Chapitre 16


Le réveil du lendemain est des plus agréable, notamment parce que je ne me fais pas réveiller par mon cauchemar. Non, ce qui me réveille c'est la chaleur d'un rayon de soleil qui atteint mon visage, ça et une main qui fait des vas et viens sur mon bras, délicatement, du bout des doigts.

Sans ouvrir les yeux, je tente de deviner la position dans laquelle nous nous trouvons. Il doit être assis, appuyé contre la tête du lit, réveillé. J'entends un bruit de feuille, peut-être a-t-il pris du travail en attendant mon réveil. Ma tête est presque sur son torse tandis qu'un de mes bras entoure sa taille comme s'il était un doudou géant. L'une de mes jambes s'est emmêlée à la sienne. Je me tends pour ne pas bouger, je trouve cette situation gênante. « moi, je te trouve adorable quand tu dors... »

Je choisis de ne pas répondre bien qu'il parait évident qu'il sait que je suis réveillée. Il retire les quelques cheveux qui obstruent mon visage et les places délicatement derrière mon oreille.

— Tu veux dormir encore ?

Non.

— Tu veux manger quelque chose ?

Non.

— Je crois qu'il y a des pancakes...

Mon ventre crie famine pour moi.

— Je dis à Martin d'en apporter, s'amuse-t-il.

Martin c'est l'équivalent de Patricia chez Aiden, il s'occupe de l'intendance de la maison. Ses pancakes sont absolument divins. Je me décide enfin à ouvrir mes yeux et à les planter dans les siens.

— Bonjour, Aiden, soufflé-je doucement.

— Bonjour, Kayla.

— Bonjour à toi aussi, Key.

— Bonjour, princesse.

— Tu as bien dormi ? reprend Aiden.

— Oui mais... c'est bizarre, je me sens encore plus fatiguée que les jours où je ne dors que 4 heures par nuit.

— Comme je te le disais hier, recevoir et donner sont deux choses différentes, je t'ai donné pas mal de mon énergie durant la nuit et ton corps essaie de trouver un moyen de faire avec, il est bientôt midi.

Je regarde avec stupéfaction l'horloge au mur. Je crois que je n'ai encore jamais dormi aussi longtemps et je me sens encore prête à retourner dormir. « tu peux » m'encourage-t-il.

— On ne va pas rester là toute la journée, murmuré-je en me recouchant tout de même contre lui refoulant un énorme bâillement.

— On peut. J'ai déjà emmené du travail et je peux parler avec ma meute sans avoir à te déranger.

— Juste une petite heure de plus, concédé-je en me blottissant davantage contre lui.

Je sens sa main passer dans mes cheveux et je m'endors avant même que les pancakes de Martin n'arrivent. Finalement, je ne me réveille vraiment que deux heures plus tard et seulement parce que Aiden murmure mon prénom.

— Il faudrait que tu manges quelques choses, tu n'as rien avalé hier soir.

— Je n'ai pas très faim... déclaré-je la voix encore un peu enrouée.

Même les pancakes ne me donnent plus autant envie. « Ce n'est qu'une impression, tu penses que mon énergie te suffit mais ça ne te nourrit pas »

— Mange quelque chose, m'ordonne-t-il gentiment en me tendant une assiette de pancakes.

— Je ne les mange que si Martin les a faits à la cannelle, protesté-je.

— Il les a faits spécialement pour toi, évidemment qu'ils sont à la cannelle, rétorque-t-il rieur.

— Alors je veux bien en prendre un, déclaré-je sur un ton faussement hautain.

Mais aussitôt que je le termine, l'appétit revient... Avec un sourire contenu, Aiden me tend de nouveau l'assiette et je le foudroie d'un faux regard menaçant pendant un dixième de seconde. Tu es dans ma tête là ? tenté-je. « Non... Pas le moins du monde... » Tu as mangé ? « Des pancakes aux fruits rouge »

— Il en reste encore un, propose-t-il.

— Cannelle contre fruit rouge ? ajouté-je

— Vendu !

L'avantage de parler par la pensée, c'est qu'on peut parler en ayant la bouche pleine. Aiden manque de s'étouffer avec son pancake et nous partons dans un fou rire.

Sur quoi tu travailles ? « Des rapports de Naya, mes bêtas m'en envoient régulièrement » Ils te disent quoi ? « Les bonnes et les mauvaises nouvelles, les passages dans le territoire, les naissances, les décès et tout ce qui leur semble utile » Il y a des mauvaises nouvelles ? « Non mais j'aime bien prendre le temps de les lire. Parfois, je me sens coupable de ne pas être présent pour eux en tant qu'alpha ». Tu es un très bon alpha. « Qu'est-ce que tu en sais ? »s'amuse-t-il mais sa voix marque un certain espoir.

— Ce n'est pas difficile à comprendre. Il n'y a qu'à voir les personnes dont tu t'entoures. Martin, Justin et même Mavis, tu l'intègres dans ta meute pour ce qu'elle est et ce qu'elle sera plus tard. Tu l'aides à devenir meilleure, à protéger tout comme tu protèges ta meute que j'ai hâte de rencontrer d'ailleurs.

— Même si ce sont des loups ?

— Je ne déteste pas les loups, seulement ceux qui font de mauvaises choses et une meute avec un aussi bon alpha ne peut pas être mauvaise.

— On pourrait retenter la visite avec Mav la semaine prochaine ? propose-t-il avec entrain.

— Pourquoi la semaine prochaine ? rétorqué-je aussi enthousiaste que lui. Pourquoi pas demain ?

— Tu ne pourras pas, rétorque-t-il soudainement embarrassé.

Je l'encourage à s'expliquer d'un regard.

— J'ai fait mon possible pour avancer les papiers d'inscriptions et tu vas pouvoir commencer les cours... demain.

— Déjà ? m'étonné-je.

— Oui, ça a été plus rapide que ce que je pensais mais tu peux attendre encore un ou deux jours.

Pour rester plus longtemps avec toi ? « C'est l'idée, oui » Tu pourrais te déguiser en prof ? « et draguer une de mes élèves ? quel genre d'alpha je serais ? » s'amuse-t-il. Je commence soudainement à m'inquiéter et Aiden le remarque.

— Qu'est-ce qui ne va pas ?

— Il y a peut-être des devoirs, m'empressé-je d'expliquer, des contrôles demain que je n'ai pas encore révisé !

— Les profs ne t'en voudront pas, tu viens d'arriver dans l'école c'est normal que tu n'en sois pas au même programme dans ton ancienne école.

— Non, ce n'est pas normal, contredis-je, j'ai de bonne notes, excellente même d'après mes enseignants, je ne peux pas me permettre d'échouer à un seul contrôle.

— Ton prof de maths a dit que tu pourrais le faire plus tard, rassure-t-il.

— Donc il y a bien un contrôle ?

— Oui, concède-t-il légèrement boudeur.

— Qu'est-ce qui se passe ? demandé-je soucieuse.

Il n'a pas l'air enjoué et ne me répond pas immédiatement. Aiden. Je ne peux pas entrer dans ta tête, moi. Il sourit puis lâche ses rapports pour me prendre dans ses bras. « Je ne veux pas que tu ailles à l'école. » Mais c'est toi qui as insisté pour que j'aille dans cet établissement ? « Oui, parce que je ne voulais pas que tu partes plus tôt tous les matins pour aller dans un autre territoire » Donc c'est bien, non ? Je pars plus tard et je reste ici. « Oui, mais tu pars quand même »

Son air boudeur se ressent dans ma tête et ses bras viennent m'encercler davantage. « L'école va te prendre tout ton temps... et tu ne seras pas avec moi ». Je souris, comme attendris.

— Serais-tu du genre possessif ?

Il grogne en s'offusquant légèrement sans pour autant me lâcher. Ce qui me permet d'avoir une réponse à ma question. Un alpha possessif. En y réfléchissant bien, je crois avoir déjà vu cette part de sa personnalité.

— On pourra toujours se parler à distance, non ?

— Le lycée est un peu trop loin pour un lien qui n'est pas accompli, regrette-il.

— Dans ce cas, il ne te reste plus qu'à rester à proximité du bâtiment ! m'amusé-je.

Je le sens sourire. « Ce n'est pas l'envie qui manque... ». Mais tu as du travail, terminé-je. « J'ai du travail » confirme-t-il. « J'ai déjà pris beaucoup trop de retard. »

— Tu m'auras pour toi tout seul après l'école.

Cette idée ne sembla pas lui faire plaisir au contraire et il souffla un grand coup.

— Tu finis à 18h tous les jours...et tu commences à 8h tous les matins...

— Comment ça se fait que tu connaisses déjà mon emploi du temps et pas moi ? rétorqué-je amusée.

— J'ai eu le temps de lire tout ce que le directeur a envoyé pendant que tu dormais, confit-il.

Il consent enfin à me lâcher et récupère un paquet de feuille déposé sur la table de nuit.

— Emploi du temps, professeurs, devoirs... tout est là, déclare-t-il en me le tendant.

Je me redresse immédiatement, parfaitement réveillée afin de l'examiner en détail. Il se place derrière mon dos et revient m'enlacer tout en me laissant le loisir de lire les feuilles.

— J'ai sport demain, constaté-je.

— Et ton contrôle de math se déroule mercredi matin, ajoute-t-il dans mon cou.

— Probabilité et statistiques, remarqué-je en lisant la note d'un enseignant. J'ai déjà fait ce chapitre, on a commencé par ça à l'orphelinat.

— Alors ça ne devrait pas être trop long à réviser, espère-t-il.

— Disons que ça veut juste dire que je peux rester dans tes bras un peu plus longtemps... 

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