Blanche-Neige:

Le printemps fleurissait de ses plus belles fleurs et la chaleur c'était confortablement installé dans son siège d'osier.
Voici 48 heures que j'ai soufflé les bougies d'une année supplémentaire.
J'étais dehors à flâner entre les fleurs de pensées et les tulipes blanches lorsque mon père me prit par la main.

" Où étais-tu encore passé !! Vient ta mère veut te voir. "

Je me souviens que ça sentait l'eau de javel et la lavande, les murs étaient laiteux et chaque hommes, chaque femmes, portaient une longue veste bleues.

" Attend ici, je vais aller fumer. "

Il n'est pas revenu de la journée.

J'attendais là dans le couloir, secouant mes petites pattes qui ne touchait pas le sol.
C'est un peu plus tard qu'une grosse madame noir vint me parler.

- Tu es le fils de Madame Lola ?

- Oui !

- Où est ton papa, tu es venue avec quelqu'un ?

- Il est parti.

- Tu veux voir ta maman ?

- Oui ! S'te plaît !

La chambre n'était pas bien grande, je regardai le lit : pas de maman. Où était-elle ?
C'est en tournant la tête que je la vie, assise sur une chaise.

Un tube blanc était attaché à sa main et passait par son nez, elle avait l'air fatiguée... Très épuisée.
Même sa peau avait soudainement tannée mais elle gardait le sourire, un magnifique sourire de toute ses dents blanches.
J'aimais le sourire de ma maman.

- Viens ici mon garçon, tu es grand maintenant et tu auras une petite sœur à protéger.

- Protéger ?

- Oui, quoi que tu fasses n'oublie jamais qu'à partir de maintenant elle est ton plus beau cadeau et que tu dois en prendre soin.

Je ne comprenais pas très bien quel était mon rôle
ni pourquoi,
Encore moins, en quoi elle serait un cadeau.
J'avais déjà un frère, ce n'était qu'une sœur en plus, rien de plus.

C'est alors que la dame noire est venue avec quelque chose de tout petit, tout mou comme de la pâte à modeler et extraordinairement doux !
Elle était minuscule, si minuscule que j'avais peur de la briser si je la lâchais.
Sa peau était d'une pâleur d'Opaline, si légère, si douce...
Je n'avais encore jamais vu la neige mais à mes yeux, elle devait sûrement avoir cette couleur.

Et au dessus de toute cette grâce d'une clarté princière, se trouvait quelques cheveux,
Des cheveux d'une finesse qu'on eût dit tissé par des fées
Et d'un brun presque charbonneux.

Elle était la beauté.

C'est à ce moment là que je compris en quoi sa valeur était inestimable, pourquoi j'avais envie de la protéger et pourquoi je l'aimais déjà.
C'était la princesse pour qui je pourrai être un Roi bienveillant.

Mais que serait une princesse sans un nom de princesse ?

Alors en secret, pendant que ma mère donnait son Nom de baptême à ma petite soeur,
Je lui murmurais à l'oreille :

" Ma petite soeur, aussi fragile que du verre et belle comme fleur, je promets de veiller sur toi et de t'aimer pour que jamais tu ne t'endors endeuillée ou blessée.
je prendrai chaque coups pour que tu n'es à subir ce sort, je te ferai rire jusqu'à me faire mal s'il le faut !
Et quand la nuit tombera, pour que le mal ne t'atteigne pas,
Je soufflerai dans un baiser,
De doux et beaux rêves.
Dès lors Tu seras Angelina pour le reste du monde et Blanche-Neige à mes yeux."

Elle s'appelait Blanche-Neige
Elle venait de naître
J'avais 4 ans et nous étions un mardi 12 mai.

Fin.