#141

La suite, mes Sucrettes Perverses chérieeeees !

On en était au moment où l'infirmière de Kookie déblatérait sur ses magnifiques atouts, de manière tout à fait inapropriée... 😳

***

L'infirmière de Jungkook se penche soudain vers moi pour me glisser à l'oreille :

  - Mais laissez-moi vous dire que vous ratez quelque chose. Même blessé, il est très beau dans son plus simple appareil, vous avez beaucoup de chance...

Je rougis encore davantage –j'ignorais que c'était possible– et c'est tout mon visage que je sens s'embraser.

Je n'en reviens pas du culot que Yuri a, de dire ça à la fiancée-même du patient dont elle parle.

  - Vous savez quoi ? J-Je vais me charger de le laver, je décide, changeant brutalement d'avis.

Un court silence suit ma déclaration, puis l'infirmière éclate soudain de rire.

  - Je ne pensais pas que ça marcherait ! elle s'exclame.

Je reste bouche-bée quelques secondes, puis je comprends ce qui la rend hilare : elle a dit ces choses sur mon fiancé uniquement pour me faire réagir.

Elle a comprit que j'étais timide envers Jungkook, et m'a manipulée pour que je trouve moins malaisant le fait de l'aider à faire sa toilette, que celui d'entendre parler de ses atouts physiques par elle.

Et pour ne plus avoir à entendre ce genre de commentaire de la part de Yuri, j'ai décidé d'être celle qui lave mon fiancé, le voyant nu à sa place.

C'est vrai que quitte à rougir, je préfère que ce soit devant Jungkook que devant elle. En cet instant présent par exemple, je suis en train de me ridiculiser devant ma propre employée...

Yuri m'a manipulée grossièrement, en deux mots déplacés seulement, et j'ai sauté le deux pieds dans le plat. Ma réaction était tellement évidente, mon changement d'avis si prévisible, que je comprends pourquoi ça l'a fait rire.

Je lâche moi-même un sourire.

- Je suis désolée de vous avoir mise mal-à-l'aise, s'excuse Yuri en s'éventant le visage du plat de la main ; mais vous allez vous occuper de la toilette de votre fiancé à ma place, et c'est ce que je voulais entendre.

Elle prend une grand inspiration, et s'explique plus sérieusement : 

- Je ne suis pas feignante, ne vous méprenez pas, mais à l'instant-même où j'ai commencé à travailler pour vous, j'ai remarqué que vous n'alliez pas bien. Monsieur Jeon a raison, vous êtes pâle, vous semblez fébrile, et ça ne date pas d'aujourd'hui... Je comprends, c'est dur de voir une personne que vous aimez dans un état pareil. Mais je pense que vous occuper vous-même de laver votre fiancé, voir chaque jour ses blessures se refermer de vos propres yeux, vous fera du bien.

J'acquiesce.

Je comprends.

Yuri a raison, et je l'en remercie à voix haute.

Je n'ai jamais vraiment eu d'amies, mais je sens qu'elle pourrait en être une pour moi.

Elle est un peu brute de décoffrage, certes, moins solennelle et réservée qu'une infirmière plus âgée, mais ses intentions sont bonnes. Et j'apprécie non seulement son travail, mais aussi sa compagnie.

Nous décidons de retourner ensemble dans le salon, nous immobilisons sur son seuil, confuses.

Yuri laisse échapper un juron en voyant que son patient a quitté le sofa : Jungkook n'est plus dans le canapé, alors qu'il n'est pas encore sensé marcher...

Il s'est levé, et a contourné le siège pour faire quelques pas en direction de la cuisine.

J'ignore combien de temps ça lui a prit, mais il y était presque parvenu avant que nous ne revenions dans la pièce.

Ça fait une distance importante pour un homme dans son état, et j'ignore si je dois être fière ou inquiète...

  - Chérie, il sourit en levant laborieusement la jambe gauche pour faire un pas supplémentaire dans ma direction. Regarde ça...

Il n'a pas le temps d'en dire plus, que le poteau qui soutient la poche de sa perfusion se met à trembler, en même temps que tout son corps.

Ses muscles sont fatigués, il va tomber !

  - Jungkook ! je couine en me jetant sur lui, planquant ma tête à son torse et passant les bras dans son dos, juste à temps pour le retenir.

Yuri vient immédiatement à ma rescousse en me voyant plier sous son poids, trop important pour moi, et m'aide à le soutenir alors que nous le ramenons jusqu'au canapé, où nous le faisons se rasseoir.

  - J'étais juste pressé d'avoir un câlin de ta part..., rit doucement mon fiancé et ignorant nous deux regards meurtriers. Et j'en ai marre d'être assis ou allongé à longueur de journée.

Je lui en veux –j'aurais pu rouvrir ses plaies en le serrant contre moi pour l'empêcher de tomber– mais j'essaie de relativiser :

  - Au moins il a réussi à marcher seul, c'est encourageant, non ? je demande à l'infirmière.

Elle non plus n'est pas contente qu'il ait pris le risque de saboter dix jours de travail de guérison, mais elle acquiesce :

  - En effet, c'est même impressionnant... Il devait vraiment le vouloir son câlin.

Tout à coup, son expression change et elle se met à fixer le plafond en ouvrant de grands yeux.

  - Oh ! Oui..., elle laisse tomber en se raclant la gorge.

Je la regarde sans comprendre, et fixe le plafond à mon tour, confuse.

Mais il n'y a rien là-haut.

Je baisse la tête et parcours rapidement le sol ainsi que le canapé du regard, à la recherche de la cause de son embarras... Et je ne mets pas longtemps à la trouver.

Mes yeux s'arrêtent sur les cuisses de Jungkook –entre ses cuisses, pour être précise– là où un soudain renflement étire le tissu de son jogging.

Mon fiancé, qui s'est bien sûr lui-aussi rendu compte que son sexe avait durci, a perdu son sourire.

Il saisit nerveusement le coussin le plus proche de lui, et le pose sur son entre-jambes.

Contrarié, il s'apprête à s'excuser de l'effet visible qu'à eu notre étreinte sur son corps, mais en bonne infirmière, Yuri le devance : 

  - C'est bon signe, Monsieur Jeon, elle déclare en quittant à son tour le plafond des yeux. Votre corps retrouve ses réflexes naturels, ça annonce deux choses. La première : le retour de votre santé. La deuxième : la dose réduite de médicaments que vous prescrit dorénavant le docteur Jung, est adaptée car elle n'ihibe plus votre capacité à érecter.

J'observe Jungkook baisser légèrement la tête et serrer les dents.

Il devrait se réjouir, et pourtant il se crispe clairement à l'entente de ces deux nouvelles.

Et je sais pourquoi.

  - Je vais retirer votre perfusion et vous laisser, annonce Yuri, en joignant le geste à la parole.

Elle s'active, tandis que je fixe mon fiancé en silence.

Elle choisit le bon moment pour partir, je dois avoir une discussion avec lui.

  - À demain, nous salue Yuri cinq minutes plus tard, en quittant l'appartement. Je serai là aux alentours de neuf heures du matin. J'ai un autre patient à dix.

Je lui lance un sourire reconnaissant, et lui fait signe de la main avant qu'elle ne referme la porte derrière elle.

Puis je prends place aux côtés de Jungkook sur le divan.

- C'est revenu, il gémit en levant les yeux vers moi, les doigts serrés sur le coussin qui couvre son érection. Mon tout-nouveau désir...

  - Et je sais pourquoi ça te fait dérange, j'assure, tout en posant doucement la main sur son épaule. Mais tu n'as pas à t'inquiéter pour ça.

  - Comment ne pas m'inquiéter ? Jimin est peut-être mort, mais il a laissé son emprunte sur mon corps et dans mon esprit. Je ne suis plus asservi, mais je n'ai plus le contrôle sur ma propre personne pour autant : il m'a changé, il a modifié la façon dont mon corps répond aux sollicitations, il m'a rendu demandeur de sexe.

  - Maintenant, tu es simplement comme tous les autres hommes..., je souffle. Mais le désir est quelque chose que tu ne connais pas encore, alors je comprends que ça te fasse peur.

  - Non. Tu ne comprends pas.

Il saisit fermement mon poignet, et retire ma main de son épaule.

Je l'avais posé là car d'habitude, mon contact l'apaise, mais apparemment ça n'en est plus le cas.

Lorsqu'il réajuste le coussin qui couvre son sexe de sa main libre, je comprends que c'est plutôt l'inverse : mon toucher ne fait que l'exciter davantage.

  - Je ne suis pas devenu comme les autres hommes, explique Jungkook, je suis devenu pire. Jimin m'a brisé pour me conditionner, pour changer ma nature... Coups de fouet, chocs électriques, couteaux dans ma chair... Il a utilisé la douleur sur moi, à chaque fois que selon lui, je ne m'abandonnait pas assez au plaisir qu'il me donnait en parallèle, stimulant mes organes génitaux en continu. Il a fait en sorte qu'à terme, je ressente le besoin irrépressible d'assouvir mon désir dès qu'il apparaît, sans quoi mon cerveau s'attend à être puni par la souffrance.

Il déglutit avec difficulté, et relâche mon poignet, qu'il commençait à serrer un peu fort à la mention de ces souvenirs traumatisants :

  - Il a fait de moi un animal, avide de sexe malgré lui. Tu n'en as juste pas encore été témoin, parce que jusqu'à aujourd'hui, mon corps était trop occupé à rester en vie et à gérer les médicaments, pour se laisser envahir par le désir...

Mon fiancé se penche en avant, pose ses coudes sur ses genoux et se prend la tête entre les mains :

  - Maintenant que le désir est revenu, j'ai tellement peur qu'il retrouve l'intensité démesurée qu'il pouvait atteindre pendant les séances de torture, et qu'il me pousse à te faire du mal...

Les larmes aux yeux, je prends le visage de Jungkook entre mes mains, et plante mes prunelles droit dans les siennes.

  - Tu n'en feras rien, je laisse tomber, du ton le plus assuré que je n'ai jamais eu. Tu ne me feras pas de mal.

Je le sais au plus profond de mes tripes.

Jimin t'a peut-être changé, je poursuis; mais pour autant, tu n'as pas perdu ces dix ans de souvenirs que tu as partagé avec moi, à m'aimer et me protéger jour après jour. Aucun acte de torture ou d'aliénation, ne peut aller à l'encontre d'une dévotion pareille.

Une larme salée dévale la joue de mon fiancé, et je la happe avec mes lèvres pour la faire disparaître, comme si elle n'avait jamais existé.

J'ai conscience que ça doit probablement faire grimper son excitation, mais j'ajoute :

  - On va travailler ça ensemble, le sexe...

Je ne suis pas sûre de la suite de ma phrase, mais je veux que Jungkook se sente mieux, alors elle sort quand même :

  - ...je vais faire en sorte d'être plus... ouverte... envers toi, de te satisfaire. Il faut juste que tu patientes encore un peu, qu'on y aille étape par étape... Je sais que ça peut paraître absurde, mais je ne suis toujours pas prête à... à sauter le grand pas...

Mon cœur se serre.

- Mais je vais faire en sorte que ça arrive. Et de ton côté, tu vas faire des efforts aussi, et contrôler ton surplus de désir quand il se fait sentir. N'hésite pas à communiquer quand tu sens que les choses dégénèrent en toi, et ensemble on va réussir à va faire de toi une personne normale.

Après avoir souffert d'être les deux extrêmes –d'abord frigide puis hypersexuel– tu le mérites bien.

Mon fiancé me regarde comme si j'étais la plus belle des choses, ému, et c'est à lui de supprimer une larme qui coule sur ma joue.

Je ne sais même pas pourquoi je pleure. Tout ira bien.

  - D'accord, souffle Jungkook.

Il se penche sur moi pour déposer un baiser léger, contenu, sur le coin de mes lèvres.

- Pour toi, je pourrai arriver à faire n'importe quoi.

- Je sais bien. 

Sur le plan sexuel, tu étais gay et tu es devenu bi pour moi.

Et sur le plan général, tu me sauves déjà la vie en permanence, en étant mon protecteur et ma raison de vivre...

Je me serais bien endormie avec Jungkook sur le canapé cette nuit-là, comme on le faisait souvent jusqu'à il y a un mois encore, quand on vivait ensemble chez mon père...

Mais aujourd'hui, c'est impossible. Son état m'en empêche.

Il doit dormir seul, pour éviter tout mouvement ou frottement inutile, qui rouvrirait ses blessures en voie de guérison.

  - Je t'aime, déclare mon fiancé un quart d'heure plus tard, tandis que je quitte la chambre dans laquelle je l'ai aidé à s'alliter.

  - Je t'aime aussi, je réponds sincèrement, m'apprêtant à fermer la porte sur ces mots.

  - Chérie ?

J'interromps mon geste en entendant Jungkook m'appeler dans le noir.

- Oui ?

  - Ne sors plus de l'appartement pour aller faire les courses, d'accord ? On se fera livrer à partir de maintenant.

Je reste silencieuse quelques secondes, prise au dépourvu par le nouveau sujet de conversation, puis je riposte :

  - Pourquoi ? On se cache déjà toute la semaine, Jungkook... les courses etaient ma seule excuse pour mettre le nez dehors de temps en temps.

Et dieu sait que c'est oppressant de rester confiné 24h/24h, même si c'est pour se cacher d'un père qui vous veut du mal.

  - Écoute-moi et ne fais plus nos courses toi-même, d'accord ? insiste mon fiancé. La casquette que tu portes quand tu sors, ne cachera pas toujours bien ton visage aux caméras de surveillance. Si tu continues, un jour nos ex-collègues de la police te reconnaîtrons, ils te tomberont dessus et t'emmèneront directement à ton père, qui te fera ce qu'il veut. Dans le meilleur des cas, il te demandera de mentir aux autorités pour le protéger, dans le pire il te tuera... On ne peut plus savoir de quoi il est capable.

Je baisse la tête. Il n'a pas tort.

  - Attends que je me rétablisse. Reste en sécurité à l'appartement d'ici là, et on ira porter plainte contre lui tous les deux ensuite. Avec moi à tes côtés, tu n'hésiteras pas à lui faire face, et lui ne lèvera pas la main sur toi.

Je garde le silence, alors il s'assure que j'ai bien compris :

  - Plus de sorties pour toi, chérie, c'est d'accord ? Tu comprends que c'est la meilleure décision, n'est-ce pas ?

Je réponds enfin :

  - ...oui, je comprends.

Comme souvent, ses arguments tiennent la route et il a raison.

  - Bonne nuit, mon amour.

Déprimée mais consciente de faire le bon choix, je referme la porte derrière moi, et me dirige vers la petite chambre attenante pour faire chambre à part.

***

Si je suis mes plans, le prochain chapitre sera à la fois dérangeant, et à la fois CHAUD ! 🔥🔥🔥 (Lemon, oui oui)

Et je ne pense pas que vous vous attendez -ou même que vous pouvez deviner- ce qu'il va se passer... D'où la qualification de "dérangeant" pour la suite.

Mais je suis quand même presque sûre que vous allez aimer 🤗 Alors j'espère que vous avez hâte de lire !!

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