Chapitre 8

S : Elle est vraiment nulle à chier ta voiture.

Là, je pouvais pas le contredire... mais moi, au moins, j'en ai une.

On sortit de la voiture pour regarder sous le capot. On est restés plantés là pendant quelques secondes, les yeux grands ouverts à dévisager tous ces fils, ce moteur et ces... bidules.

WY : Dis moi que tu t'y connais en mécanique.

S : Non monsieur, pas du tout...

J'avais aucune idée d'où pouvait provenir le problème.

WY : J'vais voir sur internet ce que ça peut être.

S : T'as plus de batterie, abruti.

J'avais oublié ce détail. En fait... on est grave dans la merde là, nan ?

Si.

Ça y est, cette fois c'est moi qui me mets à paniquer. Cette route, perdue dans les basses montagnes coréennes, n'était pas du tout fréquentée. On avait croisé presque aucune voiture ni maison durant cette dernière heure de route.

WY : On fait quoi ..?

S : J'pense que le mieux c'est de marcher jusqu'à trouver une maison. Avec un peu de chance, une voiture passera avant qu'on en trouve une.

WY : On ferait mieux de marcher en direction de la mer, de l'autre côté on n'a pas croisé d'habitation depuis une heure.

S : Bon. Bah let's go. Je prends mon sac, comme ça on aura de quoi manger si on a faim.

WY : D'accord, moi je laisse mes affaires dans la voiture.

C'est ainsi que nous nous sommes mis à longer la route, abandonnant ma pauvre voiture dans un champ.

Qu'est-ce que j'avais fait pour mériter de me retrouver coincé là avec mon seul ennemi ? Il avait l'air encore énervé à cause de tout à l'heure. Il marchait devant moi d'un pas déterminé.

WY : Tu veux pas ralentir un peu ? Si tu continues à cette allure, tu seras crevé dans une heure.

S : C'est pas ma faute si t'arrives pas à suivre, gros naze - me lança-t-il sans se retourner.

Je me mis à trottiner jusqu'à lui.

WY : Tu m'en veux encore pour ce que j'ai dit tout à l'heure ?

WY : Yunho m'a dit que t'avais pas vu ta mère depuis plusieurs mois, c'est pour ça que j'ai sortit ça - j'ai continué, voyant qu'il ne répondait pas. C'était con mais j'me suis excusé alors si tu pouvais arrêter de faire la gueule ça serait sympa.

San s'arrêta de marcher et m'attrapa par le col de ma veste. Il approcha dangereusement sa tête de la mienne avec les sourcils froncés, me fixant dans le blanc des yeux.

S : Tu connais rien de ma vie alors essaye plus de faire le malin avec ça, ok ?

WY : Oui, ça va, j'ai compris...

S : Bien. Allez viens, dépêche toi si tu veux pas rester coincé avec moi trop longtemps - dit-il en éloignant enfin son visage du miens.

C'est bon, on dirait qu'il boude plus. Tant mieux.

_
Il devait être quelque chose comme 17h. Ça faisait plus d'une heure qu'on marchait comme des dératés et on commençait à fatiguer. On a donc décidé de faire une pause. Heureusement que San a pensé à prendre de l'eau. Ça me fait mal de l'admettre mais il aura bien été utile avec son eau et ses gâteaux.

WY : Tu me passes de l'eau s'te plaît ?

S : T'es sûr, t'as pas peur de tomber malade si tu bois dans la même bouteille que moi ? - me lança-t-il moqueur.

Il en rate pas une pour me rappeler que je l'aime pas, celui-là.

WY : Désolé mais j'préfère tomber malade que de mourir déshydraté. C'est bien tenté mais tu vas pas te débarrasser de moi si facilement.

Il rigola.

S : J'ai pas envie de me débarrasser de toi, je serais trop flippé si j'me retrouvais tout seul.

Oh, qu'est-ce qu'y lui prend d'être aussi honnête tout à coup ? En temps normal, j'aurais profité de cette aubaine pour me foutre de sa gueule comme il faut mais là, j'en avais pas envie. Sûrement parce que moi aussi, au fond, j'serais trop flippé s'il n'était pas là.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top