Les enfants de la forêt

Le vieil homme ne s'éternisa pas, il leur assura qu'ils devaient partir avant la nuit tombée, en emmenant Gadriel avec eux. Il ne voulait pas mettre la maison en danger ni ses résidents, cet endroit était un havre de paix et devait le rester. La lettre le disait bien, Djafar était capable du meilleur comme du pire, il n'hésiterait pas à détruire la forteresse pour avoir ce qu'il voulait.

Paul et Yselda s'étaient revêtus de leur fidèle armure, celle de Paul portait les couleurs du Royaume, le rouge écarlate alors que celle d'Yselda était sombre et épousait parfaitement ses formes, malgré le côté masculin que cela pouvait lui donner.

Ils rejoignirent les autres dehors, Archibald était en train de nouer les poignets de Gadriel avec une corde épaisse, il n'hésitait pas à serrer et faire ronchonner son prisonnier alors que Nicolas restait silencieux, observant le paysage magnifique qui s'étendait à perte de vue. Ils allaient devoir traverser ces terres toutes plus belles les unes que les autres mais aussi dangereuses pour certaine.

— Cette lettre nous permet de vivre un petit peu plus longtemps, nous avons de la chance, dit Yselda en se postant à côté de lui.

Elle posa ses mains gantées sur le muret et s'émerveilla face au paysage qui s'étendait sous ses yeux. Elle l'avait déjà vu maintes et maintes fois, perchée sur le mur pour guetter l'arrivée des soldats mais c'était comme le découvrir une nouvelle fois tous les jours. Elle ne s'en lassait pas. Au fil des saisons, elle avait pu voir les arbres devenir orangés, puis nus pour alors fleurir de nouveau... La nature, c'était magique, vivant et pur.

— Nous n'irons pas à Hargon, commença Nicolas les yeux perdus dans le paysage. Nous irons au Royaume d'Ador.

Yselda se tourna vers lui les sourcils haussés et la bouche entrouverte.

— Je te demande pardon ? Pourquoi nous jetterions-nous dans la gueule du loup ?

— Ivène est en danger.

Les épaules d'Yselda s'affaissèrent et elle poussa un profond soupir. Elle se frotta les yeux et secoua la tête.

— Elle a dit que tu saurais quoi faire une fois là-bas, alors pourquoi aller à l'encontre de ses indications ? C'est stupide et je suis sûre que ce n'est pas ce qu'elle voudrait. Ne t'en fais pas pour elle Nicolas, elle est certainement mariée au fils du roi à l'heure qu'il est, elle est parfaitement en sécurité là où elle est. C'est nous qui sommes en danger. Toi, moi, Archibald, Paul... nous, tes amis.

Il lui jeta un regard, sa capuche toujours rabattue sur sa tête. Il mit un temps avant de lui répondre, les yeux d'Yselda étaient suppliants. Après tout ce qu'ils faisaient pour lui, il ne pouvait pas refuser de fuir pour sa bien aimée déjà convoitée...

— Tu devrais rentrer à Paraviel, lui dit-il.

— Pourquoi ?

— Parce-que la guerre va avoir lieu, et toi, tu seras contre ton père.

  Elle déglutit difficilement et baissa les yeux, toute son assurance venait de s'envoler et une peine immense qu'elle tentait de garder enfouie refaisait surface. Son père lui manquait terriblement et cette idée lui brisait le cœur. Mais elle savait une chose, elle savait que son père l'aimait et c'était le principal.

— Je ne peux pas rentrer à Paraviel, je me ferai exécuter, je ne ferai pas partie de leur armée. Je ne peux pas partir et tout va bien, d'accord ?

Nicolas l'interrogea du regard, comme si cette dernière phrase, il ne la comprenait pas.

— J'accepte de me battre contre mon père s'il le faut et il accepte de se battre contre moi s'il le faut. C'est lui qui t'as sauvé Nicolas mais je sais qu'il ne peut pas quitter l'armée de Theobald même s'il le voulait. Je ne lui en veux pas. Alors, tu n'as pas besoin de t'inquiéter.

Il la toisa de longues secondes sans rien dire, même si ses yeux s'exprimaient à sa place. Il était étonné mais également peiné à l'idée qu'Yselda se retrouve face à son père sur un champ de bataille. Malheureusement, c'était son choix et il ne pouvait rien y faire. Mieux valait qu'elle reste avec eux pour survivre plutôt que rentrer chez elle et se faire trancher la tête sous les ordres du roi.

— Je sais pourquoi ta petite amie a dit de se rendre à Hargon, je suis le seul d'ailleurs. Je te pensais plus futé.

Nicolas se retourna pour faire face à Gadriel, les poignets ligotés dans son dos et Archibald qui lui tenait fermement le bras d'un air plutôt fier.

— Pourquoi ? s'enquit Nicolas.

— Quand j'étais enfant, on nous racontait souvent cette soi-disant légende de l'enfant du ciel. Ce gamin qui s'était enfui dans une vallée qu'on disait maudite et qui s'est retrouvé sur le dos d'un dragon. Maintenant je comprends mieux d'où vient cette histoire. Il suffit que tu leur montres ta tête pour qu'ils te suivent comme des esclaves.

Ces histoires n'avaient pas lieu d'être et elles étaient ridicules. Nicolas n'était pas monté sur le dos de ce dragon, il avait été enlevé, pendu dans le vide, coincé entre d'énormes pattes qui n'avaient fait qu'entailler sa peau.

— J'ai été banni de mon propre village, je n'ai pas envie qu'on m'insulte à nouveau, rétorqua Nicolas.

— Je sais des choses que tu ne sais pas, Nicolas. Le roi Djafar a fait des erreurs au cours des dernières années et la première a été de délaisser tous les villages qui croyaient en lui. Certains n'attendent plus qu'une chose, c'est la révolte mais la plupart d'entre eux sont incapables de la déclencher sans cette personne qui est censée tout changer.

— Pourquoi ferais-je cela ? demanda Nicolas. Je ne demande pas la guerre, ni la révolte, je ne l'ai jamais voulue et cette histoire... elle est personnelle.

— Personnelle comme Arnold ? Comme Arnaud, Jeanne et Honoré, c'est ça que tu veux dire ?

Le cœur de Nicolas s'emballa et sans se retenir, il se jeta sur Gadriel, l'attrapa par son veston et approcha son visage du sien, les mâchoires serrées.

— C'est toi ? C'est toi qui a fait ça ?! Tu les as brûlé vif ? C'est toi qui a fait ça ?! lui hurla-t-il au visage les yeux humides de larmes et étincelant de rage.

Il le secouait violemment, comme s'il était prêt à le tuer rien qu'avec ses dents. Gadriel se contentait de le regarder et de sourire en coin, sans un mot pour lui répondre. Il ne démentit pas. Il ne fit que le provoquer de son regard noir. Yselda saisit le bras de Nicolas et le tira doucement vers elle, jetant par la même occasion un regard assassin à Gadriel.

— Laisse-le Nicolas, il n'en vaut pas la peine.

Nicolas tenta de calmer sa respiration, mais sans prévenir, il se retourna et asséna un coup de poing à Gadriel en plein dans sa mâchoire. Archibald le retint avant qu'il ne tombe tête la première sur les pavés, Gadriel releva la tête, du sang coulait de sa bouche. Il se contenta de rigoler malgré la douleur.

— Si je te garde en vie, c'est seulement pour une chose, vociféra Nicolas entre ses dents. C'est pour comprendre comment Djafar a pu nous retrouver et connaître tous ses plans.

— Je ne te dirai rien espèce de fou, cracha Gadriel en même temps que du sang.

— C'est ce qu'on verra.

Paul les rejoignit rapidement, la main sur le manche de son épée par réflexe. Il était bien mieux en armure qu'en civile, comme si cette armure était sa deuxième peau.

— Il faut qu'on parte et vite, les troupes de Djafar se rapprochent.

En effet, de l'autre côté du mur, des cavaliers se rapprochaient. Du sommet, ils semblaient loin, mais d'ici quelques heures, ils atteindraient le Mont Ered et le prendraient d'assaut. Ils tueraient tous les civiles, les malades et les Mestres, ils captureraient Nicolas avant d'assassiner ses amis.





Ils quittèrent très rapidement le Mont par un chemin basé à l'arrière de la grande bâtisse, en direction de l'Est. Les chemins étaient caillouteux, en pentes, peu stables et glissants. Il fallait les descendre avec prudence, en plus de cela, le vieux sage leur avait laissé deux chevaux, un étalon noir et une jument beige, la gorge couverte d'une tâche noire.

Bientôt, le paysage qu'ils voyaient en altitude disparut, et des arbres se dressèrent devant eux, au bout de la grande clairière lumineuse qu'ils traversaient. Cela demandait beaucoup de temps de descendre le Mont, encore plus de traverser la clairière infinie pour rejoindre la forêt.

Leur parcours se fit dans le plus grand des silences, Archibald domptait son prisonnier, tandis qu'Yselda était montée sur le dos de la jument. Nicolas se contentait de tenir les rennes de son étalon aux côtés de Paul et ils marchèrent de longues minutes, sous le soleil couchant, entourés de montagne pointues.

Ce paysage ne changeait pas tellement d'avant, mais de là-haut, il était spectaculaire, alors qu'une fois sur la terre ferme, il perdait la moitié de son charme. La nature restait verdoyante, et c'était ce pourquoi Yselda aimait tant les paysages. Leur verdure était impressionnante, tous ces arbres, toutes ces herbes, buissons, animaux sauvages et ces fleurs de toutes les couleurs ... il n'y avait pas de mot pour décrire leur beauté.

Beaucoup de choses revenaient en tête à Nicolas, tout d'abord leur fuite d'Ador et le massacre des dragons. Il s'en voulait terriblement pour tous les civiles et enfants tués, mais il avait simplement voulu sauver ses amis des griffes de Djafar, au risque de sacrifier la vie d'innocents. Il savait dorénavant qu'il fallait contrôler correctement les dragons et ne pas les faire cracher leurs flammes n'importe où, cela demanderait beaucoup d'entraînement, mais s'il arrivait jusqu'à Hargon vivant, alors il tenterait de dresser les bêtes, qu'importe les risques.

Quand il leva la tête, trois dragons les survolaient à haute altitude, on pouvait entendre leur rugissement lointain, voir leurs ailes battre le vent et leur long corps onduler comme un poisson dans l'eau. Une faible esquisse étira sa commissure droite, conscient qu'ils le suivaient n'importe où.
Il reporta ensuite son attention sur la forêt.

Ils s'engouffrèrent à l'intérieur tandis que le soleil disparaissait petit à petit. L'ambiance changea rapidement et si on levait la tête, on ne pouvait plus apercevoir les dragons, il n'y avait que des branchages entremêlés les uns aux autres, comme des bras squelettiques, comme une prison de branches interminables.

— Je serai vous, je resterai prudent, lança Gadriel.

Sa voix résonna en un écho terrifiant.

— Tais-toi et avance, grommela Archibald en tentant d'être intimidant.

— Je crois que vous ne comprenez pas, ce n'est pas la petite forêt de vos villages. C'est une très vaste forêt, elle est hostile, on risque de s'y perdre très rapidement et la nuit, il n'est pas conseillé de s'y aventurer, nous devrions nous arrêter jusqu'à l'aube.

— Qui t'as donné l'autorisation de parler ? pesta Nicolas à l'avant.

Gadriel lui lança son plus mauvais regard puis se tut, avançant docilement.

Malheureusement pour eux, l'assassin avait probablement raison, peut-être avait-il plus d'expérience qu'eux pour ce qui était de voyager.


Très vite, lorsque les derniers rayons de soleil disparurent, des craquements et tout autre bruissements étranges retentirent à travers la forêt, autour d'eux, et au dessus de leurs têtes. Ils ralentirent le pas, plus prudents cette fois et Paul brandit même son épée, tout comme Yselda qui restait sur le dos de son cheval.

— Libérez-moi, je vous aiderai, déclara Gadriel.

— Hors de question, grogna Nicolas.

— Je vais me faire tuer si je garde mes poignets ligotés !

Ils avancèrent ainsi sur leurs gardes durant de longues minutes avant que les bruits ne s'intensifient. Ils s'arrêtèrent pour observer autour d'eux, ce n'était pas chose facile étant donné qu'il faisait nuit noire et que sans lumière, ils avançaient comme des aveugles. Néanmoins, ils ressentaient tous la même chose, quelque chose les suivait depuis un moment déjà.

Une silhouette noire se déplaça juste devant eux d'une allure rapide, comme une apparition fantomatique. Très vite, ce phénomène se reproduisit avec plusieurs silhouettes toutes filiformes.

Un cri retentit, d'abord celui de la jument, ensuite ce fut Yselda qui hurla de douleur. Quand Nicolas se retourna, à travers la pénombre, il put distinguer le cheval allongé sur le flanc, la jambe d'Yselda coincée sous son corps.

— Qu'est-ce que...

Archibald n'eut le temps de terminer sa phrase qu'on agrippa son prisonnier pour le lui dérober. Gadriel hurla, traîné sur le sol sans pouvoir se défendre. Archibald lui attrapa un bras pour le retenir mais quelque chose dans l'ombre ne lâchait pas l'affaire.

Paul et Nicolas tentèrent de soulever la jument qui ne cessait de hennir, gesticulant dans tous les sens, intensifiant la souffrance d'Yselda.

— Enlevez la par pitié ! Bon sang, ma jambe ! s'égosilla-t-elle.

Quelque chose sauta sur le dos de Nicolas, enroulant des bras maigrelets autour de son cou et des jambes tout aussi fines autour de sa taille. Il fut alors attiré en arrière et ne put continuer à assister Paul. Il se pencha en avant tout en attrapant les deux bras qui s'agrippaient à lui et fit basculer son agresseur par dessus sa tête. L'individu fut alors plaqué sur la terre boueuse et croisa le regard de Nicolas. Ses yeux brillaient dans le noir, ce n'était pas un adulte. C'était un enfant aux dents aiguisés comme des lames.

Il grogna comme un animal sauvage avant de se retrouver sur ses deux pieds, accroupis et les yeux menaçant. Il s'approcha lentement de Nicolas qui reculait chaque fois que l'enfant s'approchait de lui. Il n'avait pas d'armes sauf ses mains, Paul était occupé à tenter de sortir Yselda de son piège pendant que la jument se vidait de son sang et Archibald luttait contre une force pour sauver son prisonnier.

Nicolas jeta un regard autour de lui, dans l'espoir de trouver quelque chose qui allait lui servir pour se défendre. Les dragons ne pouvaient pas intervenir sans brûler la totalité de la forêt, alors il allait devoir se débrouiller seul pour repousser ses ennemis. Ces enfants avaient une très grande force, une agilité hors du commun, et des dents similaire aux crocs des loups.

L'enfant, un jeune garçon aussi fin qu'une feuille, se jeta de nouveau sur Nicolas en poussant un grognement. Ce dernier se cogna contre un arbre et retint son adversaire par les bras. Ses doigts entouraient ses poignets et s'il le voulait, il pouvait les lui briser. Pourtant, quelque chose le retenait. Il ne voulait pas lui faire du mal, s'ils étaient ainsi, c'était certainement pour une raison et tuer des enfants n'était pas dans ses options. Alors il lutta contre sa force incroyable, l'enfant faisait claquer ses mâchoires juste sous son nez, comme l'aurait fait un animal sauvage avec sa proie.

— Arrête ! lui cria-t-il. Je ne te veux pas de mal !

Cela ne servait strictement à rien, mais il eut cru possible de le raisonner. Par miracle, l'enfant réussit à contrer la force de Nicolas et planter ses dents dans sa peau au niveau de son épaule gauche. Nicolas jeta sa tête en arrière contre l'écorce de l'arbre et hurla de douleur pendant que son ennemi prenait plaisir à goûter sa chair.

De son côté Archibald réussit à délivrer Gadriel, ce dernier le poussa quand il se retrouva de nouveau sur ses pieds. Archibald trébucha sur la racine d'un arbre qui sortait de la terre, quand il leva la tête, un enfant était au dessus de lui. Il voulut imiter son camarade et le mordre mais Archibald lui saisit le visage des deux mains avant que ses dents n'entrent en contact avec sa peau. D'un élan de force et de courage, il le jeta sur le côté et se releva rapidement mais avant de pouvoir faire quoi que ce soit, Gadriel lui vola de ses mains attachée, l'une des machettes et la planta dans le petit abdomen de l'enfant. Il mourut sur le coup et même dans la nuit noire, Archibald crut voir son sang s'étendre sous son petit corps et imbiber la terre.

— Mais où avais-tu la tête ? Tu as tué un enfant ! cria Archibald.

Gadriel l'ignora et retira la lame de la poitrine de sa victime. Il se servit de celle-ci pour se débarrasser des cordes qui le gardaient prisonnier et sourit à Archibald.

— Au secours ! hurla quelqu'un. Venez m'aider !

Ils se retournèrent tous les deux, Paul était attaqué par deux enfants et Yselda était toujours coincée sous le cheval, une petite fille lui tirait les bras pour l'emmener avec elle, Yselda ne cessait de crier à l'aide pour qu'on lui vienne en aide.

Archibald se précipita vers eux et brandit la seconde machette, il entailla le bras de l'un des enfants pour attirer leur attention, alors ils cessèrent de s'en prendre à Paul pour grogner sur l'écuyer.

— Allez-vous en ! ordonna-t-il.

Leurs yeux brillaient dans la pénombre, comme des petits diamants, ils montraient leurs dents pour paraître menaçant mais dans le noir, il était difficile de voir les détails sur leur visage. Pourquoi des enfants agissaient-ils ainsi ?

— Allez-vous en ou vous finirez comme votre ami !

Archibald montra le petit garçon mort par terre près de l'énorme racine qui sortait de la terre. La petite fille qui s'en prenait à Yselda arrêta ce qu'elle était en train de faire pour regarder son ami mort.

— Alors partez avant de subir le même sort ! continua Archibald.

Les trois enfants grognèrent encore un petit peu avant de prendre la fuite, tout comme le petit garçon qui avait osé voler un bout de peau à Nicolas. Ce dernier accourut près de ses amis et sans attendre plus longtemps, tous les quatre, ils soulevèrent la pauvre jument morte. Quand la jambe d'Yselda fut dégagée, elle se hissa hors de son trou et resta allongée dans la terre, les dents serrées.

Les garçons s'empressèrent de vérifier qu'elle n'avait rien pendant que Gadriel les observait en retrait heureux de ne plus être attaché.

— Je ne pense pas qu'elle soit cassée, déclara Paul, attendons le jour pour reprendre le voyage, elle a besoin de repos.

Archibald et Nicolas acquiescèrent d'un hochement de tête. Lorsque Nicolas se redressa, il voulut s'empresser de désarmé Gadriel pour éviter toute autre altercation mais il ne fit qu'un pas avant que sa vue ne devienne trouble et que des bourdonnements l'assourdissent.

— Nicolas ? Est-ce que ça va ?

La voix d'Archibald semblait si lointaine... Quand Nicolas leva la tête vers le ciel, les branchages sous la lumière de la lune avaient l'air de danser, de prendre vie et de se diriger vers lui comme des mains souhaitant s'emparer de son corps.

Il s'écroula alors sur le sol, comme mort de fatigue avant que ses paupières ne se ferment et ne le plongent de nouveau dans les ténèbres.


Cela ne faisait aucun doute, il avait été empoisonné et le fait de n'être réveille que depuis quelques heures ne l'aidait pas. Il était trop faible. Le poison le plongea alors dans des rêves et cauchemars qu'il ne put fuir cette fois-ci.
Malheureusement pour eux, Paul, qui avait été mordu à la main, subit le même sort.

  Le voyage promettait d'être long.








Je vous remercie d'avoir lu !

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