II. Chapitre 7 fin
« Essoufflée, elle frémit sous son corps mais acquiesça, les yeux brûlant de désir. Il inspira profondément et souffla sur ses seins en lui relâchant les mains. Elle s'agrippa au lit en gémissant. Sans la quitter des yeux, il mit son majeur en bouche et lentement descendit sa main entre leurs deux corps en la caressant au passage. Puis il entra en elle, un sourire érotique aux lèvres. Quand il sentit la douce humidité lubrifier son doigt, les éclats d'émeraude s'embrasèrent autour des pupilles noires dilatées.
- Oh oui, Eléa laisse-moi te faire jouir...
Elle s'empourpra en sentant son corps répondre lascivement aux paroles du Prince.
–Non, ne rougis pas. Tu ne dois pas avoir honte de ton corps ni de ton plaisir, la réprimanda-t-il tendrement.
Et il imprima un délicieux mouvement de va-et-vient à sa main. Elle s'abandonna dans ses bras sans aucune pudeur.
–Oui, c'est ça... l'encouragea-t-il.
Puis il fit remonter son doigt lentement sur son clitoris. Il la sentit se figer un instant. Alors il commença un terrible mélange de caresses, entre douceur et virilité. Il scrutait son corps, attentif à chaque tension, chaque abandon, chaque frisson ou soupir. Il prit un sein en bouche et sa langue se cala sur le rythme de sa main. Il releva la tête pour admirer le visage offert de son amante. Quand il sentit qu'elle était sur le point de basculer, il la pénétra tout en continuant de la caresser de la main.
–Ouvre les yeux Eléa, regarde-moi... parvint-il à murmurer avant que l'orgasme ne la foudroie.
Puis il prit son visage entre ses mains et l'embrassa profondément en la pénétrant sans relâche, jusqu'à ce que leurs râles de plaisir résonnent dans leurs deux bouches scellées.
Ils revinrent à eux quelques instants plus tard, encore ivres de jouissance.
–Nous n'arriverons jamais à travailler comme ça, dit-il d'un air désolé et satisfait à la fois, tout lui en caressant les seins distraitement.
Le regard de la jeune femme se posa sur le mystérieux tatouage à l'intérieur du poignet du Prince.
–Tu avais promis de me raconter, lui rappela-t-elle en lui montrant l'étoile cerclée et en se retournant sur le ventre d'un air décidé.
–Et ton programme de travail ? insista-t-il faussement indigné.
–De toute façon, il faudra quelques jours à ton grand-père pour tout remettre en état. Et tu m'as promis une histoire.
–À vos ordres Maistre Écuyer, se moqua-t-il gentiment en se redressant sur un coude pour mieux lui faire face. Tu sais que j'ai voyagé pendant quatre ans. Tu as sûrement dû également entendre que j'étais entré comme novice au sein d'une communauté religieuse ?
Concentrée, elle opina.
–En fait, il s'agissait de la congrégation dédiée à la Déesse Maïa. Tu en as déjà entendu parler ?
Elle avait perçu la légère hésitation dans la voix de Calh.
–Je t'ai entendu l'invoquer quand... Quand disons tu cherchais à te « calmer », avoua-t-elle en rougissant.
Elle fut étonnée de la réaction de son amant, qui sembla tout à coup aussi gêné qu'elle. Cependant il continua son explication.
–Pour cette communauté, Maïa est la mère du monde et de tous les êtres vivants, et même des autres Dieux. Elle est la Déesse Originelle. Et pour eux, hommes et femmes sont égaux. C'est ce que signifie ce symbole, acheva-t-il en tendant le poignet vers elle.
–Je ne comprends pas, dit-elle en fronçant les sourcils.
–Regarde. Tu vois les deux triangles qui forment l'étoile ? Eh bien celui avec la pointe vers le haut représente la virilité de l'homme, et celui avec la pointe vers le bas représente le sexe de la femme. Ils sont tous les deux égaux et liés dans le cercle de l'univers.
- C'est un peu court pour une longue histoire ! s'étonna la jeune femme.
–En fait, lors de mon séjour chez eux, j'ai été initié à leurs rites. Pour eux, l'homme et la femme célèbrent la Déesse par le plaisir...
Il fixait Eléa dans les yeux en attendant sa réaction.
–Oh... murmura-t-elle.
–Les novices peuvent rejoindre cet ordre à tout âge à partir de seize ans. Lors de leur formation, ils apprennent à maîtriser leur propre désir pour mieux se concentrer sur le plaisir de l'autre.
Les yeux du Prince s'allumèrent de reflets d'opale.
–Oh... souffla-telle en sentant ses joues s'empourprer.
–Lorsque tu parviens à te concentrer sur le plaisir de ton partenaire, ton propre plaisir en est décuplé.
Il entendit la respiration de la jeune femme s'accélérer.
–Le noviciat dure en général quatre mois et s'achève par une Cérémonie des Sens, reprit-il à voix basse.
–Une Cérémonie de Sens ? parvint-elle à articuler.
–C'est une célébration qui rassemble les novices et les adeptes de Maïa pour rendre hommage ensemble à la Déesse.
–Tous ensemble ! s'étrangla-t-elle.
–Tous ensemble Eléa. Pour nous la jalousie n'existe pas. Tout n'est que partage et échange dans le respect et la recherche du plaisir de l'autre, continua-t-il doucement en lui caressant la joue tendrement.
–Mais tu es resté là-bas six mois et pas quatre ?! ne put-elle s'empêcher de constater d'une voix blanche.
–Disons que la Grande Prêtresse a estimé que j'avais des dispositions naturelles intéressantes pour accueillir les nouveaux adeptes... avoua-t-il d'un air embarrassé.
–Oh ! lança-t-elle d'une voix plus contrariée que choquée.
–C'est à cette occasion que j'ai rencontré le jeune Duc Palhan, reprit-il afin de désamorcer la tension dans les yeux d'Eléa. Il avait fini son noviciat lui aussi et, disons qu'il m'a aidé à me dépêtrer de l'intérêt un peu trop poussé d'une certaine damoiselle, et surtout à me libérer de l'emprise de la Grande Prêtresse. Eléa ?
La jeune femme le dévisageait sans parler.
–Eléa ? Je ne voulais pas te choquer ou te faire peur...
Elle entendit la crainte dans la voix du Prince.
–Tu ne m'as pas fait peur Calh, je suis peut-être un peu choquée en effet, mais avoue que ça fait beaucoup d'informations pour le moins « surprenantes »... dit-elle en rougissant légèrement. Quand tu invoques Maïa, c'est pour t'aider à te contrôler c'est ça ?
–Tu as le don, en effet, de me faire oublier tous mes beaux principes, avoua-t-il dans un sourire sensuel. Et quand je te regarde j'ai mille souvenirs qui me reviennent du temps où j'ai appris à donner du plaisir à une femme... continua-t-il d'un ton rauque.
–Oh... murmura-t-elle d'une voix étranglée.
–Mais comme je l'ai dit hier à ma mère, l'hiver est encore long, et nous aurons tout le temps de vérifier si ma mémoire est encore bonne. Qu'en penses-tu ?
Elle n'eut pas le temps de répondre que, déjà, leurs lèvres se mêlaient. Mais il se redressa et la laissa pantelante.
–L'Attente et la Frustration aident à la maîtrise du Désir, récita-t-il d'un air moqueur. C'est l'un des principes de base de l'enseignement de la Déesse Mère.
Elle s'étrangla de rage. Elle se leva à son tour, les yeux chargés de colère.
–Tout doux ma belle, lui dit-il en l'enlaçant fermement. Nous avons tout le temps... murmura-t-il. Et nous devons quand même nous mettre sérieusement au travail si nous ne voulons pas attirer l'attention de mon père, lui rappela-t-il d'une voix plus sérieuse.
- « Nous » mettre au travail ? s'étonna Eléa en relâchant son corps dans les bras de son amant.
–J'ai pensé que pendant que tu étudierais tes manuels d'équitation, je pourrais commencer à travailler sur des plans et des études d'architecture en vue de la reconstruction des cités et des routes du Duché d'Adhaïa. Il y a assez de place ici pour nous deux non ? Et puis ce sera plus facile pour organiser nos « travaux pratiques »... acheva-t-il en l'embrassant sensuellement. »
Extrait de
Le Maistre Ecuyer Royal
Léa Northmann
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