Nuance de ROUGE №3: Défilé Nocturne


Défilé Nocturne:

Je me levai, pris la direction de la salle d'eau, une main sur le gel douche, une autre sur mes yeux à demie clos.
Quelques jets brûlant plus tard, je pris ma serviette et commençais à me sécher en frottant et appuyant fortement comme pour obliger ma peau à muer en s'eccorchant.
Puis vint le temps de m'apprêter, glisser ma chemise de lin sur mon corps, insérer mes jambes dans ce futal un peu trop serré et ajuster les derniers plis.

Nous étions tous parés de nos plus beaux atours, tous en rang, un par un, vers ce qui s'appelait le Hell'sGate.
Un nightclub du quartier de Hell's kitchen.

Là nous devions franchir le passage du Cerbère que l'on nommait ainsi en raison du videur et agent de sécurité de la boîte de nuit: Kerberos.
Un homme grand, musclé et trapus, au regard acéré et à la peau noire comme la terre-brûlé. Un homme qui effrayait bien des gens et jugeait durement le droit à l'entrée.

Nous avions tout prévus. Nos habits, nos portefeuilles bien garnis et quelques amies féminines spécialement réunis pour l'occasion.
La plus grande soirée du siècle nous ouvrait ses portes.

...

L'atmosphère été chargé d'électricité et une légère fumée nous embrumait l'esprit.
Partout autour de nous les corps dansaient et s'entrechoquaient, se frôlant pour mieux s'interpelaient.
La musique vibrait dans nos poumons et l'alcool submergeait nos êtres, nous étions en transe:
Un millier de personnes partageant le même rythme, le même souffle et les mêmes gestes.

Le verres s'empilaient aussi vite qu'ils se vidaient, nos corps se mélangeait à la foule formant un amas mouvant et vivant dont la sensation était semblable à celle de nager dans un gigantesque flan.
Plus je me mêlais à cette marée humaine et plus cette sensation dans mon ventre s'amplifiait et se durcissait.

C'était comme nageait à contre-courant dans une houle déchaînée.
Je me sentais déséquilibré, et l'envie subite de vomir me prit.

...

Peut être était-ce l'alcool dans mon sang, les lumières trop vives ou encore ce monstre vivant que formait les autres et qui m'emprisonnait en son sein.
J'étais déséquilibré et le reflux de mes intestins était ma manière de repousser ce flux d'hommes et de femmes qui me secouaient.

...

La foule était là, à s'enivrer, à valser comme un culbuto.
Mes amis et tous ces gens que je ne connaissais pas...
À boire l'eau trouble de ces alcools jusqu'à ne plus savoir marcher, ne plus savoir penser...

La musique rentrait en nous avec violence et tendresse à la fois comme pour rappeler la sensation d'un dernier ébat amoureux aussi puissant que fatale...
Tout ceci respirait la même chose, le même but.

L'objectif était clairement de s'oublier, de perdre toute individualité, de se fondre dans ce monstre horrible que formait tout ces corps entassés et liés les uns aux autres.

Cette vision d'horreur redoubla ma réaction de rejet.

Ce n'était pas que l'alcool qui me faisait vomir ce soir là mais cette bête immonde assoiffée de poison, de sueurs acide et de laser flamboyant.

Que ce serait-il passé si je m'étais fais absorber par cette créature, si j'avais continué à m'enivrer sans que mon foie ne réagisse ?

Aurais-je survécu ?
Serais-je devenu un être pâle et blanc comme un membre que l'on arrache de force de son corps et qui réclame de tout ses forces de refaire qu'un à nouveau:

Tel un bout de cadavre éloigné de son propriétaire cherchant à se greffer au premier être croisé.

...

L'angoisse me prit pendant que cette chose comprimait en se remuant.
Le souffle court, Je cherchais la sortie.
Titubant sur mes deux jambes, une main le long des murs, les yeux troublés par l'épaisseur de l'air.

J'étais pris au piège dans le ventre de la bête, prêt à être digéré par son flot continu de contact aussi brûlant qu'acide, aussi gluant que rude;
Par ses constrictions viscérales qui me pousser des parois vers le cercle des diables dansant.

J'étais pris au piège et je me débattais comme une hystérique en pleine consultation.

Mes yeux s'asséchaient,
la bile à mes lèvres pendait...
Aux diables Vauvert je m'éloignais de mon humanité.

Oh sueur éreintante, oh lueur vermeille et merveilleuse créature! Immondes visions qui bientôt auront faim de ma fin!
Oh oppressant cauchemar qui fera de moi une poupée de porcelaine dans le bruit des débris de mon âme !
Laisse moi vivre, laisse moi fuir !
Non! Que dis-je, laisse moi être...

Et mes paupière se fermèrent.

Laisse moi être...

Et mes pieds furent ma rédemption.

Laisse moi Être !

La porte s'ouvrit.

Je suis!

Fin.

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