Pétale d'OR №1: L'Homme et le Loup

L'Homme et le Loup:

C'est toujours comme ça dans les contes pour enfants,
à chaque fois c'est le loup qui est le méchant.

Ils disent que c'est dans ma nature de tuer que je suis un assassin mais eux qui sont ils ?

Je me nourris des dociles agneaux qui n'ont pas eu l'intelligence de rester sur leur gardes certe,
mais l'Homme lui se nourrit de milliers d'espèces!
Non c'est bien pire que ça, L'Homme est un prédateur pour lui-même!

Il chasse ses congénères, il a tué son propre frère.

On m'appelle le Pêcheur, l'Assassin, la Bête du Gévaudan ou encore la créature du Diable !
On fait de moi un monstre qui hurle à la nuit tombée...
Ne vous êtes-vous jamais demandés pourquoi nos cris résonnent au soir ?

Nous les loups
partageons la même mémoire et les mêmes douleurs.
La mémoire de nos ancêtres.

Nous étions fiers et imposant, nous avions les pattes les plus rapides, les yeux les plus vifs et les crocs les plus acérés mais tout bascula lorsque la liberté de nos ancêtre fût bafoué.

Depuis nous nous faisons discret lorsque les hommes sont à proximité...

Il se nommait Grand Brun, son pelage avait les reflets du charbon et ses yeux étaient comme deux éclatantes noisettes.

Rien n'avait d'emprise sur lui même pas le vent mais ça c'était avant, avant qu'il ne rencontre cette jeune humaine emmitouflée dans sa cape de velours grenat.
La jeune fille l'avait capturé en le fixant droit de ses yeux d'enfant.

Plus tard un mot fut donné à cet acte, un mot maudit dans la langue des loups:
Apprivoisé.

Il passait ses jours avec elle dans les champs de fleurs et ses nuits à veiller sur sa demeure.
Puis vint un dimanche où le mauvais œil fut jeté.
Des larmes de colère coulèrent dans le flot du sang versé
Pendant qu'un agneau du Berger succombait à ses blessures.

Peut être était-ce l'un de nous ou un tout autre animal, un ours ou même un brigand d'homme mais là n'était pas la question.
Là n'était pas la Justice!
Puisque la Justice est une affaire d'Homme... envers les Hommes.

Les regards se tournèrent vers mon pelage brun cherchant l'excuse pour y planter leurs bâtons.

Je pris la fuite.

Le petit chaperon rouge ne savait plus si elle devait défendre les hommes ou secourir son meilleur ami le loup.

Elle prit le chemin de la forêt vers le lieu de leur première rencontre.
Grand Brun était couché sur le ventre, le regard plein de dépit.

Pas besoin de mot pour comprendre ses suspicions et son interrogation.

Un autre loup vint se glisser dans le tableau.
C'était notre soeur Belle.
Elle venait le sermonner et l'avertir du danger qu'il en courait à s'allier et tourner autour des hommes.
Elle ne comprenait pas pourquoi il s'était tant attaché à cette humaine.

Elle grognait cherchant à l'effrayer pour qu'elle s'en aille.
L'humaine ordonna alors à Grand Brun de l'attaquer.

Le silence avait paralysé ses veines.

Elle lui ordonna d'attaquer.

Nous les loups ne pouvons nous en prendre à notre famille, à notre Belle,
Mais il ne pouvais pas non plus laisser son amie se faire contaminer par la peur et la haine de ceux qu'elle ne connaissait pas.

Un coup de fusil retentit.
Belle venait de mourir.

Dans la précipitation et l'expectative personne ne vis le bâton planté dans le flanc charbonneux de Grand Brun.

Elle versait un torrent de larmes murmurant dans la langue des hommes tout contre le museau tiède de son ami le loup :

" Pourquoi, pourquoi ne m'as tu pas protégé, si tu l'avais fais tu aurais pu vivre avec nous! Pourquoi as-tu choisis ta liberté
et ton instinct sauvage. "

Alors hurlant de douleur j'intimai mes derniers souffles de vie dans sa langue maternelle :

" C'est toujours comme ça dans les contes pour enfants... À chaque fois c'est... Le loup qui est le mechant. Ce... Ce n'est pas un homme que tu trahis. "

Il n'y eu ni tombe ni longue attente.
Les hommes laissèrent Grand Brun et sa soeur mourir en paix, l'un près de l'autre.

Paix et Justice, que c'est concept sont si humain... Si humain qu'il ne s'adressent qu'à eux.

Notre meute se recueillirent un long moment autour d'eux, penchant leur truffe sur leur visages afin d'absorber leur derniers souvenirs, nos souvenirs... Notre histoire.

Ainsi mouru le Grand Méchant Loup.

Ainsi naquit la méfiance des loups envers les Hommes et les cris de douleurs déchirant la nuit lorsque remonte dans nos esprits la mémoire de nos ancêtres mort de la main de l'Homme.

Levant nos museaux au dessus des cimes nous glapissons tendrement en direction de la Lune:
" Loup y es-tu ?
Toi qui rêvait secrètement d'un jour y emmener ton peuple et ton amie...
Toi qui rêvait secrètement d'un monde où l'étranger serait un précieux présent des dieux et non un objet de peur et de cloisonnement...
Loup y es tu ? [...] "

Liberté Justice Paix et Mémoire tiennent-ils plus de l'Humanité ou de la Vie Sauvage ?
À chacun son avis, à chacun son histoire.

Fin.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top