II. Chapitre 8 Première partie
« Calh dut bien reconnaître que les premiers jours les « travaux pratiques » occupèrent une grande partie de leur temps d'étude... Ils n'arrivaient pas à assouvir leur faim l'un de l'autre. Il faut dire qu'Eléa était une élève très studieuse et appliquée...
Un jour, alors que le jeune homme lui faisait découvrir la volupté des caresses d'une plume de paon, elle lui dit en rougissant légèrement.
–Je peux te demander quelque chose ?
–Quelle idée parvient-elle à te faire rougir comme ça ? lui demanda-t-il intrigué avant d'approcher ses lèvres de son sein droit.
–Tu m'as dit que tu avais appris à donner du plaisir aux femmes...
–Mmm, mmm... répondit-il, en s'attaquant au second téton qui commença à se dresser fièrement sous sa langue.
Elle ferma les yeux mais poursuivit vaillamment son raisonnement.
–Et est-ce que tu pourrais m'apprendre comment donner du plaisir à un homme ?
Elle sentit la langue de Calh s'arrêter de tourner autour de son sein dur. Il releva la tête mi-choqué, mi-amusé.
–Maistre Écuyer ! Je n'aurais jamais pensé avoir à répondre à une telle question venant de votre part !
Elle se sentit rougir mais elle ne baissa pas les yeux.
–Et à qui voudrais-tu donner du plaisir si je puis me permettre ?
Il avait posé la question sur un ton qui se voulait ironique et léger, mais elle perçut la tension dans sa voix, et vit un éclair sombre traverser ses pupilles.
–À qui d'autre que vous mon Prince... lui répondit-elle en l'embrassant amoureusement.
–Tu me donnes déjà tellement de plaisir Eléa, lui murmura-t-il en reculant légèrement la tête pour plonger son regard dans le sien.
–Oui mais je veux moi aussi te faire mourir de plaisir... lui chuchota-elle.
Il gronda de désir et l'embrassa passionnément.
–Je suis sérieuse Calh, continua-t-elle quand ils se séparèrent à bout de souffle.
–On dirait bien ! s'étonna-t-il devant l'air grave de la jeune femme. Hum, et bien, par où commencer ?
Elle sourit en le voyant aussi décontenancé.
–La première chose est d'observer son partenaire, de comprendre ce qui lui plaît, ce qui le détend, ce qui l'excite, ou au contraire ce qui le bloque. Pour cela tu dois apprendre à regarder son corps, écouter son souffle, reconnaître les changements de couleur de sa peau.
–C'est ce que tu fais avec moi ? le coupa la jeune femme intriguée.
–Je ne fais que ça Eléa... lui avoua-t-il doucement. Te regarder, t'écouter... Je pourrais reconnaître ton odeur ou le bruit de tes pas au milieu de la foule... Je connais le goût de ta peau, de ton sexe. Je pourrais dessiner les yeux fermés la forme de la tache brune que tu as derrière ton genou gauche. Sa voix était rauque et grave. Tu es devenue le centre de mon univers.
La profondeur d'un tel aveu la bouleversa, et elle s'élança dans ses bras.
–Toi aussi tu es devenu le centre de mon univers Calh... murmura-t-elle contre le torse de son amant. C'est pour ça que moi aussi je veux te donner du plaisir, autant que tu m'en donnes.
Le regard sincère de la jeune femme lui fit comprendre à quel point elle était déterminée. Et une nouvelle sorte de « travaux pratiques » débuta, où le professeur eut bien du mal à finir ses instructions, du moins de manière cohérente...
Habituée à observer les pur-sang, Eléa apprit très vite à reconnaître et comprendre les réactions de son amant. Elle comprit aussi ce qu'il lui avait dit quand il avait affirmé que sa jouissance à elle décuplait son plaisir à lui. Elle sentait son sexe s'humidifier entre ses jambes quand elle léchait la verge en érection et qu'elle la sentait palpiter dans sa bouche. Elle gémissait de désir lorsque ses lèvres enserraient le membre de son amant, et qu'elle entendait son souffle s'accélérer puis ralentir au rythme de ses va-et-vient. Ses seins se dressaient quand elle léchait ceux de Calh avant de souffler dessus pour les voir s'ériger.
Les premières fois, à bout de souffle, ivre de désir, elle capitulait, et c'est elle qui venait s'empaler sur le jeune homme, pour assouvir sa faim de lui. Mais petit à petit, elle apprit à se maîtriser, et bientôt ce fut lui qui la supplia de le laisser venir en elle. Elle aimait jouer avec son membre viril, intercaler des rythmes lents et rapides, des mains ou de la bouche, le décalotter lentement, caresser ses bourses, les lécher, abandonner son sexe pour remonter vers sa gorge et lui mordiller la mâchoire, et puis redescendre lentement le long de son torse et de son ventre en le léchant et en soufflant sur sa peau, la voir se hérisser de frissons, l'entendre gémir de désir et de plaisir...
Oui vraiment, Eléa était une élève très studieuse et appliquée...
Pour les deux amants, l'hiver fut doux au Château d'Argalh.
Tous les matins, le Maistre Écuyer donnait ses cours de dressage dans le Manège Royal. Et le Vieux Roi Alh découvrit que son petit-fils était non seulement l'élève le plus assidu, mais également le plus doué.
En apprenant la réouverture de l'École Royale d'Équitation, beaucoup furent d'abord sceptiques. Au début, seuls Calh et les palefreniers assistèrent à ses cours. Puis quelques soldats qui avaient pu apprécier ses aptitudes aux diverses techniques de combats lors des entraînements, vinrent jeter discrètement un œil. La présence du Prince Héritier et le sérieux de l'enseignement dispensé en impressionnèrent plus d'un. Enfin un matin, étrangement ce fut Noran le Capitaine de la faction Rouge composée essentiellement d'anciens ressortissants de Noshaïa qui fut le premier à emmener ses hommes se joindre à eux. Elle les salua d'un simple hochement de tête. Elle comprit que la faction reconnaissait ainsi sa valeur réelle de Maistre Écuyer Royal, et rappelait également à tous le lien d'origine qui les liait. Puis évidemment Talia et sa faction Bleue qui avait été prise de court par celle de la Porte de l'Ouest, les rejoignirent. Enfin les deux autres Capitaines Ashan et Tirkan se présentèrent également avec leurs hommes.
Face au nombre de participants, Eléa dut rapidement organiser plusieurs séances par matinée. Sur les conseils du Vieux Roi elle mélangea les quatre factions, créant ainsi une rivalité stimulante entre ses élèves.
Après avoir évalué les connaissances de chacun, elle planifia dans un premier temps un programme qui concernait les figures de dressage classique tel que le piaffer, l'épaule en dedans, les changements de pieds,... Puis elle commença à leur enseigner les figures de haute école apprises auprès de Maître Domkan : la pirouette, la courbette, la croupade et la terrible cabriole qui en projeta plus d'un au sol.
Devant les progrès de ses élèves, le Vieux Roi proposa d'organiser une représentation de carrousel pour la Fête du Printemps devant le Roi et la Cour. Elle lui promit de préparer les enchaînements des figures de la reprise équestre. Ils décidèrent même d'apprendre aux élèves de les réaliser en tenant des piques ornées d'oriflammes marquées aux couleurs des différentes factions, afin de créer un effet de cordon coloré flottant au gré des mouvements.
Les après-midis, les deux jeunes gens se retiraient pour avancer dans leurs études. Ils avaient réussi à trouver un équilibre entre les « travaux pratiques » et ceux plus théoriques. Une des solutions fut de commencer toujours par un peu de pratique afin de « détendre » leurs esprits. Une autre fut de rester nus, pour gagner du temps si l'urgence d'une vérification se faisait sentir...
Parfois elle venait se pencher derrière son amant, qui lui expliquait alors avec passion les plans ou techniques de constructions qu'il étudiait. Elle aimait sentir sa peau nue contre le dos musclé du Prince. Ou bien c'était lui qui venait déposer un baiser léger sur sa nuque quand elle était absorbée par la lecture de tel ou tel manuscrit.
Elle élabora le programme du Carrousel Royal prévu pour le printemps.
–Je vais former deux reprises, composées chacune de quatre cavaliers de deux factions différentes. Ils porteront une pique ornée de la couleur correspondante. Soit quatre bleues et quatre rouges pour l'une, et quatre vertes et quatre jaunes pour l'autre, pour un total de seize cavaliers en tout qui évolueront ensemble. Ils entreront sur une même ligne puis se sépareront en alternance en main gauche pour une reprise, et en main droite pour l'autre. Ils effectueront ensuite un doubler dans la largeur sur la ligne du milieu, puis une fois alignés ils réaliseront un quart de pirouette sur les postérieurs ou les antérieurs pour se retrouver tous sur la même ligne face au Roi !
Elle rayonnait d'enthousiasme en exposant son projet à son amant, qui la dévorait des yeux.
–Ensuite je pourrais les faire traverser en diagonale en appuyer... Et aussi se mettre au galop sur deux cercles de vingt mètres environ en inversant leur sens... Oh et il faudra inclure un moulin ! Ils seront tous alignés de chaque côté du centre du manège et ils tourneront autour, ce sera magnifique avec les oriflammes flottant au vent ! Et un demi-éventail où ils arriveront tous en ligne face au Roi... Et plus tard un éventail complet pour inverser leurs positions dans les reprises... Et je pourrais aussi les faire valser deux par deux sur la ligne du milieu.... J'ai tellement d'idées ! Je vais centrer mes cours sur les figures qu'ils devront réaliser. Ensuite on travaillera leurs enchaînements. Il faut que j'arrive à les organiser pour que l'ensemble du carrousel reste harmonieux.
–Moi aussi j'ai beaucoup d'idées pour préserver l'harmonie... lui dit le Prince en s'approchant d'elle les yeux étincelants de désir. Que dirais-tu de revoir nous aussi nos figures préférées ?... »
Extrait de
Le Maistre Ecuyer Royal
Léa Northmann
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