San s'allongea à son tour, à une trentaine de centimètres de moi. Le ciel était dégagé et les étoiles étaient belles.

S : Ça va, t'as pas trop froid ?

Je tournais la tête vers lui pour le regarder à travers la lueur de la lune.

WY : Nan, ça va. Grâce à ton sweat...

Cette lueur qui me permis de voir le léger sourire qu'il afficha suite à ma réponse.

WY : Et toi ..?

S : Mh... J'ai un peu froid quand même... Mais t'inquiète, j'vais survivre.

Merde, lui il m'a prêté son sweat mais moi je sais pas comment l'aider... J'avais des pulls dans ma valise que j'ai laissée à la voiture, je pensais pas qu'on allait se retrouver à dormir dehors...

WY : Tu veux que j'te rende ton sweat ?

S : Nan, sinon c'est toi qui auras froid.

Gêné de pas pouvoir l'aider, je détournais le regard le dirigeant à nouveau vers les étoiles qui scintillaient au dessus de nos têtes.

S : Dommage qu'on soit pas amoureux, on aurait pu se coller pour se réchauffer !

Sa remarque me fit écarquiller les yeux. C'est fou les conneries qu'il peut sortir, celui-là.

WY : T'es débile ou quoi ?

S : Ça va j'plaisante, t'as pas d'humour ma parole !

WY : Je sais que tu plaisantes, c'est trop absurde pour que tu sois sérieux. Jamais j'tomberais amoureux d'une tête d'endive comme toi.

S : C'est l'asticot qui dit ça ? J'suis sûr qu'en vrai tu me trouves super beau gosse !

Il a pas tort, mais ça il le saura pas.

WY : Mhhh... Disons que ça peut passer. Pour une endive.

S : Ah l'batard - rigola-t-il, ce qui me fit décrocher un sourire.

J'en reviens pas d'être allongé là, au milieu de nul part, aux côté de Choi San dont j'apprécie exceptionnellement la compagnie.

WY : Si t'as vraiment froid, tu peux t'approcher un peu. On partagera peut-être un peu de chaleur...

Sans détourner mon regard du ciel, je sentis le siens se poser sur mon visage avant de l'entendre ramper jusqu'à moi. Je fus à deux doigts de sursauter quand je sentis son bras frôler le miens.

Heureusement que j'ai dit « un peu »...

S : Bonne nuit, Woo.

« Woo » ? C'est nouveau, ça.

WY : Bonne nuit tête d'endive.

Je l'entendis sourire. Oui, un sourire ça s'entend, bande de rabats-joie.

Je fermais enfin les yeux, sentant le sommeil m'attirer dans ses bras.

Lorsque je les rouvris, j'aperçus le soleil se dégager timidement de l'horizon. Ce n'est qu'après une dizaine de secondes que je remarquais que la tête de mon ennemi était posée contre mon épaule.

Alors c'était pas un mauvais rêve ? J'étais vraiment coincé là avec Choi San ? Oh mais... Il est en train de trembler...

C'est vrai qu'il fait super froid, là. Mais ça ira mieux dans quelques minutes quand les premiers rayons de soleil nous atteindront.

WY : San - chuchotais-je en le secouant doucement.

S : Mmh... Keski spasse ..? - essaya-t-il d'articuler.

WY : Euh t'étais en train de trembler alors j'ai eu peur que tu meurs de froid.

S : Oh... Hehe, tu t'es inquiété pour moi ? - demanda-t-il taquin.

WY : Pas vraiment, c'est juste que si tu meurs, je pourrais plus te jeter sur la route si une voiture passe.

S : Bien vu - sourit-il avant de se redresser.

S : C'est vrai que j'me les caille. Fais moi un câlin.

WY : Dans tes rêves. Va au soleil.

S : T'es pas drôle - lâcha-t-il en se relevant avant de marcher jusqu'à un coin ensoleillé.

J'vois pas bien en quoi ça aurait été drôle, mais bon.

Je décidais de le rejoindre car moi non plus j'avais pas bien chaud.

S : On va voir la ferme ? Elle fait beaucoup moins peur maintenant qu'il fait jour - dit-il en l'observant de loin.

WY : Ouais.

Nous avons mangé les deux derniers Twix que San avait puis nous sommes dirigés vers la ferme en question.