Chapitre 19
Quand je sors du lycée la voiture m'attend juste devant le portail, alors qu'Aiden m'avait dit qu'il attendrait sur le parking. Je prends tout mon temps avant de m'y rendre. Je parle un peu avec les filles, salut d'autre gens de ma classe. Sarah est la première à partir puis Cassy annonce que son âme-sœur l'attend. Finalement, il ne reste plus que Maelys mais elle reçoit un texto et doit s'en aller elle aussi. Je n'ai plus d'autre choix que de monter dans la voiture et le silence m'accueille.
— Ça te fait rire en plus, s'amuse Aiden en me voyant sourire.
— Oui, déclaré-je sans pouvoir cesser de le faire.
— Rappelle-moi la règle la plus importante, demande-t-il sans aucune trace de colère.
— Tu parles de la règle qui disait que je devais t'envoyer un message toutes les heures ? demandé-je en le regardant innocemment dans les yeux.
— Celle-là même.
— C'est vrai qu'elle était intéressante...
— Mais pas assez pour que tu la suives ?
— Je l'ai suivi, contredis-je en ne le quittant pas du regard.
— Tu n'as envoyé qu'un seul message, rétorque-t-il.
— Oui, comme tu n'as pas répondu j'ai supposé que tu étais décédé et que je n'avais plus besoin de le faire, indiqué-je dans un haussement d'épaule.
Il pouffe.
— La prochaine fois, commencé-je, si tu veux que j'envoie des messages, il faudra d'abord répondre aux miens.
— J'ai voulu y répondre, assure-t-il en se rapprochant de moi doucement, mais je n'ai pas trouvé les mots. Je n'avais qu'une seule envie, retourner dans ta tête et ne plus jamais en sortir.
Cette réponse me fait sourire et je comble l'espace qui nous sépare pour l'embrasser. « Aiden. » « Kayla. ».
— La journée a été incroyablement longue, souffle-t-il.
— Moi, je l'ai trouvé très agréable ! J'adore aller à l'école.
— Tu t'es fait des amies ? se réjouit-il.
— Je crois, les filles avec qui j'étais aujourd'hui étaient sympa, c'était très amusant. J'ai parlé avec à peu près tous les humains de ma classe et Sarah, je ne savais pas qu'elle ne l'était pas et j'ai été surprise en l'apprenant.
— Pas d'autres amis loups ? s'amuse-t-il.
— Non, ça a beau être un lycée mixte, il y a une vraie barrière. On aurait dit qu'il y avait écrit humain en grosse lettre sur mon front, même les profs font du favoritisme.
— Ah bon ? s'étonne-t-il, ce n'était pas comme ça quand j'y étais.
— Tout le monde devait bien se comporter en présence de l'alpha, taquiné-je. Tu ne connais pas encore le meilleur ! m'exclamé-je mystérieusement.
— Quoi donc ?
— Je n'ai eu aucun devoir supplémentaire aujourd'hui...
Un sourire éclair son visage. J'ai passé le reste de la journée d'hier à faire tout ce que les profs m'avaient déjà donné, en le délaissant. « Je ne t'ai rien que pour moi, ce soir ? » déclare-t-il avec espoir. « Pour toi tout seul » assuré-je « et pour Key aussi » rajouté-je. Il sourit d'autant plus.
— On rentre à la maison ? propose-t-il avec entrain.
— On rentre à la maison, approuvé-je.
La voiture démarre et nous quittons le lycée. Sans tenir compte des ceintures de sécurité, Aiden m'installe sur ses genoux. « Tu m'as trop manqué »explique-t-il en enfouissant sa tête dans mon cou. Je ne proteste pas, parce qu'il m'a manqué aussi.
Quand on sort de la voiture, Aiden ne se dirige pas vers la maison mais dans la forêt m'invitant à faire de même. Sans dire un mot, main dans la main, nous parvenons en bordure du lac. Le soleil commence doucement à disparaitre derrière la ligne d'horizon mais il fait encore jour.
— J'espère que ton cours de sport ne t'a pas trop épuisé, commence Aiden avec un sourire.
Il porte ma main à ses lèvres pour y déposer un baiser et commence à m'entrainer vers le lac. Je le suis jusqu'à ce que ses chaussures rentrent dans l'eau.
— Qu'est-ce que tu fais ? demandé-je en lâchant sa main.
Il me retourne un sourire malicieux et continue de reculer dans l'eau qui imbibe son pantalon, son t-shirt et sa veste. Il va même jusqu'à passer la tête sous l'eau. « Elle est froide ? » demandé-je avec crainte. Il reste à ras de l'eau, bouche dissimulée par les flots mais je devine qu'il sourit. « Je vais te réchauffer ».
Sa réponse me fait rire mais je sais qui a parlé.
— Bonjour, Key.
— Bonjour, princesse. Aller, rejoins-moi...
Son air de petit ange arrive à me corrompre. Je songe un instant à retirer mes chaussures, à l'inverse d'Aiden, mais j'imagine que le fond doit être rempli d'algue bien gluante. Je prends une seconde avant de me jeter à l'eau, métaphoriquement bien sûr. Aiden se moque de moi à chaque grimace causée par l'eau qui est, évidemment, froide.
Aiden attend que je sois complètement immergée avant de s'approcher de moi, m'encerclant de ses bras. Mon t-shirt flotte un peu alors il parvient à toucher la peau de mon dos, me faisant frissonner.
Je le sens s'enfoncer un peu plus dans l'eau, je n'ai certainement plus pied et je m'accroche un peu plus à lui.
— Détends-toi, je ne vais pas te lâcher.
— Je ne sais pas nager.
— Je sais. Je ne te lâche pas, répète-t-il.
Il m'enjoint à passer sur son dos et s'enfonce encore plus. Cette fois, ni lui, ni moi n'avons pied. « N'aie pas peur... » « Ce n'est pas vraiment que j'ai peur, je ne sais juste pas faire... ». Néanmoins, plus on s'éloigne de la rive et plus je suis inquiète. Aiden semble plutôt bien réussir à supporter ma charge et nage comme si je n'étais pas là.
— Il va falloir que tu apprennes à nager, commence Aiden sans paraître essoufflé par l'effort.
— C'est vraiment obligé ?
— C'est le chemin le plus rapide pour aller jusqu'à ma meute et la semaine prochaine vous allez commencer un nouveau cycle en sport.
Piscine. Les filles en ont vaguement parlé à la fin du cours.
— Tous ceux de ton âge savent nager, poursuit-il. Le lycée te fera difficilement une dispense, même si la demande vient de moi...
— Je ne vois pas comment je vais pouvoir apprendre à nager en une semaine...
— Je suis un professeur très compétent, assure-t-il.
Il attrape mes mains et me guide devant lui, je bats des pieds vainement c'est lui qui me porte toute entière.
— Et si quelqu'un nous voyait de l'autre rive ? m'inquiété-je.
— C'est encore un peu trop loin, même pour les yeux d'un loup... Tu vas essayer de flotter, met tes mains sur mes épaules.
Je m'exécute, légèrement tremblante mais ses yeux dans les miens me donnent confiance. Je relève les jambes à sa demande et je me retrouve à faire la planche sur le ventre. Puis sur le dos. Aiden va doucement, ne me presse pas. Key en profite pour mettre ses mains là où il ne devrait pas et s'excuse d'un regard innocent.
Quand je me trouve à bout de souffle, Aiden me remet sur son dos. Il nage un peu avant de retourner sur la berge et j'accueille la terre ferme avec soulagement.
— On reviendra nager demain, indique Aiden en retirant sa veste et son t-shirt.
Je ne réponds pas, je reste bloquer sur son torse nue incroyablement bien bâtie et il le remarque.
— La vue te plait ? suppose Key en me surprenant.
Je suis trop embarrassée pour répondre alors je détourne simplement le regard. « T'inquiète, ma vue est top aussi. » Je tourne ma tête vers lui, intriguée et un clin d'œil me répond. Ses yeux descendent vers mon propre haut que je n'ai pas retiré mais qui laisse voir, à travers le tissu mouillé, mon soutien-gorge.
Je pivote immédiatement sur moi-même, me retrouvant dos à lui mais encore plus embarrassée qu'il y a quelques minutes.
— Donne-moi ta veste, demandé-je.
— Elle est trempée, tu vas attraper froid, rétorque-t-il d'une voix taquine.
— Je prends le risque.
Sa veste tombe sur mes épaules et je me dépêche d'enfiler les manches, en prenant soin de bien la fermer sur le devant. Du coin de l'œil, je vois Aiden sourire. Je frisonne. « Voilà, maintenant, j'ai froid ». Il sourit d'autant plus mais vient se positionner derrière moi et, alors que je m'attends à ce qu'il m'encercle simplement de ses bras, il me soulève complètement du sol pour me positionner contre son torse, telle une princesse.
Je ne me débats pas, bien au contraire, c'est très agréable d'être contre lui. Son torse est chaud, bouillant même, mais pas trop, juste assez pour que l'envie de m'endormir me vienne.
— J'avais dit que je te réchaufferais, glisse-t-il malicieusement en me serrant plus près.
Cela me fait sourire et je me blottis un peu plus dans ses bras. « Tu peux dormir, si tu en as envie, je nous ramène à la maison ». Il ne me faut pas plus pour le faire.
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