Chapitre 7
Il faisait si froid.
— Maman !
La petite fille hurla dans la nuit, la voix étranglée par un lourd sanglot, le visage inondé de larmes. Elle marchait depuis des heures. La forêt était effrayante avec toutes ses ombres matérialisées sous la pâle lueur de la lune, ronde et pleine. Il y avait des bruits étranges qui lui faisaient peur, des hululements, des bruissements dans les buissons, le vent qui faisait s'agiter la cime des arbres.
Quand une chouette poussa un cri et s'envola au-dessus d'elle, les pleurs de la petite redoublèrent et elle se mit à courir en appelant ses parents.
Avec l'obscurité, elle ne vit pas la racine, trébucha et tomba. Charlie tenta de se relever. Ses mains et ses bras lui faisaient mal. Son genou était écorché.
C'est alors qu'il y eut un grognement. Le coeur de l'enfant se serra, son regard s'écarquilla et elle se mit à trembler de peur. Face à elle, une large créature venait d'apparaitre, sortant des buissons. Un loup. A terre, Charlie tenta de reculer sans quitter des yeux la créature qui lui semblait énorme. Violemment, elle saisit la petite médaille qui pendait autour de son cou et ferma les yeux.
— Pitié ! Quelqu'un... murmura-t-elle.
Le grognement se rapprochait de plus en plus.
Elle allait mourir.
*.*.*.*.*.*.*.*.*
Le lendemain, ils se mirent en route. Charlie avait encore fait des rêves. Surement que ces cachets anti-douleur stimulaient une partie de son cerveau alors qu'elle était profondément endormie. Dans tout le cas, la douleur s'était envolée et elle pouvait bouger sans boiter même si elle avait une certaine retenue. Wulfran avait avancé l'idée qu'elle avait une tolérance à la douleur plus importante que d'autres individus lambdas et que la codéine avait une processus de diffusion large, qui permettait de supporter la douleur plus longuement.
Son regard était rivé sur le paysage tandis qu'ils roulaient, le coude sur le rebord de la fenêtre, le menton sur son poing fermé. Lorsqu'elle était arrivée dans la région, elle n'avait pu constater la désolation, le vide, le dépeuplement, et pour cause elle avait passé le trajet dans le coffre d'une voiture. Ils avaient traversé le centre-ville de Fontainebleau et Charlie avait été marquée par les rues vides, sans âme.
— Où sont passés les gens ? Avait-elle alors demandé à Wulfran.
Concentré sur la route, elle vit néanmoins le loup la regarder du coin de l'oeil.
— Vous n'avez pas suivi l'actualité ?
Charlie hocha négativement la tête. Certes, elle connaissait les grandes lignes du coup d'État, la domination des lycans, mais quand toute cette histoire avait éclaté, elle avait quitté Chambéry et abandonné ses études pour retourner auprès de son père. Elle savait également que la répression était forte, les lois étaient opprimantes pour eux, simples humains et une résistance s'organisait.
— Les humains ont soit déserté, soit été chassé.
— Chassé ? S'étonna Charlie
— Ils se sont tous rassemblés ici. Contrôler Paris et lui donner un coté élitiste semblait essentiel.
— Ils ?
Charlie s'étonnait encore du comportement de Wulfar. Tout portait à croire qu'il avait une part importante dans l'organisation. Pourquoi serait-il venu à la villa alors, si ce n'était pour vérifier que Rolf avait bien une piste pour contrer la résistance ?
Un silence s'installa dans l'habitacle et depuis, elle continuait de regarder le paysage, pensive. Un peu moins d'une heure plus tard, même si Charlie n'était jamais allée à Paris, elle reconnut la seine. Ils ne longèrent qu'une faible portion avant de traverser le fleuve.
Ici encore, la foule ne se bousculait pas, et compte tenu de la réputation de la capitale pour ses rues et ses routes bondées, cela était d'autant plus surprenant.
— Paris a aussi été déserté...
Charlie faisait une lourde constatation.
— Les lycans n'aiment pas se balader dans les rues ? Demanda-t-elle avec une pointe d'ironie.
— Pas de si bon matin, répondit-il d'un ton neutre, sans tenir compte de son sarcasme.
Puis ils traversèrent un quartier qui semblait récent et au coeur duquel trônait d'immenses tours. Sur un panneau, Charlie put lire « Bibliothèque F. Mitterand ». Curieuse, elle se pencha pour contempler cette étrange architecture, très moderne, difficilement associable avec un univers de livres.
Les bâtiments étaient bordés d'une myriade d'escalier, faisant en sorte que ces édifices surplombent la route. La voiture s'arrêta en bordure de cet endroit, en face d'un immeuble tout aussi moderne que le reste. Charlie sortit de la voiture en serrant le sac rempli de vêtements que lui avait donné Sofia, la seule chose qui lui appartenait réellement. C'était sans doute pour cela qu'elle le serrait si fort contre sa poitrine.
La voiture de Sofia se gara à leur suite et elle en sortit accompagnée d'Amarok et Nashoba, ces deux personnes qu'elle avait entraperçu dans le bureau l'autre jour. Elle se rappelait avoir été impressionnée par leur charisme, cette aura étrange qui se dégageait d'eux. Sofia les avait présenté avant qu'ils ne partent pour la capitale.
Alors qu'ils gravissaient les étages, Charlie contemplait leur dos, leur peau mates, leurs cheveux d'un noir de jais. Ils étaient typés. Peut-être amérindien. Leur nom avait des consonances qui auraient pu appartenir à ces peuples natifs du nouveau-continent, enfin, ce n'était là que des suppositions. Les deux n'avaient pas prononcé le moindre mot, se contentant de simplement hocher la tête dans sa direction.
Quand ils parvinrent dans l'appartement, Charlie resta un moment dans le petit hall, regardant Sofia, Amarok et Nashoba s'installer, ne sachant que faire ni où aller. Quand la large main de Wulfran se posa sur son épaule, elle ne put s'empêcher de sursauter. D'une pression, il l'invita à avancer, ce qu'elle fit, comme un pantin entre les mains de son marionnettiste. Il ouvrit une des portes de l'appartement et Charlie découvrit une vaste chambre simple mais chaleureuse, loin de l'univers froid et luxueux de la villa de Fontainebleau.
— Vous prendrez ma chambre.
— Vous habitez ici ?
Wulfran haussa un sourcil.
— Vous vous attendiez à quoi, Mademoiselle Perrin ? Une grotte peut-être ?
Charlie fit claquer sa langue contre son palais.
— Ce n'est pas ce que je voulais dire et vous le savez très bien.
Le sourire en coin qu'il lui offrit confirma ses dires. Il se moquait d'elle.
— Je voulais dire que c'était surprenant. Dans le bon sens du terme.
— Installez vos affaires et rejoignez-moi dans le salon, dit-il en tournant les talons.
Charlie siffla entre ses dents.
— Rustre, grogna-t-elle faiblement, pour qu'il ne l'entendent pas tout en déposant le sac sur le lit.
Il n'y avait pas grand chose et les habits étaient simples, un jean's, une jupe, des t-shirt, des débardeurs, de quoi se changer pendant cette semaine en somme. Charlie ouvrit un des placard de la chambre. Il était vide. Elle ne put s'empêcher d'en faire de même avec les commodes et les autres éléments de la penderie. Il y avait quelques vêtements, mais la plupart des cintres et des tiroirs étaient vides. C'était réellement surprenant. Vivait-il réellement ici ?
Il y eut des éclats de voix puis le bruit d'une porte qui s'ouvre et se referme. Enfin le silence. Sofia et les deux autres venaient surement de quitter les lieux.
Charlie quitta la chambre, pensive et déprimée. Le mystère autour de Wulfran ne cessait de s'agrandir, le brouillard s'épaississait et elle avait l'impression, plus que jamais, de marcher à l'aveugle, dans l'obscurité la plus totale. Et elle n'avait aucune lumière pour la guider. Elle était seule.
— Encore perdue dans vos pensées, Mademoiselle Perrin.
Charlie sursauta et se tourna vers Wulfran avant de mettre aussitôt son bras devant ses yeux. Il se tenait dans l'encadrement d'une porte vitrée qui menait sur un balcon. Le soleil lui faisait face et l'éblouissait tel les pleins-phares d'une voiture lors d'une nuit sans lune.
L'instant d'après, il était face à elle, cachant les rayons agressifs du soleil. Cela aurait pu être plus confortable si seulement cela ne rendait pas le loup si imposant face à elle, dans le contre-jour.
— Vous êtres trop distraite.
Charlie ouvrit la bouche pour lui lancer une réplique acerbe mais elle fut interrompue par une tasse qu'il lui fourra entre les mains. La bonne odeur du café fit frétiller ses narines.
— Il va falloir apprendre à être davantage sur vos gardes si vous voulez sortir sans risque.
— Sortir ? Répéta-t-elle, estomaquée.
De nouveau, il lui offrit ce sourire en coin qui lui semblait propre tout en haussant un sourcil. Charlie commençait à reconnaitre chez lui des expressions, des attitudes.
— Vous pensiez que j'allais vous enfermer jusqu'à la fin de vos jours ?
— L'idée m'a effleurée l'esprit, rétorqua-t-elle en bougonnant, le regard en biais, boudeuse.
— Un oiseau n'est pas fait pour demeurer en cage ?
— Parce que je suis un oiseau maintenant ?
— Vous êtes comme un oiseau posé sur une branche.
Son ton sardonique lui fit froncer les sourcils. Il semblait avoir une tendance à aimer filer la métaphore. Avec ce même petit sourire, il tourna les talons et sortit sur le balcon. Charlie le suivit et alors qu'elle allait grogner une autre réplique, elle fut soufflée par la vue.
Ils étaient au dernier étage, alors l'appartement avec une vue imprenable sur la BNF, la Seine et le reste de la capitale. En cet instant, Charlie oublia toute sa rancoeur et son agressivité, perdue dans sa contemplation. Oh elle aurait préféré se retrouver dans un cadre moins urbain, mais il fallait bien avouer que Paris avait son charme. Puis, les premières paroles de Wulfran lui revinrent en tête, gonflant son coeur d'espoir.
— Soyez comme l'oiseau posé pour un instant sur des rameaux trop frêles qui sent plier la branche..., souffla-t-elle pour elle-même.
Il y avait une légère brise qui caressait son visage et faisait voleter doucement ses cheveux autour de son visage. Sur le balcon, il n'y eut plus un bruit et Charlie trouva cela apaisant.
— Venez par ici, Mademoiselle Perrin. Et buvez votre café tant qu'il est encore chaud.
Vidée de toute colère, elle obéit sagement et prit place sur cette petit chaise en bois qu'il lui désigna. Elle savoura également cette gorgée de café qui lui réchauffa le corps, bien que la température estivale soit douce, même à cette heure de la matinée.
— Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie...
— Mais vous allez le faire quand même...
Il lui lança un regard autoritaire qu'elle réussit à soutenir malgré tout.
— Je vous disais donc que les humains libres étaient rares ici, à Paris. Pour ne pas dire inexistants.
— Très rassurant. Et vous disiez que je pouvez sortir ?
— Pas sans laissez-passer.
Cette fois-ci, ce fut au tour de Charlie de hausser les sourcils.
— Et en quoi celé consiste ?
— Habituellement, à un marquage.
D'abord, Charlie ne comprit pas ce que cela signifiait. Puis, en voyant son regard insistant, elle comprit et perdit toutes ses couleurs.
— Je dis bien habituellement, Mademoiselle Perrin. Ne vous tracassez pas pour rien.
Tout en disant cela, il glissa vers elle une feuille. Méfiante, elle s'en empara non sans cesser de lui jeter des coups d'oeil prudent, ce qui semblait l'amuser. Charlie siffla entre ses dents, pestant contre l'humour douteux de Wulfran.
— C'est un papier temporaire qui atteste que vous travaillez pour moi.
— Oh. Et quel genre de travail attendez-vous de moi ?
Wulfran se penche et posa son menton entre sur son poing.
— Entretenir cet appartement ? Soyez créative, Mademoiselle Perrin. Surprenez-moi.
Puis il lui tendit un objet doré. Mais ce n'était pas de l'or. Curieuse, elle abandonna le papier et prit le bijou, car s'en était un, entre ses mains. C'était un bracelet qui paraissait ancien. Il était formé d'un ruban plat, lisse, enroulé en spiral dont les extrémités étaient rehaussées de dorure. Celles-ci représentaient la tête et la queue d'un serpent. De fines gravures parsemaient le corps onduleux du reptile dans une volonté d'imiter la peau écaillée de l'animal, dans un souci de naturalisme et de raffinement du détail. C'était absolument magnifique.
— C'est ancien. Ne le perdez pas !
— Je ne suis pas aussi empotée que vous semblez le croire ! S'insurgea-t-elle.
Mais pour qui la prenait-il ?
— Ce n'est pas ce que je crois, dit-il en se levant, et Charlie l'imita aussitôt.
— Et que croyez-vous ?
Il contourna la petite table pour lui faire face, franchissement les quelques centimètres qui les séparaient. Charlie était obligée de lever la tête pour soutenir son regard et elle fut soudainement surprise par la chaleur qu'il dégageait. Une douce chaleur réconfortante et en même temps tellement... torride.
Elle ne le connaissait que depuis quelques jours, mais Charlie pouvait affirmer que Wulfran Byrne était le genre de personne à l'attitude détachée et continuellement moqueuse. Mais à cet instant, il dégageait une aura étrange, entre électricité et assurance, une sorte de sauvagerie mais pas dans le sens où elle se sentait en danger. Enfin, pas vraiment. Ce n'était clairement pas identifiable.
— Je pense que vous êtes une personne intelligente, valeureuse, courageuse.
Charlie resta muette devant cet aveu, autant par les mots qui avaient franchi ses lèvres que par le ton qu'il avait employé. Si grave. Si sérieux. Et son regard. Si profond.
Puis il lui fit une pichenette sur le front, ce qui eut le don de la sortir de sa rêverie. Elle se frotta le front en grognant.
— Mais vous manquez d'instinct.
Charlie lui jeta un regard assassin mais cela ne fit que renforcer l'expression moqueuse de Wulfran.
— Je dois m'occuper de certaines choses. Vous allez rester seule pendant une partie de la journée.
— Oh et que suis-je sensé faire ?
Le loup eut un drôle de regard puis il lui désigna le papier qu'il lui avait précédemment présenté.
— Vraiment ? Rétorqua-t-elle d'un ton sarcastique.
— Oh Mademoiselle Perrin, votre situation pourrait être bien pire non ?
— Oui... merci de me le rappeler, répondit-elle d'un ton amer en détournant le regard.
Une légère tension s'installa entre eux. Puis, elle le vit déposer quelque chose.
— J'ai pensé que vous voudriez les récupérer.
Charlie sentit les larmes lui monter aux yeux alors qu'elle découvrait son portefeuille et son portable. Avec une intense émotion, elle saisit ses items. Le portable était cassé, l'écran en mille morceau. Il ne s'alluma pas. Mais dans son portefeuille se trouva quelque chose de bien plus précieux. Elle l'ouvrit et poussa un soupir de soulagement en voyant que la photo était toujours là. Elle avait figé un instant de son enfance, avec son père et sa mère, même si elle avait caché cette dernière en pliant la photo.
— Merci, souffla-t-elle d'une voix étranglée.
Beaucoup de questions se bousculaient dans son esprit, mais aucune ne franchit ses lèvres. Wulfran hocha la tête puis il la dépassa et entra dans l'appartement. Elle l'entendit s'affairer, surement en train de se préparer pour sortir.
— Soyez cet oiseau qui chante pourtant, sachant qu'il a des ailes, s'écria-t-il pour qu'elle puisse l'entendre depuis le hall.
Charlie sursauta et se précipita à l'intérieur de l'appartement.
— Vous connaissez ces vers de Victor Hugo ?
Mais il était déjà parti. Décidément, Wulfran Byrne ne cessait de la surprendre.
*.*.*.*.*.*.*.*.*
Charlie erra longuement dans l'appartement et si au début elle n'osait rien toucher, elle finit par s'occuper en rangeant ici et là quelques affaires. Cependant, sa tâche fut très rapidement terminée. Les lieux semblaient vides, comme s'il n'y avait presque jamais personne. Aucune photo. Aucune décoration. Il y avait cependant une chose qui attira son attention, une grande bibliothèque qui courrait tout le long d'un large mur dans le salon et dont les étagères pliaient sous le poids des nombreux livres.
Elle ne résista pas longtemps à l'idée de parcourir les dos, survolant les titres qui révélaient un intérêt pour des thèmes variés. Cependant, la plus grande partie de ses livres semblaient anciens. L'une de ces éditions attira son attention et avec une extrême délicatesse, elle tira le livre et s'installa dans le canapé, les yeux rivés sur les pages jaunies de ce recueil de Victor Hugo.
— L'édition originale des "Chants du Crépuscule", souffla Charlie pour elle-même, fascinée et excitée à l'idée de parcourir ces pages.
Charlie avait toujours aimé la littérature. Elle s'était à la base prédestinée à des études de médecine, son désir de soigner des gens surpassant toutes ses autres passions, mais elle avait toujours dévoré les livres avec voracité, que ce soit de la littérature classique, moderne, fantastique... C'était d'ailleurs en raison de cette passion qu'elle avait choisi de se reconvertir en libraire. Continuer ses études à Chambéry aurait été pure folie, d'ailleurs la ville n'avait pas tardé à se soumettre. Certains métiers étaient devenus prohibés.
Avec délicatesse, elle tournait les pages et elle s'arrêta à son poème préféré. Ce n'était pas le plus connu. Ce recueil s'éloignait de son style habituel, ses revendications et ses critiques du pouvoir. Ici, il y avait une ligne poétique à l'esthétique plus délicate, exploitant une forme davantage narrative, descriptive, loin de ses figures rhétoriques habituelles.
En rangeant le précieux recueil, son regard tomba sur une autre édition qui lui fit froncer les sourcils. Les Métamorphoses d'Ovide. Il n'était pas sensé être là. Les loups avaient brulé bon nombre de livres, réduisant en cendres de nombreuses traces de l'histoire. Charlie avait entendu parler de la mise à sac du Vatican et de l'incendie de sa bibliothèque.
Les autodafés étaient à chaque fois réalisés sous les régimes autoritaires, dictature, royauté, ou par foi... Ou parce que certains auteur étaient considérés comme des dégénérés, comme sous le régime nazi. Cependant, quand la liste des livres interdits était sortie, Charlie s'était interrogée sur les véritables raisons.
Emportée par la curiosité, Charlie commença sa lecture.
« Inspiré par mon génie, je vais chanter les êtres et les corps qui ont été revêtus de formes nouvelles, et qui ont subi des changements divers. »
Des formes nouvelles ? Aussitôt, elle découvrit dans une ce livre un intérêt. Métamorphose... est-ce que ce livre expliquerait quelque chose à propos des lycans ? Cela expliquerait pourquoi ils ont décidé de le bruler.
Charlie continua sa lecture de ce récit qui commençait par la création du monde par des dieux puis de l'apparition de l'Homme. Quand elle vit les noms de Jupiter et Saturne, Charlie sut aussitôt qu'il s'agissait d'un récit de mythologie romaine. Pourquoi bruler un simple conte ?
« Du haut de son trône, Jupiter voit les crimes de la terre. Il gémit ; et se rappelant l'horrible festin que Lycaon venait de lui servir, il est transporté d'un courroux extrême, digne du souverain des dieux ; il les convoque ; à l'instant ils sont assemblés. »
Lycaon... ce nom... il était si proche du nom de leur race, les lycans. Etait-ce une simple coïncidence ? Charlie en doutait. Mais alors qu'elle voulut poursuivre sa lecture, elle constata que la page à coté n'avait rien à voir, comme ci...
Son regard se posa alors sur le milieu, et elle constata de fins morceaux de pages, à peine visibles. Quelqu'un avait arraché des pages. Wulfran ? Charlie retourna le livre dans tous les sens et elle remarqua un code. Une bibliothèque. En ouvrant l'ouvrage à la première page, elle vit un tampon.
Bibliothèque Nationale de France.
Charlie se redressa aussitôt. Elle devait s'y rendre. Son regard accrocha l'horloge dont le tictac résonnait dans le silence de la pièce. Quinze heure. Wulfran lui avait dit qu'il vaudrait mieux qu'elle sorte le matin mais sa curiosité l'apporta sur la raison. Elle devait en savoir plus.
Rapidement, elle fourra le document qui attestait qu'elle travaillait pour Wulfran. Elle regarda longuement le bracelet en bronze de forme serpentine avant de le glisser à son poignet. Sans perdre un instant, elle se précipita dans le hall, prit une clef laissée là, surement à son intention, puis elle sortit de l'immeuble, bien décidée à comprendre cet univers et cette race.
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