

L'échange semblait tendu ou plutôt le sujet abordé semblait tendre les voix des deux hommes. Sergueï posa sa main sur son bras et elle réprima un sursaut en quittant des yeux la gorge tatouée de l'homme. Un effrayant tatouage.

- Moy angel, tu veux bien rejoindre Tamara, je te rejoins dans quelques minutes.

Avait-elle le choix ?

Elle acquiesça en souriant et apprécia le baiser qu'il déposa sur son front.

Avant de pousser la porte, Alena les regarda partir en direction du bureau d'un pas pressé puis rejoignit la salle principale.

La musique exerça une pression dans ses tempes tant elle était forte alors qu'elle descendait l'escalier en prenant garde de ne pas tomber.

Par chance, elle repéra facilement Tamara assise sur une banquette.

- Tu es toute seule ?

Tamara posa sa coupe de champagne en souriant.

- Nikolaï a été demandé dans le bureau de Sergueï.

Alena ne put s'empêcher de rougir violemment en songeant à tous ces hommes dans cette pièce alors que quelques minutes plus tôt elle était allongée sur le bureau en train de jouir.

Alena se racla la gorge en volant la coupe de champagne de Tamara pour la terminer.

- Ce que je voulais dire c'est qu'il n'y a pas d'autres femmes avec qui tu t'entends bien ?

Tamara éclata de rire.

- Quelles femmes ? La dernière que je prenais pour une amie a aidé la sienne à m'éloigner de Nikolaï, répondit-elle avec une moue amère aux lèvres. Non Alena, je n'ai pas d'amies femmes à part toi, parce que jusqu'ici je n'en ai pas trouvé une de sincère. C'est comme la jungle ici. Il faut te fier à personne d'autre que toi.

Alena parcourut des yeux la foule et parmi elle, les femmes. Elles se demandaient si elles étaient toutes en proie à des expériences sexuelles identiques aux siennes.

- Sauf cette femme, ajouta Tamara.

Elle n'eut pas le temps de l'interroger car une femme qui ne lui était pas méconnue arriva dans le carré privé.

Il s'agissait de la femme qui l'avait aidé à refaire sa garde-robe. Grande, blonde, elle avait des jambes interminables. Son visage inspirait une assurance féline mais aussi une douceur bienveillante.

- Bonsoir Alena, je suis ravie de te revoir.

- C'est un plaisir partagé.

- Je viens vous prévenir que Anastasia est arrivée et elle sait que vous êtes ici, déclara-t-elle d'une voix lassée. Je ne vous apprends pas ses intentions, je suppose que vous les connaissez déjà.

Alena ne voulait pas montrer un pan de ses émotions sur le sujet et se contenta de la remercier avec un sourire léger.

Galina s'effaça avec une démarche chaloupée puis fut rapidement remplacée par Anastasia qui jeta sa fumée de cigarette dans sa direction.

Bien qu'elle n'avait pas la moindre envie de l'affronter, Alena resta la plus impassible que possible en la toisant avec le même dédain affiché sur son visage.

- Tu n'es pas encore partie ? Et dire que je t'avais donné moins d'une semaine pour fuir.

- Sergueï Azarov a eu des arguments de taille pour me retenir ici.

Anastasia crispa un sourire.

- Tu vas souffrir tôt ou tard, Sergueï ne te gardera pas éternellement, lâcha-t-elle froidement avant de tirer sur sa cigarette. Tout comme Tamara tu ne fais pas partie de notre monde. Si elle est encore là c'est parce que Nikolaï a plus de cœur que Sergueï Azarov. Tu n'auras pas cette chance.

Alena se pinça la joue avec ses dents pour se retenir de rétorquer.

- Ne l'écoute pas Alena.

- Comme c'est touchant, dit-elle en esquissant une moue faussement émue. Tamara nous savons l'une comme l'autre que Sergueï ne restera pas avec elle. Quoi qu'il ait pu te dire pour que tu acceptes d'être sa première jeune soumise, tu auras le droit au même traitement que nous autres.

- Nous verrons si vous avez raison, mais en attendant c'est à mon oreille qu'il murmure que je suis celle qui comble toutes ses attentes, répliqua Alena en pinçant un sourire.

Avec un air hautain elle serra les lèvres.

- Sergueï Azarov n'est pas fait pour les relations à long terme, tout ce qui compte dans sa vie c'est la mafia qu'il domine également. Pour lui nous sommes que des divertissements. Que crois-tu qu'il est en train de faire en ce moment ?

Tendue, Alena fit au mieux pour l'ignorer comme lui avait conseillé Tamara mais aussi le mafieux au cœur de cette confrontation.

- On ne le surnomme pas le boucher de Moscou pour rien, ajouta-t-elle fièrement en s'éloignant avec classe.

Alena serra les dents puis se tourna vers Tamara en ignorant le frisson glacé qui parcourait son corps.

- Elle veut simplement te faire douter, lui expliqua Tamara. J'ai vécu la même chose et crois-moi tu ne dois pas l'écouter.

- Le boucher de Moscou ? Est-ce bien la vérité ?

- En effet, admit-elle en posant sa main sur la sienne. Et si c'est la seule chose qui est vraie dans tout ce qu'elle a dit, je te demande de t'écouter toi et personne d'autre.

- Eh bien si je dois m'écouter là maintenant tout de suite, j'ai besoin de prendre l'air.

Alena se leva et quitta le carré VIP pour chercher des yeux une issue de secours.

Seulement au moment de tourner le regard vers la droite, une masse noire à quelques mètres d'elle se préparait déjà à lui barrer le passage...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top