Le Fil de l'Araignée:

Sur l'Azur parsemé d'étoiles, là où règnent les dieu;
Vivait une déesse tisseuse de vie aux yeux sombres.
Sa beauté était aussi limpide que les ruisseaux des montagnes, ses cheveux aussi blonds que les blés d'or du champs de Mars et l'ivoire des éléphants sacrés.

Elle aimait parcourir la voûte céleste observant les domaines terrestres:
les sphères du Paradis et les cercles des Enfers.

C'était une déesse pleine de sagesse, curieuse de nature et au désir secret d'un jour comprendre la plus étrange des créatures:
L'Homme.

Par un lointain regard vers les eaux noires et enflammées du 7ème cercle des Enfers,
Notre déesse aperçut les Violents.
Parmis ces âmes damnés il y eut une ombre qui semblait gardait toute sa fureur se mouvant à travers les corps et les cimes découpés de milliers d'aiguilles se plantant sous les pieds jusqu'à la cheville.

Cette ombre se débattait, patogeant dans le sang croupis et les feux de mercure, hurlant en silence, levant la tête vers le ciel toujours noir.

Soudain en observant cette âme, elle sentie en elle le frémissement d'un souvenir qui se propageait comme une onde à la surface d'un lac, faisant miroiter un évènement du passé.

Elle se souvint de sa vie de terrestre lorsqu'elle n'était pas plus grande qu'une allumette.

Il était un homme en fuite qui se nommait Kandata, c'était un brigand, voleur et assassin aussi violent que cupide.

Il ne s'intéressait qu'à lui même et ne vivait que pour lui. Il ne respectait aucune loi ni aucune murs tirant profit de chaque situations et personnes qu'il rencontrait.

C'était un être vil et avide dont l'odeur du sang ne le quittait jamais vraiment.

Une nuit alors qu'il était poursuivit par les hommes aux services de la Justice,
alors qu'il s'enfuyaient par les bois,
Il failli écraser dans sa foulée une araignée qui nettoyait sa toile des gouttes d'eau de la bruine.

Il arrêta net sa botte et se fit alors encercler.
Le lendemain,
l'existence de cet homme fut à jamais réduite et son âme fut envoyé dans les Enfers pour l'éternité pendant qu'une araignée se voyait octroyé une permission céleste afin de devenir la prochaine gardienne de la voûte stellaire.

La déesse submergée par ce souvenir, plia les genoux.
Elle se sentait redevable envers cet être qui lui accorda le droit de vivre alors même qu'elle n'était pas plus grande qu'une fleur de jonquille,
une araignée insignifiante que d'autres hommes auraient volontiers écrasé.

C'est alors qu'elle ressentie le besoin de sauver cet être meurtris et de racheter ses fautes auprès des dieux.

Elle laissa ainsi tomber dans l'univers, le fil d'or de sa soie sacrée jusqu'aux Enfers où se trouvait notre brigand sans coeur.

Dans les miasmes Infernaux, voyant un point brillant se former dans le ciel,
Notre homme leva la tête.
Constatant qu'il s'agissait d'un fil, il y vit là le moyen de s'échapper de ce purgatoire.
Le fil était fin et brillant, il semblait suffisamment solide pour supporter son poids.

Il s'y aggripa alors et levant les bras, poing après poing, centimètres après centimètres, il s'élevait.

Il savait habilement escalader dans les ténèbres en criminel qu'il fût mais l'Azur était lointain et le domaine des dieux plus encore.

Il eut alors envie de se reposer quelques instants observant ce monde si bas dont il pouvait constater pleinement l'étendue.

Il n'était pas encore arriver à son but mais d'ici déjà l'odeur putride n'était plus et le 7ème cercle infernal lui paraissait plus petit que jamais.

Souhaitant reprendre son ascension, il regarda alors sous ses pieds c'est alors qu'il vit tout au fond des bafonds les âmes damnés s'aglutinaient à son fils tel une grappe de raisins tandis que d'autres déjà commençaient l'ascension.

Il se mit alors à escalader de plus en plus vite s'écriant que ce fil était sien, s'époumonnant pour que les damnés lâchent la corde céleste aussi fine que le fil d'une araignée.

Voyant un damné se rapprochait dangereusement de sa position il donna alors un violent coup de pied sur son crâne le faisant chuter.

" Ce fil est à moi, à moi et à personne d'autre ! Descendait où je vous ferai tous chuter ! C'est à moi ! Vous m'entendez ! Qui vous à permis de grimper ?!
Lâchez le ! "

À peine avait-il dit ces mots,
La bouche tout contre ses poings serrant le fil d'or, que son souffle brisa net le fin filet d'espoir.

Ayant vu la réaction de Kandata, la déesse avait lâché le fil, le rendant dès lors aussi ordinaire et fragile que n'importe quelle fil de soie d'une araignée ordinaire.

"Comme les humains sont étranges et compliqués, pourquoi a-t-il voulu se sauver seul ?"

Nul être ne ce suffit à lui même, aucune âme ne peut prévaloir sur une autre.
Le droit accordé à l'un doit être le don de l'autre comme on transmet l'espoir d'un homme à un autre.

Elle partit alors reprenant son observation des mondes établis.
Ayant fait ce qu'elle pouvait pour cette homme qui un jour lui sauva la vie.

Fin.