8- Cataclysme
Résumé des chapitre précédents :
Maxance et son père ont parlé de tous les sujets qui fâchent. De la dépression du père aggravé par l'attitude odieuse d'Ira.
Maxance s'inquiète pour son avenir et sa solidité à l'école véto.
Ira Ranowich est à Paris pour deux jours, il a utilisé le lièvre pendant son absence.
Il déteste les handicapés et refuse de les rencontrer.
Personnages principaux :
Ira Ranowich, 19 ans
Maxance Ioni, 20 ans
Personnages secondaires :
Le directeur Ioni : le responsable du centre sportif de Rochefort
David Ioni : oncle de Maxance
Robert Dalambert : le psychiatre de Maxance
Les coéquipiers d'Ira : Achille, Joachim, Luis, Mehdi, Diego.
Le coach Grégoire, le directeur des courses Eric.
Les championnes cyclistes : Daphné, Aude
L'équipe handicapés : Corinne, Mario
***
Ira Ranowich
Les filles, les handis et mon équipe font un pique-nique sur la plage tous ensemble, mais je décline. Ils vont peut-être finir par comprendre que quand c'est non, c'est non.
Je ne peux pas me plaindre, car les gars jouent le jeu. On s'entraine énormément, on progresse ensemble sur les temps.
Nous venons de recevoir nos convocations pour les J.O. je sais que le Japon était le pays préféré de Maxou. Il indique les lieux à visiter et dans une vidéo coquine, il explique les actes sexuels qu'il veut faire selon les endroits. Il me donne chaud comme à chaque fois que je l'écoute. Où est-il passé ?
Notre séjour à Rochefort va se terminer et j'ai été parlé au directeur sportif Ioni hier.
L'entretien s'est bien passé dans le sens où il m'a promis de ne pas me nuire, mais j'ai eu l'impression de l'achever quand je n'ai pas pu m'empêcher de lui balancer ses vérités.
─ Vous n'êtes plus fait pour ce métier ! Vous savez quand on dit place aux jeunes, ce n'est pas pour rien ! Vous sclérosez le milieu !
─ Tu es dur et sans cœur ! geint l'homme en face de moi, qui encaisse mes critiques stoïques.
─ Je suis trop franc, mais je ne pourrai jamais travailler avec vous.
─ Et bien soit ! Il n'y a pas de souci. Je ne te retiens pas Ira.
***
Comment une journée pourrie peut se transformer en la plus belle journée de ma vie ?
Si je devais marquer une seule journée à revivre, celle-là rentre dans la catégorie vainqueure toutes catégories. C'est miraculeux.
Le samedi seize avril commence comme n'importe quelle journée d'entrainement. Les gars sont fatigués, le ciel est nuageux et le temps gris. Le vent souffle, nous promet de souffrir sur nos bécanes.
Nous avons démarré l'entraînement tôt et ils font la gueule car je n'ai pas voulu m'encombrer des filles. J'ai dû leur rappeler qu'il y avait un enjeu qui approchait. Pour les motiver, je leur ai indiqué, que plus vite ils auraient fini cette course, plus vite ils retrouveraient leurs copines.
Nous sommes partis depuis moins d'une heure, le jour se lève à peine et je n'arrive pas à les faire accélérer. Joachim qui n'avance pas, nous avoue que son pédalier est cassé.
Je n'en reviens pas ! Il n'a pas vérifié son matos. Ça leur arrive de plus de plus souvent !
On peut le laisser en plan aujourd'hui, mais pour les jeux, nous devons tous arriver sinon l'équipe sera recalée. Ça part mal ! Je me demande si j'ai les bons équipiers et je commence à sentir la colère me gagner. Il change vite son vélo sous mon regard furieux.
Vingt kilomètres plus loin, nous roulons sur des clous et trois coureurs crèvent : Nous sommes arrêtés net. Décidément cette course est maudite ! Nous n'avons pris que deux vélos dans la voiture balais, et j'ai deux gars en rade. Je les engueule furieux. Comment je vais devenir champion s'ils n'y mettent pas du leur !
Eric embêté marmonne qu'il va devoir demander de l'aide à Ioni. Ça n'est pas le moment avec tout ce que je lui ai balancé, je ne veux rien lui devoir à ce vieux con.
Je hurle et rêve d'avoir un punching-ball pour tout casser. Si possible je vais casser un arbre au moins.
Les gars s'éloignent. Ils ont raison il ne faut pas me gratter quand je suis comme ça !
Ioni efficace promet d'envoyer des vélos de secours. La police va venir aussi, car cela ressemble à de la malveillance. Soudain, le peloton des filles arrive dans un train d'enfer et passe devant nous, avant de s'arrêter quand elles nous ont reconnus.
Elles reviennent à notre hauteur pour savoir si elles peuvent nous aider.
N'importe quoi !
J'ai balayé du regard le groupe d'idiotes. Il y a une fille avec une jambe mécanique.
Je m'apprête à les envoyer bouler quand je ...disjoncte ....net...parce que je réalise stupéfait que dans leur groupe ...il y a celui pour qui je retournerai toute la planète. Je me suis arrêté un quart de seconde sur des boucle de la couleur qui m'arrache le cœur et un visage qui est mon univers.... et c'est lui ...c'est lui ....c'est lui.
Je crois que j'ai dû me le répéter une centaine de fois, mon cerveau a bugué.
Mon cœur lui explose dans un énorme boum. Je l'ai senti !
Bordel ! C'est lui ! Maxou ! Il porte un tee shirt de cyclisme blanc, les cheveux avec des reflets écureuils sont un peu long, les taches de rousseur qui ressortent sur son visage adorable et pâle. En vrai c'est encore plus beau que sur un écran. Il a un casque turquoise. Plus parfait que dans mon souvenir. Si mignon qu'il m'arrache le cœur.
Dans mes délires quand je pense à lui ...je m'imagine compter ces taches de rousseur et lui donner autant de baisers et lui faire autant de suçons que de taches. Dire que je suis stupéfait est un euphémisme.
Je retire mon casque et passe ma main dans mes cheveux.
Mon amour est à quelques mètres de moi, discret, pas du tout comme sur ses vidéos, où est passé ma pile électrique.
On a échangé un regard, je dirai qu'on s'est reconnu comme des âmes sœurs (enfin ça c'est ce que j'imagine) mais depuis il a détourné le regard.
Il semble s'occuper des cyclistes handicapées. Il parle par geste à des filles que je n'ai pas vues à la soirée.
J'ai refusé de rencontrer l'équipe handicapé et on dirait que c'était une très, très grosse bêtise.
Si je l'avais fait, si j'avais été sympa, je l'aurais sans doute rencontré plus tôt.
***
Maxance Ioni
Le samedi, je suis de course avec les filles et les handis. Elles font tous la gueule car le champion n'a pas voulu s'entrainer avec elles. Ils sont partis plus tôt, ce n'est vraiment pas cool !
Nous avons trois championnes cyclistes handis : Kelly et Marion sont sourdes et puis il y a Corinne. J'ai appris le langage des signes pour leur parler.
Les filles ont accepté les handis, à condition qu'elles ne gênent pas.
Parfois, Daphné le pendant féminin d'Ira est aussi nulle que lui. À sa décharge, les garçons ne les ont pas acceptées.
Ira m'a fait faire le lièvre pour ses équipes, en étant hyper exigeant, sans même daigner me remercier. Ce garçon rend malheureux tout mon entourage. Vivement qu'il reparte, pour que nous reprenions notre vie d'avant.
Daphné a décidé de faire la même course que les garçons et nous récupèrerons leurs temps pour comparer.
─ Maxance tu bombes je veux un rythme d'enfer, comme si tu voulais les rattraper. Je veux que nos temps soient meilleurs que les leurs ! indique Daphné.
Elles font quelques manœuvres, puis Daphné m'appelle pour passer devant, afin que nous roulions.
Nous partons en direction des montagnes, les jambes et les poumons vont souffrir. Nous avons une bonne moyenne, quand nous passons devant les cyclistes masculins arrêtés.
Daphné crie stop. C'est elle qui décide du rythme de la course, donc je m'arrête aussitôt. Nous rejoignons les coureurs masculins.
Je repère tout de suite Ira, il n'a pas l'air content.
Daphné leur propose de l'aide, je pense qu'Ira s'apprête à les envoyer balader, quand nos regards se croisent. Chez moi ça fait boum, avant de me morigéner, il n'est pas gay et je suis cassé.
Apparemment plusieurs ont crevé, ils vont devoir faire demi-tour.
Les 3 filles handis viennent me rejoindre. Kelly et Marion veulent des explications.
─ Dis tu crois que je peux lui demander un autographe ? chuchote Corinne.
─ Reste là il n'est pas de bonne humeur, ce n'est pas le moment.
C'est étrange, on dirait qu'il a l'air choqué comme s'il me reconnaissait en me voyant. Son regard était très troublant et très tentant. Terriblement tentant.
Ira continue de parler à Daphné. Ils vont attendre les vélos de secours et la police et ils tenteront de nous suivre. Il fait remarquer à la cheffe du groupe, qu'il ne connaît pas tout le monde.
Kelly me demande encore de lui dire ce qu'ils disent.
Donc je lui fais les signes conscients du regard d'Ira posé sur moi. Il me regarde vraiment tout le temps, c'est chaud, agréable et très troublant.
─ C'est normal, puisqu'il n'a pas voulu nous rencontrer ! signe Kelly.
Corinne fait la folle et manque de tomber, elle se retient à moi.
Pendant ce temps, j'entends Daphné lui proposer de lui présenter l'équipe. Elle lui rappelle les prénoms de toutes les coureuses en rappelant leur performance puis retourne à son vélo.
Ira sans la suivre va vers nous.
─ Et eux ?
─ Ce ne sont pas des coureurs ! marmonne Daphné, qui revient vers nous gênée.
C'est une grande championne, mais elle n'est pas toujours sympa, en tout cas pas avec l'équipe handicapé.
Corinne intervient aussitôt.
─ C'est faux nous sommes des championnes cyclistes ; Marion, Kelly et moi on fait les jeux handisports, et on va à Tokyo aussi.
Je soupire discrètement qu'est-ce que je les envie.
Je signe tout ce que vient de dire Corinne à Marion et Kelly. Elles veulent que je donne leur temps à Ira, ce n'est pas le moment et à mon avis il s'en fout.
─ On va voir s'il vient vers vous, je signe rapidement.
─ Salut alors c'est quoi tes temps et tes courses au JO ?
Ira s'adresse à Corinne la rendant très heureuse.
─ On vise les courses H3 et les chronos contre la montre aussi. Je m'appelle Corinne Plantain. Je suis contente de te rencontrer j'en rêvais. J'aime la moto aussi.
Je suis content qu'elle ait réussi à lui parler.
─ Je suis venu avec une moto BM si tu veux la voir. Passe à notre résidence, tu sais où nous sommes installés, propose Ira.
Corinne et moi échangeons un regard surpris.
─ Merci beaucoup. Je suis étonnée j'ai demandé un rendez-vous et tu avais refusé.
─ Des fois je suis un abruti fini !
─ Voici Marion et Kelly elles font des bons temps elles ne peuvent pas te parler elles sont sourdes et muettes.
Elle continue de parler de ses coéquipières et donne leur temps leur capacité et leurs espoirs pour les JO.
Je traduis rapidement tout ce que dit Corinne. Elle est tellement heureuse de lui parler je me garde d'interrompre son moment.
Ira a l'air de bien l'aimer et il est de bonne humeur, alors qu'il avait l'air fâché tout à l'air.
Il salue maintenant Kelly et Marion et essaye de leur faire des signes que Corinne lui montre.
Je ne dis rien, mais il se met juste en face de moi.
─ Et toi ?
─ Je ne suis pas une fille !
Je me morigène intérieurement mais pourquoi j'ai été dire ça ! Il me manque vraiment une case. Je sens le rose me monter aux joues et je transpire sous le coup du stress. Il ne manquerait plus que je m'évanouisse pour parfaire mon tableau du parfait cinglé abruti.
Daphné intervient mettant fin à ce moment gênant et le dispensant de répondre à ma connerie.
─ C'est notre lièvre.
Les coéquipiers d'Ira avec qui je vais à la piscine s'approchent.
─ Salut Maxance, ça va ?
─ Salut les gars.
─ Ira la police est là, intervient Joachim.
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