Chapitre 2

À la télévision, l'avenue des Champs Élysée se dégageait, on entendait La Gloire de l'Empereur. Cette chanson avait été créée spécialement pour l'Empereur et celui-ci avait choisi d'en faire l'hymne national ainsi que le thème du Loup-Garou.

Les troupes militaires avaient arrêté de défiler, le public était silencieux et retenait son souffle. L'empereur arrivait... D'abord, il eut le cortège de voitures noires où étaient les Conseillers puis arriva un grand char rouge éclatant.

Du char, l'Empereur sortit et ce fut la liesse. Les personnes présentes sur les Champs hurlaient avec allégresse : "Longue vie à l'Empereur !" , "Vive la France !", "Nathaniel le meilleur des souverains !", " À bas les Impurs !" etc.

Il était vêtu d'un costume trois pièces noir et d'une cravate rouge vive. Il était d'une de grande taille et assez svelte. Ses traits étaient harmonieux, il avait un nez droit et des cheveux fournis d'une blancheur éclatante. Mais le plus frappant était ses yeux, ils étaient d'un bleu glaçant et perçant, son regard donnait l'impression qu'il savait tout de vous que toute notre âme était mise à nu.

Il m'avait toujours fait peur. Après tout, c'était l'homme qui avait ordonné le meurtre de mes parents et l'enlèvement de ma sœur. C'était l'homme derrière la création du Loup-Garou, l'homme qui avait fait en sorte de faire des Impurs les parias de notre société.

L'Empereur leva ses mains et le tumulte prit fin. Il sourit tel un père aimant avant de prendre son micro.

- Peuple français, nous sommes aujourd'hui réunis pour la Cérémonie. Chaque année, depuis maintenant quarante-quatre ans, nous nous réunissons pour célébrer ce jour particulier et designer les joueurs du Loup-Garou parmi nos enfants particuliers.

Nos "enfants particuliers", quelle belle manière de formuler la chose. Il fit une pause, sa voix était douce et pénétrante. Elle donnait envie de lui donner le bon Dieu sans confession.

- Nous sommes là pour honorer chacun des adolescents possédants du Sily choisis par l'ordinateur, dit-il avant de se retourner et un homme masquée habiller en noir et en argent se plaça à ses côtés. Que la Cérémonie commence ! Je vous laisse en compagnie du...Maître du jeu.

Personne ne savait qui était le Mdj. Certains disaient que c'était un membre de la famille impériale possédant du Sily, d'autres que c'était un adolescent choisi en plus par l'ordinateur chaque année. Moi, tout ce que je savais c'est qu'il était tous les ans un peu plus cruel et sadique.

L'écran devint noir puis en rouge s'afficha : Loup-Garou.

La Cérémonie commençait par les garçons, Lucas se mit à trembler et Marie se serra contre lui. Dans la salle, on ne pipait mot, même les petites bêtes n'osaient voler. Plusieurs de noms défilèrent sur l'écran avant que cela ne s'arrête sur celui du premier joueur. Le Maître du jeu dit d'une voix grave et profonde :

- Arthur Melrose, seize ans.

Et cela, recommença, je me mis à penser aux amis de chacun des garçons dont on prononça le nom. Mon frère me sourit d'un air rassurant puis il se tourna vers Lucas et lui dit « Tu vois ? Tu n'as pas été choisi ». Le tour des garçons était fini et le Maître du jeu récapitulait.

- Les joueurs masculins désignés par l'ordinateur sont : Arthur Melrose, Gabriel Thessalis, Tristan Chevalier, Jakob Regnier, Kaelan Da Costa, Philippe Fabre, Théo Clappin, Isaak Pierre, Karl Vasseur et Thimeus Nharek.

Il félicita chacun de ses garçons et passa aux jeunes filles. Écoeurant, je détestais voir cette mascarade.

Les noms défilaient à nouveau et un premier nom sortit :

-Sarah Cottin, seize ans.

Je déposai ma tête sur l'épaule sur mon frère. Six autres filles avaient été choisies quand un autre nom tomba :

- Mariane Garnier, seize ans.

Je me redressai brusquement. J'avais dû mal comprendre mais le regard de Lucas tourné vers moi me fit comprendre que je ne m'étais pas trompée. Mon cerveau se vida de toute pensée cohérente. C'était mon nom, mon nom avait été prononcé. J'avais été choisie. C'était impossible.

La voix dans ma tête riait à pleine gorge, elle m'avait bien eu. Elle m'avait menti et maintenant, se moquait de moi. C'était injuste. Je me levai brusquement et sortis de la salle, j'étouffai. Mon énergie me prenait à la gorge, elle crépitait tout autour de moi.

Une fois dans le couloir, je m'arrêtai et me retournai. Victor était devant moi et avait un air bouleversé, il me prit la main et m'attira vers lui. Il me serra très fort dans ses bras. J'aurais voulu rester là pour toujours, mais finalement, il me lâcha.

Nous restâmes silencieux un moment puis il prit la parole et dit dans un chuchotement :

- Désolé, j'ai eu tort.

Je le regardai d'un air interrogateur. De quoi parlait-il ?

- J'ai dit qu'aucun d'entre vous ne serait choisi... J'ai eu tort.

Quand je fus calmée, nous retournâmes dans la salle. Le choix de l'ordinateur était terminé et le maître du jeu faisait ses félicitations puis commença à parler des règles de cette année.

Cette année, ils avaient choisi de mettre dans le camp des villageois dont le but est de démasquer et d'éliminer tous les loups-garous ainsi que les indépendants :

- Quatre simples villageois ne disposant d'aucun pouvoir particulier à part leur perspicacité et leur force de persuasion.

- La voyante qui, chaque nuit, peut espionner un joueur et découvrir sa véritable identité.

- La sorcière possédant quatre potions : deux potions de vie pour sauver la victime des Loups, et deux potions de mort pour assassiner quelqu'un.

- Cupidon qui doit, dès le début de la partie, former un couple de deux joueurs. Leur objectif sera de survivre ensemble, car si l'un d'eux meurt, l'autre se suicidera.

- La petite fille qui peut espionner les loups-garous chaque nuit.

- L'ancien pouvant résister aux deux premières attaques des loups. Mais s'il est tué par un ou des innocents, tous les innocents perdront leurs pouvoirs.

- Le chaman qui dispose d'un court moment pour écouter les esprits chaque nuit.

- Le chasseur qui peut, à sa mort, éliminer un joueur en utilisant sa dernière balle...

Dans le camp des loups, dont le but est de tuer tous les villageois et les indépendants, il y avait :

- Deux loups-garous qui se réunissent avec leurs compères loups pour décider d'une victime à éliminer.

- L'infect père des loups qui chaque nuit se réunit avec ses compères Loups pour décider d'une victime à éliminer. Une fois dans la partie, il peut transformer la victime des loups en loup-garou et l'infecté garde ses pouvoirs d'innocent.

Et les indépendants, dont le but est de terminer seul la partie, étaient :

- L'ange dont l'objectif est d'être éliminé par le village lors du premier vote de jour. S'il ne réussit pas, il devient un Simple Villageois. Si l'ange gagne, tout le village n'est pas éliminé mais celui-ci peut choisir de tuer deux personnes avant de quitter le village. Ensuite, le jeu continue.

- Le joueur de flûte dont l'objectif est d'enchanter tous les joueurs vivants de la partie. Il peut enchanter jusqu'à deux personnes par nuit.

- Le loup-blanc qui doit être le dernier survivant de la partie. Les autres loups-garous croient qu'il est un loup normal, mais une nuit sur deux, il peut assassiner un loup de son choix.

Et les indéfinis étaient :

- Le voleur dont le rôle n'est pas fixe : il peut choisir son rôle parmi ceux des autres joueurs au début de la partie.

- Le chien-loup a le choix, à partir de la deuxième nuit, entre devenir loup-garou ou d'aider le chasseur. Si le chien-loup choisit cette seconde option, alors il rejoint le camp des villageois. Le chasseur devra alors impérativement prendre en compte son avis lorsqu'il fera usage de son pouvoir et il ne peut bien sûr tuer le chien-loup. Si le chasseur est tué de jour par le vote du village, au chien-loup de juger ce qu'il préfère faire : trahir son rôle et tenter de tuer celui qu'il pense être un loup-garou ou ne rien faire.

- L'enfant sauvage choisit un modèle au début du jeu et quand ce dernier meurt, il devient loup-garou.

Quand le maître du jeu finit, l'Empereur déclama son discours de félicitation et nous fredonnâmes tous l'hymne national puis la Cérémonie se termina.

Je hurlais à en déchirer les tympans, je pleurais toute les larmes de mon corps. Les objets volaient autour de moi, j'avais envoyé une femme contre le mur. J'avais si mal au cœur, j'avais envie de régurgiter tout ce que j'avais manger depuis ma naissance. Je ne pouvais croire ce que ces personnes vêtues de blanc venaient de dire. Ils mentaient ! Ma mère ne pouvait pas être morte, il l'avait surement caché. C'était peut-être un malentendu ? Je devais la retrouver et nous rentrerions tous ensemble à la maison mais ces inconnus m'avaient attachés.

J'arrêtais de pleurer, maman serait bientôt la et je devais être forte pour elle. J'essayai de contrôler cette énergie et toutes les choses qui lévitaient furent repris par la gravité.

Victor rentra dans la pièce, il avait les yeux rougies et quand il me vit, il me prit dans ses bras pour m'enlacer. Ce n'était pas dans ses habitudes..

- Où est maman ?

Il se détacha de moi et me regarda avec les yeux écarquillés.

- Victor ! Où est ma maman ? Où est-elle ? Réponds moi !

Un éclair de douleur passa dans ses prunelles, je ne pouvais pas le croire.

- Maman.. Maman n'est plus la. Elle est partie..

- Où est-elle ? Où est-elle partie ?

- Elle n'est plus là du tout Mimi. Maman est partie dans l'au-delà. Elle est morte..

Je me remis à pleurer, j'avais mal, je n'arrivais plus à respirer. Mon frère se mit à sangloter et me reprit dans ses bras. J'avais si froid.

Dès que tous mes camarades de chambre furent dans les bras de Morphée , je me levai et sortis du lit. J'avais déjà tout préparé, je m'habillai dans le noir et pris mon sac à dos dans lequel j'avais mis un peu de nourriture que j'avais piqué à la cantine, des habits et surtout l'album photo de notre famille. Je sortis de la chambre sur la pointe des pieds, mes baskets couinaient un peu, mais personne ne m'entendis. Je devais avouer que j'avais utiliser mon Sily pour les assommer un peu. Après tout, à quoi ça servait d'avoir des pouvoirs si on ne s'en servait pas ?

Une fois hors de l'orphelinat, je me mis à courir. Cela faisait plusieurs jours que j'avais décidé de ma fuite, je savais donc tout ce que je devais faire et vers où me diriger. J'arrivai devant notre ancienne maison, je m'arrêtai quelques secondes. Dans cette maison, j'avais vécu les plus heureuses années de ma vie. Je ne m'y attardai pas, je devais lui dire adieu et continuer ma route. Sur le chemin, il n'y avait aucun bruit. Il teignait une atmosphère assez morbide, ce silence ne me rassurait pas mais j'étais une petite fille forte, je ne renoncerais pas à mon plan.

Je vis devant moi un portail rouillé, je l'ouvris et elle grinça un peu. J'étais arrivée au cimetière des Traîtres à la Nation. J'avais beaucoup marché, j'étais fatigué mais ce n'était pas le moment de partir, je devais passer par ici avant de continuer ma route. Je parcourus le cimetière à la recherche d'un endroit précis. J'arrivai devant la sépulture de ma mère.

Je tombai à genoux et mes lèvres se mirent à trembler. Ce n'était pas le moment de pleurer mais des larmes traîtresses coulèrent sur mes joues froides. Je sortis l'album photo de mon sac et l'observai pendant un moment et sans m'en rendre compte je m'endormis en le serrant dans mes bras sous le regard de la lune.

Voila le deuxième chapitre ! Dans ce chapitre, je présente les règles de base et pour les joueurs de Loup-Garou, vous remarquerez que certaine ne sont pas comme dans le jeu original : C'est un parti prit, je l'ai complètement fait exprès. Pour ceux qui ne connaissent pas le jeu de base, ce n'est pas si grave : il y aura des rappels et des petites précisions durant l'histoire. J'espère que cela vous plait ^^ Laissez votre avis et hypothèses ( et vos questions si vous en avez ;) ) en commentaire. A la prochaine !

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