Chapitre 5
Comme je l'avais espéré, Yunho tourna la page plutôt rapidement puisque, deux mois plus tard, il m'avoua être en crush sur une fille de la classe.
Putain, il me fait trop rire. J'étais assis à ma table, l'observant de loin essayer de taper la discute avec la fille en question. Je pense que ça peut marcher entre eux-deux.
Je décidais de décrocher mon regard de ce spectacle, cherchant autre chose pour me divertir en attendant l'arrivée du prof.
Mes yeux jetèrent leur dévolu sur San qui venait d'entrer dans la salle de classe. Je l'avais presque oublié, celui-là.
Je vous ai pas dit mais, ces dernières semaines, il m'avait un peu lâché la grappe, allez savoir pourquoi. Est-ce qu'il s'était enfin lassé de me faire chier ? J'en sais rien, en tout cas une chose était sûre, il m'énervait toujours autant. À rire bruyamment avec des amis qu'il venait de rejoindre.
Au final, il ne m'avait jamais dit ni fait de truc qui soit réellement blessant. Mais ses mots et ses actes, au fil des journées écoulées, avaient constitué un poids qui avait été de plus en plus lourd à porter. Il m'avait fait me remettre en question alors que j'avais rien à me reprocher.
Et durant cinq longs mois, je l'avais détesté pour ça. Aujourd'hui encore, alors qu'il avait arrêté de venir me faire chier toutes les 5min, je continuais à le haïr.
Vous voulez savoir ce qui est le plus drôle dans tout ça ? M'en voulez pas svp, je tiens à vous; le plus drôle c'est que je m'étais surpris plusieurs fois à le provoquer. Sauf que là, vous l'aurez compris, je ne répondais pas à ses remarques vu qu'il ne m'en faisait plus vraiment, c'était seulement moi qui m'étais mis à le chercher. Comme si nos engueulades faisaient maintenant partie des mauvaises habitudes dont je ne peux pas me débarrasser.
Ouais, je sais, j'avais attendu longtemps qu'il me lâche et finalement c'est moi qui veux pas le lâcher. Surtout, dites le moi si j'suis con, hein ?
En même temps, il m'avait poussé à le détester et là, d'un coup, il s'était remis à me snober. Fallait bien que je continue à déverser ma haine sur lui, non ? Que je lui rappelle qu'il avait fait de nous des ennemis.
Tenez, un exemple sous vos yeux :
WY : C'est bon, t'as finit d'brailler ? - lui avais-je lancé nonchalamment alors qu'il passait devant ma table pour rejoindre la sienne.
S : Quoi, t'es jaloux parce que t'as pas d'ami avec qui parler ?
C'est fou la facilité avec laquelle ses mots réussissent à me mettre en rogne. Vous allez me dire que je cherche la merde aussi, mais j'vous entends pas.
HJ : Wooyoung t'es sérieux ? C'est toi qui le cherches maintenant ?? - me glissa-t-il depuis la table derrière moi.
YS : Faut pas essayer de comprendre, c'est Wooyoung. Têtu comme une mule - lui était assis à ma droite.
Tous les deux avaient été témoins malgré eux depuis des mois de nos échanges grinçants avec San.
Heureusement pour eux, dans une semaine et demie on sera en vacances. Pendant deux semaines, ils n'auront pas à subir nos querelles. Heureusement pour moi aussi d'ailleurs, qui n'aurai pas à voir la tête de l'autre crétin.
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