17- Mariage

Résumé des chapitre précédents :

Ira a remporté l'argent au Japon et perdu Maxance.

Un autre cycliste Hirito l'a tenté et a convoqué la presse. Ira a honte, car il a failli craquer pour Hirito.

Il est parti pour les championnats du monde en Argentine, loin de Maxance.

Maxance lui est parti à l'école véto et il va mieux. Son père aussi va mieux.

Trois années sont passées.

Sur un coup de tête Ira a acheté les alliances que voulait Maxance, il sait bien que ce ne sera jamais possible entre Maxance et lui.

Personnages principaux :

Ira Ranowich, 19 ans

Maxance Ioni, 20 ans

Personnages secondaires :

Le directeur Ioni : le responsable du centre sportif de Rochefort

David Ioni : oncle de Maxance

Robert Dalambert : le psychiatre de Maxance

Les coéquipiers d'Ira : Achille, Joachim, Luis, Mehdi, Diego.

Le coach Grégoire, le directeur des courses Eric.

Les championnes cyclistes : Daphné, Aude

L'équipe handicapés : Corinne, Mario

***

Ira

─ Je vous déclare mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée.

Les acclamations jaillissent dans la mairie, alors que le jeune couple s'embrasse heureux en souriant. Je suis arrivé en retard, et je suis tout au fond de la salle, je n'essaye pas de faire de photos. J'avais du boulot à la boite ce matin et même si je suis venu en moto, évitant les embouteillages, il y avait du monde sur les routes.

Tous mes coéquipiers, l'équipe féminine, toux ceux qui était là à Rochefort ce mois d'avril si cher à mon cœur sont présents, pour le mariage de Luis et Audrey.

J'ai hésité à venir, mais Luis a insisté, il veut l'équipe au complet. De toute façon Maxance ne sera pas là.

A la sortie de la mairie, nous nous interpellons heureux. Je vois plus loin Corinne et tous les athlètes handicapés, tous les coureurs de l'équipe d'Audrey.

Nous nous voyons bien trop peu, nous nous faisons happer par la vie quotidienne. Il n'y à qu'Achille que je vois trop puisque nous bossons ensemble.

Après les photos à la sortie de la mairie, nous nous rendons dans un grand domaine ou aura lieu la réception. Les enfants crient partout il y a du monde.

Le buffet s'étend en longueur dans l'après-midi.

Au mariage, tout le monde veut me parler m'enlacer. Ça fait beaucoup pour un solitaire comme moi. Je m'efforce de profiter de leurs présences, moi aussi je suis heureux de les revoir.

Je raconte en boucle ma vie, mes études qui avancent bien, la boite qui me rend heureux, malgré l'insupportable Achille. Surtout depuis cette année, je me suis installé chez moi. J'ai acheté en viager une maison et j'occupe la moitié de la maison avec une vieille femme adorable.

Achille pense que c'est de la folie, moi j'ai une moitié de maison et plus tard une maison entière, j'ai une entrée indépendante et une partie du jardin pour moi, juste à côté de l'océan.

Soudain, je crois halluciner, nous avons migré près des vignes pour faire les photos, je repère Maxance qui tient un chien en laisse.

Que dire il est magnifique. Je ne sais pas si le revoir est une bonne idée.

Je n'espérais pas lever de mec ce soir, mais je ne veux plus jamais le voir, il me faut au moins ça pour guérir.

Il est en costume à queue de pie gris clair, mignon et irréel comme un ange. Il a une allure de lord anglais et moi, je porte un costume noir qui me boudine. On dirait un homme de main de la mafia.

Nous ne sommes pas du tout assortis.

Je discute avec Joachim et Paul le kiné, ils sont admiratifs de mes affaires qui marchent bien, je suis un des seuls à avoir continuer les courses cyclistes. Je m'efforce de ne pas le regarder. Je ne comprends pas, il ne devait pas venir aujourd'hui normalement. Je ne le vois plus d'ailleurs ! Peut-être que j'ai halluciné ?

Un chien bouclé affreux renifle mon pantalon, Maxance est juste à côté de moi.

─ Salut Ira ça va ? Tu as repris tes études alors ?

C'est un miracle la voix que j'aime plus que tout. Je me tourne vers lui vraiment très heureux.

Il est venu me voir.

─ Oui et je dirige aussi une boite avec Achille, je bosse dur, la vie de champion et toi ?

─ Ça va, j'ai terminé ma troisième année et je rentre en quatrième année. Je peux m'occuper des animaux. Je suis un peu moins ridicule qu'avant. J'accepte les horreurs de la vie sans retomber dans l'anorexie.

─ C'est bien Maxance, je suis content pour toi !

─ Tu sais je m'en veux encore de ne pas avoir pu prendre ce train, murmure-t-il, m'arrachant le cœur.

Je secoue la tête, soucieux qu'il s'ôte cette pensée débile de la tête.

─ Moi je m'en veux de ne pas être venu te chercher. Ne cherchons pas de fautif, il faut profiter juste du temps présent.

─ C'est ce que n'arrêtait pas de dire mon psy. Au passage j'ai arrêté ma thérapie, je vais officiellement mieux.

─ Il m'a l'air avisé ton psy.

─ Il est sympa. Je voulais savoir tes origines ? demande Maxance qui me coupe le sifflet.

─ Tchéchène, mes grands-parents ont fui le pays.

─ Tu es beau !

Il me donne un coup d'arrêt net.

Je grince ma réponse.

─ Si tu ne veux pas faire l'amour avec des mecs, ne leur dit pas qu'ils sont beaux, car ils risquent de ne pas comprendre. Au fait les photos au J.O. était trompeuse je n'ai pas couché avec ce mec.

─ Tu aurais pu ! Je ne t'en aurai pas voulu !

─ Tu aurais dû m'en vouloir, car je t'avais promis de t'épouser.

─ J'aimerai me marier.

─ Maxance ne dit pas ça a quelqu'un qui rêve de t'épouser ou il va croire qu'il peut demander.

─ J'ai besoin de m'éloigner un peu, murmure Maxance.

Il prend son affreux chien dans ses bras et va rejoindre son père me laissant sonné. Le directeur Ioni m'adresse un salut. Il a vieilli mais a l'air d'aller mieux. Il fait moins pantin désespéré.

J'ai su qu'il avait pris sa retraite et je ne l'avais jamais revu.

Le soir pendant le repas, une vidéo est projetée sur leurs vies. Quand on en est à la vie d'Audrey nous admirons les filles en vélo avec Maxance. J'ai le droit à de nombreuses photos et je me fais la promesse de les récupérer. Le voir avec son casque turquoise me coupe le souffle.

Ce sont ensuite les discours, puis les remerciements des mariés et Audrey termine en disant que Maxance va chanter. Maxance se lève et va sur l'estrade.

─ Ira... Ira ? Tu m'accompagnes ?

Je suis monté tout de suite, pas question de le laisser seul. Plus jamais.

─ Je tiens quand même à préciser que je chante mal.

Maxance prend le micro et chante une chanson qu'il aime bien. Je connais la partie que je dois chanter. Il danse, il saute. Bordel, c'est Maxou qui apparait sous mes yeux.

Je crois que le public est scié aussi. Les acclamations fusent.

Il redescend et je reste contre lui, j'ai peur du contrecoup.

─ Dit Ira, qui l'empêche de demander.

─ Je ne comprends pas ?

─ Tu parlais d'un mec qui voulait demander tout à l'heure.

─ Maxance est ce que tu veux m'épouser ?

─ Oui.

─ Tu as répondu oui.

─ Bien tu m'as demandé alors j'ai répondu... tu demandais pour de faux ?

─ Crétin !

Je l'entraine un peu à l'écart et sort mon collier de sous ma chemise avec son alliance. Je lui tends son alliance la lui passe au doigt qu'il admire un moment.

─ Elle est magnifique et la tienne ?

Je la mets à mon doigt. Je l'avais mis dans ma poche pour éviter les questions.

─ Ça te va très bien, s'exclame Maxance.

─ Promis je ne coucherai pas avec toi.

─ Hein quoi ? s'étonne mon lutin.

─ Et bien tu m'as dit que tu ne voulais pas ?

─ Et tu crois que tu vas tenir ? On pourrait essayer... je veux y arriver, je veux essayer et je pense que j'y arriverai avec toi.

─ Ça ne sera qu'avec moi de toute façon. En fait tant que tu es vivant et heureux tout me va.

Il se jette dans mes bras et éclate en sanglots.

─ Ira tu m'as tellement manqué.

Tout le monde nous regarde, on est en train de piraté le mariage de nos copains, mais ils sont souriants.

Ils nous font tous des signes d'encouragements et les sifflements me parviennent aux oreilles.

Le directeur Ioni a l'air heureux et d'accord.

─ On s'installera où ? demande Maxance.

─ J'ai besoin d'être au bord de la mer. Tu te rappelles je suis un dauphin.

─ Moi aussi au bord de mer. Je t'avoue qu'à Toulouse je souffre un peu.

─ J'ai un appartement, dans une maison près de Bordeaux. Tu veux la voir ?

Comme il hoche la tête je me dépêche d'aller parler à son père qui ne nous a pas lâché du regard depuis que Maxance est revenu me voir.


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