Drapé Rouge:

Elle avait le coeur qui saignait laissant derrière elle une Rivière de pleures.
Elle avait des yeux d'un brun presque animal de la couleur du chêne.
Sa peau était douce et délicate comme la caresse d'un vent frais.
Son corps était élancé et ses jambes formaient un cœur bondissant à chacun de ses pas.

Lorsqu'elle se mit à parler je tremblais.

" Viens et soit courageux !

**Non ne vient pas vers moi et ne te fais pas avoir mon cœur a cessé de battre il y a longtemps**

Je dois m'en allé suit ma trace si tu en as l'audace. "

Elle s'en allait loin de moi, je savais que si je ne bougeais pas je ne la reverrai jamais.
Je savais que la seule chose qui me resterait serait son dos sensuel s'éloignant jusqu'à devenir un point transparent dans l'horizon.

Je ne voulais pas... Je ne pouvais pas vivre sans la revoir,
Alors j'ai avancé suivant la trace de son parfum aux notes subtiles de veines de Vénus, d'herbe à chat et de cèdre rouge:
Le parfum d'un Animal Sauvage.

J'ai suivis l'animal jusqu'à un coin sombre dans un jardin d'arbres et de pierres où seuls les rayons lunaires transperçaient la quiétude des lieux.

Là s'en suivit une partie de cache-cache et de Collin-Maillard, tour à tour chasseur et chassé.
Sa longue robe d'un rouge profond laissant derrière elle des vagues sanguines dont les mouvements et les formes rendaient ses déplacements d'autant plus fascinant et séduisant.

Elle m'avait happé dans ce jeu de séduction, je voulais maintenant attraper ce papillon de nuit dans mes filets.
Lorsque je parvins à toucher ses ailes, ses épaules, son cou;
Elle me murmura à l'oreille si j'étais vraiment prêt à tout,
si je pourrai survivre à son baiser.
Si j'étais fou...

- Alors nous partirons loin de cette réalité dans une illusion, un fantasme au dessus de la mer et je te briserai le cœur d'un baiser doux amer...

- Je pourrai être là pire rencontre de ta vie...

- Je n'ai déjà plus de cœur et je ne crois plus aux mensonges des Hommes...

- Je ne crois plus aux Femmes qui font semblant de ne pas saigner, regarde autour de toi, regarde comme ce flot de sentiments rouge carmin qui n'a jamais cessé de couler.
Regarde comme ta peau saigne et comme les plis de ta robe appelle au contact...

- Ne joue pas au plus malin avec moi je pourrais te surprendre !

- Donne moi la preuve de ce danger !

- C'est le sang de tes prédécesseurs qui a recouvert cette robe de la couleur des hématies.

- Alors pourquoi suis-je encore en vie ?

- J'aime... jouer avec ma nourriture...

- Si je ne suis qu'une proie de plus pour toi, je veux bien mourir dans tes bras, mais je crois être là bien plus que ça !
C'est comme si tu savais déjà qui j'étais...
Je ne veux pas savoir le cœur de qui tu as brisé mais qui a bien pu brisé le tien pour te changer et faire de toi cette prédatrice nocturne ...

- Il était parfait du moins en façade, Il portait le masque du loup et du mouton et cacher sous sa peau les pires vices... Il était...

- Un fantôme, un souvenir du passé. Peut importe ce qu'il était ! Ce soir il n'y a que toi et moi. Alors dis moi veux-tu me faire souffrir ?

... Non ...

- Veux-tu m'embrasser ?

Et avec seulement la lune comme témoin, avec seulement les mégalithes comme appuie et les arbres comme confesseurs,
Elle posa ses lèvres sur mon cou, remonta le long de la jugulaire avec sa langue ;
Lorsque ses pétales se refermèrent sur les miennes elle pincèrent légèrement les miennes.
Ma langue essaya de s'immiscer dans son antre elle l'a mordit, l'attrapant au vol:
La proie était capturé.

Le Drapé de sa robe vermeille forma autour de nous un doux cocon chaud, presque humide.

Ce Drapé écarlate fut le lit de nos ébats quand son corps si chaud, si sensuelle, se mouvait sur le mien.
Mes mains passèrent sur ses épaules, ses seins, ses hanches.
Mes yeux se posèrent sur la plus belle créature en ce monde qui avait un tatouage de geisha sur son dos et une fleur de lys sur son bras droit.

Lorsque l'effort devint intense cadencé par les va-et-vient et saccadé par des cris et quelques râles, parfois un murmure,
Je fus fasciné par son chant nocturne et voulut la remercier comme on remercie le ciel et la mer.

Nos fluides s'unissèrent
Dans un dernier plaisir commun, elle versa quelques larmes:
Des larmes de mystères et de beauté qui roulèrent sur ces joues jusqu'à sa mâchoire fine comme le lit d'un ruisseau se jetant vers l'océan.

- Tu es si belle quand elles coulent sur ton visage.

Je crois me souvenir qu'elle rougit à cet instant.

- S'il te plaît continue et ne pars pas...

- Continuer de parler de toi ou de m'unir à toi ?

- Les... deux...

- Je ne partirai pas, peu importe ce qu'il arrivera tu es devenue ma merveille, la succube que je compte bien rendre vivante...
Je veux qu'un jour tu me dises que tu m'aimes.

Et sous les plis de sa robe,
le drapé rouge-vif se remit à bouger
Cachant sous sa splendeur la vie.

Confiant à la foret des Interdits son nom.
Pour une légende supplémentaire, une autre histoire d'amour.

Fin.