Chapitre 2 : Les premiers contacts
Quelques jours plus tard, un ami m'avait envoyé un texto me disant que Lisa allait me bombarder de SMS. Tout cela parce que Pit allait participer à un match de son club de volley dans deux jours et qu'elle allait absolument vouloir aller le voir. D'entres filles du lycée y seraient sûrement aussi pour l'encourager. Donc j'attendais son message qui ne saurait tarder. Je l'avais reçu quelques minutes plus tard. Le match aura lieu à trois heures de l'après-midi. Elle me suppliait de venir avec elle. J'étais sûre que nous allions passer l'après-midi de demain assises sur un banc au milieu de la foule et de l'agitation. Ce n'était pas mon truc... Mais je lui répondis positivement.
Le lendemain matin, elle vint me chercher. Nous avions fait un premier trajet en bus pour nous arrêter à une boulangerie. Nous avions acheté de quoi tenir la journée. Puis nous prîmes un second bus afin qu'il nous dépose devant le gymnase où allait se dérouler le match de volley. Il était assez éloigné du lycée et nous n'y étions jamais allé.
C'était ma première sortie avec une amie, j'étais toute excitée. Avec Lisa en plus, ma meilleure amie ! Elle aussi etait excitée mais pas pour la même chose que moi. La raison ? Vous la connaissez. Pit, évidement.
Nous étions arrivées très en avance. Il nous fallu attendre une heure l'arrivée des joueurs et donc le début du match. Quel ennui ! Au moins nous avions eu le temps de bien choisir nos places dans les gradins qui encadraient le terrain.
Quelques minutes avant le début du match, certains joueurs étaient arrivés sur le terrain et s'échauffaient. Lisa me fit remarquer que Pit était parmi eux. Il s'entraînait à faire quelques prises de balles et des manchettes. Lisa ne le lâchait pas une seconde des yeux.
Tous les joueurs, une fois arrivés, se placèrent de leur côté du filet et attendaient que l'arbitre siffle le début du match. Ils portaient chacun des dossards de la couleur de leur équipe. L'équipe de Pit portait des dossards bleus et leurs opposants en portaient des violets.
L'arbitre siffla enfin le début du match, ce qui nous fit sursauter. Le ballon commençait à voler de tous les côtés, sans jamais toucher le sol. L'équipe de Pit était active mais commettait de temps à autre de petites fautes qui donnaient des points aux adversaires. Mais le plus pénible ce n'était pas les fautes... C'était le vendeur de nourriture qui parcourait les gradins en abordant certains spectateurs.
Le vendeur : Du coca ! Qui veux du coca ? Des bonbons, des glaces... De tout !
Et le plus décourageant c'est qu'il harcelait les gens qui observaient ses produits. Il attirait l'attention sur lui et à cause de tout le boucan qu'il faisait à lui tout seul, presque tous les spectateurs de notre rangée ne suivaient plus le match. Mon dieu, quel brouhaha ! Certains lui criaient de se taire mais ça ne faisait que l'encourager d'avantage... Il était passé de crier à hurler. Quel vacarme ! J'avais envie de me lever et de lui balancer à la figure ma façon de penser. Mais je me contrôlai.
Lorsque le match prit fin, les deux équipes avaient fait un match nul. Avec Lisa, j'avais décidé de me promener du côté des vestiaires. Nous voulions féliciter les joueurs, même si le match n'avait pas été génial. Lisa s'était rendue aux toilettes, pendant que je restai devant un vestiaire. Devant la porte de celui-ci, il y avait un sac-à-dos décoré d'un porte-clés de plumes blanches. Ce sac... Je le connaissais. C'était celui que Pit utilisait pour le lycée. Pourquoi l'avait-il emmené, un samedi après-midi, pour son match de volley ? Il était à moitié ouvert. Sans y toucher, je regardai à l'intérieur. Il contenait diverses affaires de sport et une bouteille d'eau, rien d'exceptionnel. Apparement il s'en servait aussi comme sac de sport.
Tout à coup j'eus l'étrange sensation d'avoir quelqu'un dernière moi. Lisa ? Impossible. Les toilettes étaient de l'autre côté de la pièce, j'aurais dû entendre le bruit de la porte mais seul le silence régnait. C'était vraiment étrange, il y a une minute, à part moi, il n'y avait personne devant ce vestiaire. Je me retournai pour me retrouver face à face avec Pit. Étrange... Très étrange même. Je ne l'avais pas entendu arriver alors que la pièce faisait résonner le moindre bruit.
Il était là, immobile dans la pénombre, presque irréel. Il me fixait, l'air froid et surprit.
Clara : Heu... Salut.
Pit : Tu es la nouvelle du lycée. Que fais-tu ici ?
Comme toutes les autres filles, devant lui je perdais tout mes moyens et ne savais pas quoi lui répondre. Je me sentais idiote et tremblante.
Clara : Pour... Pour le match. J'accompagnai une amie.
Pit : Et que faisais-tu avec mon sac ?
Clara : Rien ! Je regardai juste ton porte-clés. Où l'as-tu eu ?
Pit : Heu... Pourquoi ça t'intéresse ?
Ma question semblait l'avoir mis mal à l'aise... Pourquoi ?
Pit : Clara... C'est ça ?
Clara : Oui. Comment le sais-tu ?
Pit : La plupart des garçons au lycée ne parlent que de toi.
Clara : De moi ?! Pourquoi ?
Pit : C'est toujours la même chose lorsqu'une jolie fille arrive au lycée. Mais moi, ce n'est pas mon genre de parler de filles vingt-quatre heures sur vingt-quatre...
Clara : D'accord mais... Que disent-ils sur moi ?
Pit : J'en sais rien, je n'ai pas trop écouté. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que tu leur fait de l'effet...
Clara : Ah bon...
Soudain, la porte des toilettes claqua et Lisa fit irruption devant nous.
Lisa : Pit !
Elle rougit légèrement en admirant son regard azur.
Pit : Oh non...
Après avoir rapidement lancé un regard à mon amie, il s'était de nouveau porté sur moi, m'observant d'un regard qui envoûterait n'importe qui.
Pit : J'ai le même problème que toi. Depuis que je suis arrivé au lycée, toutes les filles me courent après...
Lisa : C'est faux !
Pit : Ah oui ? Alors pourquoi à chaque fois qu'elles me voient elle... Heu... Elle sont bizarres.
Clara : Je te rassure, ce n'est vraiment pas mon genre.
Lisa : Moi c'est mon genre ! Mais tu le savais déjà, hein ?
Elle rougit d'avantage alors que Pit n'y prêtait pas attention. Ca lui était complètement égal.
Lisa : Beau match. Tu... Tu as super bien joué !
Pit : Pff ! Tu parles ! C'était mauvais. Bon j'y vais. Mon entraîneur m'attend avec les autres.
Il prit son sac puis entra dans le vestiaire.
Lisa : Oh ! Il est trop cool !
Clara : Ah non ! Tu ne vas pas recommencer ! Tu viens, on s'en va ?
Lisa : Non, pas tout de suite...
Clara : Ne m'obliges pas à te traîner !
Lisa : Quoi ?
Clara : J'en suis capable et tu le sais !
Lisa : Bon ok... Je n'ai même pas pu lui dire au revoir.
Clara : Tu le rêveras lundi au lycée !
Lisa : Mais...
Clara : Ah non ! Ne recommence pas ! Allez, on y va !
Je la trainait avec difficultés jusqu'à l'arrêt de bus. Elle répétait sans cesse que nous avions eu beaucoup de chance de parler à Pit et en semblait vraiment ravie.
Le lendemain, elle me harcelait de SMS pour que l'on refasse des sorties de ce genre ensembles. Le but de ces sorties étant pour elle l'occasion de voir Pit en dehors du lycée... Et pas de faire une sortie tranquille entre amies.
Si toutes les lycéennes étaient comme cela, je me demandais vraiment comment il faisait pour toutes les supporter. Sûrement en les ignorant. Et d'après ce qu'il m'a dit, moi aussi j'attire l'attention. Apparement, beaucoup de lycéens parlent de moi... En bien ? Serai-je en train de devenir populaire ? Je n'avais encore jamais connu l'effet que cela pouvait faire d'être appréciée de tous.
Lundi, lorsque les cours reprirent, tout le monde lançait des regards inquiets vers Pit. Il avait l'air... Comment dire ? Différent. Son visage affichait une très légère grimace, comme s'il avait mal quelque part. S'était-il blessé ?
Le professeur poussa un cri afin de récupérer notre attention. Les cours commençaient.
Lors de la récré, je n'osai pas aller le voir. Premier point : il etait avec ses amis. Deuxième point : ma timidité refaisait surface. Mais je voulais tout de même savoir ce qui n'allait pas et quel était son problème.
À midi, je déjeunais avec Lisa, Léa et un nouvel ami nommé Jeff. C'était le moment ou jamais pour avoir ce qui clochait avec Pit, puisque Jeff faisait parti de sa bande de copains.
Lisa : Pit ? Tu dis qu'il a un problème ?! Oui, j'avais remarqué moi aussi.
Clara : Oui, de quoi s'agit-il ?
Jeff : J'ai discuté avec lui tout à l'heure. Il s'est blessé au bras. Il a dit que ce n'était rien et n'a pas voulu me dire comment ça lui était arrivé. Il a tout de suite changé de sujet. Parfois je me dis qu'il est vraiment bizarre. Vous croyez qu'il se soit battu ?
Léa : Quoi ?! Repète un peu pour voir ! Je vais te démonter !
Jeff : Ben quoi ? C'est vrai qu'il est bizarre !
Clara : J'essaierai de lui demander ce qui ne va pas.
Léa : Hein ?! Toi ? Tu veux lui parler ?
Clara : Ben... Oui. Si je veux savoir, c'est le seul et meilleur moyen.
Lisa : Quel courage ! Moi, si j'essayai, je ne ferai que bégayer.
La pause pris fin et les cours reprirent. Le premier se déroula sans problèmes mais le second était un cours de Science et Vie de la Terre. Vous allez sûrement vous demander pourquoi... Pour disséquer une souris et en apprendre plus sur son appareil digestif. Quelle horreur ! Le seul point positif était qu'il fallait le faire par deux. Je pris mon courage à deux mains et demandai à Pit s'il voulait bien être en binôme avec moi pour cette expérience. Il me répondit par un sourire. Ouf ! J'avais réussi.
Le professeur de S.V.T vint nous chercher et nous emmena dans l'un des laboratoires du lycée. Tout d'abord, il nous montra un court film sur le tube digestif humain. Ensuite il... Il apporta les souris... Elles étaient toutes endormies dans une cage et le pire était qu'elles étaient super mignonnes ! De jolies petites souris blanches.
J'espère franchement que Pit aura plus de cran que moi sur ce point là. Le professeur posa la cage sur son bureau et distribua une barquette et des gants en plastique, un scalpel et une sorte de pince à épiler à chaque binôme. Ensuite il nous donna les souris. Il expliqua que chaque groupe devait disséquer sa souris et utiliser la petite pince pour pouvoir retirer certains organes. Il fallait tous les retirer, sauf ceux du tube digestif. Pit se tourna vers moi avec un petit sourire amical.
Pit : Alors, on y va ?
Clara : Heu...
Je tremblai à l'idée de prendre le scalpel et d'ouvrir le ventre du pauvre petit animal. Sans m'en rendre compte, je me serrais de plus en plus contre Pit. C'était le genre de mouvement que je faisais souvent lors d'un moment de peur ou de stress. Il eut un léger soupir.
Pit : Ok, c'est moi qui m'y colle. Tu peux te décaler un peu de l'autre côté s'il te plait ? C'est que... Je ne peux plus bouger, là.
Clara : Ah ! Oui, désolée.
Je repris ma place et le regardai faire. Il prit le scalpel et il ouvrit le ventre de la souris, sans trembler une seconde. On aurait dit un professionnel. Il avait ouvert l'animal sans qu'aucune goutte de sang ne gicle. Pourtant c'était une vrai souris avec de vrai vaisseaux sanguins.
Lorsqu'il eut fini, le sang commença a couler doucement autour de l'entaille pour ensuite se déverser dans la barquette en plastique.
Pit tourna de nouveau son regard vers le mien. Sans parler, je compris ce qu'il attendait de moi. Je soufflai un coup, attrapai la pince et commençai à retirer le coeur et les poumons. Pit m'observait puis prit un air visiblement amusé en remarquant que mes doigts tremblaient.
Pit : Évite de trop la charcuter, d'accord ?
Lorsque j'eus fini, le professeur passa et nous dit de ne plus toucher à rien. Il commença à expliquer à toute la classe le fonctionnement du tube digestif. Quand le cours fut terminé, je pu enfin quitter la salle et rentrer chez moi. Mais avant il fallait que je passe à mon casier afin d'y déposer certaines affaires.
J'avais aussi eu la réponse que je cherchai à propos de la blessure de Pit. Sans le lui demander. Je l'avais vue de mes propres yeux. Elle était située au-dessus du coude de son bras droit. Elle n'avait rien d'une blessure banale comme une écorchure ou une griffure. On aurait dit une sorte de brûlure de couleur violette avec un peu de sang qui était resté coincé sous sa peau. Elle était vraiment très étrange, je n'avais encore jamais vu ça.
Alors que j'étais en pleine réflexion devant mon casier, un groupe de six lycéennes s'approcha de moi. Je me tournai vers elles. C'était ce même groupe de filles qui empêchait toutes les autres de s'approcher trop près de Pit... Là, j'étais foutue.
Les lycéennes : Alors la nouvelle ? Tu ne t'imagines tout de même pas que l'on ne t'avait pas vue traîner dans les pattes de Pit ?
Clara : Mais pas du tout !
Les lycéennes : Écoute. Tu as deux solutions. Soit tu arrêtes de lui adresser la parole, soit tu le suis pour nous après les cours.
Là, elles commençaient à me taper sur le système.
Clara : Et pourquoi ferai-je ça ?
Les lycéennes : Pour nous dire où il habite. Nous ne l'avons jamais su !
Clara : Ca ne va pas ?! Ce genre de choses, c'est privé ! C'est personnel !
Les lycéennes : Réfléchis bien, si tu ne veux pas que nous te menions la vie dure.
Puis elles partirent. Je restai perplexe. Que pouvais-je y faire ? Dans tous les cas, elles m'empêcheraient d'approcher Pit si je ne leur obéissait pas.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top